Les Mémoires d'un sculpteur anglais du XIXe siècle ayant participé à la rénovation de Notre-Dame tendent à prouver que, contrairement à ce que l'on pensait, le fameux bossu immortalisé par Victor Hugo n'est pas qu'un personnage imaginaire.
Par David Caviglioli
Henry Sibson a au moins autant écrit sur la cathédrale parisienne que Victor Hugo.
Par David Caviglioli
Henry Sibson a au moins autant écrit sur la cathédrale parisienne que Victor Hugo.
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Dans les années 1820, ce sculpteur britannique est embauché pour participer à sa restauration. Or Sibson, comme Hugo d'ailleurs, était graphomane. Dans les sept tomes qui composent ses Mémoires, un archiviste londonien de la Tate Gallery a découvert la mention d'un sculpteur bossu au nom inconnu, travaillant sur le chantier de l'île de la Cité et « n'aim[ant] pas se mélanger aux tailleurs de pierre ». On le rencontre à nouveau quelques pages plus loin, sous le sobriquet de « monsieur Le Bossu ».
.« Quand j'ai vu les références au sculpteur bossu de Notre-Dame, et vu que les dates correspondaient à l'époque où Hugo s'intéressait à la cathédrale, mes poils se sont hérissés sur ma nuque et j'ai décidé de poursuivre mes recherches », a raconté, dans les pages du « Daily Telegraph », Adrian Glew, le farfouilleur de la Tate qui a ouvert ce vieux grimoire oublié sur les rayonnages de l'institution depuis 1999.
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Il a eu raison de se fier aux poils de sa nuque. Les Mémoires de Sibson mentionnent un tailleur de pierre, camarade du bossu, nommé « monsieur Trajan ». On trouve la trace de ce personnage dans un almanach de 1833, précisant qu'il vit à Saint-Germain-des-Prés, non loin de chez Victor Hugo. Or les spécialistes n'ignorent pas que Jean Valjean, dans les premières versions des « Misérables », s'appelait Jean Trejean. Hugo, qui a commencé la rédaction de « Notre-Dame de Paris » en 1828, avait par ailleurs tant fréquenté les ateliers de restauration pour se documenter qu'il est fort probable qu'il ait rencontré les collègues d'Henry Sibson.
.Il a eu raison de se fier aux poils de sa nuque. Les Mémoires de Sibson mentionnent un tailleur de pierre, camarade du bossu, nommé « monsieur Trajan ». On trouve la trace de ce personnage dans un almanach de 1833, précisant qu'il vit à Saint-Germain-des-Prés, non loin de chez Victor Hugo. Or les spécialistes n'ignorent pas que Jean Valjean, dans les premières versions des « Misérables », s'appelait Jean Trejean. Hugo, qui a commencé la rédaction de « Notre-Dame de Paris » en 1828, avait par ailleurs tant fréquenté les ateliers de restauration pour se documenter qu'il est fort probable qu'il ait rencontré les collègues d'Henry Sibson.
Sean Hand, un professeur de littérature française de l'université de Warwick auquel on a soumis ces éléments, les qualifie de « découverte fascinante » : « Cela paraît plausible, et si Hugo a effectivement été inspiré par ce sculpteur difforme de Notre-Dame, cela renouvelle notre appréciation de ses étonnantes facultés à transformer des détails réels en féérie romanesque. » Une question demeure : dans quel type d'atelier a-t-il rencontré la souillon gitane qui aura donné naissance à Esmeralda ?
3 commentaires:
La solitude des nombres premiers : adjugé vendu !
Peux-tu me faire passer ton adresse sur delphinesbooks(a)gmail.com pour que je te l'envoie ?
C'est très gentil de ta part d'avoir retenu ma candidature.
Je t'envoie mon adresse tout de suite de peur d'oublier.
grand merci pour ton opération sympa.
bises
Très intéressant cet article !
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