vendredi 13 novembre 2009

du livre à l'écran : des fleurs pour Algernon

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Will Smith dans Des fleurs pour Algernon, nouveau film
L'acteur Will Smith se spécialiserait-il dans les adaptations de films tirés de grands classiques de la SF ?
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Après I Robot, ou Je suis une légende, voilà qu'un nouveau roman, daté de 1959 et publié finalement en 1966 et écrit par Daniel Keyes s'inscrira à son palmarès : Des fleurs pour Algernon.
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Pour le moment, on ne parle que de rumeurs : Will incarnerait Charlie Gordon, jeune handicapé mental qui dans le contexte d'une expérience scientifique va devenir un génie.
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L'opération dont Charlie sera le cobaye vise à accroître son intelligence et va sacrément bien réussir.
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Cependant, un petit souci se pose : Algernon, la souris qui a servi avant lui de cobaye a en effet vu ses facultés mentales décuplées, mais elle devient progressivement de plus en plus bête.
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Une série télé était apparue en 2000 ainsi qu'un film, en 1968, baptisé Charlie, qui valut à Cliff Robertson un Oscar du meilleur acteur, en 1969.
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En outre, l'histoire de Daniel a également connu de nombreuses adaptations, tant au théâtre qu'à la radio. Ce tournage serait pris en charge par Sony Pictures et le studio de Smith, Overbrook Entertainment. Polsky Films serait également de la partie.
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Plusieurs magazines sur le net estiment que de mettre une telle vedette dans le rôle principal serait une grave erreur et nuirait à la réalisation.On attend, nous, la confirmation... Une chronique plutôt élogieuse du livre est à découvrir à cette adresse. - de clements@actualitte.com (Clément S.)
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Des fleurs pour Algernon
(Flowers for Algernon en version originale)
est une nouvelle ainsi qu'un roman de science-fiction, écrits par Daniel Keyes.
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La nouvelle a été publiée en 1959 et a remporté le prix Hugo de la meilleure nouvelle courte en 1960.
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Le roman a été publié en 1966 et a obtenu le prix Nebula du meilleur roman la même année.
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Intimité du journal

La forme littéraire du journal intime était le meilleur choix esthétique possible pour ce roman qui est d'abord le tableau dramatique d'un individu confronté à l'énigme de sa propre double identité.
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S'il n'est d'abord qu'un outil de travail médical imposé à Charlie Gordon par les professeurs Nemur et Strauss pour leur permettre de suivre l'évolution de son QI, Charlie finit par se l'approprier totalement et s'en sert de miroir et de confident.
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L'évolution intellectuelle de Charlie se manifeste aussi bien dans le contenu de plus en plus élaboré du journal que dans l'évolution même de sa maîtrise orthographique et grammaticale de la langue.
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Le lecteur lira les premiers "comptes rendu" de Charlie cousus de fautes et écrits de manière quasiment phonétique et se rendra compte stylistiquement de l'évolution du personnage.
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La tournure tragique du récit n'apparaîtra qu'à la fin du roman, lorsque Charlie perdra peu à peu ses facultés mentales et ne pourra par conséquent plus lire et comprendre son propre journal intime, véritable mémoire de son autre Moi devenu à jamais inaccessible.
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Intelligence à double sens
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Le développement du QI de Charlie Gordon a des conséquences évidentes d'un point de vue cognitif.
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Charlie assimile rapidement tout ce qu'il lit : il apprend avec une aisance incroyable de nombreuses langues étrangères, il est capable de débattre conceptuellement avec des professeurs d'Université spécialistes dans leurs domaines, se met à composer un concerto pour piano, etc.
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Mais Daniel Keyes étend également les facultés de Charlie dans le sens d'un approfondissement réflexif de la structure psychologique du Moi et dans le décodage psychanalytique des manifestations de l'inconscient : rêves, souvenirs censurés, actes manqués.
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Charlie Gordon va ainsi se servir de ses nouvelles facultés mentales pour explorer la vie antérieure de son double attardé mental afin d'en reconstituer le parcours existentiel et d'en découvrir les traumatismes. L'auteur fera d'ailleurs un usage plus qu'insistant des différents traumatismes psychanalytiques vécus par le petit Charlie Gordon dans sa cellule familiale, entre une mère honteuse d'avoir donné le jour à un dégénéré et un père protecteur mais faible.
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L'intelligence est également l'enjeu d'un autre combat pour le nouveau Charlie Gordon : faire comprendre aux deux professeurs Nemur et Strauss que le premier Charlie Gordon, l'attardé mental au QI inférieur à 70, était une "personne" à part entière et non pas un semi-être humain heureusement ramené dans le cercle de l'humanité par les bienfaits de la science.
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C'est la prise de conscience du mépris des deux scientifiques pour son ancien Moi dégénéré qui empêche Charlie de leur témoigner toute sa reconnaissance. Il n'est pas simplement le surhomme de demain, né d'un laboratoire de recherche en neurobiologie, il aspire à la reconnaissance sans aucune restriction de toute forme de vie humaine. De plus, on peut constater qu'il y a un rapport évident entre l'incrédulité de Charlie (retardé) qui est comparé à un innocent au sens religieux et "diabolique" en "surhomme".
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Place de l'amitié

Daniel Keyes suggère dans son roman un étonnant rapport géométrique entre l'amitié et l'intelligence obsédée par elle-même : les témoignages d'amitié sincère que reçoit Charlie semblent être inversement proportionnels à son degré d'intelligence.
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C'est le lancinant constat que fait Charlie Gordon pendant toute son évolution mentale : « Quand j'étais arriéré, j'avais des tas d'amis. Maintenant, je n'en ai pas un. » (p. 204).
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Le lecteur se rend compte à la fin du roman que les vrais amis de Charlie sont ceux qui, au départ, se moquaient le plus de lui et de sa gaucherie : ses collègues de la boulangerie qui l'accueilleront à bras ouvert lorsqu'il aura régressé.
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Charlie Gordon se rend compte que "bête" ou "intelligent", il est soumis à la même soif d'affection et d'amour. Mais cette affection et cet amour, il a beaucoup de mal à les trouver quand son QI dépasse celui de la moyenne des gens qu'il rencontre.
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Il nourrit une certaine arrogance face à des gens cultivés qu'il trouve finalement peu intelligents, et ne réussit même plus à comprendre leur fonctionnement psychologique et social tellement il est centré sur lui-même.
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Son plus gros problème reste cependant cette énigme qu'il est devenu à lui-même et qui devient une obsession, le conduisant presque au stade de la folie schizophrénique, persuadé qu'il est sans cesse observé par l'autre Charlie, l'arriéré. - wikipédia

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