En voyant les personnages cités : Charles Quint, Louis Vives et Célestine... j'ai une grande curiosité de lire ce livre...
pour la bonne raison, qu'il me rappelle un livre lu récemment...
"Terra Nostra" de Carlos Fuentes !
résumé :
Paris, à la veille de l'an 2000. Les flagellants investissent Saint-Germain-des-Prés. Les fumées de l'holocauste s'élèvent des tours de Saint-Sulpice. Sur les quais, des femmes de tous âges accouchent d'enfants mâles, marqués du sceau de l'Usurpateur : une croix de chair sur l'omoplate et six orteils à chaque pied. Il ne reste de l'Amérique latine que des terres ravagées et quelques réfugiés, mémoire de leur culture...
Abolissant toute chronologie au profit d'un temps réel qui contiendrait tous les temps, Carlos Fuentes nous restitue l'histoire et les mythes : Charles Quint, Philippe II, Charles II composent la figure du Grand Monarque.
Don Quichotte côtoie Don Juan. Jeanne la Folle croise des inventeurs d'hérésie, des artistes et des fous, des criminels, de superbes personnages romanesques.Un maître livre...
Présentation de l'éditeur :1516.
Une profonde révolution intellectuelle se propage dans l'Europe partagée entre l'humanisme renaissant et les tentations obscurantistes médiévales.
A bord d'une flotte menée par le jeune Charles Quint se croisent les chemins de Luis Vives, humaniste valencien exilé pour ses convictions, et de Céleste, jeune sorcière en quête d'un alchimiste mystérieux...
Biographie :
Né en 1960, doué d'une inspiration qui mêle roman de voyage et d'aventures, roman historique et fantastique, Juan Miguel Aguilera vit à Valencia. Il a reçu le prix Imaginales et le prix Bob-Morane 2002 pour La Folie de Dieu (Au diable vauvert).
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Nous sommes au début du XVIème siècle en Europe. Le jeune Charles de Habsbourg s’apprête à embarquer avec sa Cour bourguignonne et flamande pour l’Espagne dont il a hérité, suite à une succession de décès. Cependant, le nouveau monarque, candidat potentiel à la couronne du Saint Empire - il deviendra empereur sous le nom de Charles Quint pour le plus grand bonheur des relations avec le royaume de France - doit imposer son autorité aux sujets et à la noblesse d’un royaume fraîchement unifié dans lequel il n’a jamais mis les pieds et dont il ne parle pas la langue.
Pendant ce temps, la chrétienté bouillonne d’idées nouvelles et anciennes qui s’affrontent sans pitié. Les penseurs humanistes secouent avec prudence l’orthodoxie du Dogme car les esprits ne sont pas mûrs encore pour une révolution fondée sur la connaissance et non la foi. Ils explorent de nouvelles voies, sèment involontairement les germes de la Réforme protestante pendant que brûlent encore les hérétiques et les sorcières sur les places publiques. Tout ceci constitue la version officielle de l’Histoire que beaucoup connaissent sans doute, et que l’auteur nous rappelle fort opportunément dans un appendice au roman qui vient confirmer si nécessaire le sérieux de sa documentation. Mais l’histoire secrète que dévoile ce roman - ce récit des véritables causes de l’enchaînement des événements historiques - diffère grandement de cette version. Apprenez donc qu’il existe deux mondes : l’un matériel dans lequel nous évoluons naturellement et l’autre spirituel - l’inframonde ou l’Annwn des sorcières - qui puise sa force dans l’inconscient collectif de l’humanité et dont les créatures cherchent la moindre brèche afin de s’incarner dans la réalité au risque d’entraîner l’apocalypse.Tout ceci a un arrière goût de noosphère - comme le rappelle un second appendice - et ce n’est pas un hasard, si parmi les personnages du roman Ignace de Loyola, le futur fondateur de la Compagnie de Jésus, auquel appartiendra Teilhard de Chardin, y joue un rôle important en tant que spadassin.Très peu nombreux sont ceux qui ont connaissance de cette métaphysique cachée. Seuls quelques esprits éduqués - les vrais sorciers et sorcières - peuvent faire le voyage qui n’est pas sans risque, d’un monde à l’autre. Le reste du commun des mortels a, soit une connaissance partielle et indirecte par les rêves de l’inframonde, soit une connaissance dévoyée et malfaisante.A l’instar de La folie de Dieu, cette histoire secrète nous est révélée grâce aux témoignages de Juan Luis Vives et de Céleste. Lui, personnage historique réel, humaniste disciple d’Erasme, professeur obsédé par ses recherches sur l’âme, est précepteur à la Cour de Charles Quint. Elle, apprentie sorcière dans le roman, doit démasquer le complot qui se trame dans l’entourage des Habsbourg et dont le roi d’Espagne et futur empereur semble être le point de convergence. A travers eux, Juan Miguel AGUILERA restitue une période historique pétrie de mysticisme, de superstition et d’un embryon de réflexion scientifique. Le sujet est passionnant et offre au passage une belle vision de l’univers inspirée de la mythologie scandinave. La narration capte l’attention mais n’est pas exempte de tics d’écriture, en particulier les entrées de chapitre, agaçants à la longue
