samedi 30 janvier 2010

Hélène Crié-Wiesner - On peut toujours recycler les ordures

roman citoyen, roman du terroir, polar écologique...
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En fait, côté polar, très court, ce qui est surtout intéressant c'est l'enquête sur une pollution d'une petite ville de Bretagne, et les problèmes de son maire, président du syndicat intercommunal pour les ordures ménagères... et les sociétés concernées justement par le traitement des déchets...
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Vraiment très intéressant et instructif... qui permet de voir plus loin que les poubelles du tri sélectif.
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J'ai déjà lu il y a quelques année un livre sur le sujet, mais pour le moment le titre m'échappe... il traitait des déchets au cours de l'histoire, passionnant également.
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donc, ma recherche d'aujourd'hui portera a faire les poubelles...
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illustration : "Les lectrices" de la sculpteure Patricia Lawrence
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À Hoellic, Morbihan, le boulot de maire ne sent pas la rose : dans une campagne où les agriculteurs cherchent désespérément des débouchés honorables pour les déjections de leurs bestiaux, Solenn Triquenot préside le syndicat pour la collecte et l'élimination des ordures.
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Les comptes sont louches, les décharges fuient, l'incinérateur égare ses cendres toxiques.
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Quand l'homme de la présidente périt dans son poulailler industriel, c'est signe que les entreprises contractantes ont cessé d'opérer en douceur.
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Mettre le monde du déchet au cœur d'une fiction, d'un polar, pour en montrer en détail les rouages, tel est le pari que s'est lancé Hélène Crié-Wiesner avec On Peut Toujours Recycler les Ordures, et l'on peut affirmer qu'elle y a réussi. On peut même penser que si les livres savaient restituer les odeurs, celle dégagée par celui-là ne serait pas des plus agréables…
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Tout au long des deux cent quarante pages du récit, nous allons suivre Solenn Triquenot, maire d'un village breton confronté aux problèmes du traitement des déchets. Et ce choix ne doit rien au hasard, l'auteur insistant sur les responsabilités incombant aux élus en la matière, les mettant en parallèle avec leur méconnaissance du sujet.
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D'ailleurs, Solenn Triquenot, en tant qu'élue, est elle-même présidente du Sietom (Syndicat Intercommunal pour l'Enlèvement et le Traitement des Ordures Ménagères). Vous n'avez pas un "truc" comme ça à côté de chez vous ?
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Hélène Crié-Wiesner prend le problème à bras le corps et nous propose un exposé détaillé, un véritable tableau d'ensemble de la filière, plutôt alarmant.
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Il sera question du traitement des ordures ménagères, de leur collecte, des sociétés dont c'est le métier, des magouilles diverses et variées qui leur permettent de gruger les collectivités qui les emploient.
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Il sera question de l'héritage laissé par les anciennes décharges, toujours bien "vivantes" bien que fermées, voire même réhabilitées (un peu à la va-vite), des maigres moyens alloués aux services techniques compétents pour mesurer leur nocivité.
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Il sera question de décentralisation et de marchés publics morcelés sur tout le territoire, permettant à quelques grosses entreprises spécialisées de réaliser de confortables bénéfices. Il sera question en détail des risques liés aux incinérateurs et à leurs cendres particulièrement toxiques…
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Et puis il sera question de Nono qui, en tentant de trouver une solution écologique et économique pour le traitement des fientes de son élevage (encore plus polluantes que le lisier des cochons) se trouve confronté aux mêmes grosses entreprises, ainsi qu'à l'industrie chimique du même accabit.
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Hélène Crié-Wiesner met le doigt sur plusieurs dangers et sur un évident conflit d'intérêt. Lorsque les entreprises sont rémunérées en fonction du tonnage traité, elles n'ont aucune envie que celui-ci diminue, et voient forcément d'un très mauvais œil toute initiative visant à aller dans cette direction. CQFD. - http://www.polarnoir.fr/livre.php?livre=liv852
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Les dix premières lignes :
Les pompes cirées du pandore s'enfonçaient dans la merde. Un infâme magma noirâtre, vaguement liquide. Il n'aurait jamais imaginé ça des fientes de poules. En bon gars de la campagne, il avait l'habitude des bouses de vache, ça oui. Mais dans son Morvan natal, les poulaillers industriels ne couraient pas les chemins creux. Pas comme ici. Beurk. L'odeur était épouvantable (…)
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L'auteur vu par l'éditeur
Née en 1855 au Mans, Hélène Crié-Wiesner travaille d'abord comme éducatrice dans le milieu pénitentiaire. Dès 1980, elle plonge dans le journalisme (Libération) et découvre vite son thème de prédilection : l'environnement. Elle a publié de nombreux ouvrages techniques ou de fiction.
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Extrait de l'autoportrait pioché sur le blog de l'auteur chez Rue89 :Je suis née au Mans, en 1955. À la fin des années soixante-dix, je militais contre le système carcéral et suis devenue éducatrice dans l’administration pénitentiaire.
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J’ai voulu raconter ce qui s’y passait, et ai ainsi rencontré mes premiers journalistes. Notamment ceux de Libération et de France Inter, qui m’ont enseigné les rudiments d’un nouveau métier.J’avais travaillé un temps pour La Gueule Ouverte, j’en avais conservé un bon carnet d’adresses dans le monde écolo européen, et Libé a fini par me confier la rubrique environnement après l’accident de Tchernobyl.
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En 2000, j’ai suivi un beau scientifique américain au Texas, où l’atterrissage culturel a été rude. Politis m’a offert une chronique mensuelle pour raconter tout ça, et j’ai commencé à écrire des romans policiers scientifico-écolos.
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Française, je vis en Caroline du Nord, terre de biotech, d’informatique et d’universités très pointues. Je suis aujourd'hui devenue une sorte de correspondante américaine environnementale pour la presse française.
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Curiosité de lecture...

