mercredi 5 novembre 2008

sur le thème du piano

Pour le millefeuille
Les mains du pianiste de Eugenio Fuentes

L'action se déroule à Breda, ville moyenne en pleine croissance, où une modeste- entreprise de construction souhaite se lancer dans une vaste opération d'urbanisation de luxe à la périphérie de la cité. Tel est du moins le projet de l'ambitieuse Miranda, fille du fondateur de la société. Mais les choses se compliquent quand apparaît, jeté au bas d'un immeuble en construction, le cadavre de Martin Ordiales, son associé et homme fort de l'entreprise, qui s'était opposé à ses plans de développement. Les soupçons du lecteur se portent immédiatement sur un pianiste raté qui améliore ses moyens d'existence en éliminant, sur commande, des animaux de compagnie devenus indésirables pour leurs maîtres. En réalité, c'est lui-même qui, craignant d'être accusé, a requis l'assistance du détective Ricardo Cupido pour éclaircir l'affaire. La narration, qui alterne le point de vue du pianiste et ceux des autres personnages, nous introduit dans le réseau serré de leurs vies et de leurs relations. Si la découverte finale n'est pas une totale surprise, l'attention et le mystère à rebondissements nous y amènent sans faiblir.

Pianistes de Anthony Burgess

Petite fille élevée par un père pianiste pour cinémas muets, Ellen va vivre avec lui une incroyable bohème. Une enfance pauvre en shillings mais riche en notes déglinguées, de mémorables leçons de piano paternelles, quelques sordides expériences... Et puis l'entrée dans un pensionnat avant un séjour à Bruxelles dans un couvent de religieuses très ambiguës. Ellen en sortira pute de luxe et femme d'affaires montant des " écoles d'amour " à Bangkok et Hambourg. Quant à son père, il finira, tout à fait désaccordé, dans un marathon pianistique délirant. Une comédie très musicale, poignante, agressive et folle qui est aussi une transposition autobiographique écrite au féminin de l'enfance chahutée d'Anthony Burgess.

Tirez sur le pianiste ! de David Goodis

Jadis concertiste réputé à Carnegie Hall, Eddie a tout perdu à la suite de la trahison et du suicide de son épouse Teresa. Depuis sept ans, il gagne sa vie en jouant du piano dans une boîte de Philadelphie. C'est là que vient le rejoindre Turley, un de ses malfrats de frères qui a escroqué l'Organisation et se trouve, depuis, pourchassé par deux tueurs. Pour l'avoir aidé à s'échapper, Eddie est kidnappé par les truands qui enlèvent également Lena, une serveuse qui travaille dans le même établissement. Mais le couple réussit à fausser compagnie aux kidnappeurs. Eddie, revenu dans sa boîte, se dispute avec son employeur Wallie à qui il reproche d'avoir donné son adresse aux tueurs. Une bagarre s'ensuit au cours de laquelle Wallie meurt. Eddie doit fuir la police…

La Pianiste de Elfriede Jelinek

Elle ne boit pas, ne fume pas, couche encore à 36 ans dans le lit maternel et aime bien rester chez elle. Chaque fois que ses horaires de professeur de piano au conservatoire de Vienne le lui permettent, elle se plaît à fréquenter les cinémas pornos, les peepshows et les fourrés du Prater. Et quand un de ses étudiants tombe amoureux d'elle, Erika Kohut ne sait lui offrir en échange qu'un scénario éculé, propre à redorer la vieille relation du maître et de l'esclave. Cru, féroce et en même temps d'un comique irrésistible, ce livre n'épargne ni l'amour maternel et ses vaines ambitions, ni la vénérable institution qu'est à Vienne la grande musique, ni le sexe et ses névroses.


La Société des Jeunes Pianistes de Ketil Björnstad

La Société des Jeunes Pianistes, c'est le nom que s'est donné un groupe d'adolescents passionnés, à Oslo, à la fin des années 1960. A la fois amis et rivaux, ils ont en commun l'amour de la musique ; pourtant, un seul remportera le concours du " Jeune Maestro ". Tous vont subir une terrible pression de leur entourage, mais surtout d'eux-mêmes. La Société des Jeunes Pianistes est un roman initiatique, grave et subtil, qui évoque le désir, la vie, la mort.



