vendredi 24 avril 2009

Le romancier Juan Marsé remporte le prix Cervantes

Une vie à écrire, c'est un peu lutter contre des moulins à vent, non ?


Remporté l'an passé par l'Argentine en la personne de Juan Gelman, le prix Cervantes, doté de 90.000 € l'an passé a hier été remis à l'écrivain espagnol Juan Marsé, particulièrement célèbre pour ses portraits de la guerre civile en Espagne, et des difficultés sociales qui en découlèrent.

Âgé de 76 ans, le romancier a ainsi incliné la tête quand le roi Juan Carlos lui a décerné la médaille récompensant le lauréat, au cours d'une cérémonie qui se déroulait à Alcala de Henares, la ville natale de l'auteur du Don Quichotte, dont le prix éponyme est attribué à une figure majeure de la littérature hispanophone.

« Il a su décrire l'existence urbaine et les meurtrissures des personnages avec coeur et esprit », commentera le roi, qui offrira également 125.000 € de dot cette année, ce qui en fait un prix particulièrement convoité.

D'origine catalane, Marsé écrit en espagnol, et plusieurs de ses livres ont été portés à l'écran.
source : actua litté -Rédigé par
Cecile Mazin, le vendredi 24 avril 2009 à 09h00

biographie

Juan Marsé est né à Barcelone le 8 janvier 1933.

Écrivain (romans, nouvelles), traducteur, scénariste espagnol.

Il a reçu le Prix Planeta en 1978 pour La muchacha de las bragas de oro et le Prix Cervantes en 2008.

Né Juan Faneca Roca, orphelin de mère, il est adopté par le couple Marsé. À l'âge de treize ans, il travaille comme apprenti joaillier.

Lors de son service militaire à Ceuta en 1955, il projette l'écriture de son premier roman, publié en 1961.


Entre 1960 et 1965, il travaille à
Paris comme garçon de laboratoire à l'Institut Pasteur, et donne des cours d'espagnol à la fille du pianiste Robert Casadesus.
Últimas Tardes con Teresa reçoit le Prix Biblioteca Breve en 1965, et Marsé entre au Parti communiste espagnol.


De retour en Espagne, il écrit des scénarios pour le cinéma.


Inspiré de son enfance pauvre dans les bas-fonds de Barcelone, Si te dicen que caí est censuré en Espagne et ne peut sortir qu'au
Mexique.
Il continue cependant de consacrer ses romans suivants à dépeindre Barcelone après la guerre d'Espagne, ce qui ne l'empêche pas de recevoir le prix Planeta en 1978, pour La Muchacha de las bragas de oro, adapté au cinéma par Vicente Aranda en 1980 (ce dernier tournera également Si te dicen que caí, et El Amante bilingüe en 1992).


En 1997, il reçoit le Prix
Juan Rulfo pour l'ensemble de son œuvre.
En 2004, Fernando Trueba adapte El Embrujo de Shangai au cinéma.

source : wikipédia


Envie de lire quelques titres :

Des lézards dans le ravin

Barcelone, quartier de Guinardo, années noires du franquisme : on retrouve dans ce roman l'univers habituel de Juan Marsé, mais il s'agit cette fois d'une histoire où il sera bien difficile de démêler le rêve de la réalité.
Un homme, Victor Barta, ancien libertaire clandestin antifranquiste, a disparu dans le ravin qui s'ouvre près de sa maison, après avoir échappé de justesse à la police du régime venue l'arrêter.
Mais qu'en est-il en fait ?
Victor était-il un héros comme le pense David, son fils adolescent, ou bien a-t-il simplement fui le domicile conjugal ?
Autour de ce fil conducteur s'organise le récit mené le plus souvent par le jeune frère de David, qui voit les choses d'un lieu un peu particulier : il n'est pas encore né, et se trouve à l'abri dans le ventre de sa mère.

Adieu la vie, adieu l'amour

Après un accident de voiture, parmi les corps qui arrivent à la morgue, Nito, le vieux gardien alcoolique, reconnaît un ami d'enfance.
Son passé remonte à la surface, mêlant ses souvenirs à ceux de ses amis d'alors, une bande d'adolescents naviguant dans les bas-fonds de Barcelone.
Les figures de Java, le chiffonnier, de Juanita, l'orpheline, ou encore de Tite-Gale, Amen et Lolo ressurgissent.
À travers leurs destins bouleversants se dessine le portrait d'une société en ruines, marquée par la misère, les horreurs d'une guerre fratricide et les contraintes d'un État policier.
Juan Marsé dresse, avec Adieu la vie, adieu l'amour, une fresque implacable, poétique, tendre et époustouflante des années qui ont suivi la guerre civile espagnole.
*
illustration : "lectrice sous la glycine" de Do Fournier

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