Je l'avais trouvée un peu excessive dans son soutien inconditionnel à Philip Roth lors de l'attribution du dernier Nobel de littérature...
Madame Morrison n'avait pas aprécié que JMG Le Clézio l'emporte... ce parfait inconnu !
Donc Madame Morrison m'avais profondément agacé... même si je pense que Roth et Oz méritent le nobel depuis fort longtemps, tout comme Le Clézio et Modiano.
Seulement, Madame Morrison est "un grand écrivain"... et j'aime la lire... alors tant pis pour le chauvinisme...
Le livre raconte comment l’esclavage a mené au racisme - et comment il s’en différencie.
Elle y rappelle l’événement historique qui sert detoile de fond au livre, appelé “la révolte de Bacon” - 1676, Virginie - quand un groupe de cinq cents, serviteurs blancs, esclaves noirs, Noirs affranchis, renversèrent le gouvernement de la cette colonie. Ils furent bientôt chassés, puis capturés.
Toni Morrison a raconté la suite dans un entretien publié sur le site du Nouvel Observateur. “Les propriétaires, se jurant de ne jamais laisser une chose pareille se reproduire, établirent des lois, parmi lesquelles celle-ci : tout homme blanc pouvait mutiler ou tuer n’importe quelle personne noire, pour quelque raison que ce soit, à quelque moment que ce soit. ? (…) Voilà de quoi nous avons hérité : on a transformé les pauvres en antagonistes. Cela donne un sens à la couleur de peau; cela permet à des Blancs pauvres comme Job d’éprouver un petit sentiment de supériorité tout simplement parce qu’ils sont blancs et pas noirs.“
Toni Morrison a apporté son soutien au sénateur de l’Illinois Barack Obama, quand il était encore un outsider. Dans une lettre ouverte datée du 29 janvier dernier, elle faisait un portrait enthousiaste du jeune candidat : “En plus d’une intelligence aiguë,de l’intégrité et d’une authenticité rare, vous faites preuve de quelque chose qui n’a rien à voir avec l’âge, l’expérience, la race ou le sexe, et quelque chose que je ne vois pas chez les autres candidats. Ce quelque chose est une imagination créatrice associée à la sagesse“. Nous allons bientôt savoir si l’écrivain se trompait, ou faisait preuve de prescience.
En sept romans magnifiques, Toni Morrison a obtenu le prix Nobel de littérature. Son huitième, “Love” (Christian Bourgois), a séduit le public, tant en Amérique qu’en France. Pendant l’entretien qui quit, fait chez elle à New York l’hiver 2005, elle parle des magiciens qui s’envolaient des champs de coton pour échapper à l’esclavage, de Fats Waller et la naissance du jazz, et du “lamentable régime de Georges W Bush” (publié dans Le Monde 2)
illustration : la liseuse de Petra Reece
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