samedi 28 mars 2009

curiosité de lecture : "zulu" de Caryl Férey

J'ai trouvé le livre de Férey violent, mais ce n'est rien par rapport avec ce que j'ai trouvé durant mes recherches...
c'était encore pire...
L'objectif n'était pas de tuer l'ennemi.

Il s'agissait simplement de l'effrayer ou d'affaiblir ses capacités de combat.

On raconte que le grand dada de celui que l'on surnommait aussi « le docteur Mengele de l'apartheid », c'était de trouver des substances capables de provoquer des cancers ou des crises cardiaques.

Ses cobayes favoris auraient été les Bochimans (habitants du Kalahari) dont la résistance cardiaque est réputée excellente.
Fantasme ou réalité ?


Une chose est sûre, c'est que la plupart de ces expériences ont été financées avec l'argent de la drogue. Des usines de mandrax et d'ecstasy, deux produits très demandés dans les townships, ont été mises en place au Botswana, en Zambie et au Mozambique.



Wouter Basson dit Docteur la Mort, ou l’extermination d’une nation


"Les blancs peuvent aujourd’hui dire : je ne savais pas. Mais ils ne pourront jamais dire à nouveau : cela n’a pas eu lieu. » Un des ministres du Congrès national africain (ANC)



La stratégie empruntée par le gouvernement de l’apartheid dans les années 80 fut disons, assez effroyable.

Le Freedom Front, organisation politique de droite prônant l’établissement d’un territoire afrikaner en Afrique, voyait en Nelson Mandela et sa démocratie une véritable menace pour le poids politique de la communauté afrikaner.

Les dirigeants du Freedom Front décidèrent d’employer la manière forte afin de contrecarrer les votes noirs.

Quand on dit forte, on peut amplement en exagérer le sens. Le gouvernement raciste mit sur pied une unité spéciale chargée du Chemical and Biological Warfare.
Nom de code : Project Coast.
Le général Constand Viljoen, responsable de la Défense sud-africaine et l’un des leaders du FF, fut celui qui entérina le projet. Viljoen était proche du fasciste Jean-Marie Le Pen, chef du Front National , de qui il avait adopté sa politique frontiste.
Il chargea le docteur Wouter Basson, l’abominable Docteur la Mort, de l’expansion du projet. Celui-ci avança l’idée que moins il y aura de noirs, moins il y aura de votes noirs et que cela représentait la clé du succès. On ignore à ce jour, combien de personnes ont péri dans ces expériences.

On injecta des dizaines de millions de francs dans le développement d’un laboratoire militaire technologiquement suréquipé près de Pretoria, à Roodeplaat.
On déclenche des recherches ultra-secrete pour concevoir une molécule mortelle, sensible à la mélanine qui pigmente la peau des noirs. Une arme destructive pour exterminer la population noire.
On étudiait aussi la possibilité d’introduire des virus parmi la communauté noire.

Pire, malgré les nombreuses signatures de traités de non-prolifération biochimique ou l’embargo du régime d’apartheid, plusieurs pays tels que les États-Unis, l’Angleterre, Israël, la Suisse, la France mais aussi l’Irak et la Libye, contribuèrent généreusement à ce projet..
On peut se demander à quoi servent les traités qu’on nous fait avaler.

Le Dr. Basson prévoyait la diffusion d’anthrax, de choléra, de culture botuliques, de cyanure, d’aldikarb, de thallium, de paroxon et d’un lacrymogène extrêmement puissant.
On voulait aussi trouver un moyen de stériliser en masse les femmes noires. Il distribuait beaucoup de drogue dans les centres-villes, telles que l’ecstasy et le mandrax.

Wouter Basson était médecin dans l’armée et général de brigade.

Il était bien connu dans les cercles étrangers et de nombreux pays avait bénéficié de ses conseils. Il était aussi le médecin particulier de Pieter Botha, leader politique sud-africain.
En 1981, il avait participé à une conférence restreinte sur la guerre biologique et chimique à San Antonio aux Etats-Unis. Il se rendit ensuite en visite officielle à Taïwan, en Israël, en Allemagne et en Croatie.
Il acquit de nombreuses informations auprès de chercheurs britanniques, américains et canadiens.

