vendredi 16 janvier 2009

Maurice Chappaz, l'écrivain de la nature nous a quittés

Une sensibilité à la nature à nulle autre pareille...


C'est hier dans l'après-midi que Maurice Chappaz, l'écrivain suisse francophone, est mort à l'âge de 92 ans, à l'hôpital de Martigny.
Un décès qui attriste le pays et pour lequel le conseiller fédéral, Pascal Couchepin (équivalent d'un ministre en France), s'est ému.
Évoquant une « sensibilité à la nature à nulle autre pareille », et l'inspiration que l'écrivain a pu lui apporter, il a également rappelé une brillante carrière de 40 livres, dont la première publication remonte à 1939, relate l'AFPEt M. Couchepin d'ajouter : « Il était non seulement un grand poète, un écrivain de talent, un excellent scénariste, mais encore un homme de passion. »
Parmi les évocations favorites et récurrentes dans ses livres, bien sûr montagnes et nature sont les primordiales et c'est avec poésie et en poésie qu'il dénonçait les ravages subis par la planète.
En France, on retiendra probablement son Évangile selon Judas, qui Gallimard avait fait paraître en 2001, mais également la Bourse Goncourt dans la catégorie poésie, obtenue en 1997.

source -
Cecile Mazin, le vendredi 16 janvier 2009 -actua-litté
Quatrième de couverture :
« Judas et Jésus remontent en moi. Parce que ma vie devient comme une forêt noire où je m'enfonce.
Je suis par moments étranglé par le respect puis en proie à la curiosité.
Ma vocation je la subis. L'un après l'autre mes poèmes me quittent, déménagent, mais il me semble encore écrire des souvenirs avec les mots de plusieurs poètes engloutis, enfuis au bout du monde, de passage dans ma conscience, à demi visibles.
Je ne sais plus d'où vient telle voix, je pénètre, je tâtonne dans les buissons obscurs, sur les sentiers à la fin de l'âge. Où il faudrait être une bête, avoir son savoir aussi. »
Biographie
Maurice Chappaz (né le 21 décembre 1916 à Lausanne (Suisse), décédé le 15 janvier 2009 à Martigny), est un écrivain et poète suisse.
Né en 1916, Maurice Chappaz passe son enfance entre Martigny et l'abbaye du Châble, dans le canton suisse du Valais.
Fils et neveu de notaires, il fait ses études au collège de l'abbaye de Saint-Maurice, puis il s'inscrit d'abord à la faculté de droit de l'université de Lausanne, mais la quitte bientôt pour s'inscrire à la faculté des lettres de l'université de Genève.

Poète avant tout, Maurice Chappaz publie son premier texte, Un homme qui vivait couché sur un banc, en décembre
1939. À cette occasion, il reçoit les encouragements de Charles Ferdinand Ramuz.

Mais dès l'été
1940, la guerre interrompt ses études. Il est alors amené à parcourir les frontières suisses et publie dans la revue Lettres plusieurs textes qui formeront en 1944 Les Grandes Journées de Printemps, saluées par Paul Éluard.
En 1942, il rencontre S. Corinna Bille, qu'il épousera en 1947 et avec qui il aura trois enfants, Blaise, Achille et Marie-Noëlle.

Après la guerre, Maurice Chappaz voyage en Europe.
Sans profession régulière et désirant consacrer son temps à l'écriture, Chappaz est
correspondant occasionnel pour la presse et parallèlement gère le domaine viticole de son oncle en Valais.
Traversant une grave crise personnelle, il multiplie les errances et les questions, et s'essaye à plusieurs métiers.
C'est à la suite de cette période qu'il écrira, entre autres, Le Valais au gosier de grive (1960), le Chant de la Grande Dixence (écrit dès 1959, mais publié en 1965), le Portrait des Valaisans (1965), Office des Morts (écrit en 1963, et publié en 1966) ou encore Tendres Campagnes (écrit en 1962, et publié en 1966).

Maurice Chappaz accomplit encore de nombreux périples autour du globe :
Laponie (1968), Paris (1968), Népal et Tibet (1970), Mont Athos (1972), Russie (1974 et 1979), Chine (1981), Liban (1974), Québec et New York (1990).

Dès la mort de Corinna Bille, en 1979, il quitte
Veyras, où ils avaient emménagé en 1957, et il s'établit dans l'abbaye maternelle du Châble. Il publie alors des poèmes balancés entre le burlesque et le ton funèbre (A rire et à mourir, 1983), commence un Journal de 6000 pages, tenu sans interruption de 1981 à 1987, et rédige un récit et des proses poétiques sur le thème du deuil (Octobre 79 et Le Livre de C., 1986).
Préoccupé d'éditer les inédits laissés par
Corinna Bille à sa mort, reprenant la traduction de Virgile pour les éditions Gallimard (1987) et Toute l'Idylle de Théocrite (1992), il ébauche une évocation de l’antique civilisation alpine, Valais-Tibet (2000).
En 1997, Maurice Chappaz obtient le plus prestigieux des prix helvétiques, Le
Grand Prix Schiller, et il se voit attribuer cette même année, en France, la Bourse Goncourt de la poésie pour l'ensemble de son œuvre.
À l’automne 2001, l'Évangile selon Judas, récit de théologie-fiction, paraît chez Gallimard.
En 2002, il écrit un texte intitulé "Lettre d'une forêt à l'autre" qui paraît dans la revue d'art TROU (n° 12); l'édition de tête (100 exemplaires numérotés et signés) contient le fac-similé du manuscrit de son discours de remerciements pour son titre de Commandeur des arts et des lettres, prononcé à Martigny à l'automne 2001 à l'intention de l'Ambassadeur de France.- wikipédia

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