mardi 4 novembre 2008

Le Prix Virilo ou "contre-Fémina" couronne trois auteurs


On vous avait parlé du Prix Virilo ici, récompense littéraire qui se veut en quelque sorte un "contre-Fémina", et dont la particularité est d'être remis par un jury de... moustachus !

S'il s'agit plutôt de tourner en dérision la solennité avec laquelle se déroule chaque année la saison des prix, les auteurs couronnés, eux, sont bien sérieux :








Au XVIIIe siècle, Etienne de Creyst, l'un des premiers médecins aliénistes, découvre chez les fous les multiples possibilités de l'humain. Il commencera à leur exemple une exploration confinant à la destruction de l'identité.
Les "Figures" révèlent les territoires où il est surpris de se reconnaître, ceux du minéral, du végétal, celui de la bête avec laquelle il communie dans l'universel.
Trente ans après, le Mémoire qu'il a rédigé est lu à sa nièce. La jeune femme traversera, de la même façon, les expériences ultimes où se croisent le crime et la sexualité...
Quatre lectures, comme autant de clés libératrices ou de cercles d'enfer.
Renzo Biason pour S'Agapo,

S'agapo (" Je t'aime " en grec) évoque des épisodes romancés de l'occupation italienne en Grèce "1941-1943).
Description du quotidien de cette armée censée " rompre les reins " du peuple grec.
Dans des paysages d'une prodigieuse beauté, dans l'intimité des campements ou dans les bras des--- femmes, soldats et officiers trompent l'attente, l'épuisement et la peur.
Unique incursion de Renzo Biasion dans la littérature, S'agapo est un livre culte en Italie.
Traduit dans de nombreux pays, il a inspiré le film Mediterraneo, oscar du meilleur film étranger en 1992

Éloge de l’amour et de la sodomie, Enculée est un roman indécent et doux.

« Tu me parles : “Crois-tu que je suis normale ? Tu sais je crois que je ne suis pas normale. Ce n’est pas sain d’aimer autant faire l’amour comme ça. J’aime ça plus encore que par la voie normale. C’est pas normal, dis ?” J’ai envie de te dire que je m’en fous. »

Les jeunes filles modernes n’ont rien perdu de leur grande fascination pour l’amour, bien au contraire, elles l’étendent à toutes pratiques généreuses en inversions, transgressions, passions coquines.
Et celle-ci, l’amie du narrateur, n’y déroge pas qui, dans une nuit de tendresse, se donne à son amant par devant et par derrière en se faisant du bien.
Mais pousser l’amour dans ses retranchements, c’est aussi prendre le risque de révéler une certaine aporie du charnel qui, sous la « philosophie dans le boudoir », laisse poindre la « fin d’une liaison ».

Arrangeant un vocabulaire sexuel, cru et réaliste, en phrases lentes promenées dans des paragraphes concis, se délassant de dialogues, Enculée fait de la pornographie un exercice grave et rêveur.

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