mercredi 1 juillet 2009

rentrée littéraire septembre 2009 - les romans français

En passant par le "Culture Café", des nouvelles de la prochaine rentrée littéraire...
- Très tentée par Yannick Haenel, "cercle" pour le sujet...
- Pour Grangé, "La forêt des Mânes"... forte chance que je le lise par curiosité... bien que je n'aime pas particulièrement...
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Mais pour le moment pas de choix bien arrêté.













Rentrée littéraire de septembre 2009 :
les romans français

Alors que la rentrée s’annonce plus sociale que littéraire, les manuscrits s’accumulent déjà sur les bureaux des libraires et journalistes.
La crise frappe pourtant le monde de l’édition : à vue de nez, le nombre de titres annoncés paraît sensiblement moins important que l’an dernier.
Mais c’est surtout la retenue des sorties qui est frappante. Les éditeurs ont semble-t-il compris les leçons de 2008 : pas de titres “poids lourds”, accompagnés d’avances mirifiques à leurs auteurs.
Les tirages gargantuesque de Christine Angot ou de la correspondance Houellebecq/BHL, dont la plupart des exemplaires ont fini au pilon, sont désormais de mauvais souvenirs.
Par contre, les écrivains confirmés mais moins médiatiques, ainsi que de nombreux premiers romans, répondent présents.
Une chose est sûre : si le marketing est perdant, il est probable que la littérature ressorte grandie de cette rentrée française 2009.

C’est probablement le titre le plus médiatique cette année : le nouveau Beigbeder, Un roman français, devrait illuminer le programme Grasset.
Mais au-delà de la personnalité de son auteur, il est sûr que l’on parlera surtout de ce livre pour sa qualité littéraire. Passant une éponge sur le ratage d’Au secours pardon, Beigbeder revient à une écriture intime, proche de celle de Windows of the world.
Dans ce texte, qui se situe lors de la garde à vue de l’auteur en janvier 2008, l’auteur se replonge dans son enfance, ses relations complexes avec ses père et frère, ainsi que son statut d’homme médiatique.
Et signe sûrement son meilleur texte, la somme de ce qu’il a pu faire de mieux jusqu’alors.

Grasset complète son tiercé de tête avec deux auteurs attendus. D’une part, le critique rock Michka Assayas fait son retour au roman avec Solo, qui suit une « micro-star de la culture rock underground » à la recherche de son passé.
Pour sa part, Samuel Benchetrit revient avec Le cœur en dehors, où un gamin black de 10 ans, d’origine malienne, va errer dans sa cité pendant une journée, alors que sa mère vient d’être interpellé à cause de papiers qui ne sont pas en règle.

Autre auteur très attendu des amateurs de littérature, Laurent Mauvignier revient avec Des hommes (Editions de Minuit), cinq ans après le très remarqué Dans la foule. Quarante ans après la guerre d’Algérie, un cadeau d’anniversaire va faire voler en éclats les liens de trois anciens appelés.

Albin Michel met à l’honneur un des trios les plus sûrs de ses programmes de rentrée : Amélie Nothomb, François Bon et Jean-Christophe Grangé.
La première effectue Le voyage d’hiver, dont la quatrième de couverture nous affirme que « Il n’y a pas d’échec amoureux ».
Pour sa part, Bon s’éloigne de ses biographies rock pour évoquer L’incendie du Hilton. A Montréal, en novembre 2008, un incendie se déclenche à l’Hôtel Hilton. Y sont logés de nombreux grands écrivains, car dans les sous-sols se déroule le salon du livre…
Enfin, Grangé fera son retour en septembre avec un livre encore gardé secret, La forêt des Mânes.
Deux auteurs Gallimard devraient également faire parler d’eux. Avec La délicatesse, David Foenkinos nous raconte les conséquences d’une rencontre amoureuse soudaine.
Pour sa part, Yannick Haenel revient, deux ans après le très remarqué Cercle, avec Jan Karski, un roman-document sur un résistant polonais dans la Varsovie de 1942, livrée aux mains des nazis.
Autre texte au limites du documentaire, le nouveau Martin Winckler, Le chœur des femmes (P.o.L.).
Dès le préambule de ce texte de plus de 600 pages, Winckler avertit que, si personnages et événements sont imaginaires, « presque tout le reste est vrai ».
Et l’on y suit Jean Atwood, jeune médecin tout juste sorti de la faculté, qui s’apprête à se lancer dans la chirurgie gynécologique. Mais se retrouve affecté dans un service de médecine des femmes, dans lequel il va découvrir une certaine vérité du monde hospitalier.

Flammarion nous offrira un nouveau Ann Scott, A la folle jeunesse.
Absente depuis cinq ans des rayons du roman, l’auteur d’Héroïnes revient ici avec un texte qui ne devrait pas passer inaperçu.
Pour sa part, Tristram publiera deux nouveaux textes de Pierre Bourgeade, Le diable et Eloge des fétichistes.

Enfin, deux textes biographiques devraient également faire parler d’eux.
Chez Albin Michel, Marc Besse dresse le portrait d’Alain Bashung dans Bashung(s), une vie.
Pour sa part, le Diable Vauvert lance sa nouvelle collection “Ecrivains à 20 ans” avec un titre de circonstance, Boris Vian à 20 ans, signé de l’éditrice musicale Claudine Plas.

De très nombreux auteurs remarqués avec leurs premiers textes font leur retour pour leur deuxième ou troisième roman.
Chez Flammarion, citons les nouveaux Julien Capron (Amende honorable), Match aller, et Simon Liberati (Anthologie des apparitions), Hyper Justine.
Gallimard nous offrira le nouveau Mathieu Terence (Technosmose), titré L’autre vie.
Chez Denoël, Laurent Quinteau revient avec Mandales, qui succède au remarqué Marge brute.
Enfin, Allia nous offre les nouveaux textes de trois jeunes auteurs très appréciés des amateurs de littérature exigeante : Hélène Frappat (Sous réserve) revient avec Par effraction,
et David Bosc (Sang lié) avec Milo.
Enfin, Eric Chauvier (Anthropologie) y publie deux essais, Que du bonheur et La crise commence où finit le langage.

Restent enfin les premiers romans, qui sont pléthore en cette rentrée 2009
(le succès surprise de La meilleure part des hommes l’an dernier n’y est sûrement pas pour rien).
On peut d’ores et déjà parier que deux textes devraient faire grand bruit.
Fayard déniche un ado âgé de 18 ans, « issu d’un certain milieu », Sacha Sperling. Dans Mes illusions donnent sur la cour, l’auteur dépeint la vie désœuvrée de gosses de riches dans les beaux quartiers de Paris.
Et se défendant de faire un coup d’éditeur en publiant un “fils de”, Fayard assure dans son communiqué que « Jean-Sébastien Bach a eu de nombreux fils, dont certains furent très brillants ».
On attendra confirmation par la lecture, imminente.
Mais dans l’expectative, on mise plutôt sur Vincent Message, dont le premier texte, Les veilleurs, paraît au Seuil. Une fresque de 700 pages qui nous plonge dans les méandres du sommeil, et dont les premières pages promettent le meilleur.
Tout comme celles de Mal tiempo (également chez Fayard), premier roman du grand reporter David Fauquemberg, situé dans les milieux de la boxe à Cuba.

Egalement prometteur, le premier de Yann Suty, Cubes (Stock), dans lequel un adulte replonge dans un mystère qui a bercé son enfance.
Gallimard permettra peut-être à nouveau de dévoiler le “Tristan Garcia de 2009”.
Avec Murmures avec Beyoglu, évocation chorale d’un quartier d’Istanbul, David Boratav devrait ne pas passer inaperçu.
Mais la surprise viendra peut-être de La tangente d’Amina Benton, ou de Les arrangeurs de Laurence Tellier Loniewski.

Mais il est certain que les amateurs de littérature anglo-saxonne se passionneront pour La vengeance du traducteur (P.o.L.), premier roman d’un certain Brice Matthieussent. Plus connu comme traducteur émérite de grands auteurs américains, le livre devrait être une féroce évocation de ce métier méconnu : le premier tiers du roman est constitué de notes de bas de page d’un roman imaginaire ! A ne manquer sous aucun prétexte…
*
illustration de Andres Meixide Gayosto

2 commentaires:

sylire a dit…

Je retiens principalement le nouveau Mauvignier parmi les nouveautés que tu présentes. J'avais beaucoup aimé "la foule" ainsi que "seuls".

Alex de Mot-à-Mots a dit…

Je na savais pas que Grangé avait sorti un nouveau livre ! Merci pour l'info.
Une rentrée littéraire bien fournie encore une fois.