mercredi 23 septembre 2009

Eliette Abécassis : Sépharade

Je viens juste de le terminer... à noter que ce livre fait partie de la première sélection du Renaudot 2009.
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illustration : du peintre Bert Beirne
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Peut-on échapper à son destin ?
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A celui qu'on choisit pour vous ?
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se demande Esther Vital.
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Juive marocaine née à Strasbourg, écrasée par le poids de la tradition et de la famille, mais aussi déchirée par la nostalgie des paradis abandonnés - l'Espagne de Cordoue à Tolède, le Maroc, de Mogador à Fès -, Esther tente de savoir qui elle est, dans l'illusion de la liberté.
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Lorsqu'elle choisit l'amour comme évasion, tout ce à quoi elle pensait avoir échappé la rattrape.
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La veille de son mariage, vêtue de la robe pourpre des promises sépharades, Esther découvre les maléfices du mauvais oeil, et le terrible secret qui la marque.
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A travers cette quête des origines, Eliette Abécassis explore avec émotion et érudition l'histoire des juifs marocains, depuis l'Inquisition jusqu'à l'époque contemporaine, leurs rivalités, leur culture et leurs croyances. Voici le grand roman du monde sépharade.
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Morceau choisi
Avec sa couronne dorée, Esther avait l'air d'une princesse orientale. D'une fiancée sépharade, telle qu'elle était en son éternité. les bracelets de la Semana s'entrechoquaient sur ses bras, et de longues boucles en or se mêlaient à sa sombre chevelure répandue sur ses épaules.
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les cheveux d'Esther. Ils évoquaient le paradis perdu des jardins orientaux aux bassins immaculés. Elle les avait coupés court plusieurs fois, mais ils repoussaient si vite qu'elle avait cessé de lutter contre leur force vigoureuse.
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Elle avait fini par les laisser à leur état sauvage, alors qu'elle rêvait des chevelures disciplinées des mannequins de magazines.
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illustration : 1821-1900, Dame Orientale de Charles Émile Hippolyte Lecomte,
image empruntée sur le blog http://theaujasmin.blogspot.com/2009/09/sepharade-eliette-abecassis.html, a visiter, vraiment superbe.
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Biographie

