Étant donné le caractère particulier de l’année qui commence, si l’on en croit les prévisionnistes, nous ne saurions trop recommander la lecture hautement instructive d’un petit essai publié à Paris chez Chiflet & Cie, préfacé par Laurent Baffie et rédigé par Matt Pagett, un scientifique issu de l’université d’Edimbourg, auteur de 101 Golden Rules of Fishing et, surtout, d’un remarquable Make Your Own Sex Toys.
Enfin traduit dans la langue de Voltaire avec Le petit livre de merde, il fait œuvre utile – et écologique ! – en levant le voile sur les crottes, bouses, crottins, fientes, guano, émeu, laissées et autres cordylées de 50 animaux (mammifères, poissons, oiseaux, lézards, poissons…), véritable pierres philosophales de la nature qui est si bien faite, ma bonne dame.
Car (qui l’eût cru ?) les excréments du lama sont utilisés pour purifier l’eau et les déjections du plancton servent à stocker du carbone, tandis que les crottes d’élan sont la matière première de la plupart des objets vendus dans les boutiques de souvenirs en Alaska…
En Australie, les Aborigènes mâchent des feuilles de tabac épicé au caca de kangourou, un délice paraît-il.
Et on a même vu, durant la guerre du Vietnam, la CIA disséminer sur la piste Ho Chi Minh des émetteurs radio espions en forme de crottes de tigre, sachant que l’ennemi ne se hasarderait pas à les récupérer !
De nos jours, la pollution se fait sentir, et il n’est pas rare, dans les excréments de l’ours brun, de trouver des boîtes de conserve, des montres, des chaînes de vélo voire des enjoliveurs…
Étudiant, photos en couleur à l’appui et avec une précision scientifique qui l’honore, la merde de l’aigle aussi bien que celle de la vache, de la gazelle, du cheval, du mouton, du chat, du chien, du yak, de la souris, du rat, du chimpanzé, du hibou, du koala, du lion, du cheval, du poisson rouge, du puceron, de l’escargot, du serpent, de la termite, du bousier (!), de la baleine ou même du Tyrannosaurus Rex, l’auteur réconcilie l’homme postmoderne avec la nature éternelle tout en appliquant l’adage bien connu selon lequel « c’est dans le besoin que l’on reconnaît ses amis ! »-Bernard DELCORD
Le petit livre de merde par Matt Pagett, préface de Laurent Baffie, Paris, Éditions Chiflet & Cie, 2008, 111 pp. au format 11,5 x 19 cm illustrées en quadrichromie, 9,95 €
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