dimanche 25 janvier 2009

curiosité de lecture : miserere de Jean-Christophe Grangé

En cours de lecture
Comme d'habitude, sur fond de "nazis"... nous voilà avec les fantomes du régime de Pinochet... je subodore que Gilles de Rais n'est pas loin d'entrer dans le roman... puisqu'il y est question de musique, d'enfants, d'orgue et d'ogre...

Gouvernement d’Allende

Les États-Unis n'interviennent pas directement dans la campagne électorale, même si la candidature du conservateur Jorge Alessandri est soutenue par la compagnie International Telephone and Telegraph (ITT) (environ 350 000 dollars américains).
Il n’y a pas de comparaison possible avec ce que les entreprises ont donné durant la campagne de Frei, quand il existait une assistance électorale.

Le
4 septembre 1970, lors de sa quatrième tentative, le candidat de l’Unité populaire, Salvador Allende, arrive en tête de l’élection présidentielle avec 36,6 % des suffrages et devance le conservateur Jorge Alessandri (34,9 %) et le démocrate chrétien Radomiro Tomic (27,8 %). Le score d’Allende a reculé de trois points par rapport à sa précédente candidature en 1964.
En l’absence de nouveau tour de scrutin, celui qui arrive en tête doit être confirmé par le Congrès, dominé par les démocrates chrétiens et les conservateurs.
Le 24 octobre 1970, les socialistes (alors partisans de l’instauration d’un État révolutionnaire depuis le congrès de Chillán en 1967) obtiennent des démocrates chrétiens l’investiture d’Allende en échange de la promesse de respecter les libertés et la légalité. Les alessandristes ont peur du gouvernement socialiste, alors que les allendistes et les démocrates-chrétiens expriment leurs joies dans la rue.

Devenu ainsi le premier président élu démocratiquement sur un programme socialiste et disposant d'une majorité parlementaire grâce au soutien des démocrates-chrétiens, Allende intensifie les réformes de son prédécesseur.
Les mines de cuivre (qui représentent les trois quarts des exportations) avaient été nationalisées à 51 % par Eduardo Frei Montalva, Allende exproprie la partie restante sans indemniser les compagnies américaines.
Il accentue sensiblement la politique de redistribution des terres en faveur des paysans pauvres. Beaucoup d'autres entreprises sont réquisitionnées ou nationalisées (dont neuf banques sur dix).

Si les résultats économiques de la première année au pouvoir d'Allende sont bons, les deux années suivantes vont être catastrophiques. L'inflation explose (508 % entre décembre 1972 et décembre 1973), le PIB se contracte (-3,6 % en rythme annuel) et la valeur de la monnaie chilienne chute.
La politique monétaire trop expansionniste et la chute du prix du cuivre d'environ un tiers de 1970 à 1972 sur les marchés mondiaux sont en grande partie responsables de ces résultats désastreux. Le gouvernement tente d'enrayer la crise en fixant les prix des denrées, ce qui provoque un développement du marché noir et des pénuries.
En 1972 commencent les marches des casseroles vides par lesquelles les ménagères expriment qu'elles n'ont plus rien à cuire.

Manifestation soutenant le gouvernement d'Allende.

En mars
1973, les démocrates chrétiens et les conservateurs présentant une liste unique obtiennent 55,6 % des voix aux élections législatives. Malgré une amélioration de son score électorale (44,1 %), l’Unité populaire d’Allende est minoritaire.
Allende est cependant à l’abri d’une destitution, l’opposition ne réunissant pas les deux tiers des voix et des sièges ; il décide alors de gouverner par décret, ce qui lui évite de passer par le Parlement.

Allende tente aussi d'obtenir le soutien actif de la population ; des milices ouvrières se constituent dans les villes et les campagnes pour entretenir la légitimité révolutionnaire du gouvernement.
L'opposition conservatrice et les démocrates chrétiens, incapables de bloquer les décisions d'Allende du fait de la marginalisation du parlement, mobilisent à leur tour la rue. Ils organisent ou apportent leur contribution à une série de révoltes et de manifestations (la plus célèbre étant la grève des camionneurs), qui paralysent le pays alors que son économie est déjà très affaiblie par les réformes d'Allende.
Dans le même temps,on assiste à la montée en puissance de groupes paramilitaires d'extrême-droite et le pays vit une guerre civile larvée où s’opposent les milices d'extrême gauche (MIR) à ces dernières.

Durant l’été 1973, de multiples grèves et des insurrections menacent la stabilité du pays alors que Allende déclare : « Si la révolution ne peut passer en souplesse, elle passera en force. »
Le 23 août 1973, le président Salvador Allende, nomme Pinochet général en chef des armées à la suite de la démission de Prats.

Le rôle des États-Unis

Kissinger, le Secrétaire d'État de Richard Nixon, avait déclaré dans un discours prononcé à l'occasion de l'élection de Salvador Allende : « Je ne vois pas pourquoi il faudrait s'arrêter et regarder un pays devenir communiste à cause de (due to the) l'irresponsabilité de son peuple. »

Les États-Unis cherchent à affaiblir Allende.
Les crédits accordés par les Américains au Chili passent de 300 à 30 millions de dollars et si dans le même temps l'aide des pays socialistes et européens sur-compense cette perte (600 millions de dollars de nouveaux crédits), le Chili demeure très dépendant des États-Unis (notamment pour des pièces détachées) et les répercussions néfastes de cette politique sont nombreuses.

La
CIA est également active, elle disposera sur ces 3 années d'un budget de sept millions de dollars pour soutenir l'opposition démocratique à Allende. Elle l'emploiera principalement pour aider les partis politiques (démocrates-chrétiens et conservateurs, qui recevront la moitié de l'aide), les journaux anti-Allende (El Mercurio, le plus grand quotidien du pays bénéficiera à lui seul d'un cinquième de l'aide) et dans une moindre mesure des organisations privées.
Les groupes paramilitaires d'extrême-droite sont par contre délaissés, Patrie et Liberté ne recevra que 1.000 dollars entre 1970 et 1971 puis plus riche. Les autorités américaines rechignent à aider les grévistes anti-Allende.
La proposition d'un soutien a été abordée plusieurs fois au sein du Comité 40 (chargé de définir et de contrôler les activités de la CIA) mais elle a toujours été repoussée. Une partie des fonds fournis par la CIA aux partis d'opposition et aux organisations privées aurait néanmoins été détournée par ces derniers pour supporter les camionneurs.
Réagissant aux nationalisations effectuées par le gouvernement d’Allende, plusieurs firmes américaines dont l'ITT apportent leur concours à cette stratégie.

L’administration Nixon fut enchantée du coup de 1973.
Mais, si de nombreuses accusations sont formulées, aucun élément ne permet cependant d’affirmer que les États-Unis ont directement participé au coup d’État proprement dit du 11 septembre 1973.
Le rapport de la Commission Church du Sénat des États-Unis, en 1976, a conclu que les États-Unis n’avaient pas eu de rôle direct dans l’événement. Kissinger affirme par ailleurs que les grandes manœuvres américaines étaient terminées à l’époque du coup, ce qui est confirmé par les archives.
Peter Kornbluh, chercheur au National Security Archive, qui a participé à une campagne pour la déclassification des archives de la CIA, déclare à Libération : « si les États-Unis n'ont pas directement participé au complot du 11 septembre 1973, ils ont tout fait pour préparer le coup d'État contre Allende ».
illustration : Henry Kissinger - Photographie prise le 3 mars 1976 par Marion S. Trikosko pour le compte de U.S. News and World Report
Régime Pinochet

Le 11 septembre 1973, un coup d’État mené par le général Augusto Pinochet, renverse Salvador Allende, qui se suicide dans le palais de la Moneda.
Ce coup d’État est accueilli avec soulagement par les démocrates chrétiens et les conservateurs qui espèrent récupérer rapidement le pouvoir.
Mais la junte militaire prend le pouvoir et le conservera jusqu’en 1990, imposant une dictature.
Elle est dirigée par Augusto Pinochet et est composée des commandants en chef des trois armées et du chef de la police.
Ce coup d’État se fait sous le regard des caméras et a un grand retentissement en Europe.

La junte dissout le Congrès national, les conseils municipaux, les syndicats et les partis politiques.
La liberté de la presse est abolie, le couvre-feu instauré.
Tout ce qui est littérature de gauche est interdit.
Les opposants sont arrêtés, torturés, déportés ou exécutés.
En dix-sept ans, le régime du général Pinochet est responsable de la mort ou de la disparition de 2 279 personnes (par comparaison, la dernière dictature argentine est responsable de trente mille morts en sept ans), de l’emprisonnement de plus de 100 000 personnes ; sur le million d’exilés durant cette période, 16 0000 sont exilés politiques.

