Très intéressante mais pas spécialement originale, cette confrontation entre "le rabbin-messie" et le "renovateur musulman"...
et puis comme de juste, un laïc athée et journaliste au milieu pour servir de témoin...
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La fin ?
mais comment voulez-vous que cela finisse avec deux fondamentalistes se prenant pour le messie ?
Une seule fin possible... mais la relève est déjà là, au bord des tombes.
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Le fanatisme n'est pas l'apanage d'un seul peuple...
Pourquoi a-t-on voulu l'enlever ?
Serait-ce le cerveau d'un groupe de terroristes israéliens responsable d'agressions contre les Palestiniens et farouchement opposé au processus de paix ?
C'est ce que veut savoir son ravisseur, Abu Bakr, lui-même une figure énigmatique, soupçonné d'être le mystérieux mujaddid, ou Rénovateur, attendu depuis longtemps par les musulmans.
Au cours de longues journées de captivité, d'interrogatoires pointus et de discussions fièvreuses, une étrange complicité semble naître entre les deux hommes.
Les extrémistes des camps adverses auraient-ils plus d'affinités entre eux qu'avec leurs propres compatriotes ?
Isaac Apfulbaum sortira-t-il vivant de cet éprouvant face-à-face ?
Robert Littell (né en 1935 à New York) est un écrivain américain des XXe et XXIe siècles.
Actuellement, il partage sa vie entre la banlieue new-yorkaise et le Lot.
En 1964, après avoir fait un bref détour par l'armée, il devient grand journaliste à Newsweek et se spécialise sur les questions du Moyen-Orient et du Proche-Orient.
Trois ans plus tard, il couvre la Guerre des six jours, et ses articles sont reconnus par la presse américaine pour leur grande qualité.
En 1973, Robert Littell, alors jeune journaliste du magazine Newsweek, commence sa carrière d'écrivain en faisant publier son premier roman d'espionnage sous forme de feuilleton dans L'Express.
Il a écrit, depuis lors, une douzaine de romans d'espionnage, dont le plus connu, La Compagnie, le grand roman de la CIA retrace l'histoire de la Guerre froide (de 1950 à 1995 pour être exact) à travers les destins croisés de personnages du KGB et de la CIA.
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Je me demande pourquoi, il semble nécessaire de préciser la filiation... comme si Robert Littell n'avait comme seul mérite d'avoir engendré Jonathan... alors qu'il était un écrivain reconnu bien avant la venue littéraire du fiston...
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Revue de presse
quand il choisit de proposer une fable enchâssée dans une intrigue très documentée, comme c’est le cas ici, il sait donner au récit une force assez singulière, que même les maladresses de la traduction n’entament pas.
Les Enfants d’Abraham met en scène la confrontation de deux fanatiques :
-un intégriste juif,
Un rabbin, responsable d’un groupe de terroristes,
un " moudjahid ", qui mène la guerre sainte. Le rabbin est enlevé par les extrémistes musulmans et, pendant quelques jours, les deux chefs vont se parler et, peu à peu, s’estimer et se comprendre.
Pendant qu’ils parlent de la Palestine, du Coran et de la Torah, la police israélienne et la police palestinienne les recherchent.
C’est un journaliste américain, connu pour ses positions propalestiniennes, mais en réalité collaborateur du Mossad, qui les mène à la cache où tous deux seront tués.
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Ce qui attache là, c’est moins l’intrigue, prévisible, que l’étrange folie, organisée, discuteuse, de ces deux illuminés, une folie quasi joyeuse, qui ne pense l’humain que défini par la loi de son dieu, prise dans son sens le plus strict.
Et ce qui va lentement les lier, c’est d’être ainsi tous deux au seul service d’un dieu de colère et tous deux en guerre contre " ce tas d’ordures qu’on appelle la civilisation occidentale ".
Ils ont la loi du charbonnier, le goût de la pureté, et le goût de la mort qui très souvent l’accompagne.
Bien sûr, il y a ce qui a fait se lever la haine entre " les fils d’Abraham " - des accords Balfour à l’oppression quotidienne du peuple palestinien - mais, surtout, il y a ce qui fait flamber cette haine, la passion d’une vérité archaïque, qui exige le sacrifice, qui est à elle seule récompense et accomplissement.
Que ces deux détraqués austères et contagieux soient l’objet d’un arrangement entre le Mossad et la police d’Arafat, semblablement désireux de supprimer des terroristes n’est pas l’essentiel.
Non, ce qui importe, c’est d’entendre ici les convictions morales, spirituelles qui font des assassins au nom de Dieu, à l’instar de celui qui tua Rabin.
On peut regretter que ne soient pas évoquées les manipulations politiques dont les terroristes sont souvent l’objet. Mais on comprend en revanche sans doute plus justement, comme de l’intérieur, les mécanismes de cette démence froide et fière de l’être.
On termine le livre avec le plus grand respect pour la laïcité. - Évelyne Pieiller - http://www.humanite.fr/popup_imprimer.html?id_article=225932
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En attente de lecture :
Mêlant astucieusement fiction et réalité, héros romanesques et personnages historiques, cet ambitieux roman révèle au grand jour les mécanismes de fonctionnement de l'une des organisations les plus secrètes au monde :
la CIA.Saga qui se déroule sur près d'un demi-siècle, La Compagnie lève le voile sur la réalité de certains épisodes clés de l'histoire contemporaine :
- Budapest, 1956 : les opposants au régime sont envoyés à l'abattoir, faute de l'intervention espérée des Etats-Unis au moment décisif.
- Baie des Cochons, 1961 : la mission clandestine de la CIA tourne au désastre.
- Afghanistan, 1983 : juste après avoir rencontré le commandant Massoud, un jeune agent se fait prendre en otage par des islamistes.
- Russie, 1991 :un espion russe, de retour des Etats-Unis, se remet en question et aide à déjouer le putsch contre Gorbatchev.
Fin chroniqueur d'une guerre froide dont il sait restituer toute la complexité, Robert Littell, dans ce roman fascinant, porte un regard approfondi sur la façon dont une nation a exercé le pouvoir, pour le meilleur et pour le pire, dans la seconde moitié du XXe siècle.
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L'hirondelle avant l'orage
Printemps 1934.
Dans une Russie soumise à la terreur stalinienne, le poète Ossip Mandelstam, au péril de sa liberté de son art et même de sa vie, compose un violent réquisitoire contre le maître du Kremlin, sous la forme d'une épigramme qui circule clandestinement jusqu'à ce que Staline en apprenne l'existence.
Par les voix alternées du poète et de ses proches sa femme Nadejda, son amie intime la poétesse Anna Akhmatova et l'écrivain Boris Pasternak, futur auteur du Docteur Jivago, L'hirondelle avant l'orage raconte le douloureux périple de Mandelstam qui subira arrestation, torture et exil, pour avoir osé dire sa vérité.
Robert Littell, souvent considéré comme l'un des maîtres contemporains du roman d'espionnage, dévoile dans ce livre poétique un autre versant de son immense talent.
S'inspirant de la tragique destinée du grand poète russe, avec cet art qui lui est si particulier d'entremêler fiction et Histoire, il nous offre ici une méditation d'une force rare sur l'artiste face au pouvoir.
A travers le récit de l'étrange fascination entre le poète et le dictateur, ce roman rend hommage à l'incroyable acte de défi de Mandelstam et explore toute la complexité de l'engagement de l'écrivain.
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Voir l'interwiew chez : http://www.lalettrine.com/article-31044457.html
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illustration : "la liseuse" d'Evelyne Temple
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