dimanche 31 août 2008

Poppy Z. Brite - Alcool

« — La Nouvelle-Orléans adore la picole. On aime boire, on aime l’idée de boire, on aime être encouragé à boire. Tu crois que tous ces drive-in qui débitent des daïquiris à Métairie ne sont fréquentés que par les touristes ? Les touristes ne vont pas jusqu’en banlieue. Ce sont les locaux qui boivent tous ces daïquiris, et ils pourraient en trouver n’importe où ailleurs, mais ce qui leur plaît avec les drive-in c’est qu’ils ont l’impression de faire quelque chose de mal. On pourrait ouvrir un endroit où on ferait la même chose, mais à une bien plus grande échelle. — Un menu entièrement basé sur l’alcool. »
Amis depuis leur naissance à La Nouvelle-Orléans, Rickey et G-Man sont deux cuisiniers à la rue, qui cherchent désespérément à se faire de l’argent. Ils comprennent qu’ils sont sur le chemin de la réussite lorsque Rickey concocte l’idée d’ouvrir dans cette ville amoureuse de l’alcool un restaurant où tous les plats contiendraient un petit plus spiritueux. Quelques magouilles, un tas de bonnes recettes et une poignée de coups de chances plus tard, Rickey et G-Man sont prêts à ouvrir Alcool, leur restaurant. Mais ils doivent d’abord pacifier un excentrique qui refuse qu’on perturbe son quartier, esquiver l’ancien patron de Rickey, calmer les ardeurs d’un associé bavard avant qu’il soit pris de furie, et ne pas se noyer dans le ragoût de corruption d’une ville connue pour ses petites frappes. Une course frénétique et épicée à travers les cuisines, les arrière-cours, les bouges et les deals de la ville la plus sublimement ridicule des Etats-Unis.
Si la Nouvelle-Orléans est réputée pour sa cuisine et ses restaurants, Poppy Brite nous en fait découvrir les coulisses sur un rythme de polar. De sa plume précise, maniant avec gourmandise les inquiétantes étrangetés qui sont sa patte tout en rompant avec ses inspirations antérieures, elle met en scène le quotidien des gens du crû, nous plonge dans la vibration de la ville et donne ici un extraordinaire roman culinaire.
Poppy Z. Brite mixe ambition, scandale, épices, cocaïne et meurtre, pour servir Alcool bien tassé, avec une paille !

Margaret Atwood - La Femme comestible

rentrée littéraire septembre 2008


Depuis qu'elle est fiancée à Peter, Marian McAlpin vit une étrange expérience, celle de ne plus pouvoir manger.


Moins elle peut avaler, plus elle se sent dévorée comme si elle se retrouvait dans la peau d'un des produits de la société de consommation.


biographie




Margaret Eleanor « Peggy » Atwood (18 novembre 1939, Ottawa, Ontario - ) est une romancière, poètesse et critique littéraire canadienne.
Elle est l'une des écrivaines canadiennes les plus connues.
Née à Ottawa, Ontario, Atwood est la fille de Carl Edmund Atwood, zoologue, et de Maragaret Dorothy Killiam, nutritionniste. Du fait du métier de son père, Margaret Atwood a passé la majeure partie de son enfance entre les forêts du Nord du Québec, Sault Ste. Marie et Toronto.

Atwood a commence à écrire à l’âge de 16 ans. En
1957, elle débute ses études au collège Victoria à l'Université de Toronto. Elle a notamment suivi les cours de Jay Macpherson et Northrop Frye. Elle obtient un baccalauréat ès arts en anglais (avec des mineures en philosophie et en français) en 1961.

Après avoir reçu la médaille E. J. Pratt pour son recueil de poème Double Persephone, elle poursuit ses études à Harvard, au
Radcliffe College, dans le cadre d’une bourse Woodrow Wilson.
Elle est diplômée en 1962 avant de continuer ses études à Harvard, pendant quatre ans.

Elle enseigne à
University of British Columbia (1965), à Sir George Williams University à Montréal (1967-1968), à University of Alberta (1969-1979), à York University à Toronto (1971-1972), et à l'Université de New York.

En 1968, Atwood épouse Jim Polk, mais divorce quelques années plus tard, en
1973.
Elle se marie ensuite avec le romancier Graeme Gibson.
Elle donne naissance à sa fille Eleanor Jess Atwood Gibson en 1976.

Le
Prix Arthur C. Clarke lui a été décerné en 1987 pour son roman The Handmaid's Tale, publié en français sous le titre La Servante écarlate.

Elle a remporté le
Booker Prize en 2000 pour son roman The Blind Assassin, publié la même année au Canada et en 2002 en France sous le titre le Tueur aveugle.
Quelques titres
Le Tueur aveugle
Quatre histoires troublantes, emboîtées comme des poupées russes :
les derniers jours d'une vieille dame lancée dans l'écriture de ses Mémoires,
une tragédie familiale dont les répercussions meurtriront quatre générations,
les extraits d'un roman à scandale,
un récit de science-fiction baroque, enfin, inséré dans ledit roman...
Et des coupures de presse plus ou moins fictives, qui font le lien entre les époques et les différents modes de narration.
Le roman-fleuve de Margaret Atwood joue avec l'imagination du lecteur jusqu'à ce que le dénouement, merveille de perfidie, vienne jeter le doute sur tout ce qui précède. Seul regret, mais de taille : la traduction piétine parfois les règles de la concordance des temps, et laisse surnager çà et là des anglicismes (ou canadianismes ?) gênants. Amateurs de versions originales, c'est le moment de lire l'anglais dans le texte.
Présentation de l'éditeur
Un roman à tiroirs magistralement construit dans lequel s’expriment trois voix principales :
Celle d’Iris Chase, qui entreprend le récit de la saga familiale ;
celle de Laura Chase, sa sœur, par l’intermédiaire d’un roman posthume au parfum de soufre ;
celle de la “ société ”, par des articles de journaux relatifs à l’histoire de la famille.
On lit chaque section le souffle court, impatient de revenir à l’autre, de relier les nombreux fils de ce roman.
Le Tueur aveugle a été couronné par le Booker Prize en 2000. L’arrivée au catalogue 10/18 d’un écrivain canadien au talent immense. Sortie en simultané de Captive, précédemment paru chez Pocket.
La servante écarlate
Dans un futur peut-être proche, dans des lieux qui semblent familiers, l'Ordre a été restauré.
L'Etat, avec le soutien de sa milice d'Anges noirs, applique à la lettre les préceptes d'un Evangile revisité.
Dans cette société régie par l'oppression, sous couvert de protéger les femmes, la maternité est réservée à la caste des Servantes, tout de rouge vêtues.
L'une d'elle raconte son quotidien de douleur, d'angoisse et de soumission.
Son seul refuge, ce sont les souvenirs d'une vie révolue, d'un temps où elle était libre, où elle avait encore un nom. Une œuvre d'une grande force, qui se fait tour à tour pamphlet contre les fanatismes, apologie des droits de la femme et éloge du bonheur présent.
L'odyssée de Pénélope
" Depuis toujours nous étions tous deux, de notre propre aveu, des menteurs émérites et éhontés. "
Ainsi Pénélope évoque-t-elle le couple qu'elle formait avec Ulysse - Pénélope qui, comme son époux, recourut à la ruse et à l'artifice pour sauver sa vie.
Selon Homère, Ulysse à son retour de Troie massacra tous les prétendants à son trône qui, en son absence, avaient courtisé son épouse.
Mais il fit aussi pendre les douze servantes de Pénélope qu'il accusa de l'avoir trahi.
Dans cette relecture originale du mythe grec que nous propose Margaret Atwood, Pénélope, hantée par la mort de ses servantes, raconte depuis les Enfers sa propre version de l'histoire, celle d'une femme, d'une épouse, d'une mère et surtout d'une reine bien plus lucide et plus forte que ce que les hommes ont voulu croire jusqu'à aujourd'hui.
revue de presse : le nouvel obs
La Canadienne Margaret Atwood, prix Prince des Asturies des Lettres

La romancière canadienne Margaret Atwood a remporté le prix Prince des Asturies des Lettres, prestigieuse récompense espagnole.

Le jury a salué mercredi l'oeuvre de l'écrivain âgée de 68 ans, qui couvre différents genres littéraires avec "acuité et ironie".

Dans un communiqué, il observe que Margaret Atwood "défend la dignité des femmes et dénonce des situations d'injustice sociale".

Atwood a publié des recueils de poésie, des romans et des essais. Elle a obtenu de prestigieuses distinctions dont le Booker Prize en Grande-Bretagne en 2000 pour "Le tueur aveugle".

On lui doit aussi
"La servante écarlate", "Lady Oracle", "L'odyssée de Pénélope", "Le dernier homme", "Cibles mouvantes", "Faire surface", "La voleuse d'hommes" et "Captive".

Huit prix Prince des Asturies sont décernés chaque année dans des catégories touchant aux arts, à la recherche scientifique, aux sports ou aux lettres. Les récompenses doivent leur nom au prince héritier Felipe. AP
Note :
Très peu de renseignement sur ce nouveau livre...
Comme de juste, rien lu de l'auteur...
il faut dire aussi que je regarde rarement le catalogue 10/18 ! comme quoi, j'ai tord, encore une fois.
Je le visiterai donc dans la semaine...
après tout, il n'y a pas que la série "les grands détectives"... que je n'apprécie pas trop... pour en avoir lu quelques uns.

*

Hanif Kureishi - Quelque chose à te dire

Rentrée littéraire septembre 2008

Jamal, psychanalyste d’une cinquantaine d’années, connaît un certain succès. Suivant le rythme de ses consultations, professionnelles et amicales, sa vie est marquée par la régularité et l’écoute.

Cette sérénité apparente masque néanmoins de nombreux tourments personnels.
Jamal n’a rien oublié de son enfance dans la banlieue des années 1970, d’un premier amour dont il n’a pas fait le deuil, et d’un événement tragique qui continue à le hanter…
Tout vacille lorsque deux témoins d’un passé longtemps refoulé ressurgissent dans sa vie…

Hanif Kureishi restitue avec brio la liberté, l’euphorie et les luttes sociales qui ont marqué l’Angleterre pendant quarante ans. Il donne vie à des personnages magnifiques qui cherchent à donner un sens à leur existence chaotique.

« Quelque chose à te dire possède tout le mordant émotionnel et l’humour spirituel dont Hanif Kureishi peut faire preuve. Personne ne porte un regard aussi fin et affûté sur les modes de vie contemporains. » (William Boyd)


biographie

Hanif Kureishi est un écrivain et dramaturge britannique, né le 5 décembre 1954 à Londres (Royaume-Uni).

Fils d'une Anglaise et d'un Pakistanais, Kureishi a étudié la philosophie à l'université de Londres.
Ses livres traitent essentiellement de l'immigration, du racisme et de la sexualité.
Il est un des représentants les plus connus de la nouvelle « école » d’écrivains britanniques d’origine étrangère.

Un de ses ouvrages les plus connus est
My Beautiful Laundrette, scénario d’un film dont le personnage principal est un garçon d’origine anglo-pakistanaise, homosexuel, qui grandit à Londres dans les années 1980.
Le film a été réalisé par Stephen Frears et il a remporté le New York Film Critics Best Screenplay Award et a été nommé aux Oscar pour le prix du meilleur scénario.
Kureishi a également écrit pour Stephen Frears le scénario de Sammy and Rosie Get Laid.

Le livre de Kureishi Le Bouddha de banlieue (The Buddha of Suburbia, 1990) a reçu le
Whitbread Award du meilleur premier roman et a été adapté en série télévisée (avec une musique de David Bowie).

Le roman Intimité (Intimacy, 1998) a provoqué un débat, car l’histoire évoque un homme qui, se sentant physiquement et émotionnellement rejeté par sa femme, avec qui il a deux enfants, la quitte.
Le débat ne portait pas sur le livre, mais sur le fait que l’auteur lui–même venait de quitter sa femme et ses deux fils.
En 2000–2001 le roman a été librement adapté au cinéma par
Patrice Chéreau. Le film a remporté deux Ours au Festival de Berlin, un Ours d’Or du meilleur film et un Ours d’Argent de la meilleure actrice pour Kerry Fox.

La pièce de Kureishi The Mother, également adaptée au cinéma par
Roger Michell, montre une relation transgénérationnelle où les rôles habituels ont été inversés : une dame anglaise de 70 ans séduit le petit ami trentenaire de sa fille.

Dans Contre son cœur (My Ear at His Heart), un récit autobiographique, Kureishi évoque son père, qui s’était également essayé à l’écriture, et la genèse de sa propre inspiration.
*
Article de presse : Le Point

Hanif Kureishi, l'homme aux secrets

Un grand et beau roman sur la psychanalyse, le mal, le sexe et la célébrité, par l'auteur de « My Beautiful Laundrette ».

Le dernier roman de Hanif Kureishi met en scène un psychanalyste qui est payé pour qu'on se livre à lui.
Il se définit dans ses bons jours comme le gardien des secrets et dans les mauvais comme la poubelle des choses cachées.
Jamal Khan est freudien, frigide, fragile. En proie à la crise de la cinquantaine, il revit ses jeunes années de drogue, de rock et de gauchisme et repense à son premier amour, Ajita, une Indienne perdue qu'il retrouve dans la deuxième partie du roman, trente ans après.
Il a un fils dont il adore l'odeur et imite le langage, une ex-femme qu'il aime bien mais affronte dans les vains combats du passé gâché. Il a surtout une soeur, Miriam, plus qu'à moitié folle et bestialement sexuelle, dont son meilleur ami, Henry, un metteur en scène très intellectuel, tombe fou.

Jamal a tâté de la pornographie, de la télévision, de l'écriture. Comme tous les personnages de Kureishi (ici sont repris des motifs du « Bouddha de banlieue », roman de 1990), il sait que le désir va sans dire et que la jouissance sexuelle n'est jamais si forte que quand l'amour en est exclu, et se console en écrivant des essais brillants sur des thèmes inhabituels. Il se pose les questions que nous préférons éviter : pourquoi plaisir et châtiment sont-ils étroitement liés ? Pourquoi veut-on échouer ?

Les réponses, qui sont celles de la littérature, dont la psychanalyse est selon Kureishi un substitut dégradé, Jamal les cherche toujours. Les thérapeutes, on le sait, se soignent eux-mêmes à travers leurs patients.
Mais voilà : l'homme aux secrets a aussi son secret.
Et non des moindres : il a tué le père d'Ajita et ce passé revient le dévaster.
Jusqu'à la fin, il sait que l'on n'a jamais raison du passé et que ce n'est pas le temps et l'amour perdus qu'on retrouve, mais la douleur inaltérée du passé qui vous retrouve. L'amour est dépossession de soi sans possession de l'autre.
Paradoxe irrésolu, il est la défaite du vouloir, mais vouloir ne plus aimer, c'est vouloir mourir.
Ce grand et beau roman, plein de scènes amères et drôles à la fois, reprend tous les thèmes de Kureishi l'irréductibilité des origines et des cultures, la célébrité comme piège narcissique, la paternité comme impossible, la sexualité comme oubli de soi, le mal qui n'est séparé du bien que par le fil mince d'une toile d'araignée, comme dans une chanson de Katie Melua.

Un roman où passent les ombres des Rolling Stones et les flammes des attentats de Londres en 2005. Un temps où tout le monde croit qu'il a quelque chose à dire mais personne en soi pour le dire et personne d'autre pour l'entendre


Autre titre à lire :

Le Bouddha de banlieue

Londres, fin des années soixante-dix.
Haroon Amir, dandy indien de banlieue, enseigne le bouddhisme à des Londoniens néophytes et ébahis.
Expériences sexuelles, culturelles et hallucinogènes se mêlent gaiement pour le plus grand plaisir de Karim, fils du Bouddha.
Mais celui-ci est tiraillé par sa double origine, indo-musulmane et anglaise.
D'un côté, il y a la communauté "paki", en mal d'intégration avec l'oncle Anwar, Jamila la cousine militante et Changez, l'époux déboussolé.
De l'autre, sa famille anglaise, en mal de repères, mais débrouillarde et ambitieuse.
Au milieu, Londres, ses étoiles et la célébrité en perspective. Karim se lance alors dans le grand bain. Mais très vite arrivent les années quatre-vingt. Haroon, adepte du taoïsme et du Kama-Sutra, quitte le domicile conjugal pour une ex-baba devenue designer branchée, c'est désormais le temps de la réussite à tout prix.
No Future, le meilleur ami de Karim, vire punk, façon Sid Vicious, finis les hippies bonjour les yuppies. Les golden boys et le thatcherisme ne sont plus très loin.

Le livre de Kureishi, salué par Salman Rushdie, offre une vision étonnante de l'Angleterre des années 70-80, à travers le regard d'un jeune Indien.
Entre
My Beautiful Laundrette et La Grande Escroquerie du rock'n'roll.
Même si, parfois, on se perd un peu dans le mélange des genres, son côté irrévérencieux, provocateur et drôle est plutôt rafraîchissant.

Note :
Toujours en pleine découverte de nouveaux livres...
J'avais entendu parlé du "bouddha de banlieue"... sans être vraiment très tentée de le lire...
Par contre "quelque chose à te dire" me séduit un peu plus...
allez savoir pourquoi !
*
voir quelques titres parus en poche :
*
sources diverses :
*


Kressmann Taylor - Monsieur Pan

Rentrée littéraire septembre 2008


Monsieur Pan a une santé très fragile, du moins le croit-il.

Chaque geste, chaque objet, chaque situation lui font croire que sa mort est imminente.

Mais le terrible danger de mort auquel il croyait succomber à chaque instant emporte sa soeur qui laisse derrière elle trois orphelins.

Monsieur Pan se prend alors d'affection pour ses trois neveux et oublie ses angoisses mortelles.


biographie

Kressmann Taylor est née en 1903.
Elle fait des études de lettres et de journalisme, puis, après son mariage, passe plus de temps à écrire qu'à s'occuper de son foyer.
Choquée par l'attitude antisémite d'anciens amis allemands cette femme discrète a alors un jour l'idée d'Inconnu à cette adresse. Lorsqu'elle remet le manuscrit à son mari - un publicitaire qui gère sa carrière - et à son éditeur, tous deux décident que "cette histoire est trop forte pour avoir été écrite par une femme".
D'un commun accord, ils suppriment son prénom - Kathrine - pour le remplacer par son nom de jeune fille, Kressmann, qui peut passer pour masculin.
Le succès de la nouvelle, publiée dans Story Magazine puis reprise par le Reader's Digest, lui permet alors de se consacrer entièrement à l'écriture et de devenir la première enseignante titularisée de l'université de Gettysburg (Pennsylvanie), avant de prendre sa retraite en Italie.
Inconnu à cette adresse (Editions Autrement) a été publié en France en 1999 et a connu un succès immense.

Cette femme que l'on a longtemps crue " d'un seul livre" en a en réalité écrit plusieurs, dont Jour sans retour (Editions Autrement) qui a été publié en France en décembre 2001 . Ce roman s'inspire d'une histoire vraie et exemplaire d'un pasteur allemand que l'auteur a rencontré en 1940 par l'entremise du F.B.I.
Kressmann Taylor est décédée en 1997.


Titre à lire :

Inconnu à cette adresse

Martin Schulse, Allemand
et Max Eisenstein, juif Américain,

sont associés et tiennent tous eux une galerie de peinture à San Francisco, la galerie Schulse-Eisenstein. Une forte complicité les unit. Ce sont deux vrais amis, deux frères. Au début des années trente, Martin souhaite rentrer en Allemagne. Ils commencent une correspondance épistolaire le 12 novembre 1932. Elle s’achèvera le 3 mars 1934. Les deux amis s’échangeront près d’une vingtaine de lettres.

Les premières lettres sont chaleureuses, passionnées.

Puis, en juillet 1933, Max exprime ses doutes et son malaise face à la situation politique en Allemagne .

Qui est cet Adolf Hitler qui semble en voie d’accéder au pouvoir en Allemagne? Ce que je lis sur son compte m’inquiète beaucoup, écrit-il inquiet, à son ami allemand. Martin, qui est fasciné par le dictateur, répond à son ami juif et avoue un mélange d'admiration et de doute : Franchement, Max, je crois qu’à nombre d’égards Hitler est bon pour l’Allemagne, mais je n’en suis pas sûr (…). L’homme électrise littéralement les foules ; il possède une force que seul peut avoir un grand orateur doublé d’un fanatique. Mais je m’interroge : est-il complètement sain d’esprit ?

Un jour pourtant sa décision tombe comme une sentence : Ici en Allemagne, un de ces hommes d'action énergiques, essentiels, est sorti du rang. Et je me rallie à lui.

Une fracture irréversible se crée entre les eux amis ; Martin demande à son fidèle ami de stopper leur correspondance, en déclarant : Le Juif est le bouc émissaire universel. Il doit bien y avoir une raison à cela ...

Au nom de leur amitié, Max insiste. Il demande même à Martin d’aider sa petite soeur Griselle, qui est actrice dans un théâtre de Berlin... Quand les lettres qu'il adresse à Griselle lui reviennent, tout bascule irrémédiablement. Max répondra au Mal par le Mal...

Quatrième de couverture
1er août 1933. "Tu es un libéral, Martin. Tu vois les choses à long terme. je sais que tu ne peux pas te laisser entraîner dans cette folie par un mouvement populaire qui, aussi fort soit-il, est foncièrement meurtrier."

18 août 1933. "Tu dis que nous persécutons les libéraux, Max, que nous brûlons les livres. Tu devrais te réveiller : est-ce que le chirurgien qui enlève un cancer fait preuve de ce sentimentalisme niais ? Il taille dans le vif, sans états d âme. Oui, nous sommes cruels. La naissance est un acte brutal; notre re-naissance l'est aussi."

1932. Martin Schulse, un Allemand, et Max Eisenstein, un juif américain, sont marchands de tableaux en Californie. Ils sont aussi unis par des liens plus qu'affectueux - fraternels. Le premier décide de rentrer en Allemagne. C'est leur correspondance fictive entre 1932 et 1934 qui constitue ce petit livre inédit en France, écrit par une Américaine en 1938, et salué à l'époque aux États-Unis, comme un chef d'oeuvre. Incisif, court et au dénouement saisissant, ce livre capte l'Histoire avec justesse. C'est un instantané, une photographie prise sur le vif qui décrit sans complaisance, ni didactisme forcené, une tragédie intime et collective, celle de l'Allemagne nazie.

Vita Sackville-West - Haute Société

Rentrée littéraire septembre 2008

résumé :
Les difficiles amours entre Evelyn Jarrold, veuve de guerre à 40 ans, représentante de la haute société oisive du début du XXe siècle en Angleterre,
et de Miles Vane-Merrick, député réformiste quoique issu d'une famille de hobereaux et qui a quinze ans de moins qu'elle.
Malgré leur appartenance au même monde ou presque, ils prennent conscience d'être le jouet de forces sociales opposées.

biographie


Victoria Mary Sackville-West, Lady Nicolson, (9 mars 1892 - 2 juin 1962), plus connue sous le nom de Vita Sackville-West, était une poétesse, romancière, essayiste, biographe, traductrice et jardinière anglaise.
Son long poème narratif, The Land, reçut le Hawthornden Prize en 1927.
Elle l'obtint une seconde fois, devenant le premier écrivain dans ce cas, en 1933 avec ses Collected Poems.
Elle participa à la création de ses jardins à Sissinghurst Castle, dans le Kent.
Elle est connue pour sa vie aristocratique exubérante, son mariage solide, et ses histoires d'amours passionnées avec des femmes comme la romancière Virginia Woolf.


En 1913, Vita Sackville-West épousa Harold Nicolson, diplomate, puis journaliste, membre du Parlement, auteur de biographies et de romans, et, de manière déterminante, un compagnon bisexuel dans ce qu'on appellerait à présent un mariage ouvert.
Ils eurent tous deux des liaisons homosexuelles, ce qui n'empêcha pas une relation étroite entre les époux, comme en témoigne une correspondance presque journalière (publiée après leur mort par leur fils Nigel), et un entretien qu'ils donnèrent à la radio de la BBC après la Seconde Guerre mondiale.

Harold Nicolson, diplomate de 1909 à 1929, dont W.Churchill fit un sous-secrétaire d'Etat à l'Information pendant une partie de la Seconde Guerre Mondiale, tint pendant trente ans, de 1936 à sa mort en 1968 un journal qui fut édité en 1966 sous le titre "Diaries and letters", traduit en français sous le titre "Journal des années tragiques (1936-1942) "(B.Grasset, 1971).

Le couple eut deux enfants,
Benedict Nicolson (1914-1978), historien de l'art, et Nigel Nicolson (1917-2004), politicien et écrivain.
Dans les années 1930, la famille acheta le château de Sissinghurst dans la campagne du Kent, la région appelée le jardin de l'Angleterre.


voir


Pas trop inspirée par ce roman... sur "la haute société"...
peut-être tord,
mais me donne l'impression d'être plutôt ennuyeux... et assez vieillot.
Enfin, j'aurais toujours appris qui était l'auteur...

Richard Russo - Le Pont des soupirs

Rentrée littéraire de septembre 2008
science-fiction

Louis C. Lynch, dit Lucy, marié à Sarah depuis quarante ans, a toujours vécu à Thomaston, une petite bourgade proche de New York.
D'origine irlandaise, il a hérité d'un père optimiste et d'une mère tyrannique, un 'empire' de petits commerces, qu'il s'apprête à son tour à léguer à son fils unique.
Le couple prépare le premier voyage de sa vie en Italie, où le plus vieil ami de Lucy, Bobby Marconi - devenu Robert Noonan, peintre de renom - s'est exilé depuis de nombreuses années.
La perspective de ces retrouvailles amène Lucy, qui est en train d'écrire 'l' histoire' de sa famille et de sa ville natale, à s'interroger sur la nature exacte de l'amitié qui le liait à Bobby Marconi, à retracer le parcours de leurs deux familles et leur ascension sociale au milieu du XXe siècle.
*
Extrait du livre :

D'abord les faits.
Je m'appelle Louis Charles Lynch. J'ai soixante ans et j'en aurai bientôt vécu quarante avec la même femme adorable.
Je ne suis peut-être pas quelqu'un de passionnant, mais je suis au moins un mari dévoué.
Je suis aussi très attaché à notre fils, Owen, qui est maintenant grand et marié. Owen n'a pas d'enfants et son épouse et lui n'en auront, hélas, sans doute jamais.
Avant lui, nous avions espéré une fille, mais ce bonheur nous a été refusé. Sarah avait fait une fausse couche au quatrième mois de sa grossesse après un accident de voiture. Il y a longtemps de cela, mais elle pense toujours à cet enfant, et moi aussi.
Le plus étonnant dans ma vie est qu'elle s'est déroulée presque d'un bout à l'autre dans la même petite ville du nord de l'État de New York.
Cela paraît assez incroyable aujourd'hui. Mes beaux-parents s'étaient établis ici quand Sarah était gamine, et elle garde peu de souvenirs antérieurs à Thomaston.
Sa situation ne diffère guère de la mienne. Quand on leur dit qu'on a toujours vécu dans ce coin, certaines personnes semblent vraiment navrées pour nous. Comme si, isolés, nous nous étions volontairement privés d'expériences et de plaisirs.
Si j'affirme le contraire, leurs sourires entendus impliquent que nous avons été les jouets d'une illusion, laquelle nous a permis de ne pas comprendre notre douleur. Je leur rappelle que, jusqu'à récemment, la vaste majorité des gens habitaient toute leur vie au même endroit, et que bien d'autres choses peuvent refermer les horizons : la pauvreté, la maladie, l'ignorance, la solitude, le manque de foi ou de courage, et j'en passe.
Il est probable que ma femme aurait voyagé davantage si elle avait épousé un autre homme. Mais c'est en sédentaire que j'ai pu être un compagnon loyal, indéfectible, à défaut d'être exaltant, comme je l'ai déjà dit.
Elle connaît tous les arguments, philosophiques ou pas, par lesquels je justifie cet immobilisme. Ils résument, selon elle, une tendance naturelle - certes rationalisée - à l'inertie.
Sarah a peut-être raison. Cela étant, je ne crois pas qu'elle ait été mal­heureuse avec moi. Elle m'aime, elle aime Owen, ainsi, je pense, que notre vie simple et agréable. Elle me l'a confirmé il n'y a pas longtemps quand elle a eu peur, brusquement, de perdre la sienne et que, fou d'inquiétude, je lui ai demandé si elle avait des regrets. -BERMAN COURT

biographie

Richard Russo est né en 1949 aux États-Unis.
Son enfance dans une cité ouvrière l’a profondément marqué.
Après avoir longtemps enseigné la littérature à l’université, il se consacre désormais à l’écriture de scénarios et de romans dans sa maison du Maine.
Après Un homme presque parfait, adapté au cinéma avec Paul Newman et Mélanie Griffith,
et Un rôle qui me convient, Le Déclin de l’empire Whiting, immense succès aux États-Unis auprès du public comme de la critique, a été récompensé par le prestigieux prix Pulitzer en 2002 et élu roman de l’année par le magazine Time.
Richard Russo a également publié un recueil de nouvelles, Le Phare de Monhegan, et un roman, Quatre saisons à Mohawk.

Note :

Jamais entendu parler...
trouvé quelques renseigments sur les sites de science-fiction...
je le note tout de même pour le cas où je déciderai de faire un tour du côté de la SF.

voir quelques titres chez 10/18 :


voir interwiew de l'auteur :

samedi 30 août 2008

John Le Carré - Un homme très recherché

Rentrée littéraire septembre 2008 - Espionnage
Revue de presse du Point
John Le Carré retourne en AllemagneJohn
Le Carré, qui est devenu célèbre avec L'Espion qui venait du froid en 1963, retourne en Allemagne.
À 77 ans, celui qui a le mieux écrit sur la Guerre Froide avec Une petite ville en Allemagne,
La Taupe , et Les Gens de Smiley publie son 21e roman.
Ce dernier sortira en Angleterre le 23 septembre prochain sous le titre A most wanted Man ( Un homme très recherché).
L'action se situe à Hambourg, de nos jours.
On découvre au petit jour un Russe à moitié mort de faim, introduit clandestinement en Allemagne. Il porte sur lui une somme d'argent considérable, prétend s'appeler Issa et être de confession musulmane.
Une jolie avocate allemande, Annabel, est bien décidée à tout faire pour éviter une expulsion à cet homme suspect aux yeux des autorités allemandes.
Elle interroge l'homme pour reconstituer son passé, et, en fouillant, découvre qu'il y a un lien entre ce Russe et un certain Tommy Brue, lié à une banque anglaise en faillite, dont le siège est justement à Hambourg.

Big Brother

Ajoutez à cela le jeu de rôle entre des espions provenant de pays ennemis qui ont immédiatement flairé une affaire de terrorisme, ce qui va, évidemment, mettre en jeu la vie de pas mal d'innocents.
L'un des thèmes principaux du roman est la surveillance des citoyens et du big brother dans nos grandes villes et la manière dont l'État viole les règles de la vie privée.
Pour la sortie du livre, Le Carré a quitté son village des Cornouailles et sa maison face à la mer, pour retourner à Hambourg. Il s'est fait filmer sur les lieux du roman.
Ajoutons aussi que, lorsque John Le Carré ne s'appelait encore que David John Moore Cornwell, son premier poste fut celui de secrétaire d'ambassade au consulat de Hambourg dans les années soixante.
C'est donc un retour aux sources pour l'écrivain d'espionnage qui séjourna dans "une petite ville en Allemagne" - pour reprendre l'un de ses plus beaux titres.

Note :

Pas trouvé beaucoup de chose sur ce nouveau livre de Le Carré...
seul article un peu plus consistant que les autres est celui-ci, trouvé dans Le Point.
*

Un peu la barbe, quant on est curieuse...
*
Quelques romans :
*
J'ai bien entendu parler de ces 3 romans... il me semblait les avoir lus... mais à lire les résumés, aucun souvenir...
Pas spécialement fan de romans d'espionnage d'ailleurs, une préférence pour les polars.
Noté tout de même, au cas où j'en trouverai un chez mon bouquiniste... toujours par curionsité...
biographie
John le Carré, de son vrai nom David John Moore Cornwell, est un romancier britannique, né le 19 octobre 1931 à Poole (Royaume-Uni).

Il a étudié à l'Université de Berne en Suisse et à l'Université d'Oxford au Royaume-Uni, puis enseigna quelque temps au collège d'Eton avant de rejoindre le Foreign Office pendant cinq ans.
Il a été recruté par le MI6 alors qu'il était en poste à Hambourg, il écrivit sa première nouvelle en 1961, étant toujours en service actif.
Sa carrière au sein du service de renseignement Britannique prit fin après que sa couverture fut compromise par un agent double, Kim Philby, œuvrant pour le KGB.

John le Carré est l'auteur de nombreux romans d'espionnage se déroulant dans le contexte de la Guerre froide, en particulier ceux mettant en scène George Smiley dans la trilogie Karla.
Son œuvre est à l'opposé de la mythologie traditionnelle de l'espion à la James Bond : ses héros sont bien plus complexes et beaucoup plus discrets. La structure de ses romans est très élaborée et l'action n'y tient qu'une place réduite. Le Carré a trouvé, après la fin de la Guerre Froide, à élargir son inspiration vers des sujets plus contemporains.
Il vit actuellement en
Cornouailles.

Depuis La Maison Russie (1989), ses ouvrages sont traduits en français "à quatre mains" par l'ancienne chanteuse de jazz Mimi Perrin, qui fonda le groupe vocal les Double-Six, et sa fille, Isabelle. - wikipédia