samedi 25 avril 2009

curiosité de lecture : Joseph Arthur de Gobineau

Personnage évoqué au cours de la lecture du "rasoir d'Ockham"...
Son écrit le plus (tristement) célèbre est son Essai sur l'inégalité des races humaines (1853-1855) dans lequel il imagine qu’il a existé un jour des « races pures ».

Arthur de Gobineau en propose une classification et une hiérarchisation.

Même s’il attribue à chacune un génie propre, il place la « race » germanique, et en particulier scandinave, au dessus des autres.

Les origines familiales d’Arthur de Gobineau sont assez obscures, mais lui-même était convaincu d’être d’ascendance viking.

Les théories de Gobineau, à la fois racistes et profondément antidémocratiques, furent reprises par les nazis qui y ajoutèrent une haine particulière des juifs. La plupart des doctrines racistes apparues à la fin du XIXe siècle et au début du XXe, se sont réclamées des thèses de Gobineau.

Joseph Arthur de Gobineau

dit le comte de Gobineau, né le 14 juillet 1816 à Ville-d'Avray et mort le 13 octobre 1882 à Turin, est un diplomate et écrivain français.

Il doit sa notoriété posthume à son Essai sur l'inégalité des races humaines (1853-1855), qui le range parmi les pères de la pensée racialiste.

Il est également l'auteur d'une œuvre littéraire romantique, d'essais polémiques et de travaux historiques et philologiques sur l'Iran ancien.

La pensée de Gobineau - Théories racistes

L'histoire des théories de Gobineau,
pourrait aussi bien être celle de leur déformation sous l'influence des milieux wagnériens de la fin du XIXe siècle, et notamment de celle du penseur eugéniste Houston Chamberlain, principal inspirateur d'Adolf Hitler, dont également l'œuvre de l'anthropologue et philosophe Allemand Ludwig Woltmann.

Deux tendances fondamentales de la pensée de Gobineau s'opposent néanmoins à cette lecture de son œuvre.
En premier lieu, son pessimisme, inspiré de la lecture de Lord Byron et de Schopenhauer, interdit catégoriquement tout projet de réforme politique, toute application de la théorie de l'inégalité des races.
En effet, mieux que les qualités ou lacunes de son style et de son argumentation, ce sont les motivations ayant concouru à sa naissance qui orientent le plus nettement l'Essai dans le seul champ de la littérature ; ses quatre volumes ne sont pas une démonstration scientifique, mais une longue variation (justement qualifiée d'"épopée" par Jean Gaulmier) sur le postulat inébranlable de la décadence de l'humanité.
Ce pessimisme, tel que Gobineau l'affirme lui-même, est le fondement de sa pensée et de toute son œuvre, et relève d'abord de sa psychologie personnelle, de la rudesse de son enfance, d'une quête de légitimité toujours infructueuse et incarnée dans un « légitimisme » politique de rencontre.
Les théories raciales n'y jouent qu'un rôle de circonstance, inspiré par une longue tradition de racialisme occidental.

D'autre part, comme l'indique
Claude Lévi-Strauss dont Race et histoire est certainement la formulation la plus brillante et la plus rigoureuse des théories gobiniennes, la distinction primordiale qu'établit Gobineau entre les races n'est pas tant quantitative que qualitative, et prétend témoigner d'aptitudes différentes plutôt que similaires et inégales.
Contre le métissage, Gobineau, comme Lévi-Strauss, et en dépit de tics de langage aujourd'hui périmés, se veut ainsi le défenseur de la diversité ethnique et culturelle, telle qu'il l'a lui-même pratiquée par une curiosité et une empathie de toujours envers les peuples étrangers auxquels il s'est confronté avec une allégresse communicative.
Révélé dans ses récits de voyage et ses nouvelles, son amour de l'Iran, de la Grèce et de la Suède relève bien moins, on ne sait quelle préférence "aryenne", qu'un goût très vif pour l'exotisme dans la juste mesure que théorisera plus tard Victor Segalen.
"Blancs", "Noirs" et "Jaunes" ne sont que des archétypes qu'il reconnaît lui-même pour hypothétiques, et qui donnent surtout lieu à une impressionnante récapitulation narrative.
C'est dans le cours de sa narration que Gobineau prend le plus nettement position sur les thèmes aujourd'hui pertinents des théories raciales, dans un sens généralement beaucoup plus moderne que la plupart de ses contemporains.
Une page célèbre de l' Essai est ainsi consacrée à un éloge des Juifs qui contredit toute accusation d'antisémitisme ;
une autre, moins connue, est une violente accusation de l'eugénisme tel qu'il était pratiqué dans certaines cités de l'Antiquité grecque ;
une autre enfin montre son opposition à la colonisation, et s'élève avec une ironie cinglante contre le génocide des Amérindiens.
Ces positions, étrangères à la théorie propagée par une certaine vulgate gobinienne, sont en revanche extrêmement cohérente avec l'hostilité de Gobineau à la démocratie, qu'il juge un danger contre le génie individuel de chacun.
Mis en relation avec ses œuvres romanesques tardives, sa correspondance et son mémoire De la vie individuelle, l' Essai sur l'inégalité des races humaines apparaît ainsi comme un document majeur de l'individualisme, qui n'est pas sans évoquer la pensée de Max Stirner et celle de Friedrich Nietzsche.
source : wikipédia

Aucun commentaire: