dimanche 31 janvier 2010

Pierre Michon - Les Onze

l'histoire d'un peintre fictif et d'un tableau... inutile de chercher, que ce soit au Louvre ou ailleurs, ce tableau de Corentin représentant Robespierre, Saint-Just et les neuf autres membres du Comité du salut public qui décréta en 1794 la politique de la Terreur n’existe pas...une cène laïque en quelque sorte... et une écriture élitiste, pas vraiment facile...
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illustration : liseuse... portrait d'Olympe de Gouges
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Les voilàt, encore une fois : Billaud, Carnot, Prieur, Prieur, Couthon, Robespierre, Collot, Barère, Lindet, Saint-Just, Saint-André.
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Nous connaissons tous le célèbre tableau des Onze où est représenté le Comité de salut public qui, en 1794, instaura le gouvernement révolutionnaire de l’an II et la politique dite de Terreur.
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Mais qui fut le commanditaire de cette œuvre ?
À quelles conditions et à quelles fins fut-elle peinte par François-Élie Corentin, le Tiepolo de la Terreur ?
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Mêlant fiction et histoire, Michon fait apparaître avec la puissance d’évocation qu’on lui connaît, les personnages de cette « cène révolutionnaire », selon l’expression de Michelet qui, à son tour, devient ici l’un des protagonistes du drame. -http://www.editions-verdier.fr/v3/oeuvre-lesonze.html
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Extrait :
Et que dois-je peindre ? dit-il. Cette fois il regarda Proli franchement, comme si Proli était un laquais. Proli le regardait de même. Celui-ci lâcha d’une voix flûtée et aiguisée, qui ressembla un instant à celle de Robespierre :— Tu sais peindre les dieux et les héros, citoyen peintre ? C’est une assemblée de héros que nous te demandons.
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Peins-les comme des dieux ou des monstres, ou même comme des hommes, si le cœur t’en dit. Peins Le Grand Comité de l’an II. Le Comité de salut public. Fais-en ce que tu veux : des saints, des tyrans, des larrons, des princes. Mais mets-les tous ensemble, en bonne séance fraternelle, comme des frères.Il y eut un silence.
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Le feu était mort, la lumière seule de la grande lanterne carrée tombait d’aplomb sur l’or répandu à la place exactement où reposaient tout à l’heure les vieux os. Les visages étaient dans l’ombre. Soudain de l’autre côté du mur dans l’église Saint-Nicolas un cheval invisible s’ébroua violemment et s’enleva des quatre fers, on entendit les sabots retomber comme des marteaux sur le pavé vide du vaisseau vide ; il poussait à pleins naseaux un cri de trompette. On aurait dit qu’il riait. Ils rirent aussi tous les quatre. Corentin riant toujours se leva et remit posément les pièces d’or dans le sac, en boucla le lacet, le prit. Il dit que c’était oui.
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illustration : Encrier de l'époque révolutionnaireLe bonnet phrygien écrasant le clergé
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Pierre Michon. - "La vérité, c'est que j'ai du mal à dire que le tableau est imaginaire. Parce que maintenant que je l'ai inventé, je me dis qu'il manquait à la Révolution. Quand j'ai pensé ce texte, je m'en souviens, c'était à Orléans, pendant l'hiver 1993, il était 6 heures du soir. J'étais en train de lire des choses sur Tiepolo. Je me suis dit : pourquoi un peintre de l'ancienne école, c'est-à-dire un Fragonard mais en plus puissant, n'aurait pas fait un tableau génial sur la Révolution, plutôt que de la laisser à David et aux néoclassiques, à l'esprit nouveau, à l'esprit républicain? Et ce tableau, d'un type qui aurait travaillé même avec Tiepolo, je me suis demandé ce qu'il aurait pu représenter. Des hommes de pouvoir. J'ai pensé au Richelieu de Champaigne, à des tableaux d'hommes debout. Je me suis saisi aussitôt d'un livre où il y avait les noms des membres du Comité de Salut public, et je les ai notés dans l'ordre : Billaud, Carnot, Prieur, Prieur, Couthon, Robespierre, Collot, Barère, Lindet, Saint-Just, Saint-André. Ca faisait onze pieds. C'est cette scansion qui a fait le tableau". -http://bibliobs.nouvelobs.com/20090518/12556/cest-la-terreur
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Curiosité de lecture