En
1977, Pinochet confie l’économie du pays aux théoriciens de l’école de Chicago, les Chicago boys, de jeunes économistes chiliens comme José Piñera et Hernán Büchi, souvent formés à l'Université de Chicago et influencés par les idées de Milton Friedman et d'Arnold Harberger.
La croissance atteint 8 % par an pendant 5 ans mais est temporairement ralentie par la crise économique mondiale, qui touche le Chili entre 1982 et 1985 ; sous l’influence de la hausse mondiale de l'inflation, l’inflation nationale atteint 27,3 % en 1982. Celle-ci génère une série de protestations de la population contre le régime politique et le libéralisme. Toutefois, dès 1985, l’économie du pays revient au vert.

Les réformes engagées sont d’inspiration libérale et se caractérisent par la
privatisation de la plupart des entreprises publiques et la baisse des dépenses publiques. Selon Orlando Caputo, économiste à l’Université du Chili, le terrorisme politique et économique des 4 derniers mois de 1973 - à partir du coup d’État du 11 septembre -, parvint à faire baisser la part des salaires dans le Produit Intérieur Brut (PIB) de 52% en 1972 à 37% en 1973. 15% qui équivalent à une diminution de 30% de la masse globale annuelle des salaires.
De 1979 à 1989, la participation des salaires dans le PIB a poursuivi sa chute, alors que les profits ont augmenté. À la fin de la dictature, la part des salaires était descendue à 31 et 32% respectivement et les profits atteignaient 56%.

Paradoxalement, en même temps que le richesse augmente, la pauvreté s'accroît.
Ce n'est un secret pour personne que les statistiques basées sur les revenus "per capita" sont fausses. Lorsqu'on dit que dans un pays chaque habitant mange 100 poulets, on ne tient pas compte de ceux qui ne voient ni les poulets ni leurs os.
En fait, le Chili, avec une population de 13 millions d'habitants, compte 4 millions de pauvres dont 1,5 million d'indigents. C'est un chiffre trop élevé (un tiers de la population) pour un pays montré systématiquement dans les informations internationales, comme un "modèle de croissance économique".
Bien que le chômage et l'inflation aient diminué, les travailleurs, acteurs de l'expansion économique, ont vu s'évanouir la plupart des anciennes conquêtes syndicales. Les salaires sont bloqués et le pouvoir d'achat continue de diminuer.

Le cadre des négociations salariales reste celui dénommé "Plan laboral", créé en 1979 pendant le régime militaire.
C'est un ensemble de lois disproportionnées qui, en favorisant l'employeur, ont atomisé le mouvement syndical chilien, jadis combatif, et ont neutralisé toute tentative de grève et de revendication collective et étouffé la solidarité et l'unité des travailleurs.
Affirmer que les "pauvres sont moins pauvres" ne correspond pas à la réalité.
En 1979, les 10 % les plus pauvres de Santiago percevaient 1,4 % du revenu national ; en 1991, ce même revenu a été ramené à 1,2 %.
Au cours de cette période, les bénéfices des 10 % les plus riches de la capitale sont passés de 39,1% à 41,3 %.
Au niveau national, selon une étude récente de l'Université de Santiago, la participation à la richesse a diminué de 40,4 % à 38,4 % y compris parmi la classe moyenne du pays, tandis que pour les secteurs les plus riches, la moyenne est passée de 55 % à 56,9 %.
*
Le Chili participe activement au
plan condor visant à éliminer physiquement les opposants aux dictatures militaires. Mais le Chili et l’Argentine s’affrontent en 1978 dans le Conflit du Beagle pour la possession de quelques petites îles australes. Ce conflit manque de peu de provoquer une guerre entre les deux pays, et le Chili sera le seul pays d’Amérique du Sud à soutenir politiquement le Royaume-Uni durant la guerre des Malouines.

À partir de
1978, la junte militaire entreprend d’établir une constitution remplaçant la Constitution de 1925 qui est considéré par la junte comme la source de la crise institutionnelle.
Celle-ci est élaborée par la Commission Ortúzar dirigé par Enrique Ortúzar et Jaime Guzmán. Cette loi fondamentale contenait des dispositions transitoires et devait entrer en vigueur 16 ans plus tard.
Elle installait Pinochet comme président pour huit ans et prévoyait une période additionnelle de huit autres années de gouvernement militaire, avec un candidat unique désigné par les autorités militaires et qui devait être ratifiée lors d’un plébiscite. Elle remplace le système proportionnel par un système binominal lors des élections et l’établissement d’un second tour dans les élections présidentielles et instaure un Tribunal Constitutionnel chargé de valider les lois.

La constitution est approuvée après un plébiscite qui a lieu le
11 septembre 1980. Le scrutin, organisé dans des conditions controversées, donne 67 % pour le Oui. Pinochet est reconduit au pouvoir pour huit ans.

En
1988, Pinochet demande la prolongation de son mandat par référendum mais n’obtient que 44,01 % d’approbation, contre 55,99 % de votants qui demandent son départ et la fin de la dictature. Il organise alors une transition en douceur vers la démocratie (tout en se garantissant une immunité constitutionnelle).

L'opération Condor (en espagnol : Operación Cóndor) est le nom donné à une campagne d'assassinats et de lutte anti-guerilla conduite conjointement par les services secrets du Chili, de l'Argentine, de la Bolivie, du Brésil, du Paraguay et de l'Uruguay au milieu des années 1970.
Les dictatures militaires alors en place en Amérique latine — dirigées à Santiago par Pinochet, à Asunción par Stroessner, à Buenos Aires par Videla, à Montevideo par Bordaberry, à Sucre par Banzer et à Brasilia par Geisel —, ont envoyé des agents secrets poursuivre et assassiner les dissidents politiques jusqu'en Europe (France, Italie, Portugal, Espagne...) et aux États-Unis (phase 3 de l'opération Condor, qui culmina avec l'assassinat de l'ancien ministre d'Allende, Orlando Letelier, en septembre 1976 en plein Washington D.C.).
Diverses techniques de terreur étaient employées par les services secrets, allant de la noyade jusqu'à la transmission d'enregistrements sonores de cris de proches torturés aux « vols de la mort » au-dessus du Rio de la Plata.
La terreur d'État visait explicitement les « guérilleros terroristes gauchistes » (Tupamaros en Uruguay, Mouvement de la gauche révolutionnaire (MIR) au Chili, Montoneros en Argentine, etc.) au nom de la dite « doctrine de sécurité nationale », bien qu'elle ait en réalité touché n'importe quel « dissident potentiel » ainsi que leurs proches (famille et amis).
L'État argentin a d'ailleurs cherché à justifier les actes de terrorisme commis au début des années 1980 en invoquant la « théorie des deux démons », qui mettait sur un pied d'équivalence les crimes commis par les juntes militaires et leurs escadrons de la mort et l'action révolutionnaire des groupes armés de gauche.
*
Le plan Condor a été une étape très importante dans l'évolution des méthodes de répression et de lutte anti-subversion. L'un des aspects les plus novateurs est le secret entourant l'opération : la répression s'est organisée dans une discrétion absolue, aucune information ne devait filtrer des camps de rétention ou des lieux de tortures, les victimes étaient le plus souvent achevées et leurs dépouilles éliminées, par exemple en les jetant à la mer ou en les brûlant. On parle de desaparición forzada (disparition forcée).
Un autre aspect important de l'opération est la coopération régionale entre plusieurs États et la mise en place d'actions extérieures jusqu'en
Europe. Environ cinq cents enfants, généralement nés en captivité, ont été enlevés à leurs parents pour être confiés à des couples stériles, politiquement proches du pouvoir.

Un escadron de la mort est le nom couramment donné à un groupe armé qui organise, généralement en secret, des exécutions sommaires ou des enlèvements d'activistes, de dissidents, des supposés opposants politiques ou économiques (par exemple les sans-abris) ou toute personne perçue comme interférant avec un ordre social ou politique établi.
Les escadrons de la mort sont souvent associés, d'une manière ou d'une autre, aux méthodes de répression orchestrées par les dictatures ou les régimes totalitaires. Ils mettent en œuvre une politique de terrorisme d'État décidée ou avec l'accord tacite des plus hauts échelons du pouvoir.
Les escadrons de la mort peuvent être une police secrète, un groupe paramilitaire ou une unité spéciale d'un gouvernement où ont été détachés des membres de la police ou de l'armée.

