mardi 13 janvier 2009

Rentrée littéraire étrangère : vingt-cinq livres incontournables

Seul dans le noir, de Paul Auster

Le temps d'une nuit d'insomnie, un vieux critique littéraire tente de repousser les inquiétudes du temps et le poids du passé en inventant une étrange fiction où l'Amérique serait en proie à la guerre civile.
Renouant avec la veine de Dans le scriptorium, Paul Auster s'amuse à brouiller les frontières entre fiction et réalité pour livrer une réflexion sur le pouvoir de l'écrivain, sur l'Amérique et ses fléaux d'aujourd'hui mais aussi sur la culpabilité, le couple, l'amour...
(Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Christine Le Boeuf, Actes Sud, 200 p., 19,50 €)

La Pluie avant qu'elle ne tombe, de
Jonathan Coe

Loin de la satire sociale de Testament à l'anglaise ou de Bienvenue au club, c'est un Jonathan Coe plus intimiste que l'on découvre dans cette
chronique familiale émouvante qui trace le portrait de trois générations de femmes liées par la frustration, la rage, la violence des relations mère-fille et un désir de vivre qui, de façon récurrente, va transformer leur destin en drame.
(Traduit de l'anglais par Jamila et Serge Chauvin, Gallimard, 256 p., 19,50 €)

Aux enfers, de
Kathryn Davis

C'est dans l'enfer familial que nous plonge le roman de Kathryn Davis.
Celui d'un de ces intérieurs de la petite bourgeoisie américaine de Philadelphie qui, sous l'apparence lisse et ordonnée du bonheur, dissimule les désaccords conjugaux, les angoisses des mères, leurs obsessions, les bris de rêve des enfants.
Puissant et irrévérencieux.
(Stock, traduit de l'anglais (Etats-Unis), 240 p., 19 €)

La Brève et merveilleuse vie d'Oscar Wao, de
Junot Diaz

Après un recueil de nouvelles Los Boys, Junot Diaz a mis près de onze avant de terminer ce
premier roman récompensé par le Prix Pulitzer 2008 et devenu best-seller aux Etats-Unis.
Dans la texture de sa propre vie – celle d'un jeune dominicain immigré aux Etats-Unis –, Junot Diaz a composé, en spanglish, une fresque endiablée dans laquelle s'emboîte roman d'apprentissage, roman critique, roman épique, roman postmoderne.
(Plon, traduit par Laurence Vialler, 312 p., 22,90 €)

Le lieu perdu, de Norma Huidobro

C'est dans un lieu perdu, écrasé de soleil que se situe le
premier roman traduit en français de l'Argentine Norma Huidobro, salué par José Saramago et Alberto Manguel.
Plus précisément à Villa del Carmen, au nord du pays gouverné alors par les généraux.
Dans ce village désolé, débarque un jour Ferroni, un tortionnaire, à la recherche d'un cheminot subversif.
Sur cette trame, la romancière construit une tragédie sensuelle et suffocante.
(Traduit de l'espagnol (Argentine) par Dominique Lepreux, éd. Liana Levi, 220 p., 18 €)

Day, de A.L. Kennedy

Guerres réelles et intérieures, blessures physiques et psychologiques, A.L. Kennedy
dépeint un monde à la fois banal et monstrueux.
Un monde où l'amour et l'amitié se cachent parfois sous les décombres et dans l'odeur nauséabonde des bombardements, alors que Day, personnage "docile, raisonnable, ordinaire" de son dernier roman, décide de s'engager dans cette guerre mondiale dont on espère qu'elle sera la dernière.
(Traduit de l'anglais par Paule Guivarch, éd. de L'Olivier, 336 p., 23 €)
Grand Manila, de
Kjartan Flogstad

Spécialisé dans la chimie et l'énergie, Union Carbide, groupe industriel de renommée mondiale resté dans les mémoires notamment pour la catastrophe de Bhopal en Inde en 1984, est le personnage central de Grand Manila.
A travers le destin des ouvriers de la fonderie de Sauda, en Norvège, Flogstad rend hommage à leur courage et leur virtuosité mais aussi dépeint avec force le phénomène de croissance industrielle des groupes industriels et la brutalité de leur reconversion dans un monde dominé par la finance.
(Stock, en librairie en février)

Histoire de l'oubli, de
Stephen Merril Block

A travers ce premier roman empli de gravité et d'humour, Stephen Merril Block décrit des années 1950 aux années 1990, l'histoire d'une famille, frappée de génération en génération par une forme précoce de la maladie d'Alzheimer.
Et si la rencontre entre Seth, adolescent de 15 ans en quête de son passé caché par les siens, et Abel Haggard, un vieil ermite bossu, mettait fin à la malédiction ?
(Albin Michel, 368 p., 20 €)

Une partie du tout, de Steve Tolz

Finaliste du prestigieux Man Booker Prize, l'australien Steve Toltz a fait une entrée remarquée sur la scène littéraire internationale avec son premier roman Une partie du tout.
Entre récit d'aventures, farce jubilatoire et conte philosophique, ce "roman-total" sur la folie des hommes est aussi et surtout une flamboyante odyssée familiale, du bush australien au Paris bohème et à la jungle thaïlandaise, des années 1960 à nos jours.
(Traduction de l'anglais (Australie) par Jean Léger, Belfond, 498 p., 23 €)

Au Zenith, de Duong Thu Huong

C'est un grand roman de désillusion politique, d'amours souvent contrariés, de guerre aussi, qu'offre la
romancière vietnamienne exilée aujourd'hui à Paris.
Un roman à la construction ample et ambitieuse où se révèle un secret, celui entourant Ho Chi Minh, l'artisan de l'indépendance du Vietnam et le père spirituel de la nation.
Un pays pour lequel il sacrifia la femme qu'il aimait et la famille qu'il fonda avec elle.
(éd. Sabine Wespieser, 800 p., 29 €)


Mon choix :
Seul dans le noir, de Paul Auster
Une partie du tout, de Steve Tolz
Histoire de l'oubli, de Stephen Merril Block
illustration : la liseuse de Jean Robert Donker

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