jeudi 23 avril 2009

Henri Loevenbruck - Le rasoir d'Ockham

En cours de lecture...
Dans l'ombre, un groupe occulte est prêt à tout pour redécouvrir ce secret oublié du Moyen-Âge.
Des souterrains en cathédrales, de Reims à Paris, en passant par Chartres et les terres mystérieuses du Midi, il devra poursuivre sa course effrénée en quête de vérité...
Vraiment un trhiller très agréable... un auteur qui me donne envie de le découvrir...
et de faire des recherches tout azimuts...


Des meurtres en série.
Une secte sanguinaire surgie du passé. Six pages mystérieusement disparues d'un célèbre manuscrit du XIIIe siècle.
Ari Mackenzie. analyste atypique et controversé des Renseignements généraux. est confronté à la plus extraordinaire et la plus violente affaire de sa carrière.
Dans l'ombre, un groupe occulte est prêt à tout pour redécouvrir le secret des pages manquantes du célèbre carnet de Villard de Honnecourt. Ari saura-t-il arrêter ces fanatiques sans scrupule avant qu'ils ne mettent en place leur sinistre dessein ?


Curiosité de lectrice...


Le rasoir d’Occam ou rasoir d’Ockham est un principe de raisonnement que l'on attribue au frère franciscain et philosophe Guillaume d'Occam (XIVe siècle), mais qui était connu et formulé avant lui :

« Les multiples ne doivent pas être utilisés sans nécessité » (« pluralitas non est ponenda sine necessitate »).

L'énoncé « Entia non sunt multiplicanda praeter necessitatem », littéralement « Les entités ne doivent pas être multipliées par delà ce qui est nécessaire », est une variante souvent attribuée à Guillaume d'Occam sans cependant qu'il y en ait trace dans ses écrits.

C'est un des principes fondamentaux de la
science.

La formule, en fait , ne se trouve pas chez lui ; il reprend un adage scolaire dérivé d'Aristote : « C'est en vain que l'on fait avec plusieurs ce que l'on peut faire avec un petit nombre.
(Frustra fit per plura quod potest fieri per pauciora) » (Summa totius logicae, I, 12) (1323).
En physique, il rejette les entités non nécessaires (la quantité, le lieu, le temps, etc.) comme réalités distinctes de la substance corporelle.

illustration : Portrait d'après un original en bronze de Lysippe

Aussi appelé « principe de simplicité », « principe de parcimonie », ou encore « principe d'économie », il exclut la multiplication des raisons et des démonstrations à l'intérieur d'une construction logique.

Le principe du rasoir d'Occam consiste à ne pas utiliser de nouvelles hypothèses tant que celles déjà énoncées suffisent, à utiliser autant que possible les hypothèses déjà faites, avant d'en introduire de nouvelles, ou, autrement dit, à ne pas apporter aux problèmes une réponse spécifique, ad hoc, avant d'être (pratiquement) certain que c'est indispensable, sans quoi on risque d'escamoter le problème, et de passer à côté d'un
théorème ou d'une loi physique.
« Nous ne devons admettre comme causes des choses de la nature au-delà de ce qui est à la fois vrai et suffisant à en expliquer l'apparence » Isaac Newton.
On traduit souvent ce principe sous la forme d'une préférence de l'hypothèse « la plus simple » parmi toutes celles qui sont échafaudées, mais il convient d'approfondir différents points :

ce n'est pas (seulement) la simplicité d'une hypothèse qui compte ; étant donné un ensemble déterminé de conclusions, c'est la simplicité (faible
complexité) de l'ensemble des hypothèses faites pour aboutir à ces conclusions. Un bon exemple d'application correcte de ce principe est la recherche (vaine mais fructueuse) de la déduction de ce qui est aujourd'hui le 5e axiome (et non plus le postulat) d'Euclide à partir des 4 premiers.

l'hypothèse d'un contrôle divin permanent sur les mouvements célestes, paraît simple sous réserve qu'on y postule l'existence d'un Dieu… complexe, mais ne permet aucune conclusion : les choses seront ce qu'elles seront, c'est tout.
Louis Pauwels fera remarquer d'ailleurs que « Dieu existe » signifie au sens strict « l'Être existe », et en conséquence « Il y a il y a ».

la simplicité de l'interprétation en
univers multiples d'Hugh Everett, postule de même implicitement un espace de fonctionnement complexe, avec un univers qui ne cesse de fourcher exponentiellement à chaque temps de Planck.
Seules la confirmation ou l'infirmation de prédictions (David Deutsch) permettront d'en établir ou non une réalité physique distincte de ce que donne le modèle de Copenhague. Elle se confond pour le moment avec lui en termes opérationnels.



