mardi 14 avril 2009

Carlos Fuentes - Terra nostra

En cours de lecture...
Paris, à la veille de l'an 2000.

Les flagellants investissent Saint-Germain-des-Prés. Les fumées de l'holocauste s'élèvent des tours de Saint-Sulpice.

Sur les quais, des femmes de tous âges accouchent d'enfants mâles, marqués du sceau de l'Usurpateur : une croix de chair sur l'omoplate et six orteils à chaque pied.
Il ne reste de l'Amérique latine que des terres ravagées et quelques réfugiés, mémoire de leur culture...

Abolissant toute chronologie au profit d'un temps réel qui contiendrait tous les temps, Carlos Fuentes nous restitue l'histoire et les mythes : Charles Quint, Philippe II, Charles II composent la figure du Grand Monarque.

Don Quichotte côtoie Don Juan.

Jeanne la Folle croise des inventeurs d'hérésie, des artistes et des fous, des criminels, de superbes personnages romanesques. Un maître livre...


Note :

livre très impressionnant, et pas seulement pour son nombre de page... J'ai donc eu envie de faire plus ample connaissance avec certains des personnages...

Pour Jeanne la folle, Fuentes en fait une démente cul-de-jatte et sans bras... folle de jalousie.

Rien trouvé en ce sens... seul fait vérifié : elle refusa pendant longtemps d'autoriser l'enterrement du corps de son époux, ou même de se séparer de sa dépouille.
Jeanne Ire, dite Jeanne la Folle (Juana la Loca), fut reine de Castille (15041555), et reine d'Aragon (15161555), unissant définitivement sous un même sceptre toutes les Espagnes à partir du 25 janvier 1516.

Issue de la dynastie de Trastamare, Jeanne était le 3e enfant des Rois catholiques, Ferdinand II d'Aragon (1452-1516) et Isabelle Ire de Castille (1451-1504).
illustration : Jeanne la folle, par Jean de Flandre
On donne le nom de Maison de Trastamare (Trastámara) à une dynastie de rois qui occupa les trônes de Castille (de 1369 à 1504), d'Aragon-Catalogne (de 1412 à 1516), de Navarre (de 1425 à 1479) et de Naples (de 1458 à 1501).

Cette dynastie tire son nom du comté de Trastamare (condado de Trastámara), à la tête duquel se trouvait Henri II de Castille, dit le Magnifique (1369-1379), avant d'accéder au trône de Castille, à la suite d'une guerre civile qui s'acheva en 1369 par la mort de son demi-frère Pierre Ier de Castille, dit Le Cruel, fils d'Alphonse XI de Castille et de sa seconde femme, Éléonore de Guzmán.

Henri, fils naturel d'Alphonse XI, avait été confié par son père aux soins du comte de Trastamare Rodrigo Álvarez, qui l'avait élevé et à sa mort lui avait cédé son titre.

La Maison de Trastamare monta sur le trône d'Aragon-Catalogne à la suite du
Compromis de Caspe (1412), qui mit un terme à la crise de succession ouverte par la mort sans descendant légitime de Martin Ier l'Humain , en 1410.
Le principal souci de ces rois fut de renforcer l'autorité monarchique et de favoriser le développement économique lancé par les “bourgeois” de l'époque.

Ils réussirent à introduire la Castille dans le champ de manœuvre de la diplomatie européenne en la modernisant et en en faisant une puissance capable d'imposer son hégémonie dans la péninsule Ibérique.

illustration : ASV, Sigilli Staccati 1, Sceau à deux faces (CHARLES Ier et JEANNE la FOLLE roi et reine d’Espagne)
Jeanne est née à Tolède le 6 novembre 1479. Infante d'Aragon et de Castille, les décès successifs :
-de son frère Jean († 1497 ; avec un enfant posthume né et mort en 1498),

-de sa sœur Isabelle († 1498)

-et de son neveu l'infant Michel de Portugal (fils d'Isabelle ; † 1500)

firent de Jeanne et de son mari Philippe de Habsbourg (Philippe le Beau ; 1478-1506), épousé en 1496, les héritiers présomptifs des trônes castillan et aragonais.

Jeanne la Folle est la mère du futur
Charles Quint (1500-1558) et de Éléonore de Habsbourg (1498-1558).

La mort d'Isabelle la Catholique le 26 novembre 1504 amène Jeanne 1re et Philippe le Beau sur le trône de Castille, tandis que Ferdinand II continue à régner sur l'Aragon.

À la mort de son père le 25 janvier 1516, Jeanne (veuve depuis 1506) devient reine d'Aragon tandis que le "gouvernement et l'administration générale du royaume" sont confiés à son fils Charles.

Cependant, quelques mois après les obsèques, Charles décide de signer ses actes avec le titre de Roi, une décision ratifiée par les Cortes. Dans la documentation apparaît alors la titulation suivante:

Doña Juana (Jeanne) et Don Carlos (Charles), son fils, Reine et Roi de Castille, de Léon, d'Aragon [...]

Son second fils,
Ferdinand Ier du Saint-Empire, sera empereur après l'abdication de son frère (Charles-Quint).

Jeanne meurt à
Tordesillas le 11 avril 1555. Elle repose dans la Chapelle royale de Grenade (Andalousie), où se trouvent les mausolées des Rois Catholiques (parents de Jeanne) ainsi que celui de son époux.

La folie de Jeanne a suscité la curiosité des historiens, puis des romanciers et des cinéastes.

Durant sa jeunesse, elle apparaît comme une personne intelligente, éduquée et de grande sensibilité.

Ce n'est qu'à partir de son mariage avec Philippe le Beau qu'apparaissent les premières allusions à un déséquilibre mental :

très belle, mais délaissée par son mari, elle se montre d'une jalousie maladive, puis apparaissent de graves troubles de volonté qui incitent sa mère Isabelle, après une pétition des Cortès faite en 1502, à modifier son testament, instituant Ferdinand comme régent du royaume de Castille dans la cas où Jeanne ne pourrait pas assumer le trône.

A la mort d'Isabelle, Jeanne est reconnue comme reine, mais la question de sa santé est évoquée, et une lutte s'engage entre Ferdinand et Philippe pour la régence.

Tous deux ont intérêt à déclarer Jeanne comme folle. Celle ci gouverne, mais fait souvent preuve d'indécision et de manque de volonté. Philippe meurt peu après.

Les historiens évoquent des faits montrant la folie de Jeanne à l'occasion de l'inhumation de Philippe, mais l'historien Michael Prawdin analyse ces faits en fonction du contexte et en présente une explication rationnelle. Ferdinand profite alors de la mort de son gendre et de la minorité de ses petit-fils pour prendre le pouvoir en Castille et enfermer sa fille à Tordesillas en 1509.

Somme toute il y aurait des signes de dérèglement mental, dont l'entourage aurait profité pour l'écarter du pouvoir. Mais il est aussi possible que ce soit un cas de
schizophrénie, qui apparaît également chez Isabelle de Portugal, sa grand-mère maternelle. On dit aussi que son arrière-petit-fils, don Carlos d'Espagne, aurait été sujet à des troubles mentaux. - wikipédia

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