mercredi 12 novembre 2008

Donald Westlake - Les sentiers du désastre



livre de chevet
polar antimorosité....
J'ai craqué encore une fois pour donald Westlake...
Passé un très bon moment avec cette histoire de John Dortmunder et son équipe de malfrats maladroits...
Les clichés sont tellement gros que c'en est vraiment drôle ! de la très bonne caricature !
Pour en savoir plus sur l'auteur, se reporter aux précédents articles de blog... .




Paria !
Voilà un mot que Monroe Hall, requin haï, malhonnête et milliardaire, voudrait voir rayé du vocabulaire.
est-ce sa faute à lui s'il a si bien su empocher l'argent des autres, au nez et à la barbe de la justice ?
Sa réussite justifie-t-elle qu'on le traite en paria, le privant de vie mondaine car aucun employé de maison ne veut travailler pour lui ?
Jusqu'au jour où son agence lui envoie une merveilleuse équipe de serviteurs : un majordome, un chauffeur, un secrétaire, un garde du corps... Mais Monroe Hall ne sait pas que son majordome est en fait John Dortmunder, et que lui et ses amis ont l'intention de le dévaliser.
Malheureusement, Monroe Hall disparaît, et la police rapplique. Or, comme tout amateur de romans policiers le sait, dans ce genre d'histoire le principal suspect est toujours... le majordome.
Dortmunder est de retour, toujours prêt à tout, à la hauteur de toutes les situations et plus inénarrable que jamais.
pour la presse américaine, Donald Westlake a, avec ce personnage, quasiment inventé un nouveau genre littéraire : la Dortmundermania.
*
Avis de lecteur :
Le roman débute par une impression de déjà lu.
L’intrusion au domicile d’Andy Kelp d’un ancien complice n’est pas sans rappeler celle de Jom Thimson chez John Dortmunder (Dégâts des Eaux).
Westlake resservirait-il les plats ? Non, rapidement il nous entraîne sur de toutes autres voies, celles de la Pennsylvanie que sillonne Alicia Hall au volant des voitures de collection de son époux, Monroe Hall, entraînant à sa suite des hommes floués, désireux d’obtenir réparation.
Roman appartenant à la série des Dortmunder, le cambrioleur malchanceux, le lecteur sait dès le départ que le coup — aussi bien préparé soit-il — va foirer en route.
Westlake met donc tout son talent dans la mise en place. Les chapitres sont courts, rapides, et jonglent avec plusieurs groupes de personnages. Tous ont pour objectif Monroe Hall, ses biens, son argent.
Les protagonistes que l’auteur rassemble autour de la propriété de l’odieux Hall sont caricaturaux : il y a les syndicalistes un peu niais, bedonnants buveurs de bière, les investisseurs bourgeois bernés, le narcissique professeur de culture physique, l’acariâtre mais fidèle cuisinière
La bande de Dortmunder, comme les autres a pour problème premier de pénétrer dans le domaine de Monroe Hall. S’il a arnaqué ses actionnaires et accessoirement le fisc, il n’a perdu ni la liberté ni la fortune qui lui a conservé la première.
Rejeté par les riches et bien-pensants, il vit désormais reclus dans sa demeure, avec son épouse et ses multiples collections (voitures anciennes, coucous, boites à musique).
En lui-même, ce roman n’a pas grand intérêt. L’intrigue est un prétexte. L’équipe de Dortmunder elle-même n’est qu’un accessoire.
Le lecteur s’attend et attend l’inévitable pierre qui va gripper la machinerie bien huilée du casse.
Et pourtant, le livre est réjouissant.
Il dresse une galerie de personnages divers et déjantés, de l’ancien de la CIA vendeur d’identités de substitution, au représentant de commerce imbibé. Il transpose tout l’univers de Dortmunder dans le XXIème siècle, OJ Bar & Grill inclus.
Dortmunder est intemporel, Westlake est un auteur chevronné. Il esquisse des pistes pour son intrigue, laisse en évidence les indices de ce qu’il va sans doute advenir, rendant le lecteur complice de l’histoire.
Dans la mécanique westlakienne, il y a place pour le loufoque, pas pour le hasard
http://www.polarnoir.fr/livre.php?livre=liv627
illustration : la liseuse de Darvinia Paqui Diaz

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