Le principe du rasoir d’Occam dans les œuvres de fiction

Conan Doyle a souvent mis en pratique ce principe dans les déductions de Sherlock Holmes.
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L'un des personnages du Nom de la rose d'Umberto Eco, le moine franciscain Guillaume de Baskerville est, de l'aveu même d'Eco, un clin d'œil à Guillaume d'Ockham. Premier jour, vêpres : « il ne faut pas multiplier les explications et les causes sans qu'on en ait une stricte nécessité. » (Entia non sunt multiplicanda praeter necessitatem).
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Dans le film
Contact, ce principe est énoncé en « deux choses étant égales, la solution la plus simple est toujours la meilleure ».
L'héroïne du film utilise ce principe pour justifier son athéisme mais celui-ci se retourne contre elle : ne pouvant pas apporter de preuve de sa rencontre avec des extra-terrestres, elle doit finalement admettre qu'il faut parfois croire et non savoir.
L'héroïne en réalité, a rapporté les preuves : les heures d'enregistrement de la caméra !… mais ce fait est ignoré d'elle comme de l'accusation qui triomphe et masque ainsi la « réalité objective » du « phénomène » !…
et le « principe de simplicité » aurait dû fonctionner dans cette fiction tirée d'un roman de Carl Sagan. Ce dernier, qui ne croyait pas à l'existence d'une vie extra-terrestre, a permis d'introduire un zeste de doute à ce sujet dans le film.
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David Duncan est l'auteur d'un roman de science-fiction intitulé Le Rasoir d'Occam, dans lequel il exploite ce principe pour expliquer le passage dans des univers parallèles.
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Dans les séries médicales
Dr House (Saison 1 Episode 03) et Scrubs (Saison 7 Episode 01), on y fait aussi référence pour démontrer que la solution la plus simple est le plus souvent à privilégier.
Pour Scrubs, c'est le docteur Cox qui fait référence au rasoir d'Occam. Après avoir cherché en vain une piqûre de tique sur le corps d'un de ses patients, il passe plusieurs jours à rechercher une autre cause de maladie dans des livres de médecine.
C'est finalement en pensant au rasoir d'Occam et en rasant la tête de son patient (seule partie qu'il avait oublié de vérifier) que le docteur découvre la piqure de tique. Sa première hypothèse était la bonne, mais il ne l'avait pas poussée jusqu'au bout.
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La série
The Big Bang Theory reprend également le terme dans l'épisode 9 de la saison 1 pour privilégier l'hypothèse la plus simple à la présence d'une lettre dans la poubelle (à savoir, quelqu'un l'a jetée).
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Dans l'épisode 4 de la première saison de
Pushing Daisies, Ned recourt aussi au principe du rasoir d'Occam pour confirmer une hypothèse plus que plausible énoncée par Chuck. Finalement, les événements qui suivent démontrent que l'hypothèse est fausse, et que la vérité est bien différente, mais aussi plus absurde. Ledit principe de raisonnement est donc remis en question.
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Une référence se trouve aussi dans une des émissions d'
Eurêka!.
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Lisa Simpson fait ironiquement référence au rasoir d'Occam dans l'épisode 2F07 de la saison 6 expliquant que si les parents rentrent très tôt chez eux le soir c'est "peut-être que ce sont des vampires inversés qui doivent rentrer chez eux avant la nuit...".
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Dans le film
Jeanne d'Arc de Luc Besson, un personnage étrange questionne Jeanne qui culpabilise en prison et lui propose différentes explications à la découverte d'une épée dans un champ en proposant différentes variantes impliquant un soldat qui meurt en lâchant son épée, la perd, voire même qui jette bêtement son épée, et met en question le fait que Jeanne ait privilégié dans la palette des possibles, l'intervention divine, dans un plan contrastant parfaitement avec les précédents : une musique mystique, une épée descendant sur Terre portée par un rayon lumineux.



Biographie
Guillaume d'Ockham ou Guillaume d'Occam[1] (v.1285 - 9 avril 1347), dit le « docteur invincible » et le « vénérable initiateur » (Venerabilis inceptor), était un franciscain philosophe logicien et théologien scolastique anglais, considéré comme le plus éminent représentant de l'école nominaliste, principale concurrente des écoles thomiste et scotiste.
Sa doctrine fut soupçonnée d'hérésie par les autorités ecclésiastiques parce qu'elle remettait en cause bon nombre de postulats de la théologie traditionnelle, notamment ses prémisses scientifiques (subordination thomiste ou déduction scotiste) et la possibilité d'une démonstration de l'existence divine.
En revanche, la philosophie d'Ockham annonce la science moderne, l'empirisme anglais ainsi que la philosophie analytique contemporaine car elle insiste surtout sur les faits et sur le type de raisonnement utilisé, au détriment d'une spéculation métaphysique sur les essences.
illustration : Guillaume d'Occam d'après le manuscrit de Summa Logicae, 1341
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illustration début d'article : "les dictionnaires" de Fernando Botero

2 commentaires:

Anonyme a dit…

merci pour tous ces détails! j'avais parlé de ce livre sur Facebook, avec un lien pouvant permettre de mieux connaître le manuscrit dont il est question. Si cela peut intéresser quelqu'un, le voici :
http://classes.bnf.fr/villard/analyse/m/index.htm

mazel a dit…

merci Anonyme, je vais allez voir le lien.
Vraiment très intéressée.
Quel est votre pseudo sur fb ?