illustration : La marmite épuratoire des Jacobins
1793
Armé d'une écumoire le cuisinier Robespierre coiffé d'un bonnet phrygien, examine à la loupe Anarcharsist Cloots tandis que Chaumette, Page, Hébert, Danton et Desmoulins sont dans la marmite.


Le Comité de salut public
est un organe du gouvernement révolutionnaire mis en place par la Convention pour faire face aux dangers qui menacent la République au printemps 1793.
A partir de septembre 1793, ce qu’on est convenu d’appeler le Grand Comité de l’an II est constitué. Il va suspendre la Constitution, organiser un gouvernement révolutionnaire (Terreur, dirigisme économique) et exercer une dictature de fait jusqu’à la chute de Robespierre (9 thermidor - 27 juillet 1794).
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Maximilien Marie Isidore de Robespierre, ou Maximilien Robespierre, né le 6 mai 1758 à Arras (Artois) et mort guillotiné le 28 juillet 1794 à Paris, place de la Révolution, était un avocat et un homme politique français.
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Principale figure des
Montagnards sous la Convention, il incarna la « tendance démocratique » de la Révolution française. Il demeure l'un des personnages les plus controversés de cette période, surnommé « l'Incorruptible » par ses partisans, « la chandelle d’Arras » par Rivarol[, l'un de ses adversaires, et qualifié de « tyran » ou de « dictateur sanguinaire » par ses ennemis pendant la Terreur et après Thermidor.
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illustration : École française du XVIIIe siècle, Portrait de Maximilien Robespierre musée Carnavalet
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Louis Antoine Léon de Saint-Just est un
homme politique français, né à Decize (Nièvre) le 25 août 1767 et mort à Paris le 28 juillet 1794 (10 thermidor an II), à 26 ans, qui se distingua pour son intransigeance sous la Terreur.
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Il fut surnommé « l'archange de la Terreur » ou encore « l'archange de la Révolution ». Adjoint au Comité de salut public le 31 mai 1793, puis élu le 10 juillet, lors de l'extension du comité, il est envoyé dans l'Aisne , l'Oise et la Somme par arrêté du comité du 18 juillet, mais ne remplit pas cette mission.
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Nommé ensuite par arrêté du comité du 17 octobre et décret du 22 octobre représentant aux armées avec son ami et conventionnel Philippe Le Bas, il rejoint l'armée du Rhin jusqu'au 25 pluviôse an II (6 janvier 1794), hormis un séjour à Paris du 14 au 20 frimaire an II (4-10 décembre 1793.
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Les deux représentants transforment le 5 brumaire (26 octobre 1793) le tribunal militaire en « commission spéciale et révolutionnaire » afin d'accélérer les procédures et de renfocer la sévérité contre les prévaricateurs et les « partisans de l'ennemi ». Saint-Just fait prendre Bitche et délivrer Landau.
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Envoyé ensuite à l'armée du Nord avec Le Bas par arrêté du Comité de salut public du 3 pluviôse an II (22 janvier 1794), il est de retour à Paris le 25 pluviôse (13 février).
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De retour à Paris, il est l'un des acteurs de la chute des
hébertistes, puis des dantonistes.
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La bataille de Fleurus, victoire française du général Jourdan, le 26 juin 1794, contre l'armée autrichienne menée par les princes de Cobourg et d'Orange (à droite de Jourdan, Saint-Just en mission, derrière lui Kléber, Championnet et Marceau), peinture à l'huile de Jean-Baptiste Mauzaisse (1837), conservée au musée du château de Versailles.
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À la suite d'un arrêté du Comité de salut public du 10
floréal (29 avril), il repart en mission à l'armée du Nord avec Le Bas. Partisan de l'offensive à outrance, il dirige de facto les opérations, au début de mai, et, en dépit des vives réserves de plusieurs généraux comme Kléber ou Marceau, ordonne de lancer une offensive sur Charleroi qui échoue. Son action est en revanche couronnée par les victoires de Courtrai et de Fleurus. Se posant en spécialiste des questions militaires, du fait de ses diverses missions auprès des armées, il s'oppose à cette époque à Carnot.
