jeudi 22 octobre 2009

curiosité de lecture : le déluge

Lecture bien avancée... j'en suis à la page 240...
Après le mythe de l'Atlantide, celui du déluge... jusque là, agréable à lire...
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mais, nous voilà avec un sous-marin nucléaire russe, coulé, sur le site même... l'histoire se transforme en roman d'espionnage...
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avec piraterie... mafia russe, etc... ce que j'apprécie beaucoup moins, sans compter les termes techniques d'archéologie sous-marine qui alourdissent le récit...
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bref, mon plaisir de lire décroit au fur et à mesure des pages.
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"liseuse" d’Otto Möller.
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Le Déluge est un mythe répandu dans de nombreuses cultures. C’est aussi le plus ancien.
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Il relate généralement des pluies catastrophiques et les inondations consécutives qui décimèrent hommes et animaux à l’exception d’un seul couple des espèces qui allaient repeupler la terre ensuite.
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illustration : Bereshit pereq aleph, premier chapitre du Livre de la Genèse, écrit sur un œuf, musée Israël.
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Le déluge a-t-il eu lieu ?











La Genèse (7-6) date le Déluge de l'an 600 de la vie de Noé, soit, toujours selon la Bible, 1656 ans après la Naissance d'Adam .
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De nombreux édifices égyptiens furent construits vers 2700 et 2500 ans avant Jésus-Christ, soit bien avant la date présumée de l'inondation. C’est notamment le cas de la pyramide de Djoser à Saqqarah et des trois de Gizeh.
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Or, ces pyramides n’ont montré aucun dégât qu’aurait pu causer leur immersion totale durant douze mois. Il en va de même des autres vestiges historiques, retrouvés intacts, telles les grottes de Lascaux, de Chauvet, d’Altamira. Toutefois le Sphinx de Gizeh daté de -2500 , semble avoir subi une érosion par les intempéries d’après le géologue Robert Schoch de l’université de Boston.
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Les mythes du déluge sont-ils la mémoire d’un événement réel ?
Différents chercheurs ont essayé d’apporter la preuve géologique ou archéologique de l’existence du déluge.
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D’autres avancent que les événements considérés ne peuvent avoir marqué les différentes civilisations (ils seraient trop anciens, trop lents ou trop lointains), et que ce mythe serait donc une pure invention, ou l’exagération d’un événement local.
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Le déluge est-il un événement réel et localisable dans le temps et l’espace ?
Si pour certains l’universalité apparente du récit et les détails parfois quasi identiques (construction d’une embarcation, nombre de survivants, couples d’animaux à sauver, etc.) tendent à confirmer une catastrophe majeure et planétaire, il peut leur être objecté d’une part que les similitudes les plus fortes s’expliquent avant tout par la transmission du mythe mésopotamien aux religions monothéistes et d’autre part que la présence d’un tel mythe renvoie avant tout au sentiment de fragilité qu’avaient les sociétés anciennes face aux catastrophes naturelles.
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illustration : Le Déluge par Michel-Ange
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Conceptions géologiques anciennes

Tant que les datations des
couches géologiques n’étaient que relatives et que l’ordre de grandeur du passé de la Terre était mal établi, les roches sédimentaires et leurs fossiles marins, ont été tenus par les scientifiques occidentaux comme témoins du déluge biblique qui avait recouvert jusqu’aux montagnes.
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Au XIXe siècle encore les géologues voyaient sa trace dans certains sédiments récents (Pléistocène) : dépôts fluviatiles grossiers présents dans les vallées ou sur leurs versants (appelés pour cette raison diluvium) et dépôts de lœss sur les plateaux (leur homogénéité intriguait et était interprétée comme une décantation limoneuse à la suite d’une gigantesque inondation qui avait déposé le diluvium).
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Jusqu’au début du XXe siècle siècle, des auteurs ont lié le déluge à un hypothétique effondrement d’anciens continents, ou de ponts continentaux, à la place de l’océan Atlantique.
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L’hypothèse locale de la mer Noire

