mardi 16 décembre 2008

littérature mexicaine : Carlos Montemayor


Carlos Montemayor est né à Parral (État de Chihuahua) en 1947.
Essayiste, poète, romancier et nouvelliste.
Parmi les distinctions qu’il a reçues figurent le Prix Xavier Villaurrutia 1971 pour Las llaves de Urgell ;
le Prix national du roman Colima pour Guerra en el paraíso (1991)
et le Prix des sciences et des arts du Yucatán ainsi que la Médaille Yucatán 1993.
Son œuvre compte de nombreux titres, dont :
Los pueblos indios de México hoy (2001),
Las armas del alba (2003),
La voz profunda. Antología de literatura mexicana contemporánea en lenguas indígenas (2004)
et Los poemas de Tsin Pau (2007).
Guerre au Paradis

L'action de ce roman se situe entre 1971 et 1974.
L'écrivain et politologue Carlos Montemayor raconte ces trois années capitales dans la vie et l'œuvre de Lucio Cabañas, un jeune instituteur amené à former une guérilla dans les montagnes mexicaines afin de défendre les droits des paysans.
Il finira comme ses prédécesseurs - Emiliano Zapata, Genaro Vásquez - criblé de balles, mais son histoire et sa légende sont devenues, au fil du temps, des modèles pour les luttes actuelles et peut-être aussi futures.
Cabañas a en effet incarné un renouveau de la tradition révolutionnaire mexicaine dont les retombées, diverses et inattendues, se font sentir aujourd'hui encore. Il fut l'un des premiers à comprendre, bien avant la crise des idéologies, qu'au Mexique l'issue du combat pour la justice ne se joue pas seulement sur le terrain, mais également dans les médias, dans l'opinion internationale et dans d'autres instances politiques moins apparentes et pourtant plus décisives.
Guerre au Paradis, basé sur une documentation rigoureuse, offre une image vive et plurielle de cette épopée moderne. Comme dans les plus belles fresques de Ribera et d'Orozco, chaque personnage et chaque événement trouve sa place dans un mouvement collectif qui nous emmène aux frontières de la folie et de l'espoir.
La rébellion indigène du Mexique : Violence, autonomie et humanisme

Luttes indigènes et guérilla au Mexique.
De Zapata à Porto Alegre, de Che Guevara à Pancho Villa, de Santiago du Chili à Porto Alegre, lorsque la révolte ouvre la voie a l’émancipation…
Une longue histoire qui enchante nos mémoires et aiguise nos réflexions.
L'apparition publique de l'Armée zapatiste de libération nationale (EZLN) a contraint, en 1994, le Mexique et le monde à « découvrir » et « re-garder » les Indiens condamnés depuis cinq siècles, depuis la conquête et la colonisation.
Les missionnaires Julián de Garcés et Bartolomé de Las Casas s'étaient élevés contre les atrocités commises contre ces peuples. Ceux-ci, après avoir été combattus et évangélisés, soulèveraient aux 17e et 18e siècles l'intérêt du pouvoir pour revaloriser le passé d'un nouveau pays, le revendiquant pour gagner son indépendance.
Il n'y a pas de futur, dans le présent, sans passé et ainsi de la spoliation des Indiens de leur culture et de leur patrimoine historique ne subsisteraient officiellement que des aspects folkloriques, seule expression tolérable d'une « résistance implicite », présente dans toutes les régions du pays.
Cette faille, existant entre la grandeur culturelle du passé et la misère actuelle des peuples indigènes, n'a nullement empêché le Mexique de célébrer le monde et la culture pré-hispaniques dans les musées et les affiches touristiques, monde pourtant méprisé au quotidien.
Carlos Montemayor propose de décrypter le Mexique moderne qui recherche à inclure la différence et l'altérité. Il montre que la lutte de l'EZLN et que le courage et la détermination des Indiens ne concernent pas seulement des héros isolés, tel le sous-commandant Marcos.
La guerre non déclarée, dite guerre de basse intensité, vécue par les Indiens du Chiapas et dans d'autres régions du Mexique, n'est pas seulement faite de massacres perpétrés au moyen d'armes achetées à l'Europe et à l'Amérique du Nord, elle se traduit aussi dans le non respect des droits quotidiens.
Cependant, une autre dimension majeure hante et englobe ce conflit : le racisme.
Le Chiapas ne représente que le point extrême de la discrimination raciale dont souffrent les indigènes.,La rébellion indigène du Chiapas de 1994 et ses répercussions dans la politique intérieure du Mexique ne sont pas un chapitre clos.
Ce livre a fini d'être rédigé à Mexico le 7 septembre 1996. Un neuvième chapitre a été rajouté le 6 février 1998 à l'occasion de sa deuxième édition mexicaine.
Pour l'édition française, ont été rajoutés deux chapitres qui actualisent les vues de l'auteur surtout depuis l'investiture du nouveau président du Mexique, Vicente Fox, ainsi que des notes et une chronologie des principaux événements de 1992 à 2001.

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