samedi 21 novembre 2009

curiosité de lecture : camps d'internement de Gurs

en cours de lecture...
Arrivée page 200... un roman-mémoire... encore un épisode de l'histoire assez mal connu... c'est bien pourquoi les recherches m'intéressent tant.
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J'ai commencé avec wikipédia dans un premier temps, parce que plus simple...
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mais pas mal de sites en fait en parlent...
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je note donc les liens pour ceux que cela intéressent d'aller les visiter... d'autre part, les illustrations viennent de ces sites..
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http://gurs.free.fr/
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Quelques lectures :
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Le camp d'internement de Gurs (Pyrénées-Atlantiques) dérange. En 1939, lorsqu'il a été construit, le Béarn n'en voulait pas. Après la guerre, on s'est acharné à l'oublier.
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Aujourd'hui, il exacerbe notre mauvaise conscience. Il est vrai qu'il symbolise, dans le sud-ouest de la France, l'exclusion, la persécution et l'antisémitisme.
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Bref, la dignité humaine bafouée. Cet immense camp, le plus vaste du sud de la France, " accueillit " sous la IIIe République les combattants de l'armée républicaine espagnole vaincue par le franquisme.
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Sous le régime de Vichy, il fut utilisé durant l'été 1940 comme centre de rétention de toutes les catégories d'hommes et de femmes jugées " indésirables ". Il devint ensuite l'une des bases de l'internement puis de la déportation des Juifs de nationalité étrangère.
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La collaboration a conduit les Gursiens à l'abîme et à l'extermination. La pression des événements saurait-elle, seule, expliquer ce fatal engrenage ? Fermera-t-on les yeux encore longtemps sur cette partie de notre histoire, sur " ce passé qui ne passe pas " ? Ne convient-il pas de le regarder en face et d'y réfléchir ? C'est l'objet de cet ouvrage. Un ouvrage pour les jeunes. Un ouvrage pour l'avenir.
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Les amandiers fleurissaient rouge, Christian Signol
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Juillet 1936.
Les troupes nationalistes de Franco entreprennent de conquérir le pays dirigé par les républicains : le drame de la guerre civile espagnole commence.
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Dans l'Aragonais républicain, Soledad et Miguel se donnent l'un à l'autre avant que Miguel, enrôlé de force malgré ses opinions, parte combattre dans les rangs nationalistes.
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Soledad l'attendra... à moins que la guerre ne se charge de modifier les destins ! Malgré une vie envahie par la peur et peuplée de morts, Soledad trouve un peu de réconfort auprès, de Luis, milicien républicain. Mais devant la menace franquiste, il faut fuir...
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Le Dr Jean CALMUS, cité dans le livre d'Olivier Sebban...
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a séjourné au camp de Gurs en tant que médecin auxiliaire d'août 1940 à juin 1941. Comme bien d'autres, Jean Calmus a fait preuve d'humanité en soigant les malades, en favorisant des évasions.
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Il fait partie de ces français qui, sans être des héros, ont été l'honneur de la France durant cette sombre période de son histoire.
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Il est aujourd'hui décédé.
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Le camp de Gurs
est un camp de réfugiés construit en France à Gurs près d'Oloron-Sainte-Marie dans les Basses-Pyrénées (actuellement département des Pyrénées-Atlantiques)
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par le gouvernement d'Édouard Daladier entre le 15 mars et le 25 avril 1939
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pour accueillir des anciens combattants de la Guerre civile espagnole après la prise de pouvoir du général Franco.
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Au début de la
Seconde Guerre mondiale, le même gouvernement y interna des citoyens étrangers ressortissants des pays en guerre contre la France, ainsi que des militants français du Parti communiste favorables au Pacte germano-soviétique.