Les géologues américains
William Ryan et Walter Pitman (1998) ont présenté, à partir d’une campagne de recherche américano-russe en mer Noire de 1993, des données indiquant un passage assez brutal dans leurs carottes d’un niveau d’eau douce à un niveau d'eau salée qu’ils datent d’il y a 7500 ans ;
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ils pensent tenir là la preuve de la re-connexion de la mer de Marmara avec la mer Noire qui s’est produite alors par l’entrée de l’eau de mer par le Bosphore.
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Leur théorie est fondée sur une série d’allers-retours dans l’évolution du niveau marin au moment de la fin des glaciations :
Le niveau marin baisse suite aux glaciations, et isole la mer Noire de la
Méditerranée.
Les glaces fondent sur les plaines ukrainiennes, provoquant un afflux massif d’eau douce en mer Noire. La mer Noire se jette alors dans la Méditerranée, et devient un lac d'eau douce.
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À la fin de la fusion, le temps devient plus sec, et la mer Noire n’est plus alimentée. Elle s’assèche progressivement (comme le fait par exemple la
mer d’Aral), mais la faible durée de cet épisode ne permet pas à la salinité d’augmenter significativement.
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La mer Noire est alors un lac d’eau douce, situé sous le niveau de la mer (de l’ordre de 200 m), et toujours isolée de la Méditerranée par le seuil du Bosphore.
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Les peuplades primitives s’installent sur ses rivages, c’est le début des civilisations agraires.
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Enfin, la Méditerranée remonte progressivement, avec la remontée générale du niveau marin.
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Quand le niveau dépasse celui du seuil du Bosphore, c’est la catastrophe : « les portes du ciel s’ouvrirent », et la Méditerranée tombe dans la Mer Noire en une grande cataracte.
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Le niveau marin de la mer Noire serait remonté en deux ans de 150 m, inondant plus de 100 000 km² de terre et entraînant, sans doute, un déplacement des populations.
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La date de la catastrophe, ses conséquences sur les populations, et sa localisation géographique permettent de penser que l’événement pourrait être à l’origine du mythe que l’on retrouvera transcrit dans les récits mésopotamiens (Épopée de Gilgamesh) et plus tard dans la Genèse.
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illustration : Tablette du Déluge de l’épopée de Gilgamesh, rédigée en akkadien
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Cette hypothèse s’appuie désormais sur un certain nombre d'autres données qui peuvent sembler des confirmations: trace de cañon sous le niveau de la mer au droit du Bosphore, anomalies encore sensibles dans la répartition des couches d’eau, dépôts marins d’eau douce sous le niveau de la mer et recouverts de sédiments de
turbidité, traces de dunes fossiles sous le niveau actuel de la mer…
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Si l’on admet l’hypothèse du déversement catastrophique des eaux par le Bosphore, on peut aussi en rechercher la source dans un épisode sismique sur la
faille nord-anatolienne, dans la zone Marmara-Dardanelles, dans cette région sismique la plus active au monde après la Californie.
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Il est possible que l’exploitation, actuellement en cours, des résultats de l’expédition ASSEMBLAGE (pour ASSEssMent of the BLAck Sea sedimentary system since the last Glacial Extreme) du projet européen éponyme menée en 2004 en mer de Marmara et en mer Noire par l’Ifremer sur le Marion Dufresne éclaircisse la question.
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L'hypothèse du déversement catastrophique n'a toutefois pas fait l'unanimité : ainsi il existe des études géologiques récentes qui récusent la notion d'un remplissage catastrophique de la mer Noire par l'eau de la Méditerranée.
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La communauté scientifique est donc actuellement divisée sur la question. Trois reconstructions très différentes de l'histoire géologique de la mer Noire sont actuellement proposées : l'hypothèse catastrophiste, une hypothèse gradualiste et une hypothèse pour laquelle le niveau de la mer a souvent oscillé.
