dimanche 3 janvier 2010

Bernhard Schlink & Walter Popp - Brouillard sur Mannheim

1ère lecture 20010
pas mal... mais... au bout d'une cinquantaine de pages je me suis aperçue que je l'avais déjà lu... et qu'il n'avait pas du me laisser un souvenir impérissable, puisque je ne me souviens plus de la fin...
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mais, pas de regret de l'avoir relu, j'ai vraiment bien aimé... si bien que je note les autres titres de l'auteur pour la prochaine braderie de livres d'Emmaüs...
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dans le cadre de la ville industrielle de Mannheim, Engagé par son beau-frère, directeur d'une importante usine chimique Selb enquète sur une intrusion informatique... et juriste sous le IIIèReich devenu détective privé, se trouve confronté à son passé.
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illustration : "la liseuse" de Gloria K. Alfort
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Selb, détective privé et ancien juriste nazi, est amené à travailler pour une grande entreprise chimique dirigée par son beau-frère, victime d'un piratage informatique.
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Mais en Allemagne, le passé pèse lourd et Selb va vite se retrouver face à ses vieux démons, ceux qui hantent encore la mémoire du monde.
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Ce qu'ils en disent ...
http://www.voir.ca/publishing/article.aspx?article=13954&section=10 Un hiver à Mannheim n'est pas seulement un très bon polar. C'est un très bon roman, peuplé de personnages profondément marqués, humains, touchants. Et de scènes saisissantes, comme cette confrontation entre Selb et un vieil ami qui tourne au vinaigre. "J'ai trop longtemps fait mon métier, dit Selb. Comme soldat, comme procureur, comme détective privé, j'ai fait le boulot qu'on me demandait, et j'ai laissé les autres faire le leur. Nous sommes un peuple où chacun fait son métier, et regardez où ça nous a menés.
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http://www.chronicart.com/livres/chronique.php?id=2501 Mannheim et ses forêts de cheminées, ses brumes toxiques, son "romantisme industriel" est le décor d'un drame qui trouve ses racines dans les années sombres de l'Allemagne. Alors qu'il enquête pour le compte d'une gigantesque entreprise chimique sur un hacker qui pirate son réseau informatique, Schlink, à la foi juriste et romancier, pose déjà ici le problème de la culpabilité et de la responsabilité, repris ultérieurement dans Le Liseur. En outre il interroge le culte du progrès technique, dévoile le monde inhumain que celui-ci porte en lui, un monde dans lequel industriels et nazis unis dans un même délire de puissance, recourent à la manipulation et au meurtre.
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illustration : "le lecteur" Quint Buchholz,
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Bernhard Schlink,
écrivain de langue allemande est né le 6 juillet 1944 à Bielefeld (Allemagne). Il étudie le droit à Heidelberg et à Berlin, et exerce comme professeur à Bonn et à Francfort.
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Depuis 1992, il est professeur de droit public et de philosophie du droit à l'université de Humboldt à Berlin.
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En 1987, il est également devenu juge au tribunal constitutionnel du Land de Rhénanie-du-Nord-Westphalie.
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Il a débuté sa carrière comme écrivain par plusieurs romans policiers, dont le premier, Brouillard sur Mannheim, en collaboration avec Walter Popp, où se retrouve le personnage principal Selbs ( vient de "selbst" : "soi-même").
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L'un de ces romans (Die gordische Schleife) a obtenu le prix Glauser en 1989.
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En 1995 il publie Der Vorleser (Le liseur, publié en France en 1996), un roman partiellement autobiographique. Ce livre devient rapidement un best seller et est traduit dans 37 langues. Il a été le premier livre allemand à arriver en première position sur la liste de best-sellers publiée par le New-York Times.
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En 1997 il a obtenu le prix Hans Fallada, une récompense littéraire allemande et le prix Laure Bataillon, prix décerné à des œuvres traduites en Français.
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En 1999 il a reçu le prix de littérature du journal 'Die Welt'. - wikipédia .