Après l'armistice
du 22 juin 1940
signée avec l'Allemagne par le Gouvernement français de Pétain, il fut utilisé comme camp de concentration pour accueillir des Juifs de toutes nationalités – sauf française – capturés et déportés par le Régime nazi dans des pays sous son contrôle (Allemagne, Autriche, Belgique, Pays-Bas).
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Au cours de la
guerre, le camp reçoit en plus des personnes qui avaient traversé illégalement la frontière de la zone occupée par les Allemands, des Espagnols qui avaient déjà été détenus au camp et qui, libérés à l’automne 1940, et qui déambulaient dans la région sans justifier d’emploi, des Espagnols en provenance d’autres camps qui durent être fermés en raison des conditions de vie ou du faible nombre de détenus, des apatrides, des Gitans, certains prisonniers de droit commun en attente de jugement (milieu de la prostitution, marché noir, faux papiers, etc.).
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Après la
Libération de la France, et avant sa fermeture définitive en 1946, y furent brièvement internés des prisonniers de guerre allemands, des collabos français et des combattants espagnols qui avaient pris part à la Résistance contre l'occupation allemande, mais dont la volonté de mettre fin à la dictature fasciste de Franco les rendait dangereux aux yeux des Alliés.
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Environ 64 000 personnes y ont été internées, et 1 072 y sont mortes, entre sa création en
mars 1939 et sa fermeture à la fin de la guerre en août 1944
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Les conditions de vie
Le camp s’étendait sur 1400 mètres de long et 200 de large, couvrant une superficie de 28 hectares.
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Une seule rue le traversait sur sa longueur.
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De part et d’autre de celle-ci étaient délimitées des parcelles de 200 mètres de long et de 100 de large, appelés îlots, sept d’un côté et six de l’autre.
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Les parcelles étaient séparées les unes des autres, et de la rue par des murets qui étaient doubles sur la partie extérieure, formant un chemin emprunté par les gardes.
Chaque parcelle contenait
30 baraques,
d’un total de 382.
Ce type de baraque avait été inventé par les troupes françaises durant la Première Guerre mondiale ;
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installées près du front mais abritées de l’intensité des tirs de l’artillerie ennemie, elles étaient destinées à accueillir pour quelques jours les soldats qui arrivaient de l’arrière et qui attendaient leur affectation à la tranchée qu’ils devaient défendre.
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Elles étaient faites de planches de bois recouvertes de toile imperméabilisée et étaient de construction et de taille identiques. Aucune fenêtre ni ouverture d’aération n’avaient été prévues. Elles ne protégeaient pas du froid et très vite la toile imperméable se détériorait, laissant entrer les eaux de pluie. Il n’y avait pas de meubles et il fallait dormir sur des sacs emplis de paille, jetés à même le sol. Durant les périodes d’occupation maximale du camp, chaque baraque accueillit jusqu’à 60 personnes.
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illustration : Baraque du camp de Gurs. Photo Guillaume Roumeguère
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Camp de Gurs - Horror
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La nourriture était rare et de mauvaise qualité ; il n’y avait pas de sanitaires, d’eau courante, ni d’hygiène.
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Le camp ne disposait pas de drainage.
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La zone, à cause de la proximité de l’océan atlantique, est souvent arrosée par la pluie, ce qui fait que le terrain argileux, à l’exception des mois d’été, était un bourbier permanent.
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Les détenus, avec les quelques cailloux qu’ils pouvaient trouver, essayaient tant bien que mal d’empierrer les chemins pour résoudre le problème de la boue. Des arbustes qui avaient été dépouillés de leurs épines avaient été disposés pour faciliter le passage des personnes entre les baraques et les latrines.
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Dans chaque îlot il existait des lavabos rudimentaires, semblables aux abreuvoirs utilisés pour les animaux, et une plate-forme de 2 mètres de haut, à laquelle on accédait par un escalier et sur laquelle étaient construites les latrines.
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Sous la plate-forme, des grands réservoirs recueillaient les excréments. Une fois pleins, ils étaient transportés en charrette à l’extérieur du camp. Les clôtures s’élevaient à 2 mètres de haut, n’étaient pas électrifiées, ni jalonnées de tours de garde avec des sentinelles dirigeant leurs mitraillettes sur les détenus.
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L’ambiance était radicalement différente de celle des camps de concentration et il n’y eu ni exécution ni sadisme de la part des gardes. (contrairement a ce que laisse entendre le roman de Olivier Sebban)
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Fuir du camp n’était pas difficile : les clôtures n’étaient pas très solides et la surveillance n’était pas très sévère.