Eliette Abécassis, née le
27 janvier 1969 à Strasbourg en France, est une femme de lettres française. .
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Ancienne élève de l'École normale supérieure, elle a obtenu l'agrégation de philosophie et enseigne la philosophie à Caen.
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Son père, Armand Abécassis, enseigne la philosophie et est un historien renommé de la pensée juive.
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Elle-même est pratiquante et son éducation et sa vie sont baignées de la religion et de la culture juive.
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Pour son premier roman Qumran, elle ne s'est pas contentée de ses connaissances préalables sur le monde hébreu, elle a poussé ses recherches jusqu'en Israël, à
Jérusalem, à Qumran et est allée aussi aux États-Unis afin d'obtenir le plus de renseignements possibles.
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Les recherches auront duré trois années. Elles seront payantes : Qumran sort en 1996 et obtient immédiatement un succès énorme, il est alors traduit en dix-huit langues.
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Les principales maisons d'édition avaient refusé le manuscrit, jusqu'à ce que Ramsay, qu'Eliette Abécassis a pu connaître grâce à son père, accepte avec enthousiasme. L'année suivante elle commence à enseigner la philosophie à la faculté de Caen et publie L'Or et la cendre, l'histoire mystérieuse du meurtre d'un théologue berlinois, toujours aux éditions Ramsay.
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En 1998, Eliette Abécassis écrit un essai sur le Mal et l'origine philosophique de l'
homicide : Petite Métaphysique du meurtre aux PUF.
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En septembre 2000, elle publie son nouveau roman chez Albin Michel La Répudiée.
Le but de l'amour physique est la procréation. Ainsi le proclame le Talmud, ainsi en est convaincu Nathan qui a épousé Rachel il y a dix ans, sans lui donner d'enfants.
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Pour lui, dont les journées à Mea Shearim, quartier juif ultra-orthodoxe de Jérusalem, battent au rythme de l'étude et de la prière, la décision est évidente même si elle le torture : le jour de leur dixième anniversaire de mariage, il répudiera sa femme.
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Ce récit déchirant emprunte le ton des récits ancestraux. Discours épuré des débuts ou de la fin du monde, car chaque jour qui rapproche Rachel de la date fatale la fait osciller entre les deux.
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Son chant d'amour a la beauté du Cantique des cantiques, dont elle enveloppe, infiniment, l'homme qu'elle aime. Elle reçoit le Prix des écrivains croyants 2001 et est finaliste au Grand Prix du roman de l'Académie française et pour le Prix Fémina.
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Ce roman s'inspire du scénario qu'elle a écrit pour le film Kadosh du réalisateur israélien Amos Gitaï. Pour élaborer ce scénario, Eliette Abécassis a vécu six mois dans le quartier très orthodoxe de Jérusalem, Mea Shearim.
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En 2001, Le Trésor du temple relate la suite de
Qumran sur les traces des Templiers : Ary Cohen et Jane Rogers se retrouvent pour enquêter sur le secret du temple de Jérusalem. La trilogie de Qumran emprunte avec talent la forme du roman d'aventure et de suspens mais dissimule dans les intrigues une véritable érudition et une réelle ambition métaphysique.
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Archéologue, descendant direct d'Abraham, David Cohen est chargé par Shimon Delam, un chef de l'armée d'Israël, d'une mission bien peu évidente : retrouver l'un des célèbres rouleaux des Manuscrits de la Mer morte, perdu ou plus vraisemblablement volé.
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Ary, le fils de l'archéologue, va être le véritable héros de cette quête initiatique mais dangereuse. Au fil de son enquête, il va s'apercevoir que nombreux sont ceux qui s'intéressent à ces manuscrits, lesquels contiendraient surtout des explications surprenantes et difficiles à dévoiler sur l'origine du christianisme.
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Mais dans le monde entier, ceux qui s'intéressent à ces énigmes sont en danger de mort. C'est en tout cas ce que tend à prouver la découverte d'un premier corps crucifié. Comme Jésus...
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Depuis qu'un jeune bédouin les a trouvés par hasard dans une grotte en 1947, les Manuscrits de la Mer morte n'en finissent plus de susciter polémiques et débats d'experts. C'est cette toile de fond qui donne l'occasion à la toute jeune Eliette Abécassis (vingt-sept ans à la sortie de la première édition), agrégée de philosophie, d'élaborer un thriller théologique surprenant, au carrefour du roman d'aventures et de la réflexion sur les religions.
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L'enquête ramène sans cesse aux textes anciens, balaie plus de 5 000 ans d'Histoire... et a fait logiquement de ce livre un best-seller international, vendu à plus de 100 000 exemplaires. Cette réédition est publiée à l'occasion de la sortie du Trésor du temple, où l'on retrouve le jeune héros Ary et sa grande culture théologique
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La même année, elle réalise le court-métrage La nuit de noces dont le scénario est co-écrit avec Gérard Brach.
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Après ce dernier roman, son œuvre prend un tour plus personnel et psychologique.
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En 2002 paraît le roman Mon père, qui raconte la remise en cause d'une relation père-fille idyllique tandis que Qumran est adapté en bande dessinée par Gémine et Makyo.
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En 2003, son roman Clandestin raconte l'histoire d'un amour impossible.
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Il fait partie de la sélection des douze livres du Prix Goncourt.
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En 2004, paraît le dernier volet de Qumran, La dernière tribu.
Le corps d'un homme, assassiné il y a deux mille ans au Tibet, est retrouvé au japon, dans un temple shintoïste près de Kyoto. Il tient dans sa main un fragment d'un des célèbres manuscrits de Qumran. Chargé par les services spéciaux israéliens d'élucider l'énigme, Ary Cohen découvre, au fil de son enquête, des similitudes entre les deux religions, juive et shintoïste.
