dimanche 30 novembre 2008

Les tours Eiffel en plastique défigurent les bouquinistes de Paris

Ah, le tourisme, le nerf de la guerre et de la pollution urbaine...

Sur les quais de Seine, on les trouve qui proposent des ouvrages anciens : on ne dénichera pas toujours la perle rare, mais avec un peu d'obstination, il n'est pas rare de mettre la main sur une édition intéressante, et parfois même, rare...

Mais voilà, les bouquinistes parisiens, institution s'il en est font face à un ennemi implacable, un concurrent déloyal : la Tour Eiffel en plastique.
Car pour affronter les mutations de ce monde, beaucoup d'entre eux ont eu à ajouter à leurs étals, quelques bibelots touristiques infâmes.
La Marie de Paris est alertée de ces actes nuisibles « au paysage culturel français », et c'est à l'Hôtel de Ville qu'on a réuni les bouquinistes, pour les avertir et discuter.
Ils étaient 200 vendeurs au début du siècle dernier à offrir près de 30.000 livres, mais cet hiver ; désormais ils sont 240, proposant 500.000 livres, à redouter tous de ne pas faire plus de 20 € de ventes par jour.
Les règles sont pourtant strictes : quatre cases de couleur vert foncé : les trois premières contiennent des livres, la dernière recueille au choix timbres, cartes postales, ou vinyles, voire souvenirs.
Or, on constatera par soi-même que dans certains quartiers, et tout particulièrement Saint-Michel, on trouve dans les étals des trucs qui tiennent plus du gadget touristique que du livre d'art...
Mais pourquoi ? La cause est simple : auparavant, la Seine constituait une balade digestive du dimanche après-midi, et les Parisiens qui l'empruntaient traditionnellement fouinaient parmi les étals.
Aujourd'hui que les touristes sont majoritaires, et qu'ils ne lisent pas forcément, et moins encore peut-être en français, il faut adapter la marchandise. Le bibelot intéresse plus que le livre, quand on ignore la langue...Pour nombre d'entre eux, il est impossible de vivre seulement des livres malgré les velléités de la mairie qui souhaite se débarrasser des souvenirs moches qui peuvent nuire à l'image de la bouquinerie.
Source : The Guardian - Nicolas.G, http://www.actualitte.com/actualite/6315-bouquinistes-Paris-quais-Seine-livres.htm

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