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Mais mal vêtues, sans argent ni connaissance de la langue du pays, les personnes qui fuyaient étaient vite rattrapées et renvoyées au camp.
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À leur retour, elles étaient internées dans un îlot surnommé l’îlot des « révoltés ».
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En cas de récidive, elles étaient envoyées dans un autre camp. Mais lorsqu’une aide extérieure était possible, la fuite, en Espagne ou dans une cache sur le sol français, pouvait réussir. Ils furent 755 dans ce cas
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illustration : Ceinture de barbelés. Photo de Guillaume Roumeguère
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Autour du camp, des dépendances destinées à l’administration et au corps de garde avaient été érigées. L’administration et la garde du camp dépendirent de l’autorité militaire jusqu’à l’automne
1940, puis passèrent sous l’autorité civile à l’avènement du Régime de Vichy
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Les réfugiés en provenance d’Espagne furent répartis en quatre groupes portant des noms français.
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illustration : Les internés au camp de Gurs en 1939.© Amicale du camp de Gurs
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Brigadistes : soldats volontaires ou mercenaires, en général originaires d'Europe centrale (
Russie, d'Allemagne, des Pays baltes, d'Autriche, de Tchécoslovaquie, etc.) venus soutenir les républicains en Espagne dans les Brigades internationales. De par leurs pays d’origine il ne leur était pas possible de retourner chez eux. Beaucoup parviennent à s’enfuir et la majorité finit pas s’engager dans la Légion étrangère française.
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Basques : il s’agissait de gudaris (basques nationalistes), qui avaient pu sortir de l’encerclement de
Santander et qui, transportés par mer vers la zone républicaine, avaient continué la lutte de l’extérieur. Du fait de la proximité de Gurs de leur terre d’origine, ils parvinrent presque tous à obtenir des soutiens qui leur permirent de quitter le camp et de trouver travail et refuge en France.
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Aviateurs : ils étaient membres du personnel à terre de l’aviation républicaine. En tant que mécaniciens, il leur fut aisé de trouver des entreprises françaises qui, leur donnant du travail, leur permirent de quitter le camp.
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Espagnols : c’était des paysans ou ils occupaient des postes peu recherchés. Ils n’avaient personne en France qui eût pu s’intéresser à eux. Ils représentaient une charge pour le gouvernement français, et cela suffisait, en accord avec le gouvernement franquiste, pour qu’ils soient rapatriés en Espagne. C’est ce que fit la grande majorité d’entre eux, transférés à
Irun aux autorités franquistes, d’où ils étaient envoyés au camp de Miranda de Ebro afin d’être « normalisés » politiquement.
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De 1939 à l’automne 1940, c’est la langue espagnole qui dominait dans le camp. Les détenus créèrent un orchestre et aménagèrent un terrain de sports. Le 14 juillet 1939, fête nationale française, les 17 000 internés d’origine espagnole défilèrent martialement sur le terrain de sports et chantèrent
La Marseillaise, et offrirent des démonstrations de sport, et des concerts vocaux et instrumentaux.
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Les Allemands des Brigades internationales éditèrent un journal qui parut sous le nom de Lagerstimme K.Z. Gurs, et vécut plus de 100 numéros.
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Les habitants des environs pouvaient approcher le camp et vendre des produits alimentaires aux internés.
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Pendant quelque temps, le commandant du camp autorisa quelques unes des femmes du camp à louer une charrette à cheval et les laissa sortir du camp pour acheter des provisions à des coûts moins élevés. Un service de courrier fonctionnait et, bien que de façon très occasionnelle, les visites étaient autorisées.
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En provenance d'Allemagne
La déportation des Juifs allemands à Gurs en octobre 1940 constitue un cas unique. D’un côté, il s’agit de l’unique déportation de Juifs réalisée vers l’ouest de l’Allemagne par le régime nazi. De l’autre, la conférence de Wannsee qui précisa le programme d’extermination, se tint en janvier 1942.
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On ne connaît pas précisément les motifs de cette déportation.
Seul existe le soupçon qu’il aurait pu s’agir de débuter le plan Madagascar, une initiative d’
Eichmann tendant à transférer toute la population juive d’Europe dans l’île du même nom. Si c’était le cas, cette déportation constituerait l’unique tentative connue d’application de ce plan, et les protestations du gouvernement français empêchèrent de telles nouvelles initiatives.
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Quelques détenus célèbres :

2 commentaires:

Alex-Mot-a-Mots a dit…

Une page d'histoire bien noire et vite oubliée. Merci pour le rappel.

mazel a dit…

j'aime bien revisiter l'histoire par le biais de lecture... je ne sais jamais par avance ce que je vais y découvrir... et pas toujours du très beau.

terminé le livre de Sebban, me reste encore le commentaire... mais déjà commencé le livre suivant...

bises