Le lisier est un mélange de déjections d'
animaux d'élevage (urines, excrément) et d'eau dans lequel domine l'élément liquide.
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Il peut également contenir des résidus de litière (paille) en faible quantité.
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Il est produit principalement par les élevages de porcs, de bovins et de volailles qui n'emploient pas, ou peu, de litière pour l'évacuation des déchets (dans le cas contraire, ils produisent du fumier).
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Le lisier peut s'utiliser comme engrais organique, et pose un problème d'élimination dans le cas des élevages hors-sol (par exemple sur caillebotis) concentrés dans un faible périmètre. -wikipédia
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En Bretagne, l’élevage intensif de porcs produit 8 à 10 millions de tonnes de lisier par an. Riche en azote et en phosphore, le lisier est un très bon engrais. Pourtant,lorsque la quantité de lisier épandu est supérieure aux besoins réels de la plante, cette même richesse va entraîner la pollution des sols, des eaux et de l’air.
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Ainsi, certains cours d’eau en Bretagne ont des teneurs en nitrates supérieures à 50 mg/l. Eau non potable, eutrophisation des rivières et prolifération des algues en bord de mer sont les conséquences de cet excédent.
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Pour limiter la pollution des eaux par les nitrates, la solution pratiquée dans 90 % des cas est le traitement aérobie du lisier. Au cours de ce traitement, une partie de la charge azotée est éliminée sous forme de gaz. Ce sont des bactéries naturellement présentes dans le lisier qui réalisent cette transformation. Comme elles ont besoin d’oxygène pour vivre, des aérateurs insufflent de l’air dans le lisier pendant le traitement.
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Cependant, la réduction de la charge azotée du lisier engendre parfois des émissions de gaz polluants comme le protoxyde d’azote (N2O) et l’ammoniac (NH3). Depuis plusieurs années, des scientifiques du Cemagref à Rennes mènent des recherches pour limiter l’émission de ces gaz polluants.
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Elevage intensif de volaille :
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il existe trois types de décharges :



Site de classe I :

Site de classe II :
pour les résidus urbains et/ou des déchets industriels banals (non dangereux).

