terminé hier soir...
J'attendais beaucoup de ce livre, mais il me semble qu'il ne m'ai pas accepté comme lectrice...
L'impression d'avoir rencontré un petit homme opportuniste, plein de contradictions, pas vraiment ce que l'on attend d'un "prophète"... vraiment peu sympathique.
Sûrement pas vraiment ce que l'auteur avait en tête, mais c'est l'impression que j'ai eu.
Sans compter que le glossaire est vraiment pauvre... et très incomplet pour qui ne connait pas ou mal le monde musulman. Il aurait été tellement plus facile d'avoir des notes de bas de page.
Côté style, pas désagréable, il faudra que je lise autre chose de cet auteur, qui me semble intéressant.
Reste juste, que je suis restée sur ma faim et que j'envisage de lire autre chose sur Mahomet... afin de ne pas rester sur une impression aussi négative.
Mahomet fut un homme passionné avant d'être le prophète de l'islam.
C'est à présent un personnage de roman. Un roman qui se déploie aux alentours de l'an 600 après J.-C., entre La Mecque et Médine, des sables du désert d'Arabie aux abords de Jérusalem.
Nous voyons Mahomet naître, vivre et mourir à travers les confessions de sa première femme, Khadija, de son meilleur ami, le calife Abou Bakr, du fougueux Khalid, le général qui conquit l'Iraq au cours de batailles épiques, et enfin de la jeune Aicha, devenue son épouse à l'âge de neuf ans.
Homme singulier, contesté par les siens au début de sa prédication, Mahomet est un orphelin enrichi par son mariage avec Khadija, bien plus âgée que lui.
Marchand et caravanier prospère visité par Dieu à quarante ans, prophète et homme d'État visionnaire à cinquante, amant et conquérant impitoyable, Mahomet ne cesse de fasciner et d'embraser les âmes plus de quatorze siècles après sa mort à Médine sur les genoux d'Aïcha, son dernier amour.
biographie (wikipédia) :
Salim Bachi est né en 1971 à Alger. Il vit et travaille à Paris.
Il a publié trois romans aux éditions Gallimard dans la collection blanche, Le Chien d’Ulysse, La Kahéna et Tuez-les tous qui ont été salués par la critique et ont obtenu plusieurs prix litttéraires.
Il a également publié un recueil de nouvelles intitulé Les douze contes de minuit chez le même éditeur et un récit de voyage, Autoportrait avec Grenade, aux éditions du Rocher.
Ses livres ont obtenu le prix Tropiques, le prix de la Vocation, la bourse Goncourt du premier roman et la bourse prince Pierre de Monaco de la découverte.
Bibliographie :
2008
Le silence de Mahomet, Roman, éditions Gallimard
2007 Les douze contes de minuit, nouvelles, éditions Gallimard, février 2006.
2006 Tuez-les tous, roman, éditions Gallimard, janvier 2006.
2005 Autoportrait avec Grenade, récit, éditions du Rocher, janvier 2005.
2003 La Kahéna, roman, éditions Gallimard, septembre 2003. Prix Tropiques 2004.
2001 Le Chien d’Ulysse, roman, éditions Gallimard. Prix de la Vocation / Goncourt du Premier roman / Bourse de la découverte Prince Pierre de Monaco.
Avis d'autres LCA :
kouskoul - Lu, apprécié le coté littéraire mais détesté le contenu et l’histoire, qui met plus l’accent sur des rivalités, des haines et la discorde supposé entre les Kalifs plus qu’elle ne raconte l’histoire du Prophète des musulmans.
GANGOUEUS - Salim Bachi est un auteur audacieux, courageux qui a parfaitement réussi son projet de réaliser une fiction sur Mahomet, le prophète de l’Islam. Il utilise magnifiquement son talent pour construire ce texte.
Retrouvant la grâce des contes, «le Silence de Mahomet» brosse un portrait subtil du prophète de l'
islam, vu par ses proches. Splendide
Le 18 août dernier à New York, «sur le conseil d'experts de l'islam pour qui cette publication pourrait offenser certains membres de la communauté musulmane et inciter à des actes de violence de la part de certaines minorités radicales», l'éditeur Random House annonçait qu'il renonçait à publier «
le Joyau de Médine», de Sherry Jones (1).
