Le Prix, remis par le Parlement européen, a été décerné à "Hu Jia au nom de tous les sans-voix de Chine et du Tibet". Cette récompense intervient dans un climat tendu entre Pékin et l'Europe.
Le Parlement européen a remis officiellement mercredi au dissident chinois Hu Jia, en son absence, le Prix Sakharov 2008 pour la liberté de pensée, une récompense qui intervient dans un climat tendu entre Pékin et l'Europe.
Dans un message vidéo diffusé à Strasbourg, dans la grande salle de réunion du Parlement, la femme de Hu Jia, Zeng Jinyan, a indiqué que le dissident était au courant, malgré l'interdiction qui lui a été faite d'en discuter avec lui lors de ses visites en prison.
"Début novembre, des officiers de police ont informé Hu Jia qu'il avait reçu le prix (...), j'ai pu voir qu'il en était particulièrement content", a-t-elle souligné lors d'une cérémonie à l'occasion du vingtième anniversaire du Prix.
"Je ne peux pas faire grand chose, mais je voudrais utiliser les 50 000 euros du Prix comme somme de départ pour une fondation destinée à aider les familles des militants des droits de l'Homme emprisonnés en Chine", conformément à un souhait que Hu Jia a émis depuis longtemps, a-t-elle souligné.
Le Prix a été décerné à "Hu Jia au nom de tous les sans-voix de Chine et du Tibet". Actif notamment sur la question des malades du Sida et de l'environnement, Hu, 35 ans, a été condamné en avril, à l'issue d'une journée de procès, à trois ans et demi de prison pour tentative de subversion pour des propos publiés sur internet et des entretiens accordés à la presse étrangère.
L'attribution de ce prix par le Parlement fin octobre avait entraîné des protestations des autorités chinoises. Et depuis, le climat entre l'Europe et la Chine ne s'est pas apaisé.
Le chef de l'Etat français Nicolas Sarkozy, président en exercice de l'UE, a déclenché les foudres de Pékin en s'entretenant en Pologne le 6 décembre avec le dalaï lama, bête noire de la Chine, qui en représailles a annulé un sommet Chine-UE prévu le 1er décembre en France.
Le chef de l'Etat français Nicolas Sarkozy, président en exercice de l'UE, a déclenché les foudres de Pékin en s'entretenant en Pologne le 6 décembre avec le dalaï lama, bête noire de la Chine, qui en représailles a annulé un sommet Chine-UE prévu le 1er décembre en France.
Mercredi encore Pékin a également rejeté les inquiétudes de l'Union européenne après l'arrestation le 8 décembre d'un autre dissident chinois, s'opposant "à ce que les pays étrangers s'ingèrent dans les affaires intérieures de la Chine".
Lors de la cérémonie au Parlement européen, l'épouse de Hu Jia a estimé que la situation dans son pays sur le plan des libertés civiles restait dramatique, soulignant "que les manuels scolaires, les journaux, tout ressemble à ce que l'on trouve dans le roman 1984" de George Orwell.
L'état de santé du dissident reste préoccupant selon elle, malgré une amélioration de ses conditions de détention à la faveur de son transfert à Pékin, "deux analyses de sang ont été faites en un mois mais les résultats des tests n'ont pas été communiqués à la famille".
Par LEXPRESS.fr, publié le 17/12/2008 15:35
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire