dimanche 19 décembre 2010

revue de presse : Jacqueline de Romilly

L'académicienne Jacqueline de Romilly est morteL'académicienne Jacqueline de Romilly, spécialiste de la civilisation et de la langue grecques, est décédée samedi à l'âge de 97 ans.

L'académicienne Jacqueline de Romilly, spécialiste de lacivilisation et de la langue grecques, qui fut la première femme professeur au Collège de France, est décédée samedi à l'âge de 97 ans, a-t-on appris dimanche auprès de son éditeur Bernard de Fallois.

Jacqueline de Romilly, qui incarnait l'enseignement des études grecques classiques en France ainsi qu'une conception exigeante et humaniste de la culture, a écrit, en plus de 60 ans, de très nombreux ouvrages.

En 1988, elle était devenue la deuxième femme élue à l'Académie française, après Marguerite Yourcenar. Membre correspondant étranger de l'Académie d'Athènes, elle avait obtenu la nationalité grecque en 1995 et avait été nommée ambassadrice de l'hellénisme en 2000.

L'académicienne s'est éteinte samedi après-midi à l'hôpital Ambroise-Paré de Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine, proche de Paris), a précisé son éditeur et ami Bernard de Fallois. "Depuis longtemps elle était très malade, mais pour tous ses amis, c'est quand même un très grand choc", a-t-il dit.

Frédéric Mitterand lui rend hommage

Le ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand, a rendu hommage dimanche à Jacqueline de Romilly estimant que "disparaît l'un des très grands esprits de notre temps". "Maître en ces 'humanités' qu'elle enseignait depuis si longtemps, Jacqueline de Romilly était elle-même l'humaniste par excellence", a déclaré le ministre dans un communiqué. "Sa science du passé en faisait une femme éminemment actuelle", a-t-il poursuivi.

"Jacqueline de Romilly aura gardé jusqu'au terme de son existence presque centenaire, un même enthousiasme, une même passion, une même énergie inlassable pour défendre non seulement l'enseignement du grec et du latin mais aussi celui de notre langue", a souligné Frédéric Mitterrand. "C'est une perte pour notre pays", a réagi sur France Info Hélène Carrère d'Encausse, secrétaire perpétuel de l'Académie Française. "C'est une femme qui a porté toute sa vie la langue et la culture grecques parce qu'elle considérait (...) que c'était une éducation (...) à la compréhension de la liberté de l'individu, de l'attachement à la démocratie", a-t-elle souligné.

"Elle a souffert énormément depuis quelques dizaines d'années de voir l'étude de cette langue décliner, et cela a été pour elle un immense chagrin", a-t-elle ajouté, jugeant que le meilleur hommage à lui rendre "serait d'attacher plus d'importance désormais à la langue grecque dont elle a été le plus grand défenseur dans notre pays".

"Elle faisait la conquête de beaucoup de gens parce qu'elle était extrêmement simple, mais en même temps elle était assez ferme dans sa manière d'être", a décrit Bernard de Fallois.

"Elle désarmait par son espèce d'autorité naturelle. Elle avait ce mélange de simplicité, de sérieux et de gaîté des grands professeurs", a-t-il ajouté. -


4 commentaires:

Schlabaya a dit…

Je la lirai un jour, elle est en effet reconnue pour son érudition et son attachement à l'humanisme. Elle me fait penser à la romancière néerlandaise Hella Haasse, elle-même helléniste et historienne, une grande dame également.

mazel a dit…

bonjour Schlabaya,
Juste lu "La grandeur de l'homme au siècle de Périclès"...
par contre, j'ai pensé un moment à Christiane Desroches Noblecourt...

Mais vrai aussi que Hella Haasse est également ce genre de femmes que l'on aimerait connaître. J'avais trouvé "En la forêt de Longue Attente : Le roman de Charles d'Orléans" passionnant.

bises
et bonne fin d'année... des livres prévus pour noël je suppose ? comme moi...
re-bises

Fanny a dit…

Triste nouvelle ! Que nous tous ,puissions perdurer sa passion pour les lettres anciennes avec autant d'humilité et de plaisir à transmettre le grec :)

mazel a dit…

bonjour Fanny,
très triste, pas lu beaucoup de livres d'elle, et comme réédition, une bonne raison pour rester encore un peu avec elle,
bises