jeudi 22 janvier 2009

Première sélection pour le Goncourt du premier roman 2009

Alors qu'elle vient juste de rénover son site,
l'Académie Goncourt a publié sa sélection pour le Goncourt du premier roman 2009,
qui sera décerné le 3 mars :

Paul Andreu,
La Maison (Stock)
Peut-être que s’il n’avait pas revu la maison de son enfance, un soir par hasard, à l’aube de ses soixante ans, Paul Andreu n’aurait jamais écrit ce livre. Il aura fallu qu’il repasse par cette ville où il a grandi, qu’il s’impose le détour imprévu pour que tout resurgisse : les odeurs, les sons, les jeux, les règles et les secrets bien sûr.
On connaît le travail considérable de Paul Andreu architecte (de l’Opéra de Pékin au Musée Maritime d’Osaka, de l’Oriental Art Center à Shanghai à une trentaine d’aéroports à travers le monde…), on découvre ici un écrivain de l’intime et du particulier.
Le meilleur chemin, sans doute, pour atteindre l’universel.La maison de Paul Andreu n’est pas celle qu’il a toujours rêvé de construire mais celle qui l’a construit.

Justine Augier,
Son absence (Stock)
un vieil homme né en 1933 à Vienne, devenu écrivain public, est chargé par les proches et la famille d'écrire la vie de l'absent, à partir de photos, journaux, carnets, cassettes, etc.
Parmi ses dossiers, il a été happé par le cas d'Aria, une jeune fille portée disparue depuis trois ans.
Son portrait ressemble à une peinture idéalisée tant l'écrivain porte aux nues cette femme mystérieuse.
Et Aria apparaît alors telle une figure qui voudrait friser la perfection, même si au fond c'était une personne sans cesse sur la corde raide, fragile et sensible. Elle était tombée amoureuse de Raphaël, l'objet de ses désirs.
A cherché à toujours remettre en question cette attirance, y travaillant sans cesse, avec soin et beaucoup d'angoisse. Cela a eu raison de sa vulnérabilité...
C'est un homme sans vertu, sans conscience. Un libertin, un impie. Il se moque de tout, n'a que faire des conventions, rit de la morale.
Ses mœurs sont, dit-on, tout à fait inconvenantes, ses habitudes frivoles, ses inclinations pour les plaisirs n'ont pas de limites. Il convoite les deux sexes.
On ne compte plus les mariages détruits par sa faute, pour le simple jeu de la séduction, l'excitation de la victoire.
Il est impudique et grivois, vagabond et paillard. Sa réputation le précède. Les mères mettent en garde leurs filles, de peur qu'il ne les dévoie. Il est arrivé, on le soupçonne, que des dames se tuent pour lui. Après les avoir menées aux extases de l'amour, il les méprise soudain car seule la volupté l'attise.
On chuchote qu'il aurait perverti des religieuses et précipité bien d'autres dames dans les ordres. Il détournerait les hommes de leurs épouses, même ceux qui jurent de n'être pas sensibles à ces plaisirs-là. Oh, je vous le dis, il faut s'en méfier comme du vice.»
Paris, 1760. Le jeune Gaspard laisse derrière lui Quimper pour la capitale. De l'agitation portuaire du fleuve aux raffinements des salons parisiens, il erre dans les bas-fonds et les bordels de Paris. Roman d'apprentissage, Une éducation libertine retrace l'ascension et la chute d'un homme asservi par la chair.
ce livre a obtenu le prix de Flore 2008
Dominique Rossi, ancien militant gauchiste, fonde à la fin des années quatre-vingt le premier grand mouvement de lutte et d'émancipation de l'homosexualité en France. Willie est un jeune paumé, écrivain scandaleux à qui certains trouvent du génie.
L'un et l'autre s'aiment, se haïssent puis se détruisent sous les yeux de la narratrice et de son amant, intellectuel médiatique, qui passent plus ou moins consciemment à côté de leur époque.
Nous assistons avec eux au spectacle d'une haine radicale et absolue entre deux individus, mais aussi à la naissance, joyeuse, et à la fin, malade, d'une période décisive dans l'histoire de la sexualité et de la politique en Occident.
Ce conte moral n'est pas une autofiction. C'est l'histoire, que je n'ai pas vécue, d'une communauté et d'une génération déchirées par le Sida, dans des quartiers où je n'ai jamais habité. C'est le récit fidèle de la plupart des trahisons possibles de notre existence, le portrait de la pire part des hommes et - en négatif - de la meilleure.
Les récidivistes (Champ Vallon)
C'est l'autobiographie d'un jeune homme d'aujourd'hui, mais si peu sûr de sa voix qu'il choisit d'en emprunter quatre autres :
celle de Quignard pour cerner l'amnésie frappant un amour de jeunesse ;
celle de Duras pour traduire sa poursuite effrénée de l'amour ;
celle de Proust pour avouer, sur le canevas de La Recherche du temps perdu, les péripéties d'une vie trop dissolue, de l'enfance jusqu'à l'avènement de l'écriture ;
enfin celle de Genet pour dénoncer le prix qu'on paie lorsqu'on écrit un livre.
C'est l'histoire d'un garçon qui n'arrive pas à aimer, qui ne comprend rien au monde, et qui décide d'écrire cette incompréhension dès lors qu'il comprend qu'elle va durer. C'est l'histoire de Laurent qui devient écrivain.
" Mon père a décidé que son combat d'une vie serait de ne pas mourir. De ne pas mourir, donc de ne pas vieillir.
D'arrêter le temps ? Au début, je croyais qu'il était le seul atteint. Et puis je me suis aperçue que la génération suivante était pire. Voilà le problème.
Les gens ne veulent plus mourir. Alors ils volent la vie de leurs enfants.
Ce sont des ogres. " M. R. Comment une jeune femme peut-elle grandir quand son père refuse de le faire ?
A la fois drôle et pudique, tendre et cruel, ce premier roman sur la confusion des âges nous concerne tous.
source : fluctuat - Céline le 22.01.09

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