mardi 9 septembre 2008

Catherine Lepront - Disparition d’un chien

rentrée littéraire septembre 2008

Dans un ensemble d’ateliers parisiens, une jeune femme, comptable, est trouvée étranglée, en mai 2006.
Tous les habitants de cet ensemble vont enquêter, sous l’œil de la narratrice dont un lointain cousin (mais très proche ami) est journaliste, spécialisé en faits divers.
Parallèlement à l’observation de la narratrice, une romancière de polars, Olga Leewenhoek, décide d’écrire un roman sur ce meurtre.
Un chien joue son rôle, ou plutôt devrait en jouer un, mais disparaît inexplicablement.
Le chien du titre est également le chien au cœur du mal, au cœur du meurtrier et de tous les tyrans.
Plusieurs meurtres ont été commis avant celui de celle qui est simplement nommée « la femme à la vespa » et après elle, selon une mise en scène analogue, qui laisse supposer que l’assassin photographiait ses victimes...


Les courts extraits de livres : 23/08/2008

Studio A4 droite Un bruit de pétarade dans la cour de l'immeuble avertissait Olga Leeuwenhoek de l'arrivée de la femme à la vespa, qui garait sa machine quatre étages plus bas, à l'aplomb de la fenêtre du bureau de la vieille dame.
Il était alors entre 18 h 30 et 18 h 45, au moment où Olga éteignait son ordinateur (autrefois recouvrait sa machine à écrire mécanique de sa housse en caoutchouc) ou rebouchait son stylo, refermait son cahier de notes, rangeait ses fiches.
Elle faisait tout cela et à cette heure-là déjà bien avant l'arrivée de la jeune femme sente de Zanzibar, mais la coïncidence était devenue telle depuis quatre ou cinq ans que la Leeuwenhoek avait fini par se demander si ce n'était pas le bruit du moteur qui interrompait son travail ou, à l'inverse, elle qui provoquait le retour de la vespa en commençant de ranger son bureau.Tous les jours. Sauf les jours de pluie. Et maintenant, le silence.
*
Vers 18 h 30, Olga ouvrait grande la porte-fenêtre quelle que fût la température, et il lui arrivait de s'accouder au balcon.
C'est pourquoi elle a non seulement entendu la pétarade de la vespa, mais aussi bel et bien vu la vespa elle-même, noire, un liseré rouge surlignant le coffre à bagages, noir lui aussi, telle une bosse de chameau sur laquelle on aurait jeté, ton sur ton, une natte tissée dans le poil du même animal, mais galonnée de rouge. Et elle est souvent restée à observer l'immuable rituel auquel se livrait la femme après avoir arrêté le moteur et être descendue de son engin comme une amazone de son cheval.
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Silence du moteur, la femme était maintenant debout, elle ôtait son casque et le posait d'abord sur le siège de la vespa, la Leeuwenhoek lui voyait le crâne, cheveux assez abondants d'un châtain probablement artificiellement soutenu, henné brun, balayage de coiffeur ou Dieu sait quoi, Olga n'y connaît pas grand-chose en matière de falsification capillaire, toujours est-il que la chevelure ne ramassait pas tout à fait naturellement la lumière, sinon ses reflets ne lui auraient pas évoqué le magasin de M. Jade, d'un côté droguerie, de l'autre fournitures pour les peintres.-http://www.lechoixdeslibraires.com/livre-56848-disparition-d-un-chien.htm
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Biographie :

Prix Goncourt 1992 grâce à 'Trois gardiennes' et plume présente sur tous les fronts, Catherine Lépront est auteur de nouvelles, romans et essais.
Elle travaille également comme lectrice dans une grande maison d'édition.
Parmi ses oeuvres les plus connues on compte
'Le Cahier de moleskine noir du délateur Mikhaïl',
'Le Café Zimmerman',
'Namokel',
'Des gens du monde'...
Après avoir publié 'Amparo' en 2006, elle revient en 2007 avec 'Esther de Mésopotamie' et l'essai 'Entre le silence et l'oeuvre' dans lequel elle s'interroge sur la littérature.
Elle s'intéresse aussi à la peinture, dans deux essais notamment, l'un sur Caspar David Friedrich, paru en 1995, et un second sur Ingres, 'Les Ombres permanentes', publié en 2008. Cette même année elle publie un roman, 'Disparition d'un chien'.


Note...
Tentation, encore et toujours...

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