lundi 14 juin 2010

Edgar Hilsenrath - Fuck America,

Terminé hier...
Prix Mémorable 2009 des librairies Initiales.
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1952 : dans une cafétéria juive de Broadway, Jakob Bronsky, tout juste débarqué aux États-Unis, écrit son roman sur son expérience du ghetto pendant la guerre : Le Branleur !
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Au milieu des clodos, des putes, des maquereaux et d'autres paumés, il survit comme il peut, accumulant les jobs miteux, fantasmant sur le cul de la secrétaire de son futur éditeur, M. Doublecrum...
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Dans la lignée de Fante, Roth et Bukowski, Fuck America est un témoignage étourdissant sur l'écrivain immigré crève-la-faim.
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L'auteurHilsenrath est né en Allemagne en 1926. Après avoir survécu à l'expérience du ghetto pendant la guerre, puis avoir vécu en Palestine et en France, il arrive à New York (sur le même bateau que Rita Hayworth) au début des années cinquante.
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Il travaille comme garçon de café et réduit ses besoins à l'essentiel, écrivant la nuit dans les cafétérias juives. Les éditeurs allemands craignant son approche très crue de la Shoah, il est d'abord publié aux Etats-Unis...
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À son retour en Allemagne, en 1975, un petit éditeur relève enfin le gant et un article du Spiegelc rend célèbre du jour au lendemain. Dès lors, il connaît la gloire, accumulant les prix et les reconnaissances institutionnelles...http://www.lechoixdeslibraires.com/livre-66838-fuck-america.htm
Truculent, paillard, journal intime d'un clodo juif, un bon à rien qui zone parmi les clodos et les toxicos et les putes dans le New York miteux des années 1950. Loufoque et caustique... un livre trop vite terminé... grand coup de coeur...
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Si bien que j'ai très envie de lire ses deux autres romans :
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Le Nazi et le Barbier de Edgar Hilsenrath,
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un roman grotesque sur la Shoah pendant l´époque du national-socialisme, publié pour la première fois en 1971.
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Le récit, raconté par le criminel lui-même, est conçu comme la biographie d'un SS, auteur d'innombrables meurtres, surveillant dans un camp de concentration, Max Schulz, qui, après l'effondrement du Troisième Reich, a usurpé une identité juive et a gagné Israël, afin d'échapper aux poursuites en Allemagne.
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Le grotesque est caractérisé par le fait que les attentes du lecteur sont déçues de manière calculée et par le renversement des clichés habituels, par exemple ce qui concerne l'Allemand Max Schulz et son ami et camarade d'école le juif Itzig Finkelstein:
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« Mon ami Itzig était un blond aux yeux bleus, il avait le nez droit, les lèvres bien dessinées et de bonnes dents. Moi, au contraire, Max Schulz, j'avais des cheveux noirs, des yeux de grenouille, le nez crochu, de grosses lèvres et de mauvaises dents. »
Une autre particularité souligne la perspective du criminel, pour les lecteurs allemands de l'époque une nouveauté:
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« Les lecteurs allemands sont depuis des années familiers avec des romans, des récits et des pièces de théâtre qui ont pour sujet la persécution et l'anéantissement des Juifs sous Hitler et sont traités de façon satirique-poétique et comique-grotesque. Mais tous sont conçus sous l'angle de la perspective des victimes, Hilsenrath au contraire choisit pour son roman la perspective du criminel. »
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pour sujet le génocide arménien de 1915.
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Le récit épique, conçu en forme de conte, a obtenu de nombreux prix et est considéré comme l'ouvage le plus important ayant pour sujet ce fait historique.
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En 2006 l'écrivain a reçu pour son œuvre le prix décerné par le Président de la République d'Arménie.
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Le Conte de la Pensée Dernière est l'histoire d'un village d'Anatolie, détruit par les Turcs.
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Le personnage principal du roman est l'Arménien Wartan Khatisian, dont le fils Thovma est mourant. Meddah, le récitant, raconte à la pensée dernière de Thovma - on dit dans les contes que la pensée dernière d'un être humain se situe hors du temps - l'histoire de ses ancêtres, le calvaire du peuple arménien.
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Meddah guide la pensée dernière de Thovma sur les traces de son père, qui, parti d'un petit village idyllique dans les montagnes est traîné dans les chambres de torture des dirigeants turcs qui l'obligent à devenir le témoin à charge du grand pogrom arménien de 1915.
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« En utilisant les moyens du conte oriental, en faisant appel aux récits transmis par les traditions, les sagas et les légendes de cette nation martyre, Hilsenrath s'est reporté bien loin dans le passé historique arménien pour formuler une émouvante complainte funèbre en l'honneur des victimes de tous les génocides. » Malgré le choix d'un genre fictif l'auteur a soigneusement recherché et vérifié les évènements historiques.
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Déjà lu, et également grand coup de coeur...
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En août 1939, à Zurich, un riche fabricant de pain azyme fait son testament. Outre sa fortune, Jossel Wassermann lègue l’histoire de sa famille et de son village natal, Pohodna, un pauvre schtetl de Bucovine, aux confins orientaux de l’ex-Empire austro-hongrois.
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À travers les paroles de Jossel, c’est le petit monde juif d’Europe centrale qui reprend vie, avec ses personnages pittoresques – porteurs d’eau, marieuse, traîne-savates, sans oublier le rabbin portant papillotes et caftan noir.
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Sur près d’un siècle, les histoires s’enchaînent, truculentes, subversives… si vivantes qu’elles paraissent devoir ne jamais finir. Pas même à l’heure de l’Holocauste, où le rabbin les confiera in extremis à la garde du vent, sur le toit du wagon qui emporte toute la population de Pohodna vers la mort.
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Avec cette évocation d’une culture anéantie, l’auteur du Conte de la pensée dernière nous rappelle le pouvoir du verbe, plus fort que la mort, plus fort que l’oubli.
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Edgar Hilsenrath, né le 2 avril 1926 à Leipzig, est un écrivain juif allemand, connu avant tout pour ses romans La Nuit, Le Nazi et le Barbier et Le Conte de la Pensée Dernière.
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Edgar Hilsenrath est venu au monde en 1926 dans une famille de commerçants juifs. Il a grandi à Halle.
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Avant « la nuit du pogrom du Reich » en 1938, il s'est enfui avec son jeune frère et sa mère chez ses grands-parents à Siret en Bucovine, Roumanie.
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Le père avait eu tout d'abord l'intention de les rejoindre, ce que la déclaration de la guerre a rendu impossible; il gagna la France où il resta pendant toute la guerre.
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En 1941 Edgar Hilsenrath, son frère et sa mère, ainsi que tous les camarades et les parents de Sereth furent déportés dans le ghetto roumain de Mogilev-Podolsk, qui se trouve aujourd'hui en Ukraine.
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Lorsque le ghetto fut libéré en mars 1944 par les troupes russes, Hilsenrath se rendit à pied à Sereth et de là gagna Tchernivtsi. Avec l'aide de l'organisation de Ben Gurion, Hilsenrath, ainsi que de nombreux juifs survivants, tous munis de sauf-conduits étrangers, gagna la Palestine.
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Pendant le voyage, aussi bien qu'en Palestine même, il lui arriva souvent de se trouver en prison, mais à chaque fois il recouvra peu après la liberté. En Palestine il vécut de petits jobs, ne se sentit cependant jamais chez lui et résolut en 1947 de rejoindre en France sa famille, qui s'était dans l'intervalle trouvée réunie.
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Au début des années cinquante la famille entière émigra à New-York. Là, Edgar Hilsenrath subvint à ses besoins à l'aide de petits boulots, tout en écrivant son premier roman, La Nuit, dont la première publication a rencontré de sérieuses difficultés, parce que la direction de la maison d'édition, effrayée par la crudité du texte, retira le livre de la vente peu de temps après sa parution (voir la note sur la critique acerbe de Raddaz, sous la rubrique « Littérature »).
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Le roman suivant Le Nazi et le Barbier, qui a fait connaître Hilsenrath en tant qu'écrivain aussi bien en Allemagne que dans le monde entier, a été conçu pendant un long séjour à Munich. En 1975 Edgar Hilsenrath est revenu définitivement en Allemagne pour baigner dans la langue allemande. Depuis il réside à Berlin. *
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2 commentaires:

Luls a dit…

Encore un livre avant lui et je m'y mets.

Hâte, hâte, hâte !!!

Bonne soirée.
Bises

Alex-Mot-à-Mots a dit…

Un style cru, tout de même. Pour lecteur avertis.