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L'une des tribus hébraïques dispersées au IXe siècle avant notre ère serait-elle parvenue à gagner l'Extrême-Orient ? Au pays du Soleil Levant, Ary devra affronter bien des dangers avant de comprendre les raisons de cette macabre et étonnante découverte, et de retrouver fane, la femme de sa vie, agent de la CIA.
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C'est un roman foisonnant d'érudition et d'imagination, à la fois thriller et quête mystique, que nous offre Eliette Abécassis. On y retrouve avec bonheur le souffle inspiré de la romancière de Qumran et du Trésor du Temple
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En 2005, avec son roman Un heureux événement, Eliette Abécassis aborde le thème de la maternité.
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" Désormais ma vie ne m'appartenait plus. Je n'étais plus qu'un creux, un vide, un néant. Désormais, j'étais mère. " E. A.
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Violent, sincère, impudique, le nouveau roman d'Eliette Abécassis brise les tabous sur la maternité, cet " heureux événement " qui n'est peut-être qu'une idéologie fabriquée de toutes pièces.
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Après Mon père et Clandestin, la romancière affirme un ton toujours plus personnel, où la fiction se mêle à une analyse subversive de la société.
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Elle réalise également le documentaire-fiction Tel Aviv la vie, avec Tiffany Tavernier et joue dans le film "Vas, vis et deviens" de Radu Mihaileanu.
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En 2007, elle publie avec Caroline Bongrand, un essai sur les femmes d'aujourd'hui, intitulé Le Corset invisible..
Les Séfarades
(parfois orthographié sépharade) constituent une branche du peuple juif qui suit le judaïsme liturgique espagnol et portugais (en particulier dans la prononciation des mots des prières).
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Ils ont contribué de façon significative aux sciences et techniques en al-Andalus avec des érudits comme :
Moïse de Léon et bien d'autres.
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Le terme "Sépharade" désigne aussi souvent les Juifs originaire du Maghreb.
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Étymologie
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Les Séfarades tirent leur nom de l'hébreu Sefarad qui désigne la Péninsule Ibérique.
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Ce mot est un hapax, c'est-à-dire un terme qui n'apparaît qu'une seule fois, dans la Bible et désignerait Sardes, la capitale de la Lydie sur le fleuve Pactole, dont le fameux Crésus fut roi au VIe siècle av. J.-C.
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Un rapprochement de sonorité avec les Hespérides, nymphes de l'occident, n'est pas exclu.
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Il est possible aussi de voir dans le mot « séfarade » un lien avec l'
akkadien et surtout l'arabe safar (« voyage »), qu'on retrouve dans safari en swahili.
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En effet, l'idée du perpétuel exil, du Juif errant, la nécessité de fuir sans cesse les persécutions peut avoir produit une appropriation patronymique du concept de voyage, d'errance (ce que ce mot signifie aussi en akkadien).
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Au sens étroit, Sefarad qui en
hébreu, veut dire Espagne, désigne ce pays et les Juifs originaires de cette région.
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Une autre origine possible voudrait que le mot "sfarad" soit un anagramme du mot
"pardes" en permuttant le p avec le s pour donner la racine trilitère "spard" puis sepharad désignant ceux qui étudient le sod, littéralement la kaballe
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Dans un sens plus élargi, le mot a progressivement désigné toutes les communautés juives pratiquant les formes rituelles propres au Juifs originaires d'Espagne et du Portugal.
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Ceux-ci, après leurs exils de 1492-1493, se sont en effet répandus à travers le bassin méditerranéen (et dans une moindre mesure à travers l'Europe du Nord-Ouest), influençant les populations juives locales arabo-berbère.
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En Israël, le grand rabbin séfarade représente surtout les Juifs issus des anciens pays arabes, bien plus que ceux se réclamant d'une origine ibérique de plus en plus diluée avec le temps.
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Contraints par le décret de l'Alhambra signé par la reine Isabelle la Catholique en 1492 de quitter l'Espagne, les Séfarades conservent néanmoins une langue proche du castillan du XVIe siècle que l'on nomme judéo-espagnol, encore parlées aujourd'hui, et qui connaît des variantes dialectales que sont le judéo-catalan, le judéo-portugais et le ladino.
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Les juifs d'Espagne s'exilent essentiellement en
Afrique du Nord, dans les Balkans, en Grèce et en Anatolie alors sous le contrôle de l'Empire ottoman, mais aussi en Italie.
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Les juifs du Portugal l'emmenèrent vers les Pays-Bas. Les séfarades émigrent aussi dans le Nouveau Monde ; ce furent les premiers juifs d'Amérique.
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Le
décret de l'Alhambra de 1492, responsable de l'expulsion des Séfarades d'Espagne, est resté en vigueur officiellement jusqu'en 1967.
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source : wikipédia, rue des livres, divers ...

3 commentaires:

Kenza a dit…

Bonjour Mazel,
Je te remercie pour ta visite ainsi que pour ton petit commentaire! J'en profite également pour te souhaiter la bienvenue dans mon petit salon de thé...
PS: Je peux rajouter que j'ai beaucoup aimé Kadosh et que j'ai adoré Qumran!

mazel a dit…

bonjour Kenz,

Ravie de faire connaissance... inutile de dire que j'ai prévu de te rendre visite assez souvent, étant donné que je n'ai lu que quelques articles de toi...

vraiment un blog passionnant.

Pour Eliette Abécassis, mon préféré reste "la répudiée", et le film est vraiment d'une grande sensibilité.

Pour Quram... d'abord lu dans le désordre... puis relu dans l'ordre... vraiment ce qui se fait le mieux dans le genre... et tous les livres parus depuis avec des sujets analogues font bien pâles figures...

Amitié

Alex-Mot-a-Mots a dit…

Un livre où l'on apprend pleins de choses, alors.
J'aime bien cette aueture, en général.