vendredi 4 décembre 2009

Pauline Delpech - Le sang des tourterelles


lu en partenariat avec livraddict et les éditions http://www.michel-lafon.fr/auteurs/biographie-355,pauline-delpech.html

Un polar historique s'étendant de la fin de la première guerre mondiale au début de la seconde. L'histoire commence sur une exécution en place publique et se termine sur "la nuit de cristal".
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L'écriture me semblait naïve et enfantine au début, et puis quelques termes un peu grandiloquants... mais au fil de la lecture, j'ai supposé que cela était voulu, pour reprendre de genre de littérature populaire de l'époque, dans le genre des "mystères de Paris" ou bien de "Rocambole".
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Finalement assez agréable à lire... et un bon travail de documentation historique.
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On y rencontre des personnages haut en couleur et des lieux pittoresques, tel le bourreau Deibler en humaniste et "profiler", une secte plus ou moins celtique, les lupanars de Paris, la halle aux vins, etc...
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juste un regret, c'est que l'auteur nous emmêne à Saint-Sulpice et son fameux gnomon et sa ligne rose... à moins bien sûr que ce soit un clin d'oeil vers Dan Brown...
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Parmi les personnages rencontrés... Marthe Richard... qui semble tirer les ficelles de l'intrigue... en belle espionne ? mais vu la fin, on peut supposer que nous en saurons plus dans un prochain roman... .
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illustration : "la liseuse" de Charles Dana Gibson.
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Une nouvelle enquête du commissaire Barnabé, vétéran de la Grande Guerre , sur la piste d’un tueur en série qui exécute des enfants selon un étrange rituel.
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Nous sommes en 1938, au lendemain des accords de Munich qui font la part belle à l’Allemagne. Barnabé suit divers suspects dans les cercles d’inspiration celte et nazie, et se débat en même temps dans ses problèmes personnels, le passé qui le hante, son fils Laurent Berry – interné – qui l’obsède, son mariage qui se délite.
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Et le tueur continue de sévir… Barnabé devra poursuivre sa traque jusqu’à Cologne pour tenter de l’arrêter.
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Là-bas, chauffée à blanc par les nazis, la population attaque les magasins juifs et bientôt commence la terrible Nuit de Cristal. Le commissaire parviendra-t-il à ses fins dans cette ambiance barbare ?
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Pauline Delpech est un écrivain et une comédienne française, née en 1981.
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De son vrai nom, Pauline Bidegaray, elle est la belle-fille de Michel Delpech dont elle a pris le nom. Sa mère Geneviève, artiste-peintre a refait sa vie avec le chanteur alors que Pauline avait six mois.
Adolescente, elle a été hospitalisée onze mois pour anorexie, suite à une rupture sentimentale. Elle ne pesait plus que 29 kilos. C'est durant son hospitalisation à Saint-Anne qu'elle décide d'exorciser ses démons par le biais de l'écriture. Elle crée alors le personnage de Barnabé, héros tourmenté de ses trois premiers romans.
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ses autres romans :
Anatole Joseph François Deibler
(né le 29 novembre 1863 à Rennes, décédé le 2 février 1939 à Paris) fut un bourreau français.
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Il est considéré comme le bourreau français le plus celèbre, pour plusieurs raisons. Il a succédé directement à son père au poste d'exécuteur en chef, poste qu'il occupa 40 ans durant.
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Sur une carrière en tout de 54 ans, il participa à l'exécution de 395 criminels dont 299 en tant d'exécuteur en chef.
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Il exerça à une époque où les exécutions étaient publiques et où les médias friands de sensationnalisme et s'equipant de photographes et de caméras firent de lui une sorte de célébrité.
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Il representait une forme d'instution anachroniste, transposant le rituel médiéval du bourreau dans un monde plus moderne ou règnent les automobiles, la technologie et les médias de masse.
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Durant cette période calme, Anatole mène une vie paisible, sous le signe de la modernité. Bien que travaillant avec une machine plus que séculaire, il est un partisan du progrès. Il sera un des premiers Français à obtenir son permis de conduire.
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Il montrera un goût certain pour la mécanique et la photographie. Il va régulièrement au cinéma, au cirque. Il aime cuisiner, et il y réussit, paraît-il, fort bien. Son seul vrai vice, c'est qu'il fume sans arrêt.

À compter de la première exécution qu'il effectua, en 1885, Anatole Deibler conserva une série de carnets d'écolier sur lesquels il nota scrupuleusement chaque exécution à laquelle il avait participé.

Au départ, il ne marquait que la date, le lieu, le nom du condamné et son crime, sommairement relaté, mais le temps passant, il finit par ajouter des détails (temps, heure de l'exécution, jour de la semaine, attitude du condamné lors de son réveil) et à raconter en détail le crime pour lequel on l'avait condamné à mort.

En 1891, il se lança parallèlement dans la rédaction de carnets de condamnations, dans lesquels il marquait toutes les condamnations à mort prononcées annuellement par les jurys français. Un système de croix de couleur permettait de comprendre le sort des condamnés : une croix bleue signifiait la grâce, le texte entier rayé de bleu la cassation du verdict et une croix rouge cerclée de noir l'exécution.

Dans ce dernier cas, Anatole Deibler reproduisait in extenso le contenu du carnet de condamnations dans celui d'exécutions.

Après la mort de Deibler, ces documents furent conservés par sa veuve et sa fille. Cette dernière finit par vendre les carnets à une association de recherches historiques au début des années 80. Ils furent vendus une seconde fois aux enchères, à l'hôtel des ventes Richelieu-Drouot le 5 février 2003, et il dépassèrent la somme record de 100 000 euros T.T.C ! L'acquéreur en était une société spécialisée dans les autographes anciens.

Deibler dans la littérature

Le personnage de Deibler apparaît aussi dans Fantômas, roman écrit en 1911 et le premier d'un cycle consacré au génie du mal créé par Pierre Souvestre et Marcel Allain. Il est en effet, à la fin du récit, chargé de l'exécution du criminel (mais est-ce bien Fantômas qui est guillotiné ?).

Auparavant Deibler avait été cité dans un des articles d'Alphonse Allais.

Deibler est également cité par Léo Malet (dans "l'homme au sang bleu"),

ainsi que dans "Passez moi la joconde" et" faut être logique" de San-Antonio, la série de romans policiers rédigée par Frédéric Dard.

Il apparait aussi, sous la forme d'une apparition spirite dans Discordances de la Cité ardente, de Christian Delcourt.

En dernier, il apparait dans le roman de Michel Folco "Dieu et nous seuls pouvons".En 1663, un nourrisson au nez arraché est découvert à l'entrée d'une abbaye de l'Aveyron. En attendant son adolescence (l'âge où il pourra devenir à son tour moine novice), l'abbé confie l'enfant au couple Coutouly.

Ceux-ci élèvent le petit Justinien Trouvé (Justinien en l'honneur de l'empereur de Byzance qui avait lui aussi le nez coupé, Trouvé parce que c'est un enfant trouvé) comme leur propre enfant.

Justinien devient un gamin intelligent, vif et fort instruit, toutefois, à la puberté, il n'envisage pas avec plaisir de devenir moine. De là, sa vie entière prend un tournant inattendu.

D'aventures en aventures, il se retrouve injustement accusé d'être un bricon rôdant dans le village de Bellerocaille-en-Rouergue et condamné à 20 ans de galères. Mais alors qu'il attend avec angoisse son futur départ pour les galères, son geôlier lui propose un moyen d'obtenir sa grâce...

Bellerocaille n'a alors pas de bourreau et un homme vient d'être condamné à mort pour un crime horrible. Or, malgré une offre généreuse de rémunération, personne dans le village n'a manifesté l'envie d'exécuter l'assassin. Justinien, un peu rétif au départ, finira par se résoudre à cette solution...

Et sous le nom de Justinien Pibrac, il deviendra l'ancêtre fondateur d'une des plus importante lignées de bourreaux de France. En France

Capeluche, bourreau parisien proche des Bourguignons pendant la guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons

Les Jouënne, l'une des plus anciennes dynasties de bourreaux (le premier d'entre eux, Nicolas Jouhanne dit “La Justice” bourreau du Pays de Caux en Normandie est déjà cité en 1202)

Les Sanson, célèbre dynastie de bourreaux (de 1688 à 1847)

Charles-André Férey (de 1847 à 1849)

Jean-François Heidenreich (de 1849 à 1872)

Nicolas Roch (de 1872 à 1879)

Louis Deibler (de 1879 à 1899)

Anatole Deibler (de 1899 à 1939), fils du précédent

Jules-Henri Desfourneaux (de 1939 à 1951), cousin du précédent, fut l'exécuteur de La Seconde Guerre Mondiale et de l'Epuration

André Obrecht (de 1951 à 1976), cousin du précédent

Marcel Chevalier (de 1976 à 1981), neveu par alliance du précédent, il ne procéda qu'à deux dernières exécutions chacune en 1977.


Un peu d'Histoire

Etymologiquement, le mot «bourreau » vient de ce que, en une lointaine époque en Alsace-Lorraine, les exécuteurs exerçaient souvent la profession d'équarisseur ou de «bourrelier », qu'on appelait aussi «bourrel ».
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Ce dernier terme subsista et désigna bientôt aussi bien le bourrelier que le bourreau, et également le boucher.
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Au XVIIe siècle, certaines famille s'approprièrent le métier d'exécuteur, et nous verrons que par le jeu des mariages elles s'allièrent toutes entre elles.
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Dans cette corporation et au fil des siècles, en effet, la consanguinité était de règle, la plupart des mariages nécessitant une dispense.
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Pendant longtemps le bourreau fut qualifié d'« opérateur », «maître des basses et des hautes œuvres ».
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Des surnoms multiples lui furent attribués : le «carnassier », «brise-garot », «Jean-Cadavre », «Charlot Cassebras » (allusion au supplice de la roue ).
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Quant au prénom de «Charlot », il vient de la célèbre famille Sanson, bourreaux de père en fils pendant plus d'un siècle (un des surnoms de la guillotine fut la «bascule à Charlot »).
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Jusqu'au XVIIIe siècle, le bourreau et sa famille eurent l'obligation de loger hors les murs de la ville.
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Ces personnages, à la fois «sacrés » et «infâmes », vivaient dans l'ombre. Certes, l'opinion publique était favorable à la peine de mort, mais paradoxalement, et cela à toutes les époques, elle fut toujours hostile au bourreau, seul homme parmi les hommes à avoir le droit, le devoir de tuer, en échange d'un salaire.

1 commentaire:

pimprenelle a dit…

J'ai vraiment adoré le contexte historique! En fait, j'ai tout aimé de ce roman!
Bravo pour ton article très documenté.