Faire de l'argent avec ses crimes, une idée révoltante ?
Si aujourd'hui le ministère de la Justice reste encore évasif sur le sujet, les éditeurs pestent de cette nouvelle approche éditoriale qui leur serait imposée : en accord avec le discours récemment prononcé par la Reine, il serait ainsi possible que les maisons d'édition n'aient plus la possibilité de publier de livres racontant les mémoires de truands notoires.
Si aujourd'hui le ministère de la Justice reste encore évasif sur le sujet, les éditeurs pestent de cette nouvelle approche éditoriale qui leur serait imposée : en accord avec le discours récemment prononcé par la Reine, il serait ainsi possible que les maisons d'édition n'aient plus la possibilité de publier de livres racontant les mémoires de truands notoires.
Arguant en effet qu'il est malsain que ces derniers puissent gagner quelque argent avec le récit de leurs crimes, le gouvernement opterait pour une interdiction pure et dure. Sami Nacery et consorts, donc, aux oubliettes de la littérature ? Si pour certains, cela purifiera les lignes éditoriales, les éditeurs ne l'entendent pas de cette plume : oppression, menace de la liberté d'expression, double condamnation... tous les arguments y passent.
Et il est vrai que cette optique peut sembler étrange : un criminel qui a passé ses années en prison a - au regard de la loi et de la société - payé sa dette, et bien qu'il ne reçoive pas l'absolution, il n'en reste pas moins que la peine est purgée.
D'autant que nombre de criminels ont pu se réhabiliter justement par le biais de l'écriture, explique l'éditeur John Blake.
Dès lors, les adjectifs fusent : irréaliste, disproportionné, inutile, on évoque avant tout un procédé très dangereux instauré par l'État pour contrôler l'édition et mettre en péril ce marché au Royaume-Uni.
Pour Simon Juden, directeur de la Publishers Association, il est clair que personne ne souhaite intimement qu'un criminel fasse de l'argent avec ces récits, mais d'autre part, il est important de saisir la psychologie et la criminalité, avec ces récits.
Et de citer l'exemple de Nelson Mandela, reconnu coupable et emprisonné, qui serait alors censuré au profit d'O.J. Simpson...
Et c'est également un bel exemple d'ingérence dans les affaires des éditeurs : si le livre est ultra violent et démentiel, il ne trouvera pas de maison pour le prendre en charge et le publier assure-t-on. Alors entre restriction inacceptable de la liberté d'expression et véritable censure, le gouvernement a intérêt à marcher sur des oeufs...
source : http://www.actualitte.com/actualite/6527-edition-criminels-livres-memoires-argent.htm
Rédigé par Clément S., le mardi 09 décembre 2008 à 10h57
Rédigé par Clément S., le mardi 09 décembre 2008 à 10h57
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