vendredi 30 janvier 2009

curiosité de lecture : miserere de Jean-Christophe Grangé



Le ricercare ou ricercar est une ancienne forme musicale (période du haut baroque) basée sur le procédé de l'imitation. L'équivalent français est recherche utilisé par exemple par l'organiste Jehan Titelouze.
C'est une forme
contrapuntique moins élaborée que la fugue, laquelle est plus tardive et exploite un thème générateur de façon systématique alors que le ricercare enchaîne des épisodes différents qui peuvent être sans lien thématique.


De façon paradoxale, Bach utilise le mot ricercare pour désigner de savantes architectures contrapuntiques de son · « Offrande Musicale » dédiée au roi de Prusse mélomane Frédéric II, avec l'acrostiche :

Regis Iussu Cantio Et Relique Canonica Arte Resoluta

c’est-à-direLa musique faite par ordre du roi, et le reste résolu par l'art du canon.


l'Offrande musicale

Œuvre instrumentale de Johann Sebastian Bach, l'Offrande musicale (BWV 1079) (en allemand Musikalische Opfer) a été composée en 1747, durant la période où le musicien travaillait à Leipzig.

De nombreuses histoires relatent la naissance de cette œuvre. Les écrits réalisés sur cet ensemble de pièces musicales diffèrent en quelques points sur les circonstances de création, mais des idées communes ressurgissent fréquemment.

Le roi
Frédéric II de Prusse était un passionné de musique, quoique piètre instrumentiste. En effet, son père Frédéric-Guillaume Ier de Prusse, qui avait licencié dès son avènement les artistes de la Cour (partis ensuite faire le bonheur de Cours mineures, comme celle d'Anhalt-Köthen où devait officier le jeune Johann Sebastian Bach de 1717 a 1723) avait interdit qu'on lui donne une éducation humaniste, limitant son apprentissage de l'histoire et des langues et interdisant bien sûr celle des arts.

Le 7 mai 1747, il reçoit
Johann Sebastian Bach à sa Cour (il s'était fait accompagner par son fils Wilhelm Friedemann Bach) et lui fait essayer ses nombreux instruments à claviers (clavecins, et les nouveaux piano-forte).

Au cours de la soirée, le roi soumet à Johann Sebastian Bach un thème qu'il lui joue à la flûte et lui demande d'improviser et développer un discours musical à partir de ce thème.

La légende raconte que Johann Sebastian Bach improvise alors longuement des variations, et s'excuse de ne pouvoir plus élaborer sur ce sujet si difficile après avoir interprété le célèbre Ricercare à 6 voix. De retour chez lui, Bach se remet au travail en écrivant tout ce qu'il avait improvisé, tout en enrichissant le contenu qu'il fait parvenir au roi le 7 juillet sous le titre de l'Offrande musicale.

« Entre autres choses, [Frédéric II] me parle de la musique et d'un grand organiste nommé [Carl Phillip Emanuel] Bach, resté pendant un certain temps à Berlin. Cet artiste est doté d'immenses talents, supérieurs à ce que je n'ai jamais entendu ou imaginé, pour ce qui est de la profondeur de la connaissance de l'harmonie et de la puissance de l'interprétation. Néanmoins, ceux qui ont connu son père pensent que son fils ne l'égale pas ; le roi s'accorde avec ce jugement et pour le prouver, une personne chante pour moi [le thème d']une fugue chromatique qu'il avait donné au vieux Bach et sur laquelle devant lui il avait improvisé une fugue à 3, puis à 4 et enfin à 6 voix. »
Gottfried van Swieten

L'ensemble de ces pièces est très riche au niveau du
contrepoint ;
Bach développe ici des canons (de deux à huit voix), des ricercares, des fugues canoniques et une sonate en trio.
Certaines pièces sont écrites pour clavecin seul, et d'autres sur plusieurs portées (ensemble instrumental). Ainsi, le manuscrit du ricercare à 6 voix est écrit sur 6 portées, chacune ayant sa clef correspondante, mais la partition ne précise pas la nature de l'instrument qui doit exécuter la ligne mélodique (ce type d'écriture est également présent dans l'Art de la fugue, où les quatre voix ne sont pas précisées). Ceci traduit le fait que Bach concevait la musique autant comme un jeu d'écriture qu’un jeu instrumental.

sources : wikipédia et divers
illustrations :
2-J.S. Bach en 1748Portrait par Elias Gottlob Haussmann (1702-1766)Altes Rathaus à Leipzig

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