Bibliographie
1996 : Le Liseur
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A quinze ans, Michaël fait par hasard la connaissance, en rentrant du lycée, d'une femme de trente-cinq ans dont il devient l'amant.
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Pendant six mois, il la rejoint chez elle tous les jours, et l'un de leurs rites consiste à ce qu'il lui fasse la lecture à haute voix.
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Cette Hanna reste mystérieuse et imprévisible, elle disparaît du jour au lendemain. Sept ans plus tard, Michaël assiste, dans le cadre de des études de droit, au procès de cinq criminelles et reconnaît Hanna parmi elles.
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Accablée par ses coaccusées, elle se défend mal et est condamnée à la détention à perpétuité. Mais, sans lui parler, Michaël comprend soudain l'insoupçonnable secret qui, sans innocenter cette femme, éclaire sa destinée, et aussi cet étrange premier amour dont il ne se remettra jamais.
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Il la revoit une fois, bien des années plus tard. Il se met alors, pour comprendre, à écrire leur histoire, et son histoire à lui, dont il dit : "Comment pourrait-ce être un réconfort, que mon amour pour Hanna soit en quelque sorte le destin de ma génération que j'aurais moins bien su camoufler que les autres ? "
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1997 : Brouillard sur Mannheim
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Revoilà Selb, vieux privé fatigué qui trimballe comme un boulet son passé de procureur sous le régime nazi.
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Cette fois, c'est pour une jeune fille apparemment innocente et traquée par un inconnu que le cœur usé de Selb va battre ; jusqu'à refaire un tour en prison.
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Mais Selb en sait assez sur l'innocence et son contraire pour retrouver la vérité dans un monde où le mensonge est devenu une valeur marchande.
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Amours en fuite est un ouvrage particulier puisqu'il regroupe sept récits qui peuvent se lire comme sept romans à part entière.
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C'est dire que le livre est dense, surtout si l'on précise que chaque histoire a les qualités émotives et fictionnelles du Liseur qui a rendu célèbre Bernhard Schlink.
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Dans Amours en fuite, on retrouve d'ailleurs le thème du secret et de la révélation. Chaque intrigue se noue autour d'un personnage masculin se débattant entre les mensonges qu'il aimerait faire durer et la vérité qui lui apporterait la paix.
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Cette thématique, dans laquelle on entend l'interrogation de tout un pays aux prises avec son histoire, est récurrente dans la littérature allemande contemporaine. Mais si certains auteurs traitent le sujet d'une manière quasi monochrome – le pays entier serait en plein refoulement – Schlink travaille sur les failles, les tabous. À cet égard, le récit intitulé La Circoncision est magistral. Un livre superbe sur l'Allemagne d'aujourd'hui.
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Traducteur est aussi un métier où l'on risque quotidiennement sa peau. Isolé en Provence où il se pense intégré, Georg Polger est chaque jour épié, manipulé de bout en bout, dans l'ignorance totale du danger qui le guette.
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On lui a donné sur un plateau la succession d'un collègue mort dans un accident de la route. Il rencontre Françoise qui s'installe chez lui et lui donne un amour comme il n'y croyait plus.
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Il enchaîne les lignes, l'argent rentre, son client est heureux... Jusqu'à ce qu'on lui tue ses chats, qu'il se fasse tabasser et que derrière la facilité des jours heureux surgisse l'inconcevable...
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Welker, de l'établissement financier Weller & Welker, engage Selb pour une enquête historique : retrouver la trace et l'histoire d'un actionnaire " silencieux " qui, plusieurs décennies plus tôt, a sauvé la banque de la faillite.
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Premier mystère : pourquoi lancer Selb dans un travail d'enquêteur généalogiste ? Comme souvent chez Bernhard Schlink, la réponse sera noire et amère, elle aura le goût du passé et, pour Selb, le passé de l'Allemagne est toujours loin d'être comestible.
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Cinquante ans après la Seconde Guerre mondiale, Andi, un jeune Allemand, et Sarah, une Juive dont la famille est rescapée d'Auschwitz, tentent de vivre leur amour malgré le poids du passé.
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Après le succès mondial du Liseur, Bernhard Schlink nous offre un texte lucide et désenchanté sur l'amour et la mémoire.
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2007 : Le retour
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Le retour s’ouvre sur les souvenirs de vacances du narrateur, Peter Debauer.
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Élevé dans l’Allemagne de l’après-guerre par sa mère, Peter passe tous ses étés chez ses grands-parents suisses. Ces derniers travaillent comme correcteurs d’épreuves pour une collection de romans populaires.
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Un jour, Peter commence à lire un bloc d’épreuves et découvre, fasciné, l’histoire d’un prisonnier de guerre allemand en Russie qui parvient à s’évader et à rentrer chez lui, mais seulement pour découvrir que sa femme ne l’a pas attendu. Certains détails du récit donnent à Peter l’impression qu’il s’agit non pas d’un roman mais d’une histoire vraie, et cette idée ne le quittera plus.
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Beaucoup plus tard, devenu juriste, il mène l’enquête et, petit à petit, découvre que l’homme en question est peut-être son père. Mais à chaque fois qu’il croit comprendre son histoire, un élément inattendu brouille les pistes.
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Sa quête de vérité le conduit jusqu’aux Etats-Unis, où il est persuadé d’avoir identifié ce père insaisissable sous les traits d’un célèbre professeur de droit, déconstructionniste et négationniste…
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2008 : Le week-end
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Après plus de vingt ans passés derrière les barreaux, Jörg est gracié par le président de la République allemande.
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Pour ses premières heures en liberté, sa sœur Christiane a organisé des retrouvailles avec de vieux amis dans une grande demeure à la campagne, près de Berlin.
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Mais ce week-end, qu'elle avait souhaité paisible, est difficile à vivre pour tout le monde, tant les questions de responsabilité, de culpabilité et de pardon sont dans toutes les têtes.
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Car Jörg est un ancien terroriste de la Fraction Armée Rouge. Pendant trois jours, les coups de théâtre et de bluff des uns et des autres vont se succéder. Chacun cherche sa place, et le choc des biographies, des rêves et parfois des mensonges produit plus de questions que de réponses.
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L'amitié passe-t-elle avant tout jugement moral ?. Le regret et le pardon sont-ils souhaitables, possibles, suffisants ?.
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Le week-end renoue avec la force et la concision du premier grand succès de Bernhard Schlink, Le Liseur, et prolonge avec beaucoup de talent les interrogations qui hantent son œuvre.
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mes curiosités de lectrice...

Mannheim
ville industrielle du land du Bade-Wurtemberg, dans le Sud-Ouest de l'Allemagne. Elle est une ville-arrondissement.
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Ses 320 000 habitants en font la deuxième plus grande ville du
land après Stuttgart.
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L'agglomération constituée de Mannheim et de sa ville voisine Ludwigshafen, située de l'autre côté du Rhin, compte environ 482 000 habitants.
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Mannheim constitue le centre économique et culturel de la métropole européenne Rhin-Neckar.
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Mannheim est un important nœud ferroviaire et le plus grand port fluvial du pays, au confluent du Rhin et du Neckar. Depuis la fin du XIXe siècle, elle est équipée d'un réseau de tramway et d'autobus, actuellement partagé avec la ville de Ludwigshafen et géré par la société Rhein-Neckar-Verkehr.
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Mannheim est une ville universitaire. Elle abrite l’
Université de Mannheim, qui occupe le château baroque, et l'Université de médecine.
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La ville est surnommée « Quadratestadt » en raison de la topologie des rues du centre-ville fondé en
1606, qui forment un quadrillage à la manière romaine. Le centre-ville est marqué par l'influence du style Art Nouveau, visible dans certaines façades et sur le château d'eau de Mannheim.
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Histoire Autrefois capitale du Palatinat, Mannheim constitue aujourd'hui le centre économique et culturel de la région. La ville n'a jamais pu renouer complètement avec sa prospérité culturelle du XVIIe siècle, mais elle a connu l'invention des premières bicyclettes, de l'automobile et de machines agricoles comme le tracteur...
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Ce livre peut être considéré comme un roman apparenté a la littérature de la Shoah... je vous invite donc a jeter un oeil sur Liste de romans sur la Shoah, nul doute que vous y trouverez d'autres romans particulièrement intéressants.
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illustration : Timbre allemand à l'effigie d'Anne Frank
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La Shoah vue du côté des bourreaux
Philosophes, psychanalystes, historiens, écrivains se sont penchés sur la question : Comment un homme peut-il commettre de telles horreurs ?
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Quelques écrivains ont essayé de se mettre dans la tête des bourreaux écrivant des fictions toujours dérangeantes.
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La caractéristique de ces romans est en effet la crudité des détails, qu'on ne retrouve guère chez les romanciers de la Shoah qui n'ont pas connu la terrible expérience concentrationnaire. Ils puisent ces détails dans les récits des survivants mais les intègrent comme une donnée banale pour les bourreaux.
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Le ton est donc cynique et froid, neutre et détaché dans ces ouvrages où les monstruosités sont accomplies en toute bonne foi avec le sentiment d'agir pour « la bonne cause ».
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Le premier à s'être essayé au genre est Robert Merle qui publie en 1952 La mort est mon métier.
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La narration, à la première personne, est prise en charge par Rudolf Lang, commandant du camp d'Auschwitz. Il reçoit l'ordre d'exterminer les juifs et s'acquitte avec conscience de sa tâche sans manifester le moindre remords, même au moment où on le condamne à mort en 1947.
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Merle a basé son roman sur les interrogatoires de Hoess, le commandant d'Auschwitz, dans sa cellule par un psychologue américain, et sur les documents du procès de Nuremberg.
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À sa sortie, le livre fut attaqué avec violence par la critique. Ce livre peut servir d'illustration à la thèse d'Hannah Arendt sur la banalité du mal.
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En 1991, parait La flêche du temps de Martin Amis.
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Le livre, en mode narratif à la première personne, raconte l'histoire de « Tod Friendly », un vieux monsieur qui traverse sa vie en sens inverse, comme un film qu'on regarde en le rembobinant.
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Le lecteur découvre alors le métier de médecin, les changements d’identité à répétition, les cauchemars de Friendly pour finalement découvrir son terrible passé de médecin nazi à Auschwitz.
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Amis dépeint le quotidien d’un médecin et l'univers hospitalier « où les atrocités se succèdent sans qu’on puisse les arrêter, comme s’il fallait de nouvelles atrocités pour valider les atrocités précédentes. » Le romancier ne passe sur aucun détail du quotidien d'Auschwitz.
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La sortie du roman de Jonathan Littell, Les Bienveillantes a provoqué de nombreuses réactions aussi bien sur le contenu de l'histoire, sur le vernis apparent de culture du roman recélant en fait de nombreuses approximations que sur la qualité esthétique du roman.
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Comme dans La mort est mon métier, la narration, à la première personne, se fait du point de vue du bourreau, n'épargnant rien au lecteur des massacres des Juifs à l'est.
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les Bienveillantes a été un grand succès littéraire en 2006, suscitant un grand nombre de questions: s'agit-il d'un attrait morbide pour la barbarie? Pour la figure du monstre?
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illustration : "Shoah" de Nicolas Friedli ... Lorsque je pense à la Shoah, c'est toujours à cette oeuvre et au "Cri" de l'artiste norvégien Edvard Munch que je pense...







1 commentaire:

Anjelica a dit…

Le liseur que j'ai lu il y a longtemps, fut un véritable coup de coeur pour moi :)