mardi 16 décembre 2008

littérature mexicaine : Guadalupe Nettel

Peut être pas de la science-fiction, mais semble s'en approcher... deux romans qui me tentent...

Guadalupe Nettel est née à Mexico en 1973.
Romancière et nouvelliste. Elle a reçu le Prix de la meilleure nouvelle en langue française pour des pays non francophones de Radio France Internationale pour Les jours fossiles
et le Prix national de littérature Gilberto Owen 2006,
ainsi que le Prix Antonin Artaud 2008 pour Pétalos y otras historias incómodas.
Elle a décroché la troisième place du Prix Herralde du roman 2005 pour El huésped.
Elle a publié les nouvelles
Juegos de artificio (1993),
Les jours fossiles (2002)
et Pétalos y otras historias incómodas (2008),
ainsi que le roman El huésped (2006).
biographie (wikipédia) :
Elle prépare un doctorat à L'École des Hautes Études en Sciences Sociales de Paris.

Elle a écrit des romans, des contes et des essais. Ses textes ont obtenu des prix et l'attention de la critique dans plusieurs pays.

Son dernier livre : El Huésped (Anagrama, 2006), finaliste du prestigieux Prix Herralde, a été publié simultanément en français par les éditions
Actes Sud sous le titre L'Hôte.

La maison d'édition espagnole Anagrama vient de publier Pétalos, son nouveau livre de contes, qui a reçu le Prix National de Littérature Gilberto Owen au Mexique.

Elle a participé à plusieurs anthologies en Espagne, au Mexique et en France.

Elle a participé au projet
In my Room, dirigé par l'artiste Agnès De Cayeux : "Un texte émerge cependant et surplombe l'ensamble, signé Guadalupe Nettel. Cadré comme un plan fixe, appuyé sur des objects-fetiches, Fenêtre dit admirablement la tension érotique qui se dégage de la distance des corps." (Sylvain Bourman, Les Inrockuptibles)

Guadalupe Nettel collabore, depuis quelques années, à différentes revues et suppléments littéraires francophones et hispanophones comme L'Atelier du roman, L'Inconvénient, Quimera, Cultura/s de La Vanguardia, Qué Leer, Confabulario, El Ángel, Hoja por Hoja y
Letras Libres.

Elle dirige le magazine Numero Zéro, un projet d'intersection entre les cultures latino-américaines et francophones.

Après avoir vécu au
Mexique et au Canada, elle vit actuellement entre Paris et Barcelone, où elle anime quelques séminaires d'écriture et un atelier de Littérature Potentielle, basé sur l'Oulipo.

Guadalupe Nettel est régulièrement citée comme l'un des écrivains latino-américains les plus remarquables de sa génération.

En 2006, le magazine Gatopardo l'a choisie comme l'une des "représentantes les plus illustres de cette nouvelle génération d'auteurs" et en 2007, dans
Bogotá Capitale Mondiale du Livre l'a incluse dans une liste d'écrivains âgés de moins de 39 ans jugés les plus représentatifs de la littérature actuelle dans le continent Latino-American et la Caraïbe, avec entre autres Jorge Volpi et Juan Gabriel Vásquez.

L'Hôte
Ana se sait habitée par une “Chose” qui se déploie en son sein à la façon d’une chrysalide mortelle.
Déjouant la surveillance de la jeune femme, La Chose s’attaque à Diego, son frère cadet, laissant sur son bras sans vie une étrange cicatrice en braille.
Ana décide alors d’affronter l’hôte indésirable et devient lectrice dans un institut pour aveugles. Elle y rencontre un passeur qui l’introduit auprès d’un groupe de mendiants ayant établi leur propre code d’honneur dans les couloirs grouillants du métro de Mexico.
Fascinée par ce monde interlope où se joue son avenir, la jeune femme tente de faire provision de souvenirs, décidée à capturer les couleurs et les reliefs qui l’entourent, des papillons de nuit à ailes rouges aux fleurs de jacaranda sur l’avenue.
Sans ciller, Guadalupe Nettel campe l’univers sauvage de ces êtres sans horizon et décrit ce cloaque souterrain inversement proportionnel à la splendeur visible de la ville. Propreté de surface qui sera dérangée par cette communauté fragile, embrigadée dans l’anormalité comme dans une secte.
Il se dégage de ce récit une véritable force doublée d’une inquiétante profondeur : il y a tant de manières de voir… et tant d’être aveugle.


Les jours fossiles

Sabina apprit l'existence de Constanza par une tache sur le cou de son mari.
C'était une empreinte sombre, on aurait dit un suçon, mais qui ne ressemblait nullement aux marques rondes qu'elle avait l'habitude de laisser sur les épaules conjugales comme des éclaboussures de taches désordonnées.
Ce qui lui fut agréable, au point que Sabina imagina avec tendresse la méfiance de la maîtresse qui guette les instants où l'homme est endormi, les lèvres humides se posant avec soin pour ne pas être découvertes, la succion ferme mais discrète et, à la fin, le plaisir de savourer la perfection de l'œuvre.
Aussi attendit-elle plusieurs jours avant de répondre au message, d'autant plus que pour ne pas abuser de sa position, elle décida de succioner en cachette la peau de son mari et de faire l'impossible pour qu'il ne remarque pas.
Les récits de Guadalupe Nettel, jeune auteur mexicain, se déroulent au Mexique, mais pourraient prendre pour décor n'importe quel "ailleurs", réel ou onirique. Les sujets abordés, entretiennent tous un rapport très intime et très intense avec le corps, dont l'auteur décrit les sécrétions et les réactions avec une grande force, une réelle pudeur et sans voyeurisme.

De l'imposture en littérature
Il me semble que ce n'est pas une imposture qui nous lie, mais un bar. Il s'appelait El Aviador.
C'était un bar de Barcelone. Un établissement décoré d'hélices et de blasons, de casquettes de la RAF, de débris d'aéroport et de catastrophes aériennes.
C'est Sergi Pàmies qui nous y avait amenés, et j'al toujours pensé qu'il était parfaitement conscient de nous introduire dans un décor qui semblait tiré d'un de tes romans.

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