Il conçut de la lessive en poudre explosive, des canettes de bière au thallium (un poison à base de mercure), des chocolats au cyanure, un tournevis au manche piégé d’une substance létale injectable.

Il était aussi un spécialiste de l’anthrax et fabriquait des enveloppes enduites de ce virus !!
Est-ce que ça vous rappelle une histoire qui vient se passer voilà peu de temps aux États-Unis ? Il fabriquait des cigarettes à l’anthrax pour inoculer le virus par la voie pulmonaire de ses victimes.
Ses expérimentations sont aussi ignobles que celles effectués par les médecins nazis durant la seconde guerre mondiale.

Ses activités ne furent découvertes qu’en 1998, lorsque la Commission Vérité et Réconciliation (CVR) procédèrent à une enquête sur les méthodes utilisées par le régime de l’apartheid.
On accusa Wouter Basson de meurtre, d’escroquerie et de trafic de drogue.
C’est pendant les auditions de la Commission que plusieurs anciens membres des forces spéciales du régime d’apartheid ont avouées avoir contribué à la propagation des objets fabriqués par le docteur Basson.
Il fût accusé de 46 chefs d’accusations devant la Haute Cour de Pretoria par les représentant de la CVR, dont :
-le président Desmond Tutu, chef de l’Église anglicane et archevêque du Cap de 1986 à 1996 ;
-Me Dumisa Ntsebeza avocate sud-africaine des droits humains et responsable des enquêtes ;
-le docteur Fazel Randera, inspecteur général des services secrets sud-africain
-et Mme Wendy Orr, le médecin légiste de Port-Elisabeth qui déclara aux autorité l’usage de la torture par la police.
Le docteur Basson et ses 4 avocats afrikaners mentirent à répétition devant le juge Willie Hartzenberg, un ancien juge du régime de l’apartheid qui favorisait l’accusé Wouter Basson selon les avocats de la défense. Ce procès est une preuve immanquable de la justice qui fut bafouée à la vue de tous.
Durant tous le procès, Wouter ne cessera de dire que son travail effectué en Afrique du Sud n’était que pour endiguer la vague du communisme.
Pendant l’emprisonnement de M.Mandela, on l’accuse d’avoir cherché à l’empoisonner mais il se défendit en disant qu’il ne cherchait qu’à le protéger des supposés attaques des membre de l’ANC , qui n’aimait pas Mandela.
La CVR rendit un rapport de cinq volumes de plus de trois milles pages sur les audiences qui se sont tenus pendant deux ans.
Ce rapport, qui fût rendu public, y décrivait toute la barbarie des actes posés par ces hommes.
Il y avait dans ce rapport, une page concernant M.Frederik De Klerk, un des personnages clé de l’Apartheid et leader du Parti national de 1989 à 1997. Cette page fut retirée in extremis suite à la demande de M. De Klerk et on déclara statuer sur son cas plus tard.

Le colonel De Kock, responsable de l’ancienne police secrète sud-africaine, a dévoilé que M. De Klerk avait donné l’ordre de lancer un raid au Transkei en 1993 où cinq adolescents âgés de 12 à 19 ans avaient péri dans une maison considérée comme une cache des combattants du Congrès panafricain . Pendant que M. De Klerk négociait avec les anti-apartheids, il ordonnait des actions secrètes contre eux. Il l’avait dit pourtant : jamais il ne négocierait son pouvoir.

La menace communiste brandit par le Dr. Basson cachait en réalité une véritable obsession raciale.
Il était bien pratique pendant la guerre froide de faire passer ça sur le dos des communistes mais après le contexte de cette guerre, ça n’avait plus aucun sens. Au chapitre de l’économie, les dirigeants de l’apartheid peuvent se vanter d’avoir gagné le monde des affaires.
En Afrique du Sud, on recensait des records d’inégalité : 20% de la population possédait 75% des richesses. L’apartheid à contribué largement au fossé entre riche et pauvre.