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Le Comité l'ayant rappelé par une lettre datée du 6 prairial (25 mai), il rentre à Paris le 12 (31 mai). Puis un arrêté du Comité en date du 18 prairial (6 juin) le charge d'une mission aux armées du Nord et de l'Est, « de la mer jusqu'au Rhin ». Il est de retour dans la capitale le 11 messidor (29 juin).
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Lors de la crise de thermidor, il tente, avec Barère, de rétablir la concorde au sein des comités, organisant notamment la réunion du 5 thermidor. À cette occasion, il est chargé de lire un rapport devant la Convention sur les heurts qui ont secoué le gouvernement révolutionnaire. Mais le discours de Robespierre devant l'assemblée, le 8 thermidor accélère le dénouement de la crise.
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Pris à partie, dans la nuit, par Billaud-Varenne et Collot d'Herbois, il réoriente son discours dans un sens plus critique à l'égard de ces deux hommes, indiquant au cinquième paragraphe : « quelqu'un cette nuit a flétri mon cœur ». Toutefois, bien loin de chercher à abattre ses ennemis, il espère, à travers cette intervention, rétablir l'entente parmi les membres du comité de salut public.
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En conclusion, il propose à la Convention un décret affirmant que les institutions républicaines, alors en préparation, « présenteront les moyens que le gouvernement, sans rien perdre de son ressort révolutionnaire, ne puisse tendre à l'arbitraire, favoriser l'ambition, et opprimer ou usurper la représentation nationale ».
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Le lendemain, alors qu'il commence son discours, il est interrompu par
Tallien et, plutôt que de se battre, se mure dans un silence énigmatique ; il est décrété d'accusation. Libéré par l'insurrection de la commune de Paris, il se laisse arrêter par les troupes fidèles à la Convention, silencieux, le matin du 10 thermidor, et est guillotiné, à l'âge de vingt-six ans, avec les principaux partisans de Robespierre dans l'après-midi.
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illustration : Pierre-Paul Prud'hon, Portrait de Louis de Saint-Just (1793), musée des Beaux-Arts de Lyon
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Georges Auguste Couthon, également connu sous le nom d'Aristide Couthon, né le
22 décembre 1755 à Orcet, guillotiné le 28 juillet 1794, place de la Révolution, à Paris, est un homme politique français et une personnalité de la Révolution française.
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Partisan de la
Révolution, il est choisi pour représenter sa paroisse d'Orcet pour les élections aux États généraux. Membre du conseil municipal permanent de Clermont-Ferrand le 14 juillet 1789, il est élu troisième officier municipal de Clermont-Ferrand dès le premier tour de scrutin le 24 janvier 1790 ;
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Jean-François Gaultier de Biauzat, le maire, représentant le département aux États généraux, il préside souvent le conseil municipal. En mars 1790, il est l'un des initiateurs de la « Société populaire des Amis de la constitution », affiliée au club des Jacobins. Le 8 novembre suivant, il devient juge président du tribunal du district de Clermont-Ferrand.
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En
1791, il fait paraître sans nom d'auteur une comédie en deux actes intitulée L'Aristocrate converti.
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Le 9 septembre 1791, il est élu député du Puy-de-Dôme à l'Assemblée législative, le 8e sur 12 avec 283 voix sur 433 votants. Se distinguant dès les premiers jours par son éloquence et ses idées démocratiques, il propose notamment la suppression des mots « sire » et « majesté » du cérémonial à observer lorsque le roi se présente à l'Assemblée.
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Le 29 mai 1792, il attaque directement la Cour, qu'il accuse d'être le « foyer de toutes les conspirations contre le peuple ». Pendant l'été, il quitte Paris pour prendre les eaux à Saint-Amand-les-Eaux, en Flandre, dans l'espoir de rétablir sa santé. C'est là qu'il apprend la chute de la royauté, qu'il applaudit.
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En revanche, il blâme publiquement les massacres de septembre.
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Le
6 septembre 1792, il est réélu député du Puy-de-Dôme à la Convention nationale, le 1er sur 11 « à la pluralité des voix », sur 695 votants. Il refuse d'abord de prendre parti dans la lutte qui oppose Girondins et Montagnards, mais, lié d'amitié avec Robespierre, il prend position en sa faveur quand il est attaqué, par Barbaroux en octobre et Louvet en novembre, et finit par rejoindre les bancs de la Montagne devant les attaques répétées de la Gironde contre la Commune de Paris et les menaces fédéralistes.
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Lors du procès de Louis XVI, il vote la peine de mort sans appel ni sursis.
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Le
26 novembre 1792, il est envoyé en mission dans le Loiret pour y rétablir l'ordre et la circulation des grains. Le 2 et le 3 mars 1793, la Convention le charge par décret, avec Goupilleau de Montaigu et Michel, d'organiser la réunion à la France de la principauté de Salm, intégrée dans le département des Vosges. Rappelés le 30 avril suivant, les trois députés sont de retour à Paris au plus tard le 1er mai[.
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Le
31 mai 1793, il contribue à la chute des Girondins mais demande que l'on use de modération à l'égard des vaincus et se propose comme otage pour tranquilliser Bordeaux sur le sort de ses députés. Il est également l'un des rédacteurs de la Constitution de l'an I.
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Bertrand Barère, né le 10 septembre 1755 à Tarbes où il est mort le 13 janvier 1841, est un homme politique et juriste français.
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Avocat méridional, élu à la
Constituante, puis à la Convention où il est une des têtes politiques de la Plaine (la majorité des députés) avant de se rallier -comme elle et jusqu’au 9 thermidor - à Robespierre, Bertrand Barère est un des orateurs les plus importants de la Révolution : l’énoncé de ses motions et de ses rapports occupent plus de douze colonnes du Moniteur, contre huit pour Robespierre et deux pour Danton.
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Rapporteur attitré du
Comité de Salut public (où il détient le record de longévité : dix-sept mois ), ses discours lui valent un succès prodigieux à la Convention : il est l’aède des soldats de l’an II avec ses carmagnoles et donne un visage avenant, par sa verve, aux mesures terroristes du gouvernement révolutionnaire, de là son surnom d’Anacréon de la guillotine.
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illustration : Portrait (1793-1794)par Jean-Louis Laneuville
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Proscrit sous le Directoire, amnistié sous le Consulat et l’Empire, exilé sous la Restauration, rentré en France sous Louis-Philippe, il meurt à 85 ans, conseiller général à Tarbes.
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Pendant cette dernière période, il sera élu à trois reprises député par les électeurs des Hautes-Pyrénées : 1797, 1815, 1834 , ces élections, sauf celle des Cent-Jours, étant à chaque fois annulées par les pouvoirs en place.
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Robespierre l’apprécie d’abord : « Barère sait tout, connaît tout, est propre à tout » C’est un des rares députés qu’il fait inviter parfois à dîner chez les Duplay. Son comportement « sans principes » et peu vertueux finira par l’irriter mais il le défend le 4 septembre au club des Jacobins, où certains ne voient en lui qu’un modérantiste, démagogue par opportunisme : « J’ai toujours vu dans Barère un homme faible, mais jamais un ennemi du bien public… Je le vis toujours au Comité s’occupant avec ardeur des intérêts de la patrie, cherchant, saisissant tous les moyens qui pouvaient conduire au grand but de la rendre heureuse…
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Il a été chargé perpétuellement d’être auprès de la Convention l’organe du Comité de salut public chaque fois qu’il a été utile de lui faire connaître notre travail. Il a rempli cette mission avec un zèle, une franchise vraiment dignes d’un républicain et avec une énergie qui s’accroit tous les jours. »
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C’est Barère qui fait placer la Terreur à l’ordre du jour « Les royalistes veulent du sang. Eh bien ! ils auront celui des conspirateurs, de Brissot et de Marie-Antoinette… » C’est lui qui après l’exécution de la reine, a ce commentaire : « La guillotine a coupé un puissant nœud de la diplomatie des cours d’Europe. »
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C’est lui qui fait décréter que les prisonniers de guerre anglais seront exécutés. « Il paraît qu’on épargne les prisonniers, c’est inconcevable. Il n’y a que les morts qui ne reviennent pas… La générosité consiste à ménager le sang des républicains ! » Le général Moreau ayant fait insérer le décret dans l’ordre du jour de l’armée, ose ajouter cette phrase : « J’ai trop bonne opinion de l’armée française pour croire qu’il soit exécuté. » Le décret ne sera en effet pas appliqué, sauf exception...
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illustration : Déportation de Barère, gravure d’époque.La déportation des anciens membres du Comité de salut public, Barère, Billaud-Varenne et Collot d’Herbois, le lendemain de la journée insurrectionnelle du 12 germinal (1er avril 1795) provoque des troubles violents dans Paris.
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Jean-Marie Collot, dit Collot d'Herbois, né à Paris le 19 juin 1749 et mort à Cayenne en Guyane le 8 juin 1796, est un comédien, auteur dramatique, directeur de théâtre et député de Paris à la Convention nationale.
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Il vota la mort de Louis XVI.
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À l'âge de 18 ans, il commença une carrière d'acteur, adoptant d'Herbois comme nom de scène. Il joua alors à travers la France et même l'Europe, de 1767 à 1784. Il se produisit notamment à Avignon, Toulouse, Bordeaux, Nantes, Caen, Angers, Nancy, Marseille, Anvers, La Haye et enfin Lyon.
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Après Thermidor, Jean-Marie Collot-d'Herbois fut mis en accusation avec d'autres membres du Comité de salut public et du Comité de sûreté générale, sur dénonciation, notamment, de Lecointre.
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Il fut décrété d'arrestation puis condamné à la déportation en Guyane en vertu du décret du 12 germinal an III (1er avril 1795), et il fut embarqué en même temps que Billaud-Varenne le 7 prairial an III (26 mai 1795) ; Barère et Vadier, également condamnés, ne furent pas déportés. Il mourut d'une fièvre à l'hôpital de Cayenne le 20 prairial an IV (8 juin 1796).
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illustration : Gravure d'Eugène Leguay d'après Jules Gaildrau.
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André Jeanbon, dit Jean-Bon Saint-André ou Jeanbon Saint André, né à
Montauban le 25 février 1749, mort à Mayence le 10 décembre 1813, est un pasteur, un révolutionnaire et un homme politique français.
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Il échoue aux élections de l’
Assemblée législative en 1791, mais entre au conseil municipal.
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Élu, le 4e sur 9, député du
Lot à la Convention nationale en 1792, Jeanbon quitte ses amis Jacobins pour rejoindre Paris, où il siège d’abord à droite en compagnie de ses amis Girondins. Mais il s’en désolidarise progressivement et rejoint bientôt les rangs de Montagne.
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Le 12 octobre 1792, il achève son évolution en se prononçant contre les Girondins, qui attaquent la Commune de Paris et réclament le renforcement de la garde de la Convention. En janvier 1793, il vote la mort du roi sans appel ni sursis, car, dit-il, « un roi par cela seul qu’il est roi, est coupable envers l’humanité, car la royauté même est un crime ».
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Devant les périls que court la
République, avec la guerre contre les monarchies coalisées, et la guerre civile déclenchée par les royalistes, en Vendée, et par les fédéralistes, il prône l’union de la Convention avec le peuple contre ses ennemis.
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Il se prononce contre les poursuites visant les
massacreurs de septembre 1792, car « une grande révolution ne peut s’opérer que par des évènements de toute nature ».
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Il est un des promoteurs et un défenseur de la création du
Tribunal révolutionnaire.
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Il est envoyé dans le
Lot et en Dordogne pour accélérer la levée des 300 000 hommes et, à son retour, assiste à l’agonie de la Gironde.
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Il est président de la convention du
11 au 25 juillet 1793. Le 10 juillet 1793, il entre au comité de salut public, où il prend en charge la Marine.
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Chargé, en tant que président de la Convention, de prononcer l’éloge funèbre de
Jean-Paul Marat, il s’exécute avec une sécheresse qui témoigne clairement de son peu de sympathie pour la victime de Charlotte Corday. La plupart du temps en mission, il se tient à l’écart des affrontements entre factions.
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D’abord envoyé en mission aux armées de l’Est, le conventionnel est bientôt chargé de la réorganisation de la marine militaire, minée par l’insubordination. À
Brest, où il est représentant en mission de septembre 1793 à mai 1794, il rétablit la discipline par des mesures très sévères, avec son collègue Prieur de la Marne, puis il participe, sur mer, aux opérations de Villaret de Joyeuse contre les Anglais ; Jeanbon participe ainsi en mer à la bataille du 13 prairial an II au large d'Ouessant le 1er juin 1794, célèbre pour la résistance du Vengeur, à bord du vaisseau la Montagne, en compagnie de ce contre-amiral.
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En mission lors du
9 Thermidor, qu’il désapprouve, il est remplacé par un thermidorien au sein du comité de salut public, sous prétexte des empêchements de ses missions en province. De fait, de juillet 1794 à mars 1795, Jeanbon est chargé d’une nouvelle mission dans les départements maritimes du Midi, spécialement Toulon, où il montre les mêmes qualités d’administrateur.
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Alors que la
Terreur blanche sévit en France, il est arrêté le 28 mai 1795 (9 prairial an III), lors de la réaction qui suit l’insurrection du 12 germinal et celle du 1er prairial. Cependant, après l’adoption de la constitution de l'an III, le 24 septembre 1795 et l’échec de l’insurrection royaliste le 13 vendémiaire, une loi d’amnistie générale « pour les faits proprement relatifs à la Révolution » (en sont exclus les émigrés, les déportés, les accusés de Vendémiaire, ainsi que les faussaires) est votée le 26 octobre 1795, et il est libéré le 29 octobre.
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Le
Directoire le nomme alors consul général à Alger, puis à Smyrne en 1798. Lorsque l’Empire ottoman rompt avec la France, il est arrêté et passe trois ans en captivité.
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illustration : Portrait peint par
David lors de son second emprisonnement au Luxembourg.
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Jacques Nicolas Billaud-Varenne, né le 23 avril 1756 à La Rochelle et mort le 3 juin 1819 à Port-au-Prince (Haïti), dit « le Tigre » en raison d'une perruque de cette couleur qu'il aimait porter, ou « Le Rectiligne » à cause de sa rigueur morale.
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Il fut un des principaux responsables de la Terreur et contribua à organiser le gouvernement révolutionnaire. Au Comité, Billaud est en charge avec Collot de la correspondance avec les représentants en mission.
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Farouche partisan du régime de la Terreur, il n'a de cesse de défendre le gouvernement révolutionnaire. Le
28 septembre 1793, il fait ainsi transformer le Tribunal criminel extraordinaire en Tribunal révolutionnaire.
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Il fait voter la Loi du 14 frimaire an II (4 décembre 1793) instituant une sorte de "constitution" provisoire de la France jusqu'à la fin du gouvernement révolutionnaire. Le 1er floréal an II (20 avril 1794), il présente devant la Convention un rapport sur "les institutions civiles" où il énonce l'idée d'un nouveau lien social "fondé sur un échange journalier de liens réciproques."