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Les textes mésopotamiens
C’est vers 1700 avant notre ère, dans l'Epopée d'Atrahasis ou "Poème de Supersage", repris vers 1200 avant notre ère dans la version assyro-babylonienne "standard" de l'Epopée de Gilgamesh dont l'origine sumerienne remonte, elle, à 2700 avant notre ère, qu'apparaît, avec plus de détails que dans les autres versions, l’épisode d’un homme nommé Ziusudra selon les sources sumériennes, Atrahasis dit "Le Supersage" ou Uta-Napishtim à Babylone ou à Ninive (Mésopotamie antique, Irak moderne).
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Cet homme fit le récit à Gilgamesh de la colère des grands dieux, qui avaient voulu dépeupler la Terre parce que les hommes, de plus en plus nombreux, faisaient un vacarme étourdissant qui empêchait les dieux de se reposer ;
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les instigateurs en étaient Anu, Ninurta, Ennugi et Enlil le dieu suprême.
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Cependant, le dieu Ea des eaux souterraines, protecteur des humains, les avait trahis en prévenant en songe son ami Atrahasis, en lui enjoignant de construire une arche étanchée au bitume et d'embarquer avec lui des spécimens de tous les êtres-vivants.
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A peine l'écoutille avait-elle été fermée, que Nergal arrachait les étais des vannes célestes, et que Ninurta se précipitait pour faire déborder les barrages d'en-haut ! Adad étendit dans le ciel son silence-de-mort, réduisant en ténèbres tout ce qui avait été lumineux !
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Les dieux Anunnaki enflammèrent la Terre tout entière ! Les flots couvrirent même le sommet des montagnes ! Six jours et sept nuits durant, bourrasques, pluies battantes, tonnerre, éclairs et ouragans brisèrent la Terre comme une jarre !
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Les dieux eux-mêmes étaient épouvantés : prenant la fuite, ils escaladèrent jusqu'au ciel d'Anu où, tels des chiens, ils demeuraient pelotonnés.
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Le septième jour, la mer se calma et s'immobilisa, et l'arche accosta au mont Nishir.
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Atrahasis prit une colombe et la lâcha ; la colombe s'en fut, mais elle revint.
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Plus tard, il prit une hirondelle et la lâcha ; l'hirondelle s'en fut, mais elle revint.
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Enfin, il prit un corbeau et le lâcha ; le corbeau s'en fut, mais ayant trouvé le retrait des eaux, il picora, croassa, s'ébroua, et ne revint pas.
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Alors, Atrahasis dispersa aux quatre-vents tous les spécimens des êtres-vivants qui se trouvaient encore dans l'arche, et fit un sacrifice : disposant le repas sur le faîte de la montagne, il plaça de chaque côté sept vases-rituels à boire et, en retrait, versa dans le brûle-parfum, cymbo, cèdre et myrte. Les dieux, humant la bonne odeur, s'attroupèrent comme des mouches autour du sacrificateur.
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Lorsqu'il constata, après le cataclysme, que ses plans avaient été déjoués, Enlil retrouva néanmoins son calme, car il avait fini par comprendre que la disparition des hommes aurait ramené à la situation qui avait conduit à leur
création.
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Il accorda l'immortalité à Atrahasis, mais fit en sorte que les hommes troublent désormais moins la quiétude des dieux, en diminuant la durée de vie des humains, en introduisant les maladies, la stérilité, etc.
A lire :
Lépopée de Gilgamesh de Pierre-Marie Beaude
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2 commentaires:

Alex-Mot-a-MOts a dit…

Tout ceci est très richement documenté !

mazel a dit…

un bonjour pluvieux aujourd'hui Alex,

moyennement documenté... mais bon, quand on a la mémoire qui flanche un peu, comme moi, ça permet de réviser un peu.

Pour la suite du bouquin... ça ne m'embale pas trop... hate de l'avoir terminé et de passer a autre chose...

"la prophétie des glaces" de Bernard Somonay... que vient de me faire parvenir ma bibliothécaire...

bonne journée, et bonne lecture,
bises