Elle meurt à 39 ans d'une septicémie consécutive à la naissance d'une fille (qui ne survécut pas non plus).
Le mythe de Lucrèce Borgia :
A partir du XXe siècle, de nombreuses biographies remettent en question les accusations d'immoralité portées contre Lucrèce Borgia (d'aucuns lui ont prêté un fils né de ses amours incestueuses avec son frère César, quelques bâtards, une activité d'empoisonneuse, etc.) et présentent le personnage comme la victime d'une époque plutôt cruelle pour les femmes.
La réputation de Lucrèce Borgia a souffert des agissements de ses proches, mais les historiens s'accordent aujourd'hui à la considérer comme innocente des multiples crimes et méfaits qui lui ont été imputés.
illustration : Lucrèce Borgia d'après Le Gerchin, ph. Giraudon.Quelques livres lus...Dans le secret des Borgia de Ivan CLOULAS
Alexandre VI, pape retors et corrompu.
Sa fille, Lucrèce, beauté prisonnière de ses passions.
Son fils, César, vil fratricide…
La famille Borgia a, dès le pontificat d'Alexandre (1492-1503), été l'objet des plus noirs propos.
Or, nous disposons sur ces années troublées d'une source impartiale ; le journal de Johannes Burckard (v. 1450-1506), maître des cérémonies au Vatican, de 1483 à sa mort.
Côtoyant le pape Borgia dans son intimité, il a noté scrupuleusement les entorses au protocole, les fastes et les frasques d'une famille parvenue au sommet du pouvoir temporel et spirituel.
Au jour le jour, apparaissent ainsi les cadavres repêchés dans le Tibre, les négligences des cardinaux, les messes troublées par des courtisanes, les masques obscènes du Carnaval romain, les combats de taureaux sur la place Saint-Pierre, et jusqu'au banquet des cinquante courtisanes, donné au Vatican en présence du pontife…
Ivan Cloulas et Vito Castiglione Minischetti ont choisi et commenté les passages les plus significatifs de ce texte, livrant une passionnante chronique.
Le lecteur y découvrira les sources d'une légende noire : les travers et l'intelligence d'Alexandre VI, étrange chef spirituel, à la fois souverain temporel et père de famille ; les malheurs conjugaux de Lucrèce, l' « enfant gâtée » à la somptueuse beauté ; le triste sort de Juan, duc de Gandie, assassiné et jeté dans le fleuve ; la brutalité et le génie de César ; et Le Prince de Machiavel.
Borgia de Michel Zévaco
À partir de personnages et de faits réels, l'auteur a imaginé une formidable épopée: celle d'un chevalier français, pauvre mais plein d'audace, le jeune Ragastens qui, après s'être mis au service de César Borgia, deviendra son rival et son ennemi le plus acharné.
Pour la belle Béatrix, surnommée Primevère, qui hait ouvertement le tout-puissant seigneur romain mais adore en secret le vaillant petit français dont rêve aussi Lucrèce Borgia, l'Italie sera mise à feu et à sang.
Le courage et l'astuce de Ragastens provoqueront le dépit et la chute des Borgia.
La justice, le droit et la légitimité triompheront. Ainsi que l'amour de Béatrix et Ragastens, sous le regard complice d'un peintre qui se fera un prénom, Raphaël, et d'un écrivain que le pouvoir inspire, Machiavel.
Encore et toujours, les Crimes célèbres (1839-1840) d'Alexandre Dumas continuent à exercer a leur pouvoir de fascination sur l'esprit du lecteur contemporain.
Etayés par un vaste travail de documentation, ils l'entraînent dans les coulisses de l'Histoire, sur les traces de figures aussi flamboyantes que la marquise de Brinvilliers, Marie Stuart ou l'Homme au masque de fer.
Envoûtants tout autant ces Borgia, virtuoses du pouvoir et des poisons.
Ressuscitant les fastes de la vie florentine en plein cœur de la Renaissance, Dumas s'attache plus particulièrement à César Borgia.
Homme d'Etat habile et sans scrupule - Machiavel le prit comme modèle pour Le Prince -, César traça impitoyablement son chemin, sans craindre d'assassiner ses ennemis ni même de trahir ses amis -ne le tient-on pas pour responsable du meurtre de son frère ?
Raymond Dumay, fin connaisseur de Dumas, exprime sans ambiguïté aucune son plaisir à la lecture de ces pages : " Un Dumas tel que nous ne l'avons jamais lu. Il laisse parler les faits. Il ne tire pas à la ligne, mais au but et fait mouche à tout coup. "
Fille du pape Alexandre VI, soeur de César Borgia, Lucrèce naquit à Rome en 1840, elle mourut à Ferrare en 1519.
Sa vie, on le voit, se situe en plein coeur de la Renaissance - explosion artistique, raffinement des lettres, splendeur des fêtes, mais aussi temps de violences, de trahisons, d'assassinats.
En somme somptuosité et barbarie.
Un halo sulfureux entoure Lucrèce.
Les calomnies répandues par les ennemis de son père - elle fut notamment accusée d'un double inceste - ont longtemps séduit les imaginations.
S'il est vrai qu'elle fut la fille chérie du pape, que pour des raisons politiques son frère poignarda le premier homme qu'elle ait aimé et étrangla son deuxième époux, elle ne doit sa légende qu'à sa beauté, à son intelligence, à son sens politique, à ses talents de mécène.
A Ferrare ses sujets l'appelaient "la mère du peuple", elle fut admirée par les plus grands esprits de son temps : Bembo, le Titien, Arioste ou le chevalier Bayard.
Bruits et fureurs, ombres et lumières, lui dessinent une destinée shakespearienne.
Lucrèce Borgia est une pièce de théâtre en prose de Victor Hugo, représentée pour la première fois au Théâtre de la Porte Saint-Martin le 2 février 1833.
Elle raconte l'histoire de Lucrèce Borgia.
Plus encore que dans les autres pièces de Hugo, le « grotesque » est poussé à l’extrême.
Touché par l'échec du Roi s'amuse l'année précédente, Hugo écrivit cette nouvelle pièce en quatorze jours.
C'est lors d'une lecture privée à ses connaissances que Hugo rencontra pour la première fois Juliette Drouet.
La pièce, dans laquelle cette dernière joua un rôle secondaire, fut représentée le 2 février 1833, avec Frédérick Lemaître et Mademoiselle George dans les premiers rôles, et remporta cette fois-ci un grand succès, au point que Donizetti en tira un opéra cette même année, Lucrezia Borgia, Felice Romani s'inspirant de la pièce pour le livret.