mercredi 30 septembre 2009

curiosité de lecture : la peste

Terminé hier soir...
comme "polar" on reste sur sa faim, mais côté "roman-historique" vraiment bien.
Se termine par un nouveau malheur frappant les juifs... la peste...
ce qui n'a donné envie d'approfondir un peu plus et voir ce que je pourrait lire d'interessant sur le sujet...
quelques livres retenus ici également (non noté celui de Camus, à cause de l'époque).
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La peste noire est une pandémie de peste bubonique qui a touché la population européenne entre 1347 et 1351. Elle n'est ni la première ni la dernière épidémie de ce type, mais elle est la seule à porter ce nom. Par contre, elle est la première épidémie de l'histoire à avoir été bien décrite par les chroniqueurs contemporains.
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Illustration de la Peste noire tirée de la Bible de Toggenburg (1411).
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On estime que la peste noire a tué entre 30 et 50 % de la population européenne en cinq ans, faisant environ vingt-cinq millions de victimes. Cette épidémie eut des conséquences durables sur la civilisation européenne, d'autant qu'après cette première vague, la maladie refit ensuite régulièrement son apparition dans les différents pays touchés : entre 1353 et 1355 en
France, et entre 1360 et 1369 en Angleterre, notamment.
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les juifs, les gitans, gens du voyage et une autre peuplade généralement connue sous le nom de cagots, suspectés par la population d’empoisonner les puits, furent persécutés, en dépit de la protection accordée par le pape Clément VI (voir ci-dessous).
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La médecine du XIVe siècle était bien impuissante face à la peste qui se répandait. Les médecins débordés ne savaient que faire devant cette maladie qui les atteignait, tout autant que leurs patients.
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Néanmoins, quelques conseils, vains, étaient donnés :
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brûler des troncs de
choux et des pelures de coing ;
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allumer des feux de bois odoriférants dans les chaumières ;
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faire bouillir l'eau et rôtir les viandes ;
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prendre des bains chauds ;
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pratiquer l'abstinence sexuelle ;
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pratiquer de nombreuses
saignées ;
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administrer des
émétiques et des laxatifs, l'effet recherché étant l'affaiblissement des malades qui meurent ainsi plus rapidement ;
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illustration : Equipement d'un médecin au Moyen- Age pour se protéger contre la peste et les épidémies (des. G. Dagli-Orti)
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La peste
marqua également les arts :
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voir en particulier les danses macabres
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illustration : Détail de la danse macabre de l'église Saint-Germain de La Ferté-Loupière dans l'Yonne.
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Fragment de la Danse macabre de Bernt Notke pour Rīga aujourd'hui dans l'ancienne église Saint-Nicolas de Tallinn.
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et l'œuvre de Boccace Le Décameron.
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Afin de fuir l'épidémie de peste noire qui ravage la ville de Florence en 1348, dix jeunes gens se réunissent : sept femmes, la plus âgée se prénommant Pampinée, la deuxième Flammette, ensuite Philomène, Émilie, Laurette, Neiphile, et enfin, Elissa, et trois hommes : Pamphile, Philostrate et Dionée (ces noms seraient inventés par l'auteur afin de protéger les personnages d'éventuelles critiques à la suite de leur fuite, Boccace est dans une logique de légitimation de son œuvre.
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Également, l'auteur ne traite pas ses personnages dans leur psychologie profonde mais se contente de mettre en scène des protagonistes types : le curé, l'amoureuse désespérée, le mari trompé, etc.
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Alors qu'elle s'échappe de Florence, la brigade se réfugie dans une campagne où tout semble être idyllique tel un Eden terrestre.
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Boccace nous dépeint un lieu qui semble complètement hors du temps et de la réalité et qu'il décrit comme un « paradis terrestre » avec de nombreux détails, comme en témoignent les lignes suivantes : « Ce lieu était situé sur une montagnette, de tous côtés à l'écart de nos routes […] en haut de la colline s'élevait un palais […] il y avait de petits prés alentour, des jardins merveilleux, des puits aux eaux très fraîches » (Introduction à la Première journée).
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On constate que la Nature est omniprésente dans le récit et occupe une place fondamentale pour les personnages ; il est fait mention d'« oiseaux chanteurs, épars sur les vertes ramures », d'« herbes mouillées de rosée », d'une « vaste plaine sur la rosée des herbes », ainsi que d'une « guirlande de laurier » dans « le délectable jardin » (introductions à la Deuxième journée et à la Cinquième journée).
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Chaque jour nouveau débute par un lever de soleil poétique et coloré : « L'aurore déjà de vermeille qu'elle était, à l'apparition du soleil, devenait orangée » ou encore « tout l'orient blanchissait » (introductions à la Troisième journée et à la Cinquième journée). On voit en cette nature un univers protecteur où chacun peut trouver le repos de l'âme. Cet univers paisible forme un contraste prononcé avec l'atmosphère infectieuse de la ville contaminée par les épidémies.
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La précision des descriptions qui y sont faites en la matière dans certains passages rapproche Le Décaméron du traité médical : « la propriété de la maladie en question fut de se transformer en taches noires ou livides qui apparaissaient sur les bras, sur les cuisses » ; « presque tous [...] dans les trois jours suivant l'apparition des signes mentionnés [...] trépassaient » (Introduction à la Première journée).
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La confrontation de ces deux aspects opposés que sont l'insouciance de quelques jeunes gens dans un jardin en fleurs et une population décimée par la peste noire, est une illustration la figure de style nommée antithèse. C'est, par ailleurs, l'une des tournures majeures du Décaméron.
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La Peste

