samedi 3 janvier 2009

Johannes Mario Simmel est mort

Avec «On n'a pas toujours du caviar» (1959), un roman d'espionnage vendu à 30 millions d'exemplaires, l'écrivain autrichien Johannes Mario Simmel avait connu un succès international.
Il vient de mourir, à l'âge de 84 ans, le 1er janvier dans une maison de retraite à Zoug, dans le centre de la Suisse.

Il était né le 7 avril 1924, à Vienne. Sa mère, Lisa Simmel, était lectrice des studios cinématographiques Wien-Film.
Son père, Walter Simmel, juif allemand, chimiste de profession, fut contraint par le régime nazi au travail forcé sur des fusées V1 et V2 qu'il entreprit de saboter avec des défauts de fabrication dans les batteries.

L'écrivain, qui avait perdu la moitié de sa famille dans les camps de concentration nazis., travailla après la Seconde Guerre mondiale comme traducteur pour l'armée américaine, puis comme journaliste et scénariste en Autriche, avant de publier en 1947 un premier recueil de nouvelles: «Rencontres dans le brouillard».
En 1950, il s'était installé en Allemagne, où il fut rédacteur pour le magazine «Quick».

Dans «On n'a pas toujours du caviar» (1959), il racontait les aventures d'un homme qui, malgré lui, se retrouvait agent secret pendant la Seconde Guerre mondiale.
Mais son oeuvre ne s'était pas arrêtée là: «De la même étoffe que les songes» critiquait, en 1971, l'univers de la presse à scandales;
«Et voici les clowns» pointait en 1987 les risques de la manipulation génétique;
«le Protocole de l'ombre» (paru en France en 1987) faisait renaître, dans un thriller, les fantômes de la Guerre à travers l'histoire d'un homme parti refaire sa vie en Argentine;
et «les Abeilles sont devenues folles», son dernier livre publié en 2001, témoignait de son engagement contre le racisme et l'extrême-droite.

Selon l'agence suisse ATS, les livres de Johannes Mario Simmel, traduits dans plus de 30 langues, ont atteint un tirage cumulé d'environ 30 millions d'exemplaires.
source : BibliObs.com

Quelques titres :

Le protocole de l'ombre

Francfort, 11 février 1984 : Daniel Ross veut en finir. Ce présentateur vedette de télévision, la cinquantaine, absorbe une dose mortelle de somnifères. Mais, au lieu de mettre un terme définitif à une existence minée par le désespoir et l'alcool, ce geste va marquer le début des quatorze semaines les plus trépidantes de sa vie.
Qui est Mercedes, cette très belle jeune femme qui arrache Ross à la mort en lui apportant la nouvelle incroyable que son père, officiellement tué pendant la guerre, vit en Argentine et cherche à négocier un document explosif pour les grandes puissances ?
S'agit-il d'un gigantesque complot planétaire ?
Pour David Ross, une seule alternative : faire éclater la vérité - ou mourir. Le Protocole de l'ombre, un grand thriller par le célèbre auteur Johannes Mario Simmel.


La haine c'est la mort, l'amour c'est la vie

James Elroy Chandler, scénariste américain installé à Munich pour la durée d'un tournage, .mène une existence ingrate, mais somme toute banale, partagée entre ses difficultés professionnelles, sa femme qu'il n'aime plus et les exigences de sa maîtresse.
A la suite d'un évanouissement dont on veut lui cacher les causes profondes, il découvre pourtant qu'il est atteint d'un mal incurable qui le promet à une fin atroce, précédée d'une dégradation progressive de sa personnalité.
Cet homme tranquille va changer d'identité, voler amis et employeurs, tuer. Sa fuite désespérée le mène jusqu'au fond de l'abîme de la déchéance et de solitude, dans les eaux troubles de l'après-guerre en Allemagne et en Autriche.
Monde dont les plaies ne sont pas pansées et qui révèle à cet homme errant sa face souterraine et inquiétante : Chandler, un homme de la bonne société, rejoint les fuyards, les criminels, ceux qui ne vivent qu'à l'ombre de la nuit.
Mais par la grâce d'une de ces rencontres dont le hasard est parfois prodigue, une remontée s'amorce, un espoir de paix intérieure, de sérénité renaît.