Le Pianiste de W. Szpilman

Ce livre est un document exceptionnel. Par son histoire d'abord publié en 1946 en Pologne, au lendemain de la défaite nazie, il fut presque aussitôt proscrit par le régime communiste d'alors. Il faudra plus de cinquante ans pour que les Polonais et le monde entier découvrent enfin ce témoignage hors du commun, poignant et sobre, récit d'un survivant du ghetto de Varsovie.
Lorsque l'armée hitlérienne envahit la Pologne, Wladyslaw Szpilman est un jeune pianiste. Il vit avec ses parents et ses frères et soeurs à Varsovie et travaille pour Radio Pologne. La chute de la ville entre les mains allemandes fait basculer leur destin. Les portes du ghetto vont bientôt se refermer sur eux, et sur un demi-million de Juifs polonais, condamnés à l'esclavage, aux privations et à la mort.
Szpilman raconte la vie quotidienne, qui continue jusqu'en 1942, les trahisons et les inégalités au sein de la communauté juive enfermée, puis les déportations méthodiques, la perte de sa famille, et la révolte du ghetto, sursaut d'une poignée de désespérés face à une armée allemande suréquipée. Il livre ici le récit halluciné d'une lutte pour la survie.

Le cimetière de pianos de José Luís Peixoto

Dans un quartier populaire de Lisbonne, au début du XXe siècle, une famille d'artisans ébénistes est habitée par le deuil. La seule lumière vient des enfants et peut-être d'anciens pianos inutilisables,qui, entassés dans un local attenant à l'atelier, semblent attendre de revivre. Au cœur de ce roman énigmatique et puissant, un récit à deux voix. Celle du fils, Francisco, mort d'épuisement pendant le marathon des Jeux Olympiques de Stockholm, en 1912, dont il raconte, kilomètre après kilomètre, le déroulement funeste tout en remontant le cours de sa vie. Et celle plus lointaine du père, mort depuis longtemps mais qui semble tout savoir sur le devenir des siens. Une prouesse littéraire servie par une écriture à fleur de nerfs, de larmes et de sensibilité.

Le piano désaccordé de Christine Devars

A vingt ans, Elodie est insouciante comme sa mère, pianiste réputée pour son talent et sa fantaisie. La maladie d'Alzheimer va faire une entrée grimaçante dans leur existence. Une grimace parfois odieuse, souvent comique, toujours attachante. Mais Elodie n'a pas dit son dernier mot. A grand renfort de torpilles d'imagination et de rafales d'amour, avec " cette bonne vieille rage qui vous rend invincible et vous défend de craquer ", la jeune fille nargue le mal qui atteint sa mère. Bientôt déboule Rosita, Cap-Verdienne ahurissante, dame de compagnie bourrée de malice et d'humanité. Avec Boris, le brillant chef d'orchestre, qui n'arrive à dire " je t'aime " qu'à sa baguette mais sera toujours là pour " sa " pianiste, ils forment un étrange quatuor où les interprètes réinventent à leur façon la partition du bonheur. Un livre généreux, bouleversant et tendre.


Aimez-vous Brahms... de Françoise Sagan
Quarante ans. L'âge de la plénitude ? Françoise Sagan s'interroge, à travers le personnage de Paule. Paule est décoratrice, divorcée et vit seule. Elle est séduisante et pourtant son visage a perdu sa fraîcheur. Il a quelquechose de résigné. Elle aime Roger depuis six ans et résiste patiemment à ses infidélités. Elle est son point d'ancrage, elle le sait. Mais l'attente et la solitude l'éprouvent chaque jour davantage. Elle rencontre un jeune homme, Simon, le fils d'une cliente, qui s'éprend d'elle passionnément.
L'auteur évoque cette relation triangulaire du point de vue de chaque personnage. Mais dans le fond, il s'agit surtout de Paule, de ses doutes, de ses renoncements, de ses désirs. Françoise Sagan scrute avec tendresse les réactions de cette femme qui se laisse aimer éperdument, comme si c'était la dernière fois.
L'analyse psychologique est subtile. Mais le ton est résolument léger. La lecture de ce roman invite au sourire ; Un sens de la dérision sous-tend l'écriture constamment et livre un regard bienveillant sur l'existence

Un piano dans l'herbe de Sagan Françoise



Le piano rouge (Album) de André Leblanc

Inspiré d'une histoire vraie, le destin exceptionnel d'une jeune pianiste chinoise pendant la Révolution culturelle. Au fond de son cœur, quelques notes de musique poursuivent leur mélodie, et la maintiennent debout...

