je sais pourtant bien que je dois éviter les tentations...
et comme d'habitude j'ai craqué ! il faut dire aussi que cette semaine encore un très bon choix...
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mais pour l'instant, il est l'heure de faire le compte-rendu de lecture...
mais pour l'instant, il est l'heure de faire le compte-rendu de lecture...
Poche: 465 pages
Editeur : Editions Gallimard (9 avril 2010)
Collection : Folio
Langue : Français
ISBN-10: 2070417786
Editeur : Editions Gallimard (9 avril 2010)
Collection : Folio
Langue : Français
ISBN-10: 2070417786
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le 5 mars 1944, à l’aube, le grand-père du narrateur s’échappe du camp de concentration de Sachsenhausen avec un camarade, rattrapé par deux soldats, on lui a offert, ignoblement, de sauver sa vie en prenant celle de son compagnon, à coups de poings.
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Survivre à l’horreur, redevenir quelqu’un, fonder une famille, croître et multiplier malgré ce cauchemar de toutes les nuits, c’est donc le point de départ de ce roman familial que reconstitue le plus jeune : il tente de comprendre pourquoi son clan est aussi compliqué, pourquoi il n’est jamais parvenu à se fixer sans céder au vertige de la fuite (librairie Mollat)...
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Askild, le grand-père, peintre cubiste, père de famille alcoolique, hante alors les bars clandestins, son perroquet sur l’épaule, son incapacité à se fixer oblige sa famille à la suivre dans ses pérégrinations à travers la Scandinavie.
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Bjørk, la grand-mère, petite femme effacée, passionnée pour les romans sentimentaux mettant en scène des médecins, aillant d'ailleurs succombé au charme de Thor, son ancien amoureux médecin, la seule qui finalement aurait pu changer le destin de la famille, mais chut, je ne peux en dévoilée plus pour ne pas vous gacher votre lecture...
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Asger, le narrateur, leur petit fils nous conte son histoire et celle de leurs enfants pour terminer sur sa propre histoire... un roman de grandes espérances, saturé de poignantes désillusion... la honte et le remords
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Une famille en figures hautes en couleurs mais reste dominée par le couple que forment les grands-parents et la promesse qu’«on sera comme des coqs en pâte» et le désenchantement, quand «ça se gâte». Un voyage à travers la scandinavie ou plutôt une fuite, comme le lit l'auteur par cette phrase : «de toute évidence, dans cette famille, on a la manie de ficher le camp» (p.434)
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Une famille en figures hautes en couleurs mais reste dominée par le couple que forment les grands-parents et la promesse qu’«on sera comme des coqs en pâte» et le désenchantement, quand «ça se gâte». Un voyage à travers la scandinavie ou plutôt une fuite, comme le lit l'auteur par cette phrase : «de toute évidence, dans cette famille, on a la manie de ficher le camp» (p.434)
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Un roman bouillonnant du Danois Morten Ramsland.
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Le narrateur, Asger Eriksson, ouvre son récit par un présent qui donne le vertige : " quelque part dans l'est de l'Allemagne, mon grand-père est en train de courir sur une plaine. Les Allemands sont sur ses talons, et il a perdu une chaussure.
Le narrateur, Asger Eriksson, ouvre son récit par un présent qui donne le vertige : " quelque part dans l'est de l'Allemagne, mon grand-père est en train de courir sur une plaine. Les Allemands sont sur ses talons, et il a perdu une chaussure.
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" Que se serait-il passé si ses grands-parents, séparés par la période nazie, ne s'étaient finalement retrouvés ?
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Si Askild, le grand-père, n'était pas rentré du camp de Buchenwald en Norvège, après avoir sauvé sa peau dans des circonstances particulièrement difficiles à assumer moralement ?
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Dès l'ouverture du roman, le narrateur évoque cette brûlure dans la vie du jeune homme et le traumatisme qui le tient souvent éloigné des joies de la vie, comme ces premières nuits avec sa femme, où le souvenir des brutalités de ses bourreaux l'empêche de se laisser aller, le poursuivant encore avec " les deux chiens de sang hurlants pour réveiller Askild, toutes les nuits, à trois heures et demie, pendant maintes et maintes années ".Ce " fil ténu ", Asger le déroule comme une pelote et c'est, à partir d'Askild et de Bjørk, toute l'histoire familiale qui vient, avec ses tragédies et ses cocasseries.
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Qu'est-ce qui relève de la vérité, et de la légende ?
Qu'est-ce qui relève de la vérité, et de la légende ?
Le couple donne le ton : jeunes gens violemment épris l'un de l'autre alors qu'ils sont issus de milieux sociaux différents, ils ont cassé l'avenir bourgeois et tranquille qui s'annonçait pour la jeune Bjørk, promise à un certain Thor, jeune médecin ennuyeux qui pour conquérir sa belle, se livre à de laborieux tours de magie.
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Éconduit, ce dernier connaîtra pourtant sa revanche sur Askild quelques années plus tard...
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Bjørk et Askild quittent la ville natale de la jeune Norvégienne, mais Morten Ramsland prend le lecteur au piège de la belle histoire d'amour romantique : très vite, Askild est dépeint comme un être difficile, alcoolique, piètre amant et personnage colérique, vouant sa jeune épouse à de nombreuses frustrations.
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De leur union naissent trois enfants,
dont Niels, dit Feuille de Chou, le père du narrateur, ainsi surnommé à cause de la taille disgracieuse de ses oreilles,
Knut le petit dernier,
et Marie Katherine, dite La Merdeuse, enfant retardée mentalement qui devient une grosse dame à l'affectivité débordante, folle d'un de ses neveux.
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On suit Niels de son enfance à l'âge adulte et même à sa mort ; de ses premières amours malheureuses comme avec cette aguicheuse Marianne Qvist et ses " jeux érotiques avec son nounours vert ", qu'il retrouvera pourtant, bien des années plus tard, à son mariage avec Leila, qui est l'occasion pour le narrateur de raconter la branche maternelle.
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Enfin il descend encore d'une génération et l'on fait plus ample connaissance avec lui et sa soeur Stinne.
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Il est impossible de résumer un récit aussi foisonnant, la biographie de ses nombreux personnages et le fourmillement de ses anecdotes.
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Le plus intéressant - au-delà de la forme et des rebondissements propres à la saga - est, en filigrane, ce que le livre dit des origines et du déroulement de chaque roman familial : comment les générations se suivent, mais aussi se chevauchent et parfois cohabitent ; et qu'est-ce qui, dans ces histoires transmises, relève de la vérité, et de la légende ?
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Les existences individuelles défilent, désordonnées, un peu absurdes, suggère Ramsland dans une langue riche, prosaïque, souvent drôle. Malgré quelques longueurs sur l'ensemble - un peu trop touffu - l'image baroque et loufoque de cette famille nordique séduit et emporte. Delphine Descaves - http://www.lmda.net/din/tit_lmda.php?Id=59619
1 commentaire:
Je viens de le finir et de poster mon billet. Ce sera une des très belles découvertes de l'année 2010 pour moi.
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