Dieu protège ceux qui s'aiment

Berlin, 1956. Un homme et une femme, Paul Holland et Sybille Loredo, que l'existence a malmenés, ont décidé de faire leur vie ensemble. Ils n'ont plus vingt ans. Ils s'aiment. Paul est journaliste. Sybille enseigne l'italien à quelques amies.
Bonheur fugace : à son retour de Rio, où il vient de passer dix jours pour son travail, Paul trouve l'appartement de Sybille saccagé - et vide.
On est en pleine guerre froide et la police conclut à un enlèvement politique.
Paul décide alors de mener une enquête personnelle.
Mais nul ne sait rien du passé de Sybille, hormis, peut-être, Petra, jeune femme à la chevelure blanche, aux silences inquiétants, que Paul découvre à Salzbourg, sur les lieux d'un crime…


Et voici les clowns...

Drôles de clowns qui sortent de leur valise deux fusils-mitrailleurs pour faire un carnage au beau milieu de leur représentation.
Parmi les victimes, un grand cerveau de la génétique, mais aussi le fils d'une journaliste : Norma Desmond.
La piste des assassins conduira celle-ci de Hambourg à Nice, de Paris à Berlin, dans le milieu interlope des « plombiers de la génétique ».
L'enjeu dépasse vite le seul désir de vengeance personnelle. Dès lors, cambriolages et rapts, attentats et trahisons se succèdent à un rythme époustouflant.
Avec son art consommé du récit et des dialogues, Johannes. Marin Simmel nous offre ici un cocktail parfait : beaucoup de thriller, un peu d'anticipation. Et, toujours, un zeste d'amour…


Seul le vent connaît la réponse

Comme dans la plupart des romans de J.M. Simmel, l'action est multiple. Une belle et profonde histoire d'amour se greffe sur un suspense politico-policier, avec meurtres, , suicides, rebondissements de toutes sortes.
Le héros, certes, n'est pas un demi-dieu, un superman: c'est un homme comme tout le monde, qui gagne sa vie, qui a des ennuis avec sa femme, et qui de plus est gravement malade...
Mais 'son métier d'enquêteur pour une des plus grandes compagnies d'assurances du monde va lui permettre à la fois de rencontrer le véritable amour - celui d'une jeune femme peintre, Angela -, de voir la mort de plus près et enfin de se rendre compte qu'il a de la perspicacité, de la ténacité et du courage
Car, sur la Côte d'Azur où il tente de savoir qui a fait exploser le yacht d'un gros banquier allemand - explosion qui a entraîné la mort du banquier et de ses douze invités -, Robert Lucas vit la plus exaltante mais aussi la plus dangereuse des aventures.
Son enquête, difficile, violente, spectaculaire, le mène de Cannes à Antibes ou à Monte-Carlo. de villas de super-luxe en casinos pour hyper-milliardaires, parmi les magnats et les gros bonnets qui, au bord d'une Méditerranée de rêve, coulent des jours apparemment sans histoires.
Et il finit par découvrir la pourriture de L'univers de la haute finance, où des hommes sont prêts à tout pour satisfaire leurs ambitions, leurs égoïsmes et leurs bas instincts.
Alors, avec Angela, il sera bientôt la cible idéale des tueurs à gages...Dans ce roman au déroulement implacable, la mort en effet rôde sans cesse. Mais il y a l'amour, il y a la vie avec son mystère insondable : seul le vent connaît la réponse.


note :

"nul n'est une île" (ISBN: 2226006966) en attente de lecture... trouvé ce livre dans une brocante il y a quelques temps déjà, ne semble pas avoir été réédité.

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