jeudi 27 août 2009

James Kelman, vainqueur du Scottish booker prize

Un Nobel écossais irait à un 'putain d'auteur de polars'
C'est pas de notre faute, on est victime de propos violents...

À Édimbourg, la température a monté d'un cran après une intervention rageuse de James Kelman, vainqueur du Scottish Booker Prize :
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critiquant allégrement la production littéraire de son pays - l'Écosse - et les médiocres écrivains de polars, autant que J.K. Rowling (bien que non citée expressément), Kelman y est allé particulièrement fort.
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Selon lui, attribuer un Nobel de littérature à un auteur écossais serait donner de la confiture aux cochons, pour le faire proprement.
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Dans sa langue vernaculaire, ça donne, en VO, quelque chose du genre « a writer of f****** detective fiction ».Inutile de traduire...
Mais pour le plaisir, on vous donne la citation intégrale : « If the Nobel Prize came from Scotland they would give it to a writer of fucking detective fiction, or else some kind of child writer, or something that was not even new when Enid Blyton was writing the Faraway Tree, because she was writing about some upper middle-class young magician or some fucking crap. »
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Des attaques à peine voilées, dont on cerne immédiatement les cibles, particulièrement concernant les jeunes magiciens de classe moyenne...Lui-même est peu soucieux d'ailleurs de la critique. Et surtout pas celle qui vient de l'intérieur.
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De son point de vue, la littérature contemporaine de son pays « a été tournée en dérision et dénigrée par l'establishment littéraire écossais ».
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Ce dernier serait, par un penchant anglocentrique, plus enclin à louer des écrivains médiocres, qu'un type comme Tom Leonard.
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pour ceux que l'anglais rebute, une traduction tout à fait dans le ton : « Si le prix Nobel venait d'Écosse, ils le donneraient à un putain d'écrivain de polar ou une sorte d'auteur jeunesse, ou quelque chose qui n'était même pas nouveau quand Enid Blyton écrivait L'arbre de tous les ailleurs [NdR : série débutée en 1939, comportant quatre ouvrages] parce qu'elle écrivait un truc sur de jeunes magiciens de classe moyenne ou une autre putain de connerie. »Langage fleuri, évidemment...
source : actua litté - Rédigé par
Nicolas G, le jeudi 27 août 2009 à 18h52 Source : The Herald
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de la confiture aux cochons : http://www.delaconfitureauxcochons.com/
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Gâcher quelque chose en le donnant à une personne qui n'en ferait pas un bon usage.
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Cette expression est une référence à la Bible, et en particulier à l'Evangile de Matthieu où l'on peut lire :

"Ne donnez pas aux chiens ce qui est saint et ne jetez pas vos perles devant les pourceaux, de peur qu'ils ne les foulent aux pieds, et, se tournant contre vous, ne vous déchirent".
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Ici, les cochons sont le symbole de la saleté et de la voracité, ils représentent le commun des mortels, le "vulgaire" comme on pourrait dire de nos jours, c'est-à-dire les personnes qui ne savent pas apprécier la valeur spirituelle des choses.
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Quant à la perle, elle symbolise la pureté et la grâce. Ainsi, "jeter les perles devant les pourceaux" ou "donner de la confiture aux cochons" signifie que donner une chose de valeur à quelqu'un qui ne sait en voir la valeur serait du gâchis pur et simple.

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