Le 12 avril 2002, le Dr.Wouter Basson est acquitté par le juge Hartzenberg et Desmond Tutu parle d’un « jour sombre pour l’Afrique ».
Durant l’enquête, trois cd-rom du Dr. (compilation faite de ses expériences) disparurent subitement.

Aujourd’hui, Wouter Basson travaille toujours pour le ministère de la défense et pis, il est cardiologue à l’Hôpital Académique de Prétoria.

Ce procès peut-être considéré comme une vraie farce. Le sens de la justice n’a ici aucune valeur morale. Pire encore, aucun pays accusé d’avoir participé à ces expériences n’ont voulu présenter la moindre excuse ou dédommagement.
Qu’est t’il arrivé avec tout l’arsenal chimique qui avait été développé ?
De plus le principal instigateur de ce projet est encore un membre de l’armée sud-africaine !
Et tous les traités de non-prolifération des armes nucléaire qu’on nous balance à grand coup d’encre ne sont nulle autre qu’un façade pour abriter la vérité. Il serait urgent de mettre sur pied une commission internationale indépendant afin de trouver ces stocks d’armes chimiques.
Les séquelles provoquées par cette guerre atroce se prouveront de génération en génération, La ségrégation raciale et l’apartheid peut maintenant être classé dans le livre noir des crimes contre l’humanité où figure ceux perpétré par l’Allemagne nazi.
illustration : Apartheid Museum Entrance

L’Apartheid disculpé
Le Docteur la Mort disculpé
dimanche 8 juin 2003, par Saïd Aït-Hatrit

... Mais ce cas est une exception.
En octobre 1996, le procès de l’ancien ministre de la Défense Magnus Malan, de l’ancien chef des services de renseignements militaires et de leurs 18 comparses, pour le massacre en 1987 de 14 membres de la famille d’un dirigeant de l’ANC (African national congress), a débouché sur l’acquittement ou une dispense de peine pour tous les accusés.
" L’échec de ce procès, selon Amnesty International et Human Rights Watch, a été l’une des principales raisons pour lesquelles peu d’anciens membres de l’armée ont collaboré avec la CVR. Ces échecs, poursuivent les deux ONG, ont " permis à certaines branches des anciens services de sécurité de bénéficier d’une impunité quasiment totale, pour des violations graves des droits humains ".

A lire aussi :
4ème de couverture : Lorsque les premiers éléments du programme ultra secret sud-africain - le Project Coast - ont percé durant l'été 1998, nul n'imaginait encore l'ampleur qu'avait prise ce véritable bioterrorisme d'Etat.
Anthrax, Ebola, Sida, Choléra, stérilisation de masse, poisons chimiques éthniquement sélectifs, figurent parmi les armes envisagées par les autorités de l'Apartheid contre la population noire.
Un projet de guerre bio-chimique à caractère raciste largement soutenu par les puissances occidentales.
Mis sur pied en 1985, le programme militaire n'a apparemment pris fin qu'en 1994, sans que toutes les responsabilités soient clairement établies.
A ce jour nul ne sait où a disparu cette technologie de mort ni entre quelles mains elle se trouve. Encore moins sait-on qui pourrait en faire usage...
Plusieurs auditions de la Commission Vérité et Réconciliation présidée par le prix Nobel Desmond Tutu, révèleront toutefois le nom d'un personnage : celui du Dr Wouter Basson, éminent cardiologue et scientifique surnommé "Docteur la Mort".
On lui prête d'avoir été le cerveau du projet dont l'objectif était l'extermination du peuple noir par le biais d'armes biochimiques extrordinairement sophistiquées.
Début 1999, Tristan Mendès France, journaliste et documentariste, décide d'aller à la rencontre des différents protagonistes de cette terrible affaire et notamment du Dr Basson.
Cette enquête, sous forme de témoignage, apporte un éclairage inédit sur l'un des complots d'Etat les plus extrêmes du siècle passé."
source :
http://www.pressafrique.com/m192.html

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