Site de classe III :
pour les résidus inertes du bâtiment ou des travaux publics par exemple.
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Il existe d'autres modes de stockage des déchets: l'utilisation en remblaiement ou en sous-couche routière de certains déchets du
BTP, l'enfouissement de déchets dangereux dans d'anciennes mines, les centres de stockage de déchets nucléaires à durée de vie courte ou longue
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Les ordures ménagères (OM), ou déchets ménagers sont les déchets issus de l'activité quotidienne des ménages. Elles incluent également, en général, les déchets des commerçants et artisans, qui suivent les mêmes circuits de traitement.
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La composition des ordures ménagères est très variée. On y trouve notamment des matières organiques putrescibles (éventuellement compostables dans les jardins en amont des circuits de collecte) et de nombreux matériaux recyclables issus des emballages : verre, métal, matière plastique, carton...
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Le ramassage et le traitement des ordures ménagères constituent des
services publics essentiels. Organisés par les collectivités territoriales, ils justifient souvent des taxes spécifiques; en France : taxe d'enlèvement des ordures ménagères (TEOM) forfaitaire ou redevance spéciale (RS) calculée selon la quantité de déchets collectés.
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De nombreux pays ont une législation interdisant ou réglementant le brûlage des déchets à l'air libre.
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En France, le brûlage à l'air libre des déchets ménagers est interdit par l'article 84 du Règlement Sanitaire Départemental Type (RSDT), qui constitue la base des règlements sanitaires départementaux adoptés par les préfets.
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Le brûlage à l'air libre des déchets verts (éléments issus de la tonte de pelouse, taille de haies et d'arbustes, résidus d'élagage...), assimilés à des déchets ménagers selon l'annexe II de l'article R541-8 du Code de l'environnement (rubrique 20, sous-rubriques 20.02 et 20.02.01, est également interdit ; il existe en revanche des moyens autorisés pour se débarrasser de ces déchets, notamment en les valorisant dans le compost ou le paillage, ou encore en les déposant dans une déchèterie.
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L'interdiction de brûlage des déchets à l'air libre a pour but la protection de l'environnement et de la santé des populations. La combustion de déchets verts par exemple, outre les risques d'incendie qu'elle engendre en période de sécheresse, est fortement émettrice de particules fines et de produits toxiques ou cancérigènes comme les hydrocarbures aromatiques polycycliques et les dioxines.
Des dérogations exceptionnelles à cette interdiction, édictées par arrêté préfectoral, sont prévues par l'article 164 du RSDT.
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Usuellement, un déchet (détritus, résidu, ordure...) désigne : la quantité perdue dans l'usage d'un produit. De nos jours, ce terme tend à désigner n' importe quel objet ou substance ayant subie une altération d'ordre physique, chimique, ou en tant qu'il est perçu, le destinant nécessairement à l'élimination.
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La rudologie

(du latin rudus qui signifie décombres) est l'étude systématique des déchets, des biens et des espaces déclassés. Elle a été créée en 1985 par Jean Gouhier. celui qui pratique cette discipline est dit « rudologue »
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Le contenu conceptuel de la rudologie correspond à une analyse originale du niveau et de la forme du développement économique et social actuel dans l'espace actuel ; ce concept soutient une démarche d'étude inhabituelle de l'activité économique et de la pratique sociale : caractériser l'organisation d'un système par son approche inversée depuis ses traces marginales (les rejets) vers son centre d'organisation. Montrez-moi ce que vous rejetez et je comprendrai qui vous êtes et comment vous travaillez.
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Dans son sens commun, le déchet est un bien
dévalorisé, déconsidéré et rejeté par son producteur ou son propriétaire. De ce fait, il est discrédité, mais à des niveaux différents.
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Au plus bas niveau de déconsidération, celui de la puanteur, de l'impureté, c'est l'immondice (en latin "immondus"), le "non-propre", gadoues méprisées des chaussées antiques, support de mépris et symbole d'insulte suprême.
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L'autre niveau, plus abstrait et plus général dérive du vieux verbe français "déchoir", c'est perdre de la valeur, de la considération.(cf au XIIIe siècle, le "deschié"). Le déchet et l'ordure sont la trace obligée, immédiate et générale de l'activité et de la vie.
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A notre époque il se développe, se diversifie, s'amplifie ; ceci à cause de l'extension humaine, de sa concentration urbaine, d'un mode de vie moderne très appareillé et aussi à cause de l'extension industrielle, de la complexité des technologies de production, de circulation, de liaison.
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Désormais, le déchet devient un objet d'analyses techniques et économiques ; de nouveaux métiers de traitement sont nés; depuis 1972 (Gouhier Le Mans) des thèses généralistes (géographie, philosophie...) lui ont consacré une démarche scientifique spécifique.
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Le recyclage