On distingue en général, les escadrons de la mort des
terroristes dans le fait que leur violence est utilisée pour maintenir un statu quo plutôt que pour rompre avec l'ordre social existant.

historiquement
Bien que le terme d'« escadron de la mort » ne fut popularisé qu'avec l'émergence de ces groupes en Amérique centrale et du Sud pendant les années 1970 et 80, l'existence de ces escadrons est attestée en bien d'autres lieux et époques : ainsi, après la guerre de Sécession américaine, certains groupes affiliés au Ku Klux Klan eurent des activités apparentées à celles d'escadrons de la mort envers les noirs des États du Sud. Après la chute du Kaiser allemand, des escadrons d'anciens combattants, les Freikorps, furent également utilisés dans les années 1920 pour mater les révoltes communistes.
*
C'est cependant au cours des
années 1930 que l'utilisation des escadrons de la mort au service de la répression prend vraiment de l'ampleur. Le gouvernement soviétique de Joseph Staline met en place des unités spéciales du NKVD pour traquer et éliminer les opposants politiques durant les Grandes purges. Nombreux seront les simples passants raflés et exécutés pour avoir été au mauvais endroit au mauvais moment.
*
Adolf Hitler fait à la même époque un usage tout aussi massif des escadrons de la mort, commençant lors de la Nuit des Longs Couteaux et culminant lors de l'invasion de l'Union soviétique en 1941. Suivant la progression de la Wehrmacht, quatre unités spécialisées, les Einsatzgruppen A à D s'occupaient d'éliminer juifs, communistes, partisans et autres « indésirables » dans les zones occupées de l'Est. Entre 1941 et 1944, le nombre de victimes de ces Einsatzgruppen a été estimé à près de 1,2 millions de personnes.
*
Toujours pendant la
Seconde Guerre mondiale, l'Armée impériale japonaise utilise également des escadrons de la mort pour terroriser et soumettre les populations des territoires nouvellement conquis.
La France pourrait également avoir une responsabilité dans l'exportation des techniques de guerre subversive utilisées pendant la guerre d'Algérie.
De nombreux anciens membres de l'OAS ont trouvé refuge en Amérique latine. Comme l'a reconnu Pierre Messmer alors ministre des Armées, le gouvernement français a mis en place de 1959 à 1981 une mission militaire française permanente à Buenos Aires qui fournissait des conseillers aux troupes argentines.
Des contacts ont également pu exister avec d'autres pays : le général Paul Aussaresses a ainsi été attaché militaire au Brésil en 1973.

Dans un documentaire de
Marie Monique Robin, Escadrons de la mort, l'école française, le général Contreras, ex-chef de la DINA, y déclare notamment : « C’est la DST qui a le plus coopéré.
C’était un service de renseignement ami. » Peu après les députés Noël Mamère, Martine Billard et Yves Cochet présentent une proposition de résolution « tendant à la création d'une commission d'enquête sur le rôle de la France dans le soutien aux régimes militaires d'Amérique latine entre 1973 et 1984.».
La commission des Affaires étrangères, alors présidée par Édouard Balladur, est chargée d'examiner la recevabilité de cette proposition. Le député UMP Roland Blum, en charge du travail de la Commission, refuse d'entendre Marie-Monique Robin, et publie en 2003 le rapport N° 1295 du 24 décembre 2003, qui refuse la création d'une commission d'enquête, au motif que :

« (...) les allégations portées sur le rôle de la France en Amérique latine dans les années 1970 sont sans fondement sérieux. Elles reposent en effet largement sur des raccourcis discutables liés à la prétendue invention par l'armée française du concept de "guerre subversive". Dans ces conditions, il ne semble pas opportun de créer une commission d'enquête sur le rôle que la France aurait joué dans la répression menée par les dictatures latino-américaines entre 1973 et 1984, qu'elle a toujours condamnées. ».

Lors de son voyage au Chili en février 2004,
Dominique de Villepin, alors ministre des Affaires étrangères, nie toute coopération entre la France et les dictatures latino-américaines .

S'appuyant sur ce même documentaire, l’amiral argentin
Luis Maria Mendia, idéologue des « vols de la mort » lors de la « sale guerre » menée par la dictature argentine de 1976 à 1983, a demandé en janvier 2007, au cours de son procès pour crimes contre l’humanité, à l'ex-président Valéry Giscard d’Estaing, à l’ancien premier ministre Pierre Messmer, à l’ex-ambassadrice à Buenos Aires François de la Gorce et à tous les officiels en place à l’ambassade de Buenos Aires entre 1976 et 1983 de comparaître devant la cour en tant que témoins. Alfredo Astiz, l’ « ange de la mort », avait émis une requête similaire lors de son procès .

Aucun commentaire: