lundi 2 novembre 2009

Le Goncourt à Marie NDiaye, le Renaudot à Frédéric Beigbeder

En lisant "le monde", et en particulier l'article ci-dessous,... très contente d'apprendre qu'une femme a obtenu le goncourt, elles y sont trop souvent absentes !
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illustration : "la liseuse" de Suzanne Peiffer



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Grâce à Trois femmes puissantes (Gallimard), Marie Ndiaye a remporté lundi 2 novembre le prix Goncourt.
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Elle a obtenu, dès le premier tour de scrutin, cinq voix,
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contre deux à Jean-Philippe Toussaint (La Vérité sur Marie, éd. de Minuit)
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et une voix à Delphine de Vigan (Les Heures souterraines, J.C Lattès).
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Avec ce prix gagné face à deux auteurs Minuit - maison dans laquelle elle a longtemps publié - la romancière met fin à la "malédiction" du Femina.
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En effet, vieux reliquat des querelles entre les deux jurys, jusqu'alors aucun écrivain ayant obtenu le prix Femina n'avait réussi à obtenir le Goncourt.
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Notons également qu'avec Marie Ndiaye, Gallimard remporte son 36e prix Goncourt. Plus que jamais donc, la maison de la rue Sébastien-Bottin affirme son hégémonie sur la plus haute distinction littéraire française.
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Née le 4 juin à Pithiviers, d'un père sénégalais et d'une mère française, Marie Ndiaye a passé son enfance en banlieue parisienne, où sa mère l'a élevé seule, avec son frère Pap Ndiaye, aujourd'hui historien et grand spécialiste de la question noire en France.
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C'est à 12 ans, qu'elle a commencé à écrire avant d'être remarquée par Jérôme Lindon, patron des éditions de Minuit qui publie son premier roman Quand au riche avenir (1985).
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L'anecdote veut que le patron des éditions de Minuit se soit rendu lui-même, contrat en main, au lycée Lakanal pour rencontrer la jeune fille de 17 ans.
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A la suite de ce premier livre, salué par la critique, elle reçoit une lettre d'un lecteur qui n'est autre Jean-Yves Cendrey, pas encore écrivain. Il deviendra son époux et le père de ses trois enfants.
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En 1987, Marie Ndiaye poursuit avec
Comédie Classique (POL), récit très joycien qui lui vaut d'être invitée à l'émission-phare de l'époque, "Apostrophe". Puis ce sera La Femme au bûcher (Minuit) avec lequel elle impose sa marque. Celle de romans qui se situent à la lisière entre le réel et le fantastique, dans une atmosphère baignée de mystère et d'étrangeté, d'incertitude, de fantaisie et d'ironie.
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On pense notamment à En famille (Minuit, 1991), ou encore à Sorcière (Minuit, 1996) dont elle accusera en 1998 Marie Darrieusecq de s'en être largement inspiré, sinon " singé " pour composer Naissance des fantômes (POL). En 2001, son public s'élargit grâce Rosie Carpe, récompensé du prix Femina.
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En parallèle de son œuvre romanesque, Marie Ndiaye a composé des ouvrages pour la jeunesse, tels La diablesse et son enfant ou Le Souhait (Ecole des Loisirs, 2000 et 2005) ;
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Et aussi des pièces de théâtre, seule ou avec Jean-Yves Cendrey. L'une d'elle, Papa doit manger inscrite et joué la Comédie française en 1998, fait de Marie Ndiaye la seule femme vivante à figurer au répertoire.
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Alors même qu'elle rejette l'étiquette d'africaine, de métis et même d'auteur francophone, c'est à Berlin où elle vit que Marie NDiaye a retrouvé cependant le chemin de l'Afrique où se déroule pour une bonne partie Trois femmes puissantes.
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Plus ancré dans le réel que ses précédents livres, ce roman emboîte trois récits qui suivent l'itinéraire de femmes et leur combat pour préserver leur dignité.
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" J'ai construit ce livre, expliquait la romancière, comme un ensemble musical dont les trois parties sont reliées par un thème récurrent. Ce thème, c'est la force intérieure que manifestent les protagonistes féminins.
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Norah, Fanta, Khady sont reliées par leurs capacités communes de résistance et de survie ". Déchirements intimes, identitaires, interrogations sur l'appartenance et la condition humaine sont autant au cœur de ce triptyque troublant, vertigineux, composé dans un style éminemment élégant et épuré, qui en fait tout sa force, sa puissance.
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7 commentaires:

GANGOUEUS a dit…

Vous faites un portrait intéressant d'une auteure que je ne connais que de nom. Son prix ne semble pas usurpé. Je remarque que c'est dans un texte qui la ramène entre France et Afrique qu'elle a trouvé sa meilleure inspiration ou en tout cas qu'elle est magnifiquement primée. Une lecture pour 2010...

mazel a dit…

bonsoir Gangoueus,

et merci pour le compliment, mais immérité... il s'agit comme je l'ingique, de l'article paru dans le monde d'aujourd'hui.

et qui ma paru intéressant de garder. un peu comme autrefois on découpait les articles de journaux...

Jamais encore lu cette auteur, prévu pour 2010 également, mais pas forcément le livre du goncourt...

bonne fin de soirée
amitié

sylire a dit…

Je suis contente pour Marie NDiaye. J'ai beaucoup aimé son livre.

Alex-Mot-a-Mots a dit…

Des avis partagés sur ce livre. Il va donc falloir qu eje le lise pour me faire ma prpopre opinion. En revanche, le Renaudot, c'est déjà fait !

celsmoon a dit…

Je pense que je le lirais, j'en avais déjà envie au préalable... un interview d'elle que j'ai vu hier m'a conforté dans mon envie.

mazel a dit…

bonjour Celsmoon,
l'article me donne envie de la découvrir aussi, mais pour quel livre, la est la question. Je n'avais pas retenu celui-ci dans ma liste.
Donc, je laisserai faire le hasard.
et

et le challenge ABC, toujours pas inscrit ?

bonne journée, bises

rotko a dit…

Belle retrospective de la carrière de Marie N'Diaye, bravo pour en avoir parlé,
- et merci de n'avoir pas parlé du renaudot (:-)