A la fin de 1347, un fléau que l’Occident n’a plus connu depuis le VIe siècle fait sa réapparition : la peste.Du monde musulman à l’Europe occidentale, la peste décime les populations et fragilise les structures sociales.
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illustration : Venise au XVe
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Le bacille de la peste

La peste est provoquée par un bactérie dont le rat est porteur sans en être lui-même affecté. Le bacille de Yersin se transmet à l’homme par un parasite commun aux deux espèces : la puce. C'est Alexandre Yersin qui découvrit en 1894 le bacille de la peste.La maladie prend deux formes :
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La peste bubonique :
des taches noires apparaissent sur le corps au niveau des ganglions et enflent en même temps que la fièvre monte. La mort ou la guérison intervient trois jours après l’apparition des premiers symptômes.Sous cette forme, la peste est mortelle dans 70% des cas. C’est elle que l’on a baptisée la peste noire.
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La peste pulmonaire s’attaque aux voies respiratoires et est mortelle dans 100% des cas. C’est cette forme qui est la plus contagieuse.
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Il n’existe aucun vaccin contre cette maladie.
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Un long parcours

Durant l’époque mérovingienne, la peste s’était répandue dans toute l’Europe mais avait ensuite totalement disparu aussi bien en Occident qu’en Orient.
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En 1346, après six siècles d’absence, elle resurgit dans la région de la mer Noire. En effet, à Caffa, Mongols et Génois s’affrontent.
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Au cours du siège, les Mongols, atteints de la peste contaminent les Génois.
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En regagnant Constantinople, les Italiens propagent à leur tour la maladie.
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Cette dernière se diffuse à Messine, puis à Marseille par l’intermédiaire de galères qui débarquent en novembre 1347.
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illustration : Carte de diffusion de la peste noire
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Allégorie de la Peste (Peinte anonyme du 15e siècle)
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Dévastatrice, la peste qui prend la forme pulmonaire, emporte des dizaines d’habitants du port méditerranéen.
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La diffusion de la peste

De Marseille, le fléau se répand vers le reste du pays et bientôt vers toute l’Europe.
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La peste atteint Paris en juin 1348 puis elle touche le sud de la Grande-Bretagne et la Flandre.
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L’hiver apporte une accalmie puis la progression reprend dès le printemps 1349.
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Cette épidémie tue beaucoup et est d’autant plus problématique qu’elle est récurrente. La pandémie de 1348 n’est que la première apparition d’un fléau qui va revenir à intervalles réguliers tous les dix ans environ, durant plus d’un siècle.
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Panique et expiation

Les populations n’ont pas conscience que le mal dont elles souffrent est dû à des causes naturelles. Elles y voient un signe de la colère de Dieu et cherchent des responsables.
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Inévitablement, les groupes marginaux de la société sont désignés comme victimes expiatoires. Les Juifs sont les premières cibles de cette colère. Accusés d’avoir empoisonné les puits, ils font l’objet de massacres répétés en France, en Suisse et en Allemagne.
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Peinture anonyme du 15e siècle
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Les catholiques organisent des pèlerinages pour conjurer l’ire divine.
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Les « flagellants », adeptes de la pénitence et de la flagellation en public, font leur apparition.
Flagellants (miniature du 15e siècle)
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Le pape Clément VI incite les fidèles à plus de modération et condamne les flagellants en octobre 1349.
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Conséquences démographiques de la peste

La peste fait disparaître en quelques mois, entre un tiers et la moitié de la population européenne.
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Une estimation plus précise est difficile. Seuls les registres de baptêmes et des enterrements a permis de prendre la mesure du désastre. Mais tous les calcules aboutissent à un minimum de 40% de décès dans chaque village.
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Combat de l'ange et du démon pour emporter l'âme d'un mort (miniature du 15e siècle)
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Les plus riches et les mieux nourris
sont moins touchés par le fléau.
Le plus grave est que les enfants sont emportés en priorité ce qui aura de graves conséquences sur la démographie pour les années à venir.
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La maladie fait d’autant plus de ravages qu’elle touche une population qui souffre déjà de la famine et de la guerre En ce siècle de troubles, la mort est omniprésente.
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Du point de vue économique,
les conséquences de la peste sont très graves. Faute d’hommes, il y a une totale désorganisation de la production.
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Les champs sont en friche et des villages entiers abandonnés.
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La main d’œuvre se raréfie partout et si il y a une hausse des salaires, il y a également une hausse de l’inflation.
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Il faudra attendre la seconde moitié du XVe siècle pour que l’impact du fléau soit en partie réparé. -
V.B (01.2005)- source : http://www.dinosoria.com/peste.htm
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La dernière peste d’Occident: la peste Noire à Marseille
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Des littérateurs, des historiens (Boccace, Villani, Guillaume de Nangis), des médecins (Guy de Chauliac) retracent la marche, l'étendue, la gravité de la maladie;
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certains symptômes généraux la caractérisent : taches charbonneuses (papulae nigrae). bubons, prostration des forces. Des complications particulières, insidieuses, l'accompagnent selon les régions.
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Venise
en quatre mois est privée de soixante pour cent de ses citoyens. Les villes de l'Adriatique : Venise, Raguse, plus particulièrement exposées au fléau en raison de leur commerce avec l'Orient, recourent aux quarantaines, dès l'année 1403.
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Des lazarets appropriés reçoivent les voyageurs suspects et les marchandises.
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Ce système est appliqué à Marseille et à Lyon. On en rencontre des traces à Villefranche lors de l'épidémie de 1468. - source : http://www.cosmovisions.com/ChronoPestesMA02.htm
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Quelques titres... pour en savoir plus...
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Itinéraires des danses macabres de Utzinger H. et B. Utzinger
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Le grand feu de Jeanne Bourin
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La Peste Noire de William Naphy,
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La peste à Breslau de Marek Krajewski






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