La leçon de piano de Jane Campion

Au piano de Jean Echenoz

Si vous en étiez restés à la classique formule existentielle sur l'enfer, il faut absolument que vous lisiez le dernier roman de Jean Echenoz où les fonds infernaux font peau neuve. L'enfer n'est plus les autres. L'enfer, c'est ne jamais retrouver une personne que l'on devait absolument retrouver. En apparence, l'histoire est on ne peut plus simple : Max, un pianiste alcoolique qui pourrait être la métaphore de l'écrivain lui-même, est amoureux d'une femme à qui il n'a jamais avoué son amour et qu'il a perdu de vue depuis ses années d'étude. Il meurt sans la retrouver, un soir où il est attaqué par des voyous. Mort, il se retrouve au Centre, une version moderne du purgatoire, où il attend son verdict. Ira-t-il au Parc (le paradis) ou bien en Section urbaine (l'Enfer) ? On tranche pour la Section urbaine et Max revient sur terre, mais avec l'interdiction formelle de retrouver quiconque a fait partie de son passé.
En profondeur, l'histoire est plus complexe : dans les bas-fonds de cette terre, qui nous manipule ? Qui organise nos solitudes et nos amours blessées ? Au piano est donc un livre souterrain qui tourne sur lui-même autant que Max et ses quelques amis le font. C'est en tout cas un magnifique livre sur la peur de vivre

L'Accordeur de piano de Daniel Mason

Londres, dans les brumes d’un après-midi d’octobre 1886. Edgar Drake reçoit une étrange requête du ministère de la Guerre. Il doit quitter sa femme et sa paisible vie londonienne pour partir dans la jungle de Birmanie, afin d’accorder un piano Erard très rare. L’instrument appartient au médecin-général Anthony Carroll, un énigmatique officier anglais dont les succès à ramener la paix dans les états Shan sont devenus légendaires, mais dont les méthodes peu orthodoxes ont soulevé la méfiance de ses supérieurs. Ainsi commence le voyage d’Edgar à travers l’Europe, la mer Rouge, l’Inde , pour atteindre enfin la Birmanie, et les terres les plus reculées des Etats Shan. Sur le chemin, des soldats, des mystiques, des bandits et des conteurs croisent sa route...

L'accordeur de pianos de Pascal Mercier
Le célèbre ténor Antonio di Malfitano est abattu d’un coup de pistolet sur la scène de la Scala de Milan, au beau milieu d’une représentation de Tosca de Puccini. L’assassin est dans la salle. Ses enfants, des jumeaux, Patrice et Patricia, regagnent le foyer familial berlinois afin de comprendre ce qui a pu pousser leur père, accordeur de pianos réputé et piètre compositeur d’opéras, à commettre cet acte pathétique. Fut-il assisté de sa femme, qui n’a pu réaliser son rêve d’être danseuse à cause d’un accident ? En sondant les profondeurs du passé, ils vont découvrir la cause de son désespoir et de celui de toute la famille. Et si le crime avait finalement été orchestré par la musique ? L’histoire est racontée par les jumeaux, qui, pour vaincre leur désir de s’unir, ont fui à des endroits opposés de la planète. Ils s’écrivent l’un à l’autre les sept cahiers qui constituent ce livre. Faisant le constat de l’éternel retour d’une même malédiction, ils trouveront peut-être les clefs pour se libérer de leur dépendance maladive.
Avec sa profonde connaissance de l’âme humaine associée à la précision d’une analyse au scalpel, Pascal Mercier raconte le destin tragique d’une famille, vouée à des passions dangereuses et détruite par une succession d’échecs.
La fille de l'homme au piano de Timothy Findley

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