mercredi 16 septembre 2009

Les secrets de la suite du «Da Vinci Code»

Une fois n'est pas coutume, je suis en train de lire un article du figaro...
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mais l'article est pertinent et résume bien la grosse machine de guerre mise en place pour la sortie de ce livre...
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normalement, je n'ai pas prévu de le lire, mais qui sait...
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Dan Brown publie son nouveau roman, «Le Symbole perdu», aux États-Unis et en Grande-Bretagne. Décryptage d'un lancement monstre.
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Un exemplaire du «Symbole perdu» pendant sa présentation à la presse, lundi. Crédits photo : ASSOCIATED PRESS
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Il faudra quitter la planète Terre pour ne pas en entendre parler :
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Dan Brown publie mardi dans le monde anglo-saxon la suite du Da Vinci Code. Depuis quelques semaines, on ne connaît que le titre, Le Symbole perdu, on a vu la couverture…
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Mais tout le reste était tenu secret, les libraires ayant signé un contrat de confidentialité et ayant été obligés de respecter scrupuleusement l'embargo : le livre n'est disponible que depuis ce matin à 00 h 1.
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C'est qu'avec ce roman-là, l'édition internationale quitte la préhistoire du marketing pour entrer de plain-pied dans une stratégie de lancement digne des plus grands secteurs.
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La parution du Symbole perdu ressemble à la mise en vente d'un nouveau modèle automobile.
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L'éditeur a utilisé tous les outils enseignés dans les meilleures écoles de commerce :
«buzz», «teasing», recours aux réseaux sociaux sur Internet (Facebook et Twitter ont leurs milliers de fans), et à la manière d'un film à gros budget, un site est dédié au livre (thelostsymbol.com) dans lequel on trouve un compte à rebours seconde par seconde ;
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ajoutez à cela des énigmes dont la solution se trouve dans le roman, de quoi alimenter les forums de discussion. Les lecteurs n'en peuvent plus d'attendre. La preuve : sur les sites de vente en ligne, par précommande, l'ouvrage figure en tête des ventes avant même sa parution.
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«Sous surveillance jour et nuit»

L'enjeu est de taille. Rappelons que le Da Vinci Code est le livre de tous les records : 82 millions d'exemplaires vendus - il a également attisé la curiosité pour les autres romans de Dan Brown (Anges & Démons, Deception Point et La Forteresse digitale totalisent près de 50 millions d'exemplaires dans le monde).
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La version anglaise du Symbole perdu a été imprimée à 7,5 millions d'exemplaires (États-Unis et Angleterre).
Du jamais-vu, c'est tout simplement le plus fort premier tirage de tous les temps.
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En France, aussi, les records vont être battus : les éditions Lattès, qui ont acquis les droits de traduction pour les pays francophones, procéderont à un premier tirage de 600 000 exemplaires - Marc Levy est détrôné.
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Pour profiter de l'aubaine, les pays étrangers ont engagé une armada de traducteurs afin de publier le texte dans les meilleurs délais, car, pour éviter les fuites, toutes les maisons d'édition non anglophones n'ont eu le manuscrit que quatre à cinq jours avant la diffusion de l'édition anglaise !
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Déjà les Allemands travaillent avec huit traducteurs pour paraître dans un mois. Lattès en a recruté deux, dans l'espoir d'être prêt fin novembre - pour une fiction, c'est une pratique peu courante que de passer par plusieurs traducteurs.
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C'est la première clé du succès : un secret bien gardé.
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Comme un produit de luxe ou une marchandise à haute valeur ajoutée, les romans de Dan Brown risquent d'être volés, piratés ou contrefaits (des copies sauvages du Da Vinci Code ont circulé en Chine sans que l'éditeur ne puisse rien faire).
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Du coup, la maison d'édition américaine, Knopf Doubleday, a pris des mesures extrêmes de sécurité.
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Et Jeff Bezos, le patron d'Amazon, a raconté que les containers «étaient sous surveillance jour et nuit» dans leur propre dépôt avec «des caméras de sécurité» et tous ceux qui ont eu accès au roman ont dû signer un contrat de non-divulgation. C'est le cas partout dans le monde.
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À Paris, Anne Perrier, directrice du département anglais à la librairie Galignani, explique : «Nous avons signé un contrat d'embargo avec l'éditeur américain, depuis ce week-end nous avons été livrés et les exemplaires sont dans un coffre fermé à clé. Nous devons absolument et fidèlement respecter cet embargo
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Seul l'éditeur du jeune sorcier Harry Potter a ce genre d'exigence. Miracle, pour The Lost Symbol, malgré le nombre d'exemplaires en circulation, et les quelques personnes mises dans la confidence, il n'y a pas eu de fuites - sauf celles distillées par l'éditeur, et l'exclusivité mondiale octroyée dimanche au Mail on Sunday, le populaire journal dominical. «Nous ne pouvons pas prendre le risque de divulguer quoi que ce soit, l'enjeu est trop important», souligne Anne Perrier.
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Aux États-Unis, comme en Europe, les grandes librairies anticipent une semaine fantastique.
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Kathryn Popoff, vice-présidente de la division ventes chez Borders Group, un réseau de libraires, a laissé entendre que les fans de Dan Brown pourraient bien être obligés de ne repartir qu'avec un livre chacun.
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Comme pour Harry Potter, les magasins ouvrent à minuit. Chez Amazon, la semaine dernière, les commandes de The Lost Symbol sont plus importantes que les ventes des Mémoires de Ted Kennedy (décédé fin août) tirés à un million d'exemplaires.
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«Le Symbole perdu» ou «Douze heures chrono»