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Toutefois, le 29 décembre 1793, il rejette la transformation du Comité de Salut public en comité de gouvernement: "C'est la Convention qui doit gouverner", déclare-t-il.jusqu'au printemps 1794, Billaud-Varenne ne se distingue pas de la politique menée par Robespierre. Il approuve ainsi l'élimination des Hébertistes puis des Indulgents dont il est l'un des adversaires les plus féroces.
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illustration : Portrait par Jean-Baptiste Greuze (vers 1790)
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Lazare Nicolas Marguerite Carnot, né à Nolay (Côte-d'Or) le 13 mai 1753 et mort à Magdebourg (actuelle Allemagne) le 2 août 1823, est un mathématicien, un physicien, un général et un homme politique français.
Membre de la Convention nationale, il est surnommé l'organisateur de la victoire ou Le grand Carnot.
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Membre du
Comité de salut public en juillet 1793, délégué aux Armées, il crée les quatorze armées de la République. Il s'occupa exclusivement des opérations militaires et eut la plus grande part aux succès des armes françaises, et fut surnommé l’Organisateur de la victoire.
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En 1793, envoyé comme inspecteur à l'armée du Nord, il destitua le général Gratien, accusé d'avoir reculé sur le champ de bataille, se mit lui-même à la tête des colonnes françaises, et contribua puissamment à la victoire de Wattignies, près de Maubeuge, gagnée par Jourdan, le 16 octobre 1793.
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Pierre-Louis Prieur, dit Prieur de la Marne, né le 1er août 1756 à Sommesous (Marne), mort le 31 mai 1827 rue de Namur, à Bruxelles, était un avocat et un homme politique français.
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Député de la Marne à l'Assemblée constituante de 1789 puis à la Convention nationale, il fut l'un de ses principaux représentants en mission et membre du Comité de salut public. Il était surnommé « Crieur de la Marne » à cause de son éloquence.
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De même, à l'Assemblée constituante, on disait d'une personne qu'elle était « probe comme Prieur » pour signifier qu'elle était désintéressée.
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Jean-Baptiste Robert Lindet, né à Bernay (Eure), probablement le 2 mai 1746, mort à Paris, le 16 février 1825, est un révolutionnaire et un homme politique français.
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Né dans une famille de commerçants ( son père est marchand de bois), Lindet est avocat, puis procureur du roi à l'
élection de Bernay en 1776, bourg rival d'Évreux. Au début de la Révolution, il est élu maire de Bernay en 1790. L'année suivante, il est élu député de l'Eure (tout comme son frère Thomas Lindet) à l'Assemblée législative.
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Membre du club des Jacobins, il siège sur les bancs de la Montagne. Réélu en 1792 à la Convention nationale, il rédigera le Rapport sur les crimes imputés à Louis Capet, votant ensuite la mort du roi, sans sursis.
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Il est ensuite désigné comme rapporteur du projet de loi concernant la création du
Tribunal révolutionnaire (10 mars 1793). Le 11 juin, il est désigné par la Convention comme représentant du peuple dans l'Eure et le Calvados, il s'oppose aux menées des députés girondins, qui essaient de soulever la Normandie contre la Convention.
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Nommé au comité de salut public lors de sa création, le 6 avril 1793, il le quitte lors du renouvellement du 13 juin, avant de le réintégrer en juillet. Dans le comité, où le travail est collectif, il s'occupe particulièrement des finances, des subsistances et de la correspondance.
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Représentant en mission en Normandie depuis le 4 juillet, il réprime avec souplesse et modération les troubles fédéralistes dans l'Eure, puis dans le Calvados. De retour au comité, au mois d'octobre, il accomplit un important travail dans les domaines de l'agriculture, des transports, du commerce, pour lutter contre la famine qui menace Paris.
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En mars 1794, il refuse de signer le décret d'arrestation de Danton, déclarant : « Je suis ici pour secourir les citoyens, non pour tuer les patriotes », et fait prévenir le chef des Indulgents. Il préside la Convention du 1er floréal au 16 floréal, ne joue aucun rôle le 9 thermidor et quitte le comité de salut public au mois d'octobre 1794.
