samedi 31 octobre 2009

curiosité de lecture : samain et halloween

Dans plusieurs pays ne célébrant traditionnellement pas Halloween, son introduction a suscité une opposition plus ou moins forte.
Certaines voix se sont élevées pour dénoncer une américanisation croissante du monde, ou pour craindre que les fêtes religieuses autour du 31 octobre, comme la Toussaint, ne soient balayées par cette fête.
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Pas vraiment passionnée par cette fête, mais tout de même acheté quelques bonbons pour les enfants du voisinage..
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Par contre, je m'intéresse beaucoup plus aux légendes celtiques et aux fêtes de Samain et Beltaine... alors direction ma bibliothèque et un souvenir de lecture...
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La Mythologie celtique de Yann Brekilien,
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Nos ancêtres, les Gaulois ou les Celtes, possédaient un riche patrimoine de croyances religieuses, de mythes, de légendes, d'épopées et de poèmes, dont seuls quelques fragments épars nous sont parvenus.
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Les Celtes n'écrivaient pas : les druides le leurs interdisaient.
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Il est cependant possible de reconstituer d'importants morceaux de puzzle celtique à partir d'un certain nombre de sources qui se recoupent et se complètent les unes aux autres : les légendes populaires, les rites encore vivants dont le sens caché peut être retrouvé, les récits consignés à une époque tardive dans les monastères d'Irlande, d'Écosse et du Pays de Galles, les romans bretons - cycle arthurien, cycle de Tristan et Iseult - et l'iconographie antique, celles des monnaies gauloises et de divers monuments gallo-romains.
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En puisant à toutes ces sources, Yann Brekilien expose d'une façon vivante et claire les grands thèmes de cette mythologie d'une prestigieuse richesse. Par un curieux paradoxe, les citoyens de l'Hexagone connaissent infiniment mieux les mythes grecs et latins que ceux de leurs propres ancêtres ; désormais ils vont pouvoir parler en connaissance de cause de Teutatès, de Cernunnos, de Belenos, d'Ésus ou d'Épona et comprendre ce qu'ils représentent.
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Dans la mythologie celtique irlandaise, Samain, (le mot s'écrit Samhain en Irlande, Samhuinn en Ecosse et Sauin sur l'île de Man), est la fête religieuse qui célèbre le début de la saison « sombre » de l’année celtique (pour les Celtes, l’année était composée de deux saisons : une saison sombre et une saison claire).
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C’est une fête de transition - le passage d’une année à l'autre - et d’ouverture vers l’Autre Monde, celui des dieux.
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Elle est mentionnée dans de nombreux récits épiques irlandais car, de par sa définition, elle est propice aux évènements magiques et mythiques.
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Son importance chez les Celtes est incontestable, puisqu’on la retrouve en Gaule sous la mention Tri nox Samoni (les trois nuits de Samain), durant le mois de Samonios (approximativement le mois de novembre), sur le Calendrier de Coligny.
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illustration : Elaineor, The Lily Maid of Astolat de Sophie Anderson
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Les moines irlandais qui ont mis par écrit les coutumes celtiques, à partir du VIIIe siècle, ont précisé que le jour de Samain est (selon notre calendrier moderne) le 1er novembre.
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La fête elle-même dure en fait une semaine pleine, trois jours avant, et trois jours après. Pour les Celtes, cette période est entre parenthèses dans l’année : elle n’appartient ni à celle qui s’achève ni à celle qui va commencer ; c’est une durée autonome, hors du temps.
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C’est le passage de la saison claire à la saison sombre, qui marque une rupture dans la vie quotidienne : la fin des conquêtes et des rafles pour les guerriers et la fin des travaux agraires pour les agriculteurs-éleveurs, par exemple.
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La fête religieuse

Le nom de Samain signifie « réunion », c’est une fête obligatoire de toute la société celtique qui donne lieu à des rites druidiques, des assemblées, des beuveries et des banquets rituels ; son caractère religieux la place sous l’autorité de la classe sacerdotale des druides et la présidence du roi, toute absence est punie de mort.
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Il faut souligner que, selon l’idéologie tripartite des indo-européens définie par Georges Dumézil, les trois classes de la société (sacerdotale, guerrière et artisanale) sont associées aux cérémonies.
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Cette assemblée religieuse et sociale a progressivement disparu avec la christianisation, mais reste attesté jusqu'au XIIe siècle dans la littérature médiévale irlandaise.
La notion de passage se retrouve aussi à ce moment, entre le monde des humains et l’Autre Monde résidence des dieux (le
Sidh).
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illustration : Les Cavaliers du Sidh (John Duncan, 1911)
On a relaté l’aventure de héros, ou d’hommes exceptionnels, qui se rendent dans le Sidh (généralement à l’invitation d’une Bansidh), et y passent quelques agréables heures. Le temps des dieux n’étant pas le même, leur séjour est, en fait, de plusieurs siècles et, quand ils reviennent chez eux, ils ne peuvent vivre puisqu’ils sont morts depuis longtemps.
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illustration : Take the Fair Face of Woman… de Sophie Anderson
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La
fête folklorique d’Halloween est anglo-saxonne avec une origine irlandaise, sans aucun rapport avec la mythologie celtique (voir bibliographie, Les fêtes celtiques de Guyonvarc'h & Le Roux).
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Citrouille

