L'éditeur « le plus célèbre d'Egypte et du monde arabe », selon le quotidien égyptien Al-Ahram, doit notamment sa renommée au fait d'avoir publié ou distribué des ouvrages interdits.
Mohammed Madbouli est l’exemple type de l’autodidacte de génie. Il a en effet commencé par vendre des journaux dans le centre du Caire. Il avait alors six ans et était analphabète.
A force de voir ces mots imprimés, Madbouli a fini par savoir lire, et mieux, il a décidé que lui aussi publierait des écrits. Le petit vendeur a progressivement agrandi la surface qu’il occupait sur le trottoir d'une place du Caire, proposant journaux, magazines, mais aussi des livres.
Grâce à son flair, il savait choisir les livres qui marchaient, notamment ceux qui étaient plus ou moins interdits. Les affaires tournant à plein régime, Madbouli a loué une boutique, puis s’est lancé dans l’édition.
Dans une Egypte où la liberté d’expression était balbutiante, Madbouli est parti du principe que la polémique était la meilleure publicité pour les ouvrages qu’il publiait. Il a donc choisi des auteurs décriés par le pouvoir ou le contre-pouvoir islamiste.
C’est ainsi que les Egyptiens ont pu lire les poèmes contestataires de Ahmed Fouad Negm et les pamphlets de la féministe de gauche Nawal Saadaoui.
Reste à savoir si la maison d’édition survivra après la mort de son patron, qui bravait police et islamistes.-Alexandre Buccianti
Article publié le 06/12/2008 Dernière mise à jour le 06/12/2008 à 21:53 TU
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