samedi 14 mars 2009

Joyce Carol Oates - La fille du fossoyeur

On l’aura compris, La fille du fossoyeur est un roman fleuve, plus de six cents pages, dans lequel on se laisse emporter par la violence des sentiments : amour, désir, haine, difficulté d’être.

Un roman sur la résilience et la survie où l’explication de l’existence ballottée et tourmentée de Rebecca ne sera dévoilée que dans les dernières pages très chargées en émotion.

et c'est long... très long à lire... j'avoue que j'ai bien failli abandonner plusieurs fois... il me reste encore un livre de Oates en attente, mais je ne me sens pas le courage de l'ouvrir avant quelques mois... et encore...

Surement de la très bonne littérature, mais aussi très ennuyeux.

En 1936,

une famille d'émigrants fuyant désespérément l'Allemagne nazie,

les Schwart, échoue dans une petite ville du nord de l'état de NY

où le père, un ex-professeur de lycée ne se voit offrir qu'un seul job : celui de fossoyeur-gardien de cimetière.

Humiliation, pauvreté, frustrations quotidiennes portent en elles les germes de l'épouvantable tragédie dont Rebecca la benjamine des trois enfants sera le témoin.

Prémices de l'étonnante aventure à multiples rebonds que va devenir très vite la vie de Rebecca, contrainte à une fuite en avant pour échapper entre autres à un mari abusif et dangereux, et protéger son petit garçon ;

mais une fuite qui est aussi une quête émouvante née du désir profond, quoique inconscient chez la jeune femme, de retrouver une sorte d'appartenance à ce même cruel passé, de se rattacher en fin de compte à sa véritable identité.

Ce que le destin ne lui permettra qu'au terme d'une existence d'intranquillité.

L'apprentissage des hommes, du mariage, de la maternité, le combat d'une femme pour son indépendance dans la société américaine de l'après-guerre font de ce livre le plus magnifique des hymnes à la survie et à la résilience humaine.

Peut-être l'inspiration exceptionnelle qui anime ces pages est-elle due en partie à Blanche Morgensten, la grand-mère de l'auteur, qui a servi au départ de modèle à l'héroïne.

Comme Rebecca en effet, Blanche était la fille d'un immigrant juif allemand devenu fossoyeur qui, un beau jour, attaqua brutalement sa femme avant de se tirer une balle dans la tête.

Et comme Rebecca, Blanche mariée en premières noces à un ivrogne qui la battait, s'était retrouvée seule à élever son fils, le père de JCO. Le reste de cet extraordinaire roman n'étant plus alors que (superbe) littérature...

Biographie :

Joyce Carol Oates, née en 1938, est l'auteur d'une œuvre considérable qui l'a placée au premier rang des écrivains contemporains.
Elle a reçu le prix Femina étranger en 2005 pour Les Chutes.

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bibliographie : cliquez sur le titre de l'article.
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En attente de lecture : Solstice
Deux femmes se rencontrent lors d'une soirée en Pennsylvanie. Tout les oppose.
Monica est blonde, sage, fragile, divorcée, professeur dans un collège privé.
Sheila, veuve d'un sculpteur célèbre, est brune, riche, bohème, sauvage et suicidaire, elle s'adonne à la peinture et demeure écorchée vive, meurtrie par l'abus de l'alcool et des amphétamines. « Un oiseau de proie », pense d'elle Monica.
L'histoire d'une amitié ? Non, d'une passion amoureuse, le temps du moins qui s'écoule entre deux solstices et qui va voir leur « liaison » naître, s'épanouir et se fracasser.
Par la faute de qui ? Est-ce Monica l'ange et Sheila le démon, ou le contraire ? Joyce Carol Oates qui, depuis des années, vit, écrit et enseigne à l'université de Princeton, se garde de trancher.
Rien ne l'intéresse davantage que la complexité des êtres et l'ambiguïté des sentiments. Aucun lien vraiment physique ne s'établira entre ses héroïnes. Et pourtant tout dans leur affrontement sera physique. Jusqu'à l'épuisement. Peut-être jusqu'à la mort.
Ce livre, l'un des plus importants de Joyce Carol Oates, a été publié aux Etats-Unis en 1985.
illustration : la liseuse de Carina Rossi


La résilience est un phénomène psychologique qui consiste, pour un individu affecté par un traumatisme, à prendre acte de l'événement traumatique pour ne plus vivre dans la dépression.
La résilience serait rendue possible grâce à la réflexion, à la parole, et l'encadrement médical d'une thérapie, d'une analyse.
illustration : Lucien Mandosse



Origines du concept

La résilience est, à l'origine, un terme pour expliquer la résistance des matériaux aux chocs. Les premières publications dans le domaine de la psychologie datent de 1939-1945.
Werner et Smith, deux psychologues scolaires américaines à Hawaï, travaillaient avec des enfants à risque psychopathologique, condamnés à présenter des troubles. Elles les ont suivis pendant trente ans et on noté qu'un certain nombre d'entre eux « s'en sortaient » grâce à des qualités individuelles ou des opportunités de l’environnement.
Après John Bowlby, qui a introduit le terme dans ses écrits sur l'attachement, en France, c'est l'éthologue Boris Cyrulnik qui développe le concept de résilience en psychologie, à partir de l'observation des survivants des camps de concentration, puis de divers groupes d'individus, dont les enfants des orphelinats roumains et des enfants des rues boliviens. Auparavant, on parlait d'« invulnérabilité ».
Actuellement, des groupes de travail étendent le concept à d'autres situations difficiles comme par exemple celles que vivent les aidants des malades d'Alzheimer.

Dans le domaine de l'assistance aux collectivités en cas de catastrophe (naturelle ou causée par l'homme) on parle également de communautés résilientes. La démarche d'assistance post-immédiate aux personnes touchées par un évènement critique a généralement une dimension
psychosociale.

La résilience serait le résultat de multiples processus qui viennent interrompre des trajectoires négatives.

Les neuf processus

La résilience est dynamique et parmi les processus qui contribuent à la résilience, on a pu en repérer neuf :

La défense-protection
l'équilibre face aux tensions
l'engagement-défi
la relance
l'évaluation
la signification-valuation
la positivité de soi
la création.


autres liens :


Boris Cyrulnik :
Les Vilains petits canards, Odile Jacob, 2001 (
ISBN 2738109446),
Un merveilleux malheur, Odile Jacob, 2002 (
ISBN 2738111254),
Le murmure des fantômes, Odile Jacob, 2005 (
ISBN 2738116744) ;

source : wikipédia

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