Au moment de la Samain, on vidait des navets ou des betteraves pour les tailler en forme de tête de mort, que l’on plaçait au bord des routes ou vers les cimetières.
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Dans l'imaginaire allemand, la rave était associée au diable car, en tant que plantes du sol, on imaginait qu’elle reliait le monde souterrain, celui des morts, au monde des vivants.
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Les Irlandais émigrés aux Etats-Unis adoptèrent plutôt les citrouilles, car elles y sont plus abondantes. La coutume des navets, raves ou citrouilles évidées avait pour but d’effrayer les esprits.
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Mais elle est aussi liée à la légende de Jack O’Lantern, un homme obligé d’errer sur terre après sa mort car ni Dieu, ni le Diable ne voulaient de lui. Les citrouilles illuminées dans la nuit permettrait à Jack de retrouver son chemin. Jack O’Lantern a d’ailleurs donné son nom à une variété de citrouilles.
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L’histoire de Jack O’Lantern

Jack était un ivrogne et un joueur de cartes, et le diable aurait tenté d’avoir son âme.
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Il existe deux versions de cette histoire.
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Selon la première, il battut le diable aux cartes et, en échange, lui arracha la promesse de ne jamais aller en enfer.
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Selon la seconde, le diable vint le chercher et Jack demanda la faveur de boire un dernier verre avant de le suivre.
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Le diable se transforma en une pièce de 6 pence pour qu’il paie sa consommation, il la jeta dans une tirelire dont l’ouverture était en forme de croix et ne libéra le Malin qu’en échange d’une année de vie supplémentaire.
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Après un an, le diable revint le chercher et Jack demanda cette fois la faveur de manger une dernière pomme. Tandis que le diable l’aidait à grimper sur un pommier, il tailla une croix sur le tronc. Roulé une fois de plus, le diable s’en alla .
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Quand il vint à mourir, Jack alla aux portes du paradis, dont Saint-Pierre le chassa. Il alla ensuite voir le diable qui, effrayé, ne voulu pas de lui en enfer. Jack obtint cependant une braise du diable, qu’il introduisit dans une citrouille évidée, afin de guider sa marche dans les ténèbres.
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illustration : Une jack-o'-lantern traditionnelle irlandaise du début du XXe siècle exposée au Museum of Country

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Les Dieux de la Gaule de Paul-Marie Duval

Après les campagnes de César, la Gaule pacifiée connaît, pour la première fois, l'unité politique et administrative.

Pendant plus de trois siècles, dans la paix et la prospérité, deux peuples, deux styles de vie, vont s'associer, fusionner même, sans pour autant perdre leur caractère propre, et créer ainsi une civilisation originale dont nous sommes les héritiers.

partout les villes se construisent, des monuments s'élèvent et, la verve gauloise venant revigorer le classicisme latin, un art nouveau apparaît, puissant et humain, souvent presque familier, car il puise son inspiration dans les scènes de la vie quotidienne.

C'est cette vie de chaque jour que Paul-Marie Duval nous fait connaître, nous entraînant aussi bien dans les villes que dans les campagnes, chez les riches ou chez les pauvres, les intellectuels ou les artisans, les paysans ou les esclaves. Tout un monde surgit. Il a la France pour cadre et nos ancêtres pour peuple.

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Albert Grenier, Les Gaulois,

Celtes, Galates, Gaulois - ils sont arrivés en Europe occidentale aux temps préhistoriques et ils ont très vite construit une civilisation originale.

Leur histoire est complexe, leur culture brillante, leur influence se fera sentir bien longtemps après la conquête romaine.

Souvent, ils sont méconnus, et de nombreuses idées fausses ont circulé sur leur compte.

Albert Grenier brosse ici un panorama complet de l'univers des Gaulois, analyse dans le détail leur histoire, leurs structures sociales, leur art, leur religion. Dans une langue élégante et précise, il propose une synthèse exceptionnelle sur le sujet.

sites divers pour découvrir d'autres légendes :

http://www.arbre-celtique.com/encyclopedie/fiche-2110.htm .

http://mythologica.fr/celte/samain.htm .http://www.secret-de-sorciere.com/ .

1 commentaire:

Alex-Mot-a-Mots a dit…

Difficile d'être exhaustif sur le sujet, mais on trouve plus de choses qu'il y a quelques années !