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Le soutien qu'il apporte au comité lui vaut d'être attaqué par les thermidoriens, même si, le 20 septembre, il annonce la fin de l'économie dirigée instituée par le gouvernement révolutionnaire de l'an II et le retour de l'économie libérale.
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Il est décrété d'arrestation le 12 prairial an III et incarcéré aux Quatre-Nations. Libéré le 12 thermidor an III, Lindet est élu au conseil des Cinq-Cents, mais écarté, car déclaré inéligible. Il refuse ensuite les postes que lui offre le Directoire. Compromis dans la Conjuration des Égaux de Gracchus Babeuf, il parvient à s'enfuir. Par la suite, il se fait, comme nombre de babouvistes, disculper.
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Nommé en juillet
1799 ministre des Finances, il quitte la vie politique après le coup d'État du 18 brumaire, qu'il réprouve, et reprend son activité d'avocat. Condamné à l'exil en 1816, il parviendra cependant à rester à Paris jusqu'à sa mort.
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Claude-Antoine Prieur-Duvernois dit « Prieur de la Côte-d'Or », né le
22 septembre 1763 à Auxonne (Côte-d'Or), mort célibataire le 11 août 1832 à Dijon, fut un officier du génie qui fit une carrière politique sous la Révolution française.
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Épargné par les Thermidoriens, il fut réélu au Conseil des Cinq-Cents où il siéga jusqu'à mars 1798, puis il rentra dans la vie privée après le 18 brumaire an VIII (9 novembre 1799).
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Ayant fondé à Dijon une manufacture de papiers peints, il vécut paisiblement en gagnant largement sa vie.
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Sa vie était devenue tellement insignifiante et éloignée de la politique qu'il ne fut pas inquiété à la Restauration quand la plupart des régicides furent bannis. Il mourut à l'âge de soixante-dix ans.
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Marie-Jean Hérault de Séchelles, suspecté de haute trahison, est éliminé en décembre 1793 et guillotiné en avril 1794.
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En juin, il fut chargé, au nom du Comité de salut public, de présenter un rapport sur le projet de constitution, constitution dont il est le principal rédacteur.
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Il devint suppléant au Comité de législation et membre du Comité de salut public, du 11 juillet 1793 au 29 décembre 1793.
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Lié avec Danton, on l'accusad'entretenir des relations avec les émigrés, et la Convention, sur proposition de Saint-Just, le décréta d'accusation.
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Il comparaît devant le
Tribunal révolutionnaire avec les dantonistes du 13 au 16 germinal an II (2 au 5 avril 1794), est condamné à mort et guillotiné avec eux.
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Il est également un des principaux rédacteurs de la
Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1793.
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illustration : portrait par J-L Laneuville, musée Carnavalet
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voir l'excellent article sur http://revolution.1789.free.fr/page-9.htm, ainsi que les illustrations .
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autre source : wikipédia, pour en savoir plus sur ces différents personnages, cliquez

4 commentaires:

soukee a dit…

Je note, Pierre Michon et moi c'est une longue histoire !! ;)

mazel a dit…

bonjour soukee,

un livre assez difficile mais heureusement très court.

Juste pénible d'avoir besoin d'avoir le dictionnaire sous la main, pas pratique pour lire au lit. Sinon, l'écriture est belle.

Mais grosse prise de tête tout de même. Pour le premier Michon que je lis... il va me falloir quelque temps avant d'en lire un autre.

Bien pourquoi je me suis jetée sur un polar pour la lecture suivante...

bonne journée, bises

Anonyme a dit…

Héraut de Séchelles s'appelle Marie-Jean en non pas Jean-Marie.

mazel a dit…

bien vu Anonyme, merci de me le signaler... correction faite,