Une vie romancée d'
Aïcha, la troisième épouse de Mahomet, tout juste retirée de la vente en Serbie en raison des menaces à peine voilées (sans jeu de mots...) d'un mufti local. «Nous espérons que cette affaire servira de leçon pour que ce genre de choses ne se produise plus jamais», avait commenté le saint homme, grand ami de la liberté d'expression.
Quand on évoque ces faits, Salim Bachi ne cache pas son malaise: «Je trouve triste pour un éditeur de renoncer à sa vocation. Ce qui me fait le plus peur, c'est ce type d'autocensure.»
L'intolérance, la violence,
Salim Bachi les connaît bien, lui qui a dû fuir l'
Algérie en 1995. Entre terrorisme et contre-terrorisme impitoyables, ce n'était plus supportable. «La vie et l'Algérie sont incompatibles», confiait-il alors à Didier Jacob [
voir «l'Obs» du 25 janvier 2001:
«Je ne crois plus en l'Algérie»].
Des mots derrière lesquels on entendait résonner ceux de
Kundera: «Le roman est incompatible avec l'univers totalitaire.» Depuis ses brillants débuts (
«le Chien d'Ulysse», paru justement en 2001), Salim Bachi n'a donc fait que ça: écrire des romans. Rien de mieux pour tenter de démêler les fils du chaos général, ou se glisser dans les cerveaux les plus malades.
Comme celui du «héros» de «Tuez-les tous», son précédent roman. Difficile d'oublier Pilote - c'est un nom de code -, un des kamikazes du
11-Septembre dont Bachi décrit les dernières heures avant l'attaque. Terré dans un hôtel de Portland, bourré d'alcool et de pilules pour oublier ses doutes, avec à ses côtés une femme ramassée dans la rue qu'il n'arrive même pas à toucher...
«Après avoir montré le pire, il fallait que je mette en lumière ce qu'il y avait de mieux dans l'islam à travers la figure du Prophète. Maintenant, l'interprétation qu'on fera de mon travail ne m'appartient pas...»
Un travail splendide. Fluide et précise, la langue de Salim Bachi retrouve les tonalités du conte, les parfums de la grande poésie arabe comme des chroniques classiques (Al-Sîra, Tabari...), longuement relues pour rendre les plus subtiles nuances de l'univers d'où a surgi le prophète de l'islam et fondateur de la nation arabe (les sources judéo-chrétiennes de l'islam sont notamment finement suggérées).
«Raconter l'histoire de cet homme exceptionnel me tenait à coeur, poursuit l'auteur, mais il me semblait nécessaire que les musulmans - et les non-musulmans -, qui entendent toujours parler de lui par des spécialistes ou des agitateurs, puissent se faire leur propre idée de ce personnage.
Je n'ai rien inventé, j'ai cherché à le cerner à travers les textes, mais j'ai pensé qu'un roman apporterait nécessairement un éclairage plus apaisé sur la figure de Mahomet. Mais je rêve peut-être...»
On voit mal en tout cas ce que le plus sourcilleux des croyants trouverait à redire à ce récit lumineux, à cette polyphonie qui rend à celui qui rêva d'être pour les Arabes à la fois Moïse et Alexandre le Grand tout son poids de chair et de passions bien humaines par le biais de quatre voix. Celles de deux de ses épouses, sans doute les plus aimées, Khadija et Aïcha, d'Abou Bakr, son ami depuis l'enfance et futur premier calife, et de Khalid Ibn al-Walid, ancien ennemi de la nouvelle foi qui après sa conversion devint «le glaive de l'islam».
«Le
Coran est un livre très paradoxal, qui apporte à la foi une Révélation et une Loi pour les musulmans. Et c'est peut-être ça qui pose problème actuellement», glisse Salim Bachi. D'ailleurs, les dernières lignes du roman montrent le Prophète sur son lit de mort, entrevoyant ce que certains feront un jour de son message: «Ils prétendront des choses fausses sur ma vie. Ils dresseront le portrait d'un autre homme qu'ils nommeront Mohammad et qu'ils agiteront selon les circonstances. Ils justifieront ainsi leurs turpitudes et dissimuleront leurs faiblesses. Ils seront hors de la sphère de Dieu.»
illustration : la liseuse de Nancy Arbolito