jeudi 30 avril 2009

Nathalie Michau - Yvelines Grandes Affaires Criminelles



Les Yvelines sont connues pour des affaires célèbres comme celles de Landru et de Weidman qui eut le triste privilège d'être le dernier exécuté sur la place publique en France.

Mais, au cours des XIXe et XXe siècles, les Assises de Versailles ont vu passer bien d'autres crimes qui ont fait aussi beaucoup de bruit à l'époque.

Qu'il s'agisse de l'assassinat odieux des époux Fenayrou à Chatou, d'un crime crapuleux dans la forêt de Saint-Germain ou du meurtre des sœurs Kretzinger à Achères, les mobiles et les genres sont variés.

Archives judiciaires et journaux anciens racontent ainsi, dans le détail, l'enquête sur le cannibale de Versailles, les rebondissements les plus étonnants concernant l'étrangleur d'Andrésy ou le parricide de la femme Haulard à Septeuil.

L'auteur a sillonné le département pour retracer avec fidélité ces Grandes Affaires Criminelles des Yvelines.
Le résultat est saisissant : les 27 histoires relatées composent une lecture digne des meilleurs polars... - ISBN-10: 284494597X




Nathalie Michau mène l’enquête
A 38 ans, cette passionnée de romans à suspens a recensé les vingt-sept faits divers les plus sanglants des Yvelines dans un ouvrage intitulé « Les Grandes Affaires criminelles des Yvelines ».

Nathalie Michau présente 27 histoires qui se sont déroulées dans le département entre 1832 et 1975.


1855 dans le hameau de Corbeville à Septeuil. Anastasie Laroque est inquiète. Elle s’en veut. Qu’est-ce qui lui a pris de se confier à Pelletier ? Il va le répéter à sa femme, c’est sûr.
Et comme celle-ci la déteste, elle va aller voir les gendarmes. Quelques jours plus tôt, son père a été volé et assassiné. C’est Anastasie qui est derrière tout cela. Elle doit assurer une rente de 400 francs pour son père mais elle en a assez « de donner son argent à un ivrogne qui le dilapide dans les cabarets ».
Elle décide alors de l’assassiner. Mais elle manque de courage.
Elle parle de ses desseins à son mari et son fils qui se défilent. C’est un de ses nombreux amants, Frédéric Haulard qui le fera pour 200 francs et deux setiers de blé.
Dénoncés tous les deux dans une lettre anonyme certainement envoyée par la femme de Pelletier qui déteste Anastasie, les deux amants ne cessent de s’accuser l’un l’autre au cours du procès.
Le verdict tombe : travaux forcés à vie pour elle, peine de mort pour lui. Il sera exécuté sur la place publique le 14 juillet 1855.

Les Yvelines sont connues pour des affaires célèbres comme celles de Landru ou de Weidman, dernière exécution sur la place publique en France.
Mais, en un peu plus d’un siècle, les Assises de Versailles ont vu passer bien d’autres crimes. Qu’il s’agisse de l’assassinat des époux Fenayrou à Chatou, d’un crime crapuleux dans la forêt de Saint-Germain ou du meurtre des sœurs Kretzinger à Achères, les mobiles et les genres sont variés.

Cannibalisme…

À 38 ans, elle est l’auteur de deux ouvrages : « Secrets de famille », publié par les éditions Le manuscrit en 2004, et « Répétitions » en 2006.
C’est après des études de sciences éco et une période de chômage qu’elle décide de se mettre à écrire : des poèmes, des nouvelles et un roman policier.
Mais c’est le roman à suspense qui la passionne : « Dans le roman policier, l’intrigue est simple. Avec le suspense, on peut faire ce qu’on veut, on est beaucoup plus libre », explique-t-elle.

Crimes passionnels…

Alors quand on lui propose de recenser les grands faits divers des Yvelines, cette enfant du pays (elle est née à Fontenay-le-Fleury) saute sur l’occasion.
Elle passe deux ans à consulter les archives et les journaux de l’époque qui « donnent beaucoup d’infos. Ils étaient très précis dans les détails », continue-t-elle. Elle mène une enquête approfondie, méticuleuse et sélectionne vingt-sept histoires entre 1832 et 1975.

Crimes passionnels, cannibalisme ou encore meurtre d’argent, le moins que l’on puisse dire c’est que les Yvelines ont été le décor de faits divers sanglants : « La cour de Seine et Oise (qui regroupait le Val d’Oise, l’Essonne et les Yvelines) était très dure.
Beaucoup plus que les autres. Peut-être parce qu’on était dans un département bourgeois, très catholique.
On tuait beaucoup dans les Yvelines surtout pour l’argent », pense-t-elle.
Les méthodes et les crimes ont changé. « Entre 1832 et 1975, les crimes et les mobiles sont complètement différents.
Aujourd’hui, ils sont plus élaborés.
Au XIXe siècle, les assassins ne pensaient pas toujours à nettoyer l’arme du crime et tuaient pour vingt francs », raconte-t-elle.

Loin d’être juste un livre documentaire, elle romance quelque peu ses nouvelles, y ajoute des dialogues et des anecdotes pour mieux les ficeler et capter le lecteur.
Et tremble encore quand elle repense à certaines histoires terrifiantes. Mais notre romancière n’en a pas fini avec le fait divers. La victime est tombée dans un traquenard. Elle se prend de passion pour la chronique judiciaire et prépare en collaboration avec Sylvain Larue un ouvrage sur les grandes affaires criminelles de l’Essonne. Adélaïde Haslé
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Pour en savoir plus sur l'auteur : http://www.polarnoir.fr/interview.php?auteur=m18
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illustrations :
1- "la lectrice" de Kijiro Ota
3- la fameuse cuisinière de Landru

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