est un procédé de traitement des déchets (déchet industriel ou ordures ménagères) qui permet de réintroduire, dans le cycle de production d'un produit, des matériaux qui composaient un produit similaire arrivé en fin de vie, ou des résidus de fabrication. L'un des exemples qui illustre ce procédé est celui de la fabrication de bouteilles neuves avec le verre de bouteilles usagées.
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Le recyclage a deux conséquences
écologiques majeures :
la réduction du volume de déchets, et donc de la pollution qu'ils causeraient (certains matériaux mettent des décennies, voire des siècles, pour se dégrader) ;
la préservation des ressources naturelles, puisque la matière recyclée est utilisée à la place de celle qu'on aurait dû extraire.

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C'est une des activités
économiques de la société de consommation.

Certains procédés sont simples et bon marché mais, à l'inverse, d'autres sont complexes, coûteux et peu rentables. Dans ce domaine, les objectifs de l'écologie et ceux des consommateurs se rejoignent mais parfois divergent ; c'est alors le législateur qui intervient.
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Ainsi, en particulier depuis les années 1970, le recyclage est une activité importante de l'économie et des conditions de vie des pays développés.
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illustration : Depuis 1970,le ruban de Möbiusest le logo universel desmatériaux recyclables(à ne pas confondre,en Europe,avec le Point vert) .
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Le recyclage est utilisé dès l'âge du bronze.

À cette époque, les objets usagés en métal sont fondus afin de récupérer leur métal pour la fabrication de nouveaux objets. Dans toutes les civilisations, l'art et la manière de « faire du neuf avec du vieux » existent.
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Par exemple, les vieux chiffons, puis les papiers et cartons, sont récupérés pour faire de la pâte à papier. La situation change avec le développement progressif puis massif de l'industrialisation et de la consommation. La gestion des matières premières et des déchets devient peu à peu de plus en plus difficile, les unes devenant trop rares et les autres trop envahissants.
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Eaux usées

L'eau est un bien naturel qui est indispensable à la vie et fortement consommé, mais dont les ressources sont limitées. Dans les pays développés, elle est recyclée et une part de l'eau consommée est issue d'eaux usées, assainies et redistribuées.
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La gestion de ce recyclage des eaux usées nécessite des infrastructures et une exploitation toutes deux lourdes, généralement confiées à des entreprises spécialisées dans le traitement et la distribution d'eau ou au palier de gouvernement local.
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Déchets usuels inertes

Les déchets usuels inertes sont produits par les ménages et les industries. Ils forment la part la plus large des déchets recyclables. Ils sont souvent simples à collecter et à transformer. Ils sont peu dangereux. En revanche, ils représentent des volumes importants à transporter et à stocker.

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Lixiviat Valorisation du biogaz de décharge afin d'évaporer les lixiviats et d'oxyder thermiquement les vapeurs.
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L'objectif est de proposer un traitement «zéro rejet liquide» et d'adapter une technique souple et susceptible de traiter tout type de lixiviats. Étapes de traitement :
combustion du biogaz par torchère ;
récupération de l'énergie contenue dans les gaz ;
évaporation de l'eau ;
traitement par oxydation thermique des vapeurs issues de l'évaporation

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A voir,
l'usine de traitement Azalys, à Carrières-sous-Poissy
http://www.greenpeace.fr/incinerateurs/detail.php?id=Poissy

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