Les Britanniques n'échappent pas à la folie. L'éditeur anglais Transworld, une branche de Random House, a fait un premier tirage record d'un million d'exemplaires, et les libraires s'attendent à des ventes gigantesques dans la lignée du dernier Harry Potter.
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Pour coller au plus près avec l'heure limite de minuit et une minute, plusieurs grosses chaînes de librairies comme Borders et Waterstone's vont, eux aussi, avancer l'heure d'ouverture de leurs magasins. L'enseigne de Waterstone's sur Piccadilly, à Londres, a ouvert très tôt, ce matin.
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Pour attiser davantage, comme si cela était nécessaire, 200 exemplaires de Lost Symbol ont été dédicacés par l'auteur.
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De la bagarre en perspective. Les lecteurs les plus impatients se sont bien sûr rués sur le Mail on Sunday, qui a offert le prologue et les deux premiers chapitres du roman, dans un supplément détachable de huit pages, et avec un tirage exceptionnel.
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Malin, l'éditeur de Dan Brown a déjà intégré le livre numérique dans sa stratégie de lancement : le «e.book» sortira en même temps que le livre papier avec une offre spéciale. Il y aura aussi simultanément un audiobook (lecture sur CD ou MP3), mais cette forme de commercialisation est plus classique dans les pays anglo-saxons.
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Autre élément de ce phénomène hors du commun :
la profusion de livres sur le livre.
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C'est souvent le cas : quand un roman rencontre un succès extraordinaire, il fait l'objet d'autres ouvrages (du genre Le Da Vinci Code décrypté, La Vraie histoire, La Face cachée, etc.), histoire d'en tirer profit aussi.
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À titre d'illustration :
Simon Cox, auteur du Da Vinci Code décrypté et Anges & Démons décrypté a vendu deux millions d'exemplaires ! Merci Dan Brown.
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Pour Le Symbole perdu, on assiste à quelque chose d'inédit : les ouvrages expliquant le succès du roman sont sortis… avant le roman lui-même !
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Simon Cox est déjà sur le coup avec, vous l'auriez deviné, Le Symbole perdu décrypté, en librairie dans quelques jours.
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Les auteurs français ne sont pas en reste.
Marie-Laure Etchegoin et Frédéric Lenoir, qui avaient fait un carton avec leur essai Da Vinci Code : l'enquête sortent déjà Le Symbole perdu : l'enquête. Ce livre paraîtra avant l'édition française…
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Pour mémoire, grâce à Dan Brown, la maison d'édition française Lattès a vécu un véritable conte de fées. Isabelle Laffont, la directrice générale, a eu du flair : lors des enchères à Francfort, quand les autres éditeurs faisaient la fine bouche et le nez pincé devant le manuscrit du Da Vinci Code, elle venait d'en acquérir les droits pour 30 000 euros. Il lui a apporté l'équivalent de quatre ou cinq Goncourt, et la possibilité de publier les titres suivants.
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Et le roman ?
Fidèle à sa méthode, Dan Brown l'a bâti à la manière d'une série télévisée : chapitres courts, rythme, rebondissements. D'ailleurs, Le Sym­­bole perdu aurait pu être titré «Douze heures chrono», puisque l'intrigue tient en une demi-journée.
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Dan Brown revient à la veine qui a fait son immense succès : l'ésotérisme et les sociétés secrètes.
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Cette fois, le héros, Robert Langdon, professeur à Harvard, spécialiste en décryptage des symboles, doit faire face à la franc-maçonnerie et à l'ordre de la Rose-Croix.
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Il traverse des lieux mythiques des États-Unis (à Washington au Congrès, à Salt Lake City…), des indices se trouvent à la Maison du temple maçonnique à Washington DC, située à 13 blocs de la Maison-Blanche, quartier général de la confrérie, l'immeuble étant considéré comme l'une des sept merveilles du monde ancien.
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Robert Langdon est également amené à passer par Jérusalem, il déniche des éléments dans les grandes bibliothèques.
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Inutile de dire que, comme pour ses précédents livres, la commercialisation du circuit touristique emprunté par son personnage est déjà prête.
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1 commentaire:

Alex-Mot-a-Mots a dit…

Et les traducteurs français ont épluché tous le slivres sur la Franc-Maçonnerie depuis 6 mois pour traduire ce livre en 12 semaines...