*Pendant ce temps, la chrétienté bouillonne d’idées nouvelles et anciennes qui s’affrontent sans pitié. Les penseurs humanistes secouent avec prudence l’orthodoxie du Dogme car les esprits ne sont pas mûrs encore pour une révolution fondée sur la connaissance et non la foi. Ils explorent de nouvelles voies, sèment involontairement les germes de la Réforme protestante pendant que brûlent encore les hérétiques et les sorcières sur les places publiques. Tout ceci constitue la version officielle de l’Histoire que beaucoup connaissent sans doute, et que l’auteur nous rappelle fort opportunément dans un appendice au roman qui vient confirmer si nécessaire le sérieux de sa documentation. Mais l’histoire secrète que dévoile ce roman - ce récit des véritables causes de l’enchaînement des événements historiques - diffère grandement de cette version. Apprenez donc qu’il existe deux mondes : l’un matériel dans lequel nous évoluons naturellement et l’autre spirituel - l’inframonde ou l’Annwn des sorcières - qui puise sa force dans l’inconscient collectif de l’humanité et dont les créatures cherchent la moindre brèche afin de s’incarner dans la réalité au risque d’entraîner l’apocalypse.Tout ceci a un arrière goût de noosphère - comme le rappelle un second appendice - et ce n’est pas un hasard, si parmi les personnages du roman Ignace de Loyola, le futur fondateur de la Compagnie de Jésus, auquel appartiendra Teilhard de Chardin, y joue un rôle important en tant que spadassin.Très peu nombreux sont ceux qui ont connaissance de cette métaphysique cachée. Seuls quelques esprits éduqués - les vrais sorciers et sorcières - peuvent faire le voyage qui n’est pas sans risque, d’un monde à l’autre. Le reste du commun des mortels a, soit une connaissance partielle et indirecte par les rêves de l’inframonde, soit une connaissance dévoyée et malfaisante.A l’instar de La folie de Dieu, cette histoire secrète nous est révélée grâce aux témoignages de Juan Luis Vives et de Céleste. Lui, personnage historique réel, humaniste disciple d’Erasme, professeur obsédé par ses recherches sur l’âme, est précepteur à la Cour de Charles Quint. Elle, apprentie sorcière dans le roman, doit démasquer le complot qui se trame dans l’entourage des Habsbourg et dont le roi d’Espagne et futur empereur semble être le point de convergence. A travers eux, Juan Miguel AGUILERA restitue une période historique pétrie de mysticisme, de superstition et d’un embryon de réflexion scientifique. Le sujet est passionnant et offre au passage une belle vision de l’univers inspirée de la mythologie scandinave. La narration capte l’attention mais n’est pas exempte de tics d’écriture, en particulier les entrées de chapitre, agaçants à la longue
L’autre thème qui affleure dans ce roman, offre la matière à une réflexion quasi-philosophique que l’on peut résumer de la façon suivante. Le seul générateur de monstres, c’est la psyché humaine, cette âme que Juan Luis Vives cherche à définir et à comprendre dans son « Traité sur l’âme ». Cet inconscient dont le sommeil de la raison - ici à prendre au pied de la lettre - réveille les pires cauchemars. Le mal n’est donc pas la chair mais l’incarnation de son essence spirituelle, ou de ce qui en tient lieu, dans le monde matériel et il convient, pour empêcher sa matérialisation de réveiller la raison.Telle est la philosophie qui transparaît sous l’histoire aventureuse. Tel est le combat que livrent les personnages du roman contre les partisans de l’apocalypse.
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Comme toujours chez Aguilera, Histoire et fantastique s’entremêlent avec jubilation, mais l’expérience se sent dans cet ouvrage, et la personnalité de l’auteur s’affirme, se détachant de ses influences.
Le mélange des styles est plus fluide que dans « La folie de Dieu » et les personnages plus attachants aussi. Notons que, à quelques hispanismes près, la traduction est particulièrement soignée.
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Avec Le Sommeil de la raison, au titre fort évocateur, l’auteur confronte deux mondes, deux univers qui semblent antinomiques : celui du matérialisme, du raisonnement et celui plus mouvant de la magie et de la sorcellerie avec leur cortège de pratiques et de croyances. Il construit une histoire où il mêle faits avérés et hypothèses hardies dévoilant les origines de situations qui semblent anormales ou du moins incompréhensibles. Bien sûr, il faut adhérer à certains concepts, accepter certaines idées, pour apprécier l’intérêt et la pertinence d’une telle histoire. Un refus en bloc de tout ce qui n’est pas matérialisme et réalité palpable privera le liseur d’un grand moment de lecture. Et puis, quelle est la réalité et où se situe la vérité ? On accepte aujourd’hui des faits qui, il y a quelques siècles, relevaient sans aucun doute de la sorcellerie la plus dure et vous envoyaient directement au bûcher.
2 commentaires:
Ton billet donne envie de le lire, mais je suis pas très SF...
bonjour Alex,
pas trop science-fiction non plus... mais comme j'ai lu récemment "terra nostra" de Carlos Fuentes, j'ai envie de savoir si c'est un "plagiat" ou non...
Mais il semble qu'il s'agisse d'une histoire très ressemblante...
alors, la curiosité aidant... je vais demander à ma bibliotécaire de me le commander... (plus de sous sur le budget livres !)
bises
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