lundi 23 novembre 2009

John Crowley - Le Parlement des fées,

J'ai lu ce roman (en 2 tomes) dans le cadre d'un partenariat entre les éditions Points et Livraddict.
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Un texte très poétique, mais j'ai eu l'impression de ne pas y comprendre grand chose, j'y ressens une certaine magie mais absoluement pas de "fantaisy" et encore moins de sf...
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On peut voir cette histoire comme celle d'un monde perdu au coeur d'un labyrinthe... une sorte d'hétérotopie, les habitants de ce monde devront cheminer longtemps avant de pouvoir arriver à la connaissance... et certains s'égareront, c'est un voyage initiatique des hommes, avec au coeur, des femmes, trois... telles des pythies ou des sybilles...
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Le héros quitte un lieu clos pour aller faire sa vie et construire son identité. L’espace du conte se dédouble alors en lieux ouverts que le héros doit parcourir pour, en fin de conte, mieux se retrouver : c’est "le vaste monde" que courent les héros des Contes de Grimm, où pays inventé, réel et affectif se mêlent pour mieux les égarer.
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Smoky Barnable, Le héros, vit dans la famille de son ami George Mouse. Il tombe amoureux de Daily Alice Drinkwater, une cousine de George vivant à la campagne. Smoky part alors à Edgewood ("l'Orée du bois") pour épouser Alice et vivre avec elle. La maison de l'arrière-grand-père d'Alice (John Drinkwater, l’architecte excentrique) recèle cependant bien des mystères.
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le pays des contes de fées est aussi un monde familier, avec ses villages dominés par le château seigneurial et ses forêts profondes, ses masures où vivent de pauvres gens, ses fontaines et ses rivières auxquelles la tradition populaire attribue un caractère enchanté. Autant de repères qui permettent de situer le conte dans un espace connu.
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L’intrigue est très floue, le personnage principal est la maison et l'humeur de ses occupants, des couloirs dans lesquels on commence par se perdre, des pièces qui changent de forme, de place. les générations se succèdent, tous sont liés, mais dans un tel foisonnement que l'on en éprouve une certaine frustration.
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Edgewood : un endroit hors du monde de brumes où se nouent les fils de la vie, où l'amour, la mort et le souvenir tissent des liens invisibles autour des femmes et des hommes.
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Cellule protectrice ou espace d’emprisonnement, le foyer est un lieu clos que le héros doit abandonner de façon volontaire ou forcée, chassé par ses parents ou au contraire après y avoir été maintenu contre son gré. (Auberon) C’est la première étape, obligatoire, des pérégrinations du héros, et la condition même du récit.
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un livre exigeant, ou l'on entre comme dans un mystère, on en suit les méandres, sans vraiment se poser de question, il y a bien des enigmes mais jamais expliquées jusqu’au bout.
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Le Conte parle d'un royaume situé à l'intérieur du monde où nous vivons, mais plus vaste ; un royaume peuplé d'êtres petits et ailés, mais immortels. Un lieu enchanteur emprunt de nostalgie où s'écrira le testament d'une époque, sous la forme d’un Conte, lorsque, pour la dernière fois, se réunira le Parlement des Fées.
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Les personnages font penser à la mythologie... et a certains contes de fées... où le temps et l'espace se mélent et s'emêlent dans une spirale de plus en plus folle... où il n'est pas toujours facile de s'y retrouver... comment ne pas songer à Apollon et Peter Pan pour Auberon, à Cassandre pour Nuage, a Alice au pays des merveilles pour Sophie... etc...
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Nuage, la plus ancienne, maîtresse des cartes, devineresse, sa fille a qui elle transmet son art et sa connaissance, a sa fille, puis sa petite-fille...
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Puis viennent prendre le relais les trois soeurs d'Auberon, qui elles aussi tissent la toile du temps... et posent les questions... sans jamais y répondre... Ce sont les femmes qui sont gardiennes de la mémoire... L'histoire n'est que question ... qui, quoi, quand, comment ? mais il en reste une... qui échappe, et c'est bien : pourquoi !
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Je reste sur l'interrogation : mais que vient faire dans l'histoire Frédéric Barberousse...

5 commentaires:

Folfaerie a dit…

Ah tiens, je n'ai pas évoqué la mythologie grecque dans mon billet, mais c'est vrai que l'on peut rapprocher Cassandre de Nuage...
J'aime bien ta critique, mais à la lire cela renforce mon sentiment de confusion ! Toute cette gymnastique intellectuelle et ces questions sans réponses... Je crois que l'on pourrait passer des heures et des heures à analyser ce roman :-))

mazel a dit…

bonjour Folfaerie,
Je raproche Nuage de Cassandre, mais aussi les 3 soeurs des 3 parques
En fait tout un emmêlement de légendes, de mythologie, de fables autour des femmes(voir grand-père truite)...
Pour Auberon et son père, ils sont un peu différents... comme en marge de l'histoire... des Candides.

bises

Alex-Mot-a-Mots a dit…

Dommage, rien que la couverture me tentais bien, mais après avoir lu ton billet, je crois que je vas m'abstenir de le lire.

mazel a dit…

prudent Alex ?
Ce serait dommage de te priver de le lire sur mon seul commentaire, un très beau livre, assez poétique, mais il faut s'y accrocher malgré tout et c'est très long.
Je suis assez contente de l'avoir lu, mais tout de même restée sur ma faim...
bises

karine a dit…

Je vais essayer... Tous les ingrédients que j'aime sont réunis, je vais tenter de m'accrocher!