trois romans qui me semblent passionnant ! de l'aventure, du mystère et même des templiers... impossible de résister.
Il a reçu, entre autres, le Prix Juan de la Cabada en 1994 ;
le Prix national Juan Rulfo pour un premier roman en 1994 ;
le Prix national de l’essai littéraire Malcolm Lowry en 1994 ;
le Prix national de l’essai José Revueltas en 1999 ;
le Prix Primavera de Novela en 2000 pour Amphitryon, décerné par la maison d’édition Espasa-Calpe ;
le Prix de littérature Mazatlán 2007 pour La gruta del toscano ;
le Prix national de la dramaturgie 2008 ;
le Prix national Luis Cardoza et Aragón pour la critique des arts plastiques 2008
et le Prix national de la pièce de théâtre pour enfants 2008.
Le commissaire politique Dertz Magoian, espion de la vieille époque soviétique, a un besoin constant d’information sur les activités politiques de ses concitoyens ; le narrateur, médecin accro aux drogues dures, assure sa consommation d’ectricine en fournissant à Magoian les renseignements qu’il désire.
Entre les deux s’établit un échange où la vérité et le mensonge, la paranoïa et la certitude, l’hallucination et la réalité se mélangent incessamment.
Le récit principal tourne autour de l’existence d’un complot dans une ville du Grand Nord, Malombrosa, ancienne base navale devenu cimetière de sous-marins et lieu de tous les trafics.
Le médecin y est envoyé pour enquêter sur un groupe de conjurés qui seraient en train de préparer une insurrection contre le gouvernement communiste. Ils seraient dirigés par un certain Eliah Bac, fils d’un ancien officier mort dans un accident. Mais Eliah Bac existe-t-il ? Ne sortirait-il pas plutôt de l’imagination d’un drogué en manque ? À moins qu’il ne soit le fruit du délire de Magoian, désespéré et impuissant face à l’effondrement du système qu’il a toujours défendu ?
Hommage au cinéma expressionniste des années 1920 et 1930, roman gothique et trash, Spirale d’artillerie confirme tout le talent d’un jeune auteur placé par la revue Lire, en mai 2005, parmi les « 50 écrivains pour demain ».
Impossibilités des corbeaux" doit son titre a une phrase de Kafka : "Les corbeaux affirment qu’un seul corbeau pourrait détruire les cieux. Cela est indubitable, mais ne prouve rien contre les cieux, parce que les cieux n’ont d’autre signification que l’impossibilité des corbeaux".
Padilla nous raconte l’aventure initiatique vécue par un architecte et son ancien élève, happés par une spirale d’événements dans le château qu’ils sont venus restaurer.
Ce domaine appartient à une mystérieuse Confrérie liée à l’histoire des Templiers, à laquelle ils vont devoir s’intéresser malgré eux.
Le jeu de pistes de la rentrée. Entre malentendu et usurpation, erreur et conspiration, le Mexicain Ignacio Padilla propose l'un des plus éblouissants labyrinthes romanesques qu'il nous ait été donnés de lire depuis longtemps.
On ne s'attend pas vraiment, en tournant la première page de ce texte bref (deux cents pages à peine), à être précipité de la sorte dans un gouffre de faux-semblants et de pièges d'une insondable profondeur : s'y lancer, c'est laisser se refermer sur soi une machinerie littéraire aux mécanismes inexorables, réglés à la perfection, et finalement se perdre dans les méandres d'une fascinante réflexion sur l'identité et la place de chacun dans le grand plan du siècle et de l'Histoire.
Autant dire que toute tentative de résumé restera vaine.
Mentionnons seulement le point de départ d'une intrigue à ramifications multiples : une partie d'échecs dans un train militaire qui file vers le front de l'Est durant la Première Guerre mondiale. L'un des joueurs est soldat et croit se diriger vers sa mort ; l'autre est aiguilleur et n'a pas grand-chose à craindre.
Les deux hommes jouent leur identité : au gagnant reviendra la vie tranquille, au perdant la boucherie des champs de bataille.
Deux destinées se décident ainsi autour d'un échiquier avant de se séparer à nouveau et d'évoluer en parallèle des décennies durant. Jusqu'à ce que le fils de celui qui remporta la partie cruciale s'essaye à démêler les nœuds de cet échange d'identité entouré de mystère, et se trouve à son tour attiré dans un réseau d'énigmes inextricable : l'enquête peut commencer, et Padilla passer à la vitesse supérieure.
Car quand bien même la matière des seuls premiers paragraphes aurait largement suffi à donner un excellent roman, le jeune Mexicain ne s'y arrête pas : ajoutant les miroirs traîtres les uns aux autres, il greffe ce premier tour de passe-passe sur une impressionnante toile historique où les pontes du régime nazi sont les maîtres du jeu, initiateurs (ou victimes) de cet "Amphytrion" machiavélique, "prétendu projet de supplantations d'identité qui aurait été, dans les premiers mois de la guerre, imaginé par le général Goering comme possible moyen de faire pièce à Heinrich Himmler, son éternel rival au sein du Reich."
Au bout du fil, un fragment de vérité incertaine sur l'identité de celui qui prétendait s'appeler Adolf Eichmann et que l'on a jugé à Jérusalem, au début des années soixante. Peut-être.
Tout cela a l'air abracadabrant ? Pas tant que ça. Ignacio Padilla, dont c'est seulement le deuxième roman publié (il est également l'auteur d'un recueil de nouvelles et de La Cathédrale des noyés, publié voici six ans mais pas encore traduit en français), maîtrise en effet son intrigue à la perfection.
Dans un style dense et élégant, il livre avec Amphytrion un puzzle historique, politique et identitaire d'une ampleur rare, qui appuie son extraordinaire virtuosité sur les hasards et coïncidences étranges d'une Histoire envisagée comme un gigantesque cyclone en perpétuel écroulement sur lui-même.
C'est moins de phrases que de quelques bonnes pages de cartes, d'arbres généalogiques et de schémas fléchés que l'on aurait besoin pour parvenir à faire entrevoir la complexité et l'intelligence de ce texte passionnant où Padilla, qui a remporté grâce à lui le prix Primavera à Madrid l'année passée, entremêle des histoires individuelles hors du commun et une Histoire aux voies énigmatiques avec une précision d'horloger suisse et un talent d'écrivain rare.
Un petit chef-d'œuvre qui nous élève deux cents pages durant au-dessus de l'échiquier du monde, sans que l'on parvienne cependant à tout à fait comprendre la partie qui se joue sous nos yeux. Mat en quelques coups, bien sûr, mais l'on en redemande. -Bernard Quiriny-http://www.chronicart